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Paray le Monial : L'heure sainte
Paray le Monial
L'heure Sainte
Source photo : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite-Marie_Alacoque
1. Origine de l'heure sainte
La pieuse pratique de l'heure sainte remonte directement aux révélations de Paray-le-Monial, et trouve par conséquent son origine dans le Cœur même de Notre Seigneur.
Sainte Marguerite-Marie priait devant le Saint Sacrement exposé. Notre Seigneur se présenta à elle, tout éclatant de gloire : Il lui découvrit son Cœur et se plaignit amèrement des ingratitudes dont il était l'objet de la part des pécheurs.
"Mais du moins, ajouta-t-il, donne-moi ce plaisir de suppléer à leurs ingratitudes, autant que tu en pourras être capable".
Et lui-même indiqua à sa fidèle servante les moyens à prendre : la communion fréquente, la communion du premier vendredi du mois, et l'Heure Sainte.
Toutes les nuits du jeudi au vendredi lui dit-Il, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j'ai bien voulu sentir au jardin des Olives ; laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une espèce d'agonie plus rude à supporter que la mort. Et pour m'accompagner dans cette humble prière que je présentai alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze heure et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l'amertume que je sentais de l'abandon de mes apôtres qui m'obligea à leur reprocher qu'ils n'avaient pu veiller une heure avec moi, et pendant cette heure tu feras ce que je t'enseignerai".
Ailleurs, la Sainte dit encore : "Il me dit en ce temps que, toutes les nuits du jeudi au vendredi, je me lèverais à l'heure qu'Il me dirait pour dire cinq Pater et cinq Ave Maria prosternée contre terre, avec cinq actes d'adoration qu'Il m'avait appris, pour lui rendre hommage dans l'extrême angoisse qu'il souffrit la nuit de sa Passion".
2. Histoire
A) Sainte Marguerite-Marie
Elle fut toujours fidèle à cette pratique : "Je ne sais", écrit une de ses Supérieures, la Mère Greyfié, "Si Votre Charité a su qu'elle avait en usage, dès avant que je fusse chez vous, de faire une heure d'oraison la nuit du jeudi au vendredi, qu'elle commençait au sortir des matines jusqu'à onze heures, étant prosternée le visage contre terre, les bras en croix. Je lui fis changer de posture, pour les temps seulement que ses maux étaient plus grands et prendre celle d'être à genoux les mains jointes ou les bras croisés sur la poitrine".
Aucune fatigue, aucune souffrance ne purent l'en empêcher. L'obéissance aux Supérieures était seule capable de lui faire omettre cette pieuse pratique.
Car Notre Seigneur lui avait dit : "Ne fais rien sans l'approbation de ceux qui te conduisent, afin qu'ayant l'autorité de l'obéissance, Satan ne puisse te tromper ; car il n'a pas de pouvoir sur les obéissants".
Cependant, quand ses Supérieures lui défendirent cet exercice, Notre Seigneur en manifestait son mécontentement.
"J'avais voulu même la lui ôter tout à fait", écrit la Mère Greyfié. "Elle obéit à l'ordre que je lui en donnai, mais souvent, pendant cet intervalle d'interruption elle venait à moi toute craintive, m'exposer qu'il lui semblait que Notre Seigneur me savait mauvais gré de ce retranchement, et qu'elle craignait qu'il ne se satisfit là-dessus de quelque manière qui me serait fâcheuse et sensible. Je n'en démordis pas encore, mais voyant ma sœur Quarré mourir assez promptement d'un flux de sang, dont personne dans le monastère ne fut malade, et quelques autres circonstances qui accompagnèrent la perte d'un si bon sujet, je rendis vite l'heure d'oraison à votre précieuse défunte, la pensée me poursuivant fortement que c'était là la punition dont elle m'avait menacée de la part de Notre Seigneur".
La Sainte continua donc à pratiquer l'Heure Sainte. "Cette chère Sœur", disent les contemporains, "a toujours continué de veiller l'heure de la prière de la nuit du jeudi au vendredi, jusqu'à l'élection de notre très honorée Mère, c'est-à-dire la Mère de Lévy-Châteaumorand qui la lui défendit de nouveau et sous laquelle elle ne vécut plus que quatre mois.
B) Après la Sainte
Sans aucun doute, son exemple assidu et l'ardeur de son zèle durent gagner beaucoup d'âmes à cette pieuse veillée avec le Sacré Cœur. Dans les nombreux instituts religieux qui se dévouèrent au culte de ce divin Cœur, cet exercice fut en grand honneur ; il le fut tout spécialement dans la Congrégation des Sacrés Cœurs, comme nous l'avons dit dans la dédicace.
En 1829, le R. P. Debrosse, S. J., fonda à Paray-le-Monial la confrérie de l'Heure Sainte, que Pie XII approuva.
Ce même Pontife accorda, le 22 décembre 1829, aux membres de cette confrérie, une indulgence plénière chaque fois qu'ils feraient l'Heure Sainte.
En 1831, Sa Sainteté Grégoire XVI étendit cette indulgence aux fidèles du monde entier, à condition d'être inscrits dans le registre de la Confrérie, devenue Archiconfrérie le 6 avril 1886, par l'intervention du grand Pontife Léon XIII.
Depuis lors, les Souverains Pontifes n'ont pas cessé d'encourager la pratique de l'Heure Sainte ; le 27 mars 1911, Sa Sainteté Pie X accorda à l'Archiconfrérie de Paray-le-Monial le grand privilège de s'affilier les Confréries de même nom et de les faire bénéficier de toutes les indulgences dont elle jouit elle-même.
Signalons aussi les Religieuses du Cœur Agonisant de Jésus qui font ensemble l'Heure Sainte au pied du Tabernacle, le jeudi de chaque semaine, de onze heures à minuit.
Depuis la fondation de l'institut, en 1859, cet exercice -qui est attaché à leur vocation- se fait dans les conditions précisées par Notre Seigneur à Sainte Marguerite-Marie.
3. Esprit
Notre Seigneur Lui-même indique à Sainte Marguerite-Marie, dans quel esprit cet exercice doit être fait.
Il suffit, pour en être convaincu, de se rappeler les actes que le Sacré Cœur réclame de sa fidèle servante. Elle doit, comme nous l'avons vu :
1) Apaiser la divine colère :
2) Demander miséricorde pour les pécheurs ;
3) Réparer pour l'abandon des apôtres.
Pas n'est besoin de faire ressortir le caractère d'amour compatissant et réparateur que comportent ces trois actes.
Ce n'est pas étonnant d'ailleurs, puisque tout dans le culte du Sacré Cœur converge vers cet amour de compassion et cet esprit de réparation.
Pour s'en convaincre, il suffit de relire le récit des apparitions du Sacré Cœur à la Sainte :
Une autre fois, dit-elle, dans un temps de carnaval... Il se présenta à moi après la Sainte Communion sous la figure d'une Ecce Homo, chargé de sa Croix, tout couvert de plaies et de meurtrissures. Son sang adorable découlait de toutes parts, disant d'une voix douloureusement triste : "N'y aura-t-il personne qui ait pitié de moi et qui veuille compatir et prendre part à ma douleur dans le pitoyable état où les pécheurs me mettent, surtout à présent".
Et dans la grande apparition, c'est encore la même plainte :
"Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu'ils ont pour moi dans ce Sacrement d'amour. Mais ce qui m'est encore le plus sensible, c'est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi".
Quiconque a entendu ces plaintes amères, ces justes reproches d'un Dieu outragé par le mépris et l'oubli, ne s'étonnera pas de voir une profonde tristesse dominer dans ces Heures Saintes, ni d'y retrouver partout l'empreinte de la réprimande divine. Nous n'avons voulu faire entendre que l'écho très fidèle des gémissements inénarrables de Gethsémani et de Paray-le-Monial. Or, à Gethsémani comme à Paray, Jésus, plutôt que de parler semble sangloter d'amour et de tristesse. Aussi, ne serons-nous pas étonnés d'entendre Sainte Marguerite-Marie nous dire : L'obéissance m'ayant permis cela (l'Heure Sainte), il ne se peut dire ce que je souffrais ; car il me semblait que ce divin Cœur versait dans le mien toutes ses amertumes, et réduisait mon âme dans des angoisses et agonies si douloureuses qu'il me semblait parfois devoir expirer".
Ne perdons pas de vue, par ailleurs, la fin dernière que Notre Seigneur se propose dans le culte de son divin Cœur, c'est-à-dire le triomphe de ce Cœur Sacré, son règne d'amour sur le monde.
"Il me fit voir, dit la Sainte, que cette dévotion était comme un dernier effort de son amour qui voulait favoriser les hommes, en ces derniers siècles, de cette rédemption amoureuse, pour les retirer de l'empire de Satan, lequel il prétendait ruiner, pour nous mettre sous la douce liberté de l'empire de son amour, lequel il voulait établir dans les cœurs de tous ceux qui voudraient embrasser cette dévotion".
Ailleurs, elle écrit encore : "Il règnera malgré ses ennemis et se rendra le Maître des cœurs qu'Il veut posséder ; car c'est la principale fin de cette dévotion de convertir les âmes à son amour". Cette promesse prophétique et consolante dont nous voyons tous les jours la réalisation, revient continuellement sous sa plume.
L'Heure Sainte doit donc servir à préparer et à établir ce Règne du Sacré Cœur ; elle le prépare en effet, surtout si on la fait d'une façon publique et solennelle.
C'est pour seconder cet effort du divin Cœur, pour coopérer à son triomphe, que nous Lui tiendrons compagnie dans l'Heure Sainte, jusqu'à ce que, avec Lui et par Lui, nous arrivions à la victoire ou à la mort. Voilà pourquoi nous mettons si souvent sur les lèvres des fidèles adorateurs ces paroles : "Que le Règne d'amour de votre Cœur arrive !". C'est ce cri qui doit lui offrir réparation pour l'abandon dans lequel le laissèrent pendant de si longs siècles et le laissent encore les si nombreux fils ingrats de son Cœur...
4. Pratique
1) L'Heure Sainte doit être une prière méditée : c'est un exercice d'oraison mentale disent les statuts, ou de prières vocales, qui a pour objet l'agonie de Notre Seigneur au jardin des Oliviers, dans le but d'apaiser la colère divine, etc...
Il faut donc réciter lentement les prières que nous proposons, et qui sont calculées pour l'espace d'une heure à peu près.
Cependant, ce ne doit pas être une simple lecture, mais une prière pleine d'onction et de ferveur.
Les points de suspension ne sont là que pour indiquer les moments de silencieux recueillements de l'âme qui savoure cet exercice, si souverainement beau dans sa signification profonde.
2) L'exercice de l'Heure Sainte se fait en commun ou en particulier, à l'église ou ailleurs, le jeudi soir, de onze heures à minuit, ou bien dès le moment où il est permis, d'après les règles ordinaires de l'office canonial, de réciter les Matines du jour suivant. (Grégoire XVI, rescrit du 12 décembre 1836).
L'Heure Sainte, telle que Notre Seigneur l'enseigne Lui-même à sa Confidente, n'est donc pas une heure d'adoration quelconque, faite à un jour et à une heure quelconques, mais on ne peut et on ne doit la faire que dans la soirée du jeudi.
La perfection serait d'y consacrer l'heure de onze heures à minuit.
Toutefois, pour favoriser cette sainte pratique et la mettre à la portée de tous les fidèles, la Sainte Église autorise à l'anticiper, comme il est dit plus haut. On peut donc la faire dès 4 heures du soir, en tous temps, et même dès 2 heures, dans les jours les plus longs de l'année. Avant de la commencer, il sera bon de déterminer les intentions particulières auxquelles on désire l'offrir.
3) Pour gagner l'indulgence attachée à la pratique de l'Heure Sainte, il faut se faire inscrire dans l'Archiconfrérie de l'Heure Sainte.
Pour cela, il suffit d'envoyer son nom et son prénom au Monastère de la Visitation de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), ou à l'une des Confréries affiliées.
Par cette inscription, on ne contracte nullement l'obligation de faire l'Heure Sainte chaque semaine, ni même chaque mois. Mais les fidèles associés des Sacrés Cœurs, et les membres des familles qui reconnaissent pratiquement la Royauté du Sacré Cœur, tiendront à honneur de la faire régulièrement, au moins la veille du premier vendredi, et si possible toutes les semaines, comme le fit la Sainte.
Les personnes empêchées de se rendre au pied du Tabernacle, pourront la faire chez elles devant l'image du Roi intronisé.
Dans les communautés, pensionnats, et autres établissements semblables, on pourrait plus facilement la faire dans la soirée, devant le Saint Sacrement exposé, si l'autorité diocésaine le permet.
Il est à remarquer que les Communautés religieuses ont le privilège de l'inscription collective, par laquelle tous les membres présents et futurs sont enrôlés. Cependant, quant à l'indulgence, chaque religieux (ou religieuse) ne la gagne que le jour, où, personnellement, il (elle) fait l'Heure Sainte. C'est là un privilège de Communauté ; quant aux personnes séculières, personne ne peut être inscrit à son insu.
4) Les Associés de l'Heure Sainte peuvent gagner une indulgence plénière, applicable aux âmes du Purgatoire, chaque fois qu'ils font l'Heure Sainte, et ce, aux conditions ordinaires : Confession dans la huitaine -ou même dans la quinzaine, là où c'est permis, communion le jeudi ou le vendredi,- prière aux intentions du Souverain Pontife, dans une église ou chapelle publique. Pour ceux qui vivent en commun, avec le consentement de l'Ordinaire (communautés, pensionnats, hospices), cette église est leur propre chapelle, c'est-à-dire celle où ils peuvent satisfaire à l'obligation d'entendre la Sainte Messe, pourvu toutefois que cette maison n'ait pas d'église ou de chapelle publique. Tous ceux qui demeurent dans une telle maison comme attachés à son service, jouissent du même privilège.
5) Un dernier mot encore relativement à la pratique.
Dans ces Heures Saintes, nous présentons souvent le Sacré Cœur comme souffrant actuellement les horreurs de l'agonie, comme maltraité et transpercé actuellement par les crimes des pécheurs. Ce n'est pas que Notre Seigneur puisse encore être atteint par nos méfaits et nos péchés. Depuis sa glorieuse résurrection, Il n'est plus sujet à la souffrance ; la mort et ses conséquences ne le dominent plus, depuis que par sa mort douloureuse Il a vaincu la mort, peine du péché. Il est au Saint Sacrement, comme Il est au ciel, glorieux et impassible, jouissant à jamais et à chaque instant de la récompense de ses travaux rédempteurs. La façon toute miraculeuse d'ailleurs, dont Il est présent sous les Espèces sacramentelles, suffirait pour Le soustraire à nos attaques et à nos tentatives criminelles.
Pourquoi donc parler ainsi ? Parce que c'est ainsi que parle Notre Seigneur Lui-même dans presque toutes ses apparitions à la Sainte. Parce que c'est ainsi encore qu'Il agit lorsqu'Il se montre à sainte Gertrude et aux autres amis de son Cœur.
Parce que, pendant l'horrible agonie du jardin des Olives, et pendant toute sa Passion, son Cœur a réellement saigné sous les coups que nos péchés devaient Lui porter. Il a tout prévu, tout compris, tout pénétré, et Il en a été affligé jusqu'à la mort, et cette triste vision Lui a fait répandre des larmes de sang.
Hâtons-nous d'ajouter qu'Il a prévu aussi toutes nos réparations, tous nos actes de vertu pour Le consoler et Le dédommager. Enfin, parce que nos péchés actuels sont de véritables efforts criminels pour blesser et transpercer le Cœur tout aimant du Roi d'Amour. Si nos péchés ne L'atteignent pas, ce n'est pas notre faute...
Ce sont donc nos crimes et nos ingratitudes, causes véritables de ses souffrances et de sa mort cruelle, qui Le font parler de cette façon, si bien adaptée à notre pauvre nature, si nécessaire même pour que nos cœurs soient touchés : "N'y aura-t-il personne qui ait pitié de moi et qui veuille compatir et prendre part à ma douleur dans le pitoyable état où les pécheurs me mettent surtout à présent".
5. Conclusion
Que les prêtres et les religieux, que tous les apôtres du Divin Cœur se rappellent donc la signification profonde et la merveilleuse efficacité de cet exercice.
Les plus grandes grâces que je recevais de sa bonté, dit la Sainte, étaient dans la Sainte Communion et la nuit, surtout celle du jeudi au vendredi, que je recevais des faveurs inexplicables". Qu'ils n'oublient pas les promesses du Sacré Cœur en faveur de ses apôtres : "Il me semble qu'Il m'a fait voir que plusieurs noms y étaient écrits (dans son Cœur), à cause du désir qu'ils ont de le faire honorer ; et que, pour cela, Il ne permettra jamais qu'ils en soient effacés".
Qu'ils soient donc nombreux, les apôtres et les âmes qui, sanctifiés par cet amour, puissent s'écrier en union avec la grande Confidente du Sacré Cœur :
"O Cœur très libéral, soyez tout notre trésor et notre seule suffisance !... Hélas ! ne souffrez pas que je sois privée de Vous aimer éternellement. Je languis du désir d'être unie à Vous, de Vous posséder et de m'abîmer dans Vous, pour ne plus vivre que de Vous qui êtes ma demeure pour toujours... Que je ne vive que de Vous et pour Vous. Soyez donc ma vie, mon amour et mon tout. Amen".
Source : Livre "Heure Sainte Vingt méthodes distinctes pour la veille de tous les premiers vendredis et pour les principales fêtes de l'année" par le R. P. Matéo Crawley- Boevey des Sacrés-Cœurs (Picpus)
Et en même temps, ce divin Cœur s‘étant ouvert, il en sortit une flamme si ardente que je pensai en être consumée ; car j’en fus toute pénétrée, et ne pouvais plus la soutenir, lorsque je lui demandai d’avoir pitié de ma faiblesse.
<< Je serai ta force, me dit-il ; ne crains rien, mais sois attentive à ma voix et à ce que je te demande pour te disposer à l’accomplissement de mes desseins.
Premièrement, tu me recevras dans le Saint Sacrement autant que l’obéissance te le voudra permettre, quelques mortifications et humiliations qui t’en doivent arriver, lesquelles tu dois recevoir comme des gages de mon amour. « Tu communieras, de plus, tous les premiers vendredis de chaque mois ; « Et toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j’ai a bien voulu sentir au jardin des Olives ; laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une espèce d’agonie plus rude à sup porter que la mort. Pour m'accompagner dans cette humble prière que je présentai alors à mon Père, parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze heures et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l’amertume que je sentais de l’abandon de mes apôtres, qui m’obligea à leur reprocher qu’ils n’avaient pu veiller une heure avec moi ; et pendant cette heure, tu feras ce que je t’enseignerai.
Source : Livre "Album-guide des saints pèlerinages de Paray-le-Monial et de Verosvres" par François Cucherat
L'Heure sainte est un exercice de dévotion.
Histoire
En 1674, Jésus apparut à Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) qui était en adoration. Ce n’était pas la première fois que le Christ se manifestait à cette dernière en lui montrant son cœur.
Lors de cette apparition, Jésus lui demanda de pratiquer l’Heure Sainte de réparation, toutes les nuits du jeudi au vendredi, de onze heures à minuit. À cette heure-ci, Jésus la ferait participer à la tristesse éprouvée au Gethsémani.
La diffusion de cette pratique de piété dans le monde catholique resta étroitement liée à la ferveur que rencontra le Culte du Sacré-Cœur de Jésus au XVIIIème et XIXe siècle. L’Heure Sainte se base sur trois éléments principaux transmis par Marguerite Marie : la prière réparatrice, l’union avec Jésus souffrant au Gethsémani, les gestes d’humiliation.
Les Papes ont favorisé la pratique de l'Heure sainte et ils ont promu la Confrérie de l’Heure Sainte au rang d’archiconfrérie, en y associant des indulgences.
En mai 1930, on célébra à Paray-le-Monial les cent ans de la pratique de l’Heure Sainte. Invitée par l’Archiconfrérie de l’Heure Sainte, toute la communauté catholique se réunit pour célébrer l’Heure Sainte.
Le Custode Aurelio Marotta décida que cette pratique de piété devait être célébrée au Gethsémani, durant la nuit, à l’endroit même où Jésus réalisa son Heure Sainte. Trois ans plus tard, le 6 avril 1933, le jeudi précédent la Semaine sainte, face au Rocher de l’Agonie à l’intérieur de la basilique de l'Agonie, le Custode Nazareno Jacopozzi institua canoniquement la Confrérie de l’Heure Sainte, affiliée à la confrérie mère, celle créée à Paray Le Monial.
La Confrérie attira immédiatement de nombreux membres (en l’espace d’un an, elle atteignit les 21 500 inscrits qui, au bout de trois ans, devinrent 92 482). Les personnes appartenant à cette confrérie étaient appelées à pratiquer l’Heure Sainte durant l’après-midi ou pendant la nuit de chaque jeudi à l’issue de laquelle les chrétiens recevaient l’indulgence plénière.
La pratique de l'Heure Sainte à Gethsémani
Aujourd’hui, la pratique de l’Heure Sainte face au Rocher de l’Agonie se perpétue institutionnellement tous les jeudis du mois, à 16 h 00. Par ailleurs, tous les pèlerins qui en font la demande, peuvent célébrer l’Heure Sainte au Gethsémani lors de leur pèlerinage en Terre Sainte.
Tous les ans, pour la veillée du Jeudi Saint, la communauté franciscaine se réunit à la communauté chrétienne locale ainsi qu’à tous les fidèles provenant de Jérusalem pour célébrer la Pâques, pour « veiller et prier » pendant une heure aux côtés de Jésus.
Les passages de l’Évangile sont lus en arabe, hébreu, allemand, anglais, français, espagnol, italien et dans de nombreuses autres langues, à l’endroit où Jésus, avant d’être capturé, transpira du sang et s’en remit à la volonté du Père ainsi qu’à son destin de souffrance et d’humiliation.
La célébration rappelle les trois moments clés de la Passion racontés par les Évangiles :
- la pré-annonciation du reniement de Pierre (Mc 14,26-31 ; Lu 22,31-37) ;
- l’agonie du Christ et sa prière dans le Jardin des Oliviers (Mt 26, 36-46 ; Mc 14,32-42 ; Lu 22, 39-46) ;
- l’arrestation de Jésus par les gardes (Mt 26,47-56 ; Mc 14,43-52 ; Lu 22,47-54).
Au début de l’Heure Sainte, le Custode recouvre de pétales de roses rouges la pierre restée intacte et exposée face à l’autel ; puis, les fidèles s’agenouillent afin de l’embrasser. Les pétales rappellent les gouttes de sang transpirées par le Seigneur lors de cette nuit. La lecture des extraits de l’évangile est accompagnée de psaumes et prières. Les trois grands moments sont espacés par des moments de silence et de prière personnelle. À la fin de la célébration, tous les fidèles se prosternent, touchent et embrassent les rochers vénérés avant de partir en procession, le long de la vallée du Cédron, avec les flambeaux éclairés, vers l’Église Saint-Pierre en Gallicante, l’endroit où se trouvait la maison du grand-prêtre Caïphe et là où Jésus fut transporté pour passer la nuit en prison.
Signification de l'Heure sainte
Il s’agit d’un exercice de dévotion d'une heure, par lequel, grâce à l’oraison silencieuse et les prières à haute voix, le priant s'associe aux tristesses éprouvées par Jésus à Gethsémani.
L’Heure Sainte est différente de l’adoration du Saint-Sacrement, car elle s'attache au mystère de Gethsémani, et non à l'Eucharistie. L’Heure Sainte se différencie aussi de l’adoration, car elle privilégie la supplication et les demandes d’intercession adressées à Dieu le Père en vue d'obtenir la conversion et le salut des pécheurs.
Cette dévotion n'a pas lieu nécessairement dans un édifice religieux, ainsi Marguerite-Marie Alacoque pratiquait l'Heure sainte dans sa cellule.
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Heure_sainte
Inspirée par le Christ, Marguerite-Marie établit la pratique de l'Heure Sainte, qui pour elle consistait à prier, étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir jusqu'à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu'avait supportée le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses Apôtres, puis à recevoir le lendemain la Communion.
Source :
http://lalumierededieu.eklablog.com/sainte-marguerite-marie-alacoque-p451005
En savoir plus :
http://leblogdumesnil.unblog.fr/2009/04/02/176-quest-ce-que-l-heure-sainte/
Retrouvez chaque mois sur cette page les textes, évangiles, prière et chant pour vivre l'Heure Sainte en lien avec les Sanctuaires de Paray-le-Monial.
http://www.sanctuaires-paray.com/4/prier-et-celebrer/heure-sainte