• Rennes, Notre-Dame de Saint Sauveur

     

     

    Rennes

    Notre-Dame de Saint Sauveur

    ou Notre-Dame des miracles

     

    Rennes, Notre-Dame de Saint Sauveur

    Carte postale de Notre-Dame des Miracles à Rennes

    Miracles

    Murs et pilier de l’église recouverts du sol au plafond d’ex-voto en marbre gravé.Ex-voto aux murs près de la chapelle consacrée à Notre-Dame

     

    Quatre récits de miracles, attribués à Notre-Dame, sont liés à l'église et font l’objet d’une dévotion particulière.

    Selon le père Bernard Heudré, curé-doyen de la paroisse en 2013, « c’est un peu gênant, car ils [les gens] vont d'abord prier Notre-Dame et le Christ passe après. Cela frôle la superstition. […] En période trouble ou la veille des périodes d'examen, il y a une hausse significative des demandes [de guérison, de succès]. C'est compréhensible. Lorsque l'on vit des épreuves ou lorsque l'on a besoin d'aide, on s'en remet au ciel. »

    Les murs proches de la chapelle consacrée à Notre-Dame sont recouverts d'ex-voto sous forme de plaques de marbre gravé. L'accrochage d'ex-voto est aujourd'hui refusé, mais les fidèles déposent fleurs et vœux auprès de la statue.

    Découverte de la mine anglaise lors du siège de 1357

    Une photo d'un vitrail de la chapelle Notre-Dame de Beauvais au Theil-de-Bretagne. En haut du vitrail, une Vierge à l’Enfant pointe son index droit vers le sol. Face à elle, des soldats remarquent son geste. Dans son dos sont représentés les murailles de la ville. Sous les soldats, dans l'ombre, un homme portant un casque militaire creuse une galerie avec une pioche. Le vitrail porte les inscriptions « siège de Rennes 1357 » et « N.D. des Miracles, priez pour nous. » 

    Vitrail commémoratif de la Chapelle Notre-Dame de Beauvais au Theil-de-Bretagne. Une Vierge à l’Enfant indique de la main droite l’emplacement de la mine aux défenseurs de la ville

     

    Au cours de la guerre de Succession de Bretagne, alors que Rennes était assiégée par les troupes anglaises, la ville s'attendait à une tentative d'invasion par une voie souterraine.

    Selon une tradition populaire, dans la nuit du 8 février 1357, les cloches de l'église se mirent à sonner et des cierges s'allumèrent spontanément.

    Les défenseurs de la ville auraient alors découvert la statue de Notre Dame désignant une dalle sur le sol.

    Creusant à cet emplacement, ils découvrirent une galerie percée par les troupes anglaises venues prendre la ville et repoussèrent l'invasion.

    On connaît peu de récits distincts de cet évènement et sa datation varie.

    Selon certains historiens, il s'agit du siège de Rennes de 1356-1357 et la découverte de la mine est à attribuer à une ruse du capitaine de la ville, Guillaume de Penhoët, qui a permis d'alerter les défenseurs et de localiser la galerie.

    Le seul récit contemporain des faits (avant 1387) est la chanson de Bertrand du Guesclin du trouvère Cuvelier.

    Cette chanson de geste dont l'objectivité est discutée ne relate que le stratagème de Guillaume de Penhoët et n'évoque aucun miracle. Le récit suivant se trouve dans l'édition de 1532 des Chroniques de Bretagne d'Alain Bouchart.

    Il situe le miracle en 1343 et cite brièvement la sonnerie des cloches et l’allumage de deux cierges, mais pas le mouvement de la statue.

    En 1634, le miracle est officiellement reconnu par l'évêque de Rennes, Mgr Pierre Cornulier.

    Le procès-verbal de cette reconnaissance est perdu, mais il est repris par un procès-verbal du 19 juillet 1658 de Mgr Henri de La Mothe-Houdancourt, son successeur.

    L'année indiquée est 1345, les trois faits sont cités.

    En 1637, le père Albert Le Grand relate dans la vie des Saints de Bretagne-Armorique un récit légèrement différent, dans lequel le sacristain découvre la statue et prévient les défenseurs, en 1356 cette fois.

    Enfin, un récit en vers, anonyme et non daté, est repris par le père Fautrel dans son Histoire de Notre-Dame des Miracles de 1658.

    Ce poème avance la date de février 1345 et cite les trois faits. Les éditions postérieures de la vie des Saints de Bretagne-Armorique reprennent ce récit du père Fautrel.

    Un puits aurait subsisté dans l’église au moins jusqu’au XVe siècle et une pierre aurait marqué son emplacement jusqu’à la réfection du dallage en 1886. La découverte dans le quartier, lors de travaux de terrassement en 1902, d’un souterrain aux caractéristiques concordantes pourrait accréditer ce plan d’invasion.

    Incendie de 1720

    Une aquarelle peinte en 1721 comme vœu des habitants de Rennes à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, après l’incendie de la ville. Une Vierge à l’Enfant apparaît dans un ciel obscurci par les fumées de l’incendie qui ravage la ville et, étendant la main, protège le quartier des Lices des flammes.Tableau votif représentant Notre-Dame arrêtant l’incendie

     

    Lors de l’incendie de 1720, malgré l’effondrement du toit et la destruction d’une partie du mobilier, la même statue est retrouvée intacte.

    Le peuple attribue à la Vierge l’arrêt de l’incendie.

    Les habitants du quartier des Lices, épargnés, font peindre un ex-voto à Notre Dame.

    L'aquarelle originale de 1721 de Jean-François Huguet (fils de l’architecte) se trouve dans la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.

    Un agrandissement, réalisé la même année par Leroy est accroché dans le bas-côté sud de Saint-Sauveur depuis 1841.

    Son cadre porte l'inscription « Vœu fait à N.D. de Bonne Nouvelle par les habitants des Lices, rues St Louis, St Michel, Place Ste Anne, préservées de l'incendie du 22 déc. jusqu'au 30 ».

    Guérison de Marie Richelot du 18 février 1742

    Un procès-verbal anonyme relate la guérison instantanée de Marie Richelot au cours d’une messe le 18 février 1742.

    La jeune femme souffrait du genou gauche depuis le 20 septembre 1738.

    Son ex-voto, un tableau la représentant, a été conservé.

    Guérison de Magdeleine Morice en 1761

    Les registres des délibérations du général de la paroisse mentionnent la guérison instantanée de Magdeleine Morice, atteinte de gangrène au pied droit, au cours de d'une messe le mercredi de Pâques 1761.

    Un procès-verbal dressé à la demande de l'intéressée est conservé aux archives de Porcaro, mais aucune enquête canonique n’a eu lieu.

    Statue de Notre-Dame des Miracles et des Vertus

    Photographie de la chapelle de Notre-Dame des Miracles et des Vertus. La statue de la Vierge à l’Enfant, l'un et l’autre couronnés, drapée dans un manteau rouge, est placée au centre d'un retable en marbre blanc. Un vitrail emplit la baie au-dessus du retable. Des fleurs et de nombreux cierges se trouvent devant l’autel. Les murs de la chapelle sont couverts d’ex-voto. Deux fidèles prient devant l’autel.

     

    Chapelle de Notre-Dame des Miracles et Vertus

     

    La statue de Notre-Dame des Miracles et des Vertus, souvent appelée simplement Notre-Dame des Miracles, est une Vierge à l'Enfant.

    Elle est mentionnée dès le XIVe siècle, dans le cadre d'un miracle qui serait survenu lors d'un siège de la ville.

    Il s'agit déjà d'une sculpture de bois peint.

    Elle est repeinte en 1445, puis ses mains sont restaurées en 1522.

    En 1658, le père Fautrel la décrit ainsi :

     

    « Et, pour dire quelque chose en particulier de [l'image de la Vierge de] Saint-Sauveur, elle n’est que de simple bois, que l'on a enrichy de quelque dorure, plus pour sa conservation, que son embellissement. Il est vrai que sa forme sent son antiquité ; mais, après tout, fors certain air de dévotion qui s'y remarque, elle n'a rien de bien extraordinaire, & c'est une figure assise & de moyenne grandeur, qui tient son Christ sur ses genoux, le supportant doucement de la main gauche ; pour ce qui est de la main droite, qu'elle avait autrefois posée sur le sein, à ce que nous dit la tradition, elle s'en voit, à présent, détachée, montrant directement, de ses trois premiers doigts, le lieu de la mine (qui se voit vers le centre, loin de dix à douze pas), n'y ayant nulle apparence qu'elle ait été taillée de la sort ; mais, en mémoire du miracle, elle est demeurée ainsi. »

    — Georges Fautrel, L’histoire de Notre-Dame des Miracles, honorée à Rennes en l’église Saint-Sauveur

     

    L'incendie de 1720 détruit en partie l’église en cours de reconstruction mais épargne la statue. Celle-ci est transportée à la chapelle des Augustins (devenue théâtre du Vieux Saint-Étienne) jusqu'à son retour à Saint-Sauveur en 1731.

    Au cours de la Révolution, alors que l'église accueille le culte révolutionnaire, la statue est détruite.

    Elle n'est remplacée qu'en février 1876 à l'initiative et sur les fonds de l'abbé Lelièvre.

    La nouvelle statue, réalisée par le sculpteur rennais Charles-Pierre Goupil, est faite de bois et de pierre, dans le style néoroman.

    Le peintre décorateur rennais Auguste Louis Jobbé-Duval en réalise le décor polychrome.

    Elle est placée sur un nouvel autel de marbre de style néoroman, réalisé par Folliot.

    Un vitrail réalisé par Lucien-Léopold Lobin lui fait face et rappelle la scène du miracle.

    L'archevêque de Rennes, Auguste-René-Marie Dubourg, obtient le couronnement de la statue le 25 mars 1908.

    Un retable rococo est réalisé en 1912 par Charles Couasnon, à l'occasion de l’agrandissement de la chapelle, devenue trop exiguë. Le chanoine Louis Raison fait la description suivante de la statue :

    « La Vierge est assise « en majesté ». Ses épaules sont recouvertes d'un manteau couleur d'azur et sa tête d'un voile blanc, surmonté d'un diadème aux élégants fleurons, orné de pierres précieuses. La robe bleue est à demi cachée par un peplum, couleur rouge pâle, terminé par une riche broderie. Les pieds de la Vierge sont chaussés de mules rouges rehaussées au milieu, d'un galon d'or. De la main gauche, la Vierge soutient l'Enfant Jésus. La main droite est abaissée. L'index se dirige vers la terre, suivant la donnée traditionnelle.

    L'Enfant Dieu repose sur les genoux de sa Mère. Sa tête est entourée du nimbe circulaire et crucifère. Ses pieds sont nus. Ces deux attributs rappellent sa divinité, suivant les règles de l'iconographie. De la main droite, il bénit, à la manière latine. De la gauche, il soutient un livre grand ouvert sur ses genoux et présentant un texte du Magnificat : Fecit mihi magna qui potens est et sanctum nomen ejus. »

    — Louis Raison, Notre Dame des Miracles et Vertus — Son histoire – Son culte

    Source :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Sauveur_de_Rennes

     

    Rennes, Notre-Dame de Saint Sauveur

     

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