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Châteauneuf de galaure : Marthe Robin
Châteauneuf de Galaure
Vénérable Marthe Robin
Marthe Robin, (13 mars 1902, Châteauneuf-de-Galaure - 6 février 1981), est une mystique catholique française, fondatrice des Foyers de Charité, connue pour des phénomènes tels que des apparitions mariales, des stigmates et l'inédie que lui attribuent divers témoins de son époque.
Son dossier en vue d'une éventuelle béatification a été déposé auprès des autorités diocésaines en 1987 puis transmis au Vatican en 1996. Le 6 mai 2010 a été signée à Rome, à la Congrégation pour les causes des saints, la « Positio », recueil élaboré à partir de tous les éléments recueillis visant à authentifier sa réputation de sainteté ; elle a abouti à la reconnaissance de l'« héroïcité des vertus » le 7 novembre 2014.
Son enfance
La maison où Marthe vécut toute sa vie
Marthe Robin naît le 13 mars 1902 à Châteauneuf de Galaure dans la Drôme, dans le quartier de Moïlles.
Elle est le sixième et dernier enfant de Joseph Robin et d’Amélie-Célestine Chosson, agriculteurs, mariés en 1889.
En 1903, Marthe est atteinte de la fièvre typhoïde, maladie qui emporte sa sœur Clémence.
Elle-même échappe de peu à la mort et, après 2 mois de maladie, entame son rétablissement. Elle restera fragile toute son enfance.
Elle va à l’école publique, au bas du village de Châteauneuf de Galaure. Elle y restera jusqu’à l’âge de 13 ans, fréquentant le cours complémentaire qui va plus loin que l’école primaire.
Souvent malade, elle ne passe finalement pas son certificat d’étude. Elle aide à la ferme familiale et participe à la vie du village.
La maladie
Le postulateur de la cause en béatification de Marthe Robin est le père Bernard Peyrous, un prêtre de la communauté de l'Emmanuel.
Son ouvrage , qui reprend les éléments de l’enquête diocésaine de 1986 sur Marthe Robin, indique que celle-ci tombe malade le 1er décembre 1918. Les médecins qui l’examinent pensent à une tumeur cérébrale. Elle tombe dans un coma de 4 jours. Elle sort de cette phase aiguë et semble se rétablir pendant quelques semaines. Mais la maladie progresse, la maintenant partiellement paralysée. Elle a des troubles de la vue, jusqu’à la perte de la vision pendant quelques mois. En avril-mai 1921, elle connaît une nouvelle phase de rémission, qui sera plus tard suivie, selon Bernard Peyrous, de plusieurs crises, jusqu’à la paralysie définitive des membres inférieurs, à partir de mai 1928 .
Une interprétation a pu être donnée quant à sa maladie, sur base des documents médicaux recensés lors de l’enquête diocésaine et d’un examen complet fait en 1942 par deux médecins de Lyon (Jean Dechaume, professeur à la faculté de médecine de Lyon et André Ricard, chirurgien) . Il semble qu’elle ait été atteinte d’une encéphalite, probablement sous la forme de la maladie de Von Economo, c’est-à-dire d’une affection inflammatoire des centres nerveux. Elle restera dans la ferme familiale, où ses proches s’occupent d’elle. Comme de nombreux malades, elle vit douloureusement l’incompréhension de son entourage, y compris celle de sa famille. Ses problèmes de locomotion, mais aussi une hypersensibilité à la lumière l’obligeront à rester recluse, dans une chambre peu éclairée.
Commencements de la vie spirituelle
Ses parents sont croyants, mais ne pratiquent pas.
Marthe a pourtant témoigné d’un amour très précoce de la prière : « J’ai toujours énormément aimé le Bon Dieu comme petite fille… J’ai toujours énormément prié dans ma vie… ».
Sa communion privée, qu’elle fait le 15 août 1912 est, d’après ses propres dires, un moment très important pour elle.
Elle aime prier, visiter les malades, contempler dans la nature l’œuvre de Dieu.
L’épreuve de la maladie commencée en 1918 va également la rapprocher de Dieu. Elle essaie de la vivre avec patience, tente de se rendre utile, fait des travaux de coutures pour aider sa famille.
En 1925, elle écrit un acte d’abandon et d’amour à la volonté de Dieu. Elle veut être tout entière à Jésus et aime de plus en plus l’Eucharistie.
La question des phénomènes mystiques
Cette vie spirituelle s’est aussi traduite, d’après plusieurs auteurs, par des phénomènes mystiques.
Les témoignages des proches, prêtres, évêques et laïcs l’ayant rencontrée sont repris dans l’enquête diocésaine (1986-1996), sur base de laquelle Bernard Peyrous, le postulateur de la cause en béatification, a écrit une biographie de Marthe.
L’authenticité aux yeux de l'Eglise catholique romaine, de tous ces témoignages, doit encore être examinée, lors du procès en béatification qui est en cours.
Par ailleurs, cette procédure, de type contradictoire, est interne à l'Eglise catholique romaine et peut difficilement être vérifiée dans tous ses détails par un auteur, ou un organisme, externes à cette institution. La mention de ces phénomènes est toutefois incontournable dès lors que l’on aborde la vie de Marthe Robin.
En outre, les possibles phénomènes mystiques dont il est fait mention, pour spectaculaires qu’ils puissent paraître, ne sont que des manifestations d’une vie spirituelle intérieure. Ils doivent être compris dans un contexte plus large, théologique et spirituel. Marthe Robin, elle-même, souhaitait la discrétion sur ceux-ci et encourageait les chrétiens à ne pas se focaliser sur ces phénomènes extérieurs.
D’après le postulateur de la cause en béatification, les cinq évêques successifs du diocèse de Valence (dont Marthe Robin dépendait), tout en faisant preuve d’une nécessaire prudence, connaissaient Marthe Robin et ne l’ont jamais présentée comme quelqu’un dont il fallait se méfier.
Vie mystique
Le 25 mars 1922, d’après le témoignage de sa sœur Alice, elle a une vision privée de la Vierge Marie.
D'après les témoignages recueillis lors de l’enquête diocésaine de 1986, cette vision sera suivie d’autres apparitions privées.
Lors d’une mission paroissiale organisée à Châteauneuf de Galaure , deux prêtres capucins, le Père Marie Bernard et le Père Jean, rendent visite à Marthe Robin le 3 décembre 1928. Ils la rassurent et l’aident à mieux comprendre sa vocation spirituelle.
D’après le postulateur de la cause en béatification, le Christ apparaît à Marthe Robin, dans la nuit du 4 décembre 1928.
Elle partage cette vision au père Faure, le curé de sa paroisse, et décide de se livrer totalement à Dieu et d’offrir ses souffrances, unie à lui par la prière et l’amour.
Sa spiritualité est de plus en plus centrée sur la passion du Christ et l’Eucharistie.
Elle reçoit régulièrement la visite de plusieurs prêtres des environs.
Selon ses proches, à partir de 1930, elle cesse de s'alimenter, hormis en hosties consacrées, inédie qui durera jusqu'à sa mort 51 ans plus tard.
Au début du mois d’octobre 1930, selon le témoignage du père de Malmann, elle reçoit les stigmates.
En octobre-novembre 1931, selon son propre témoignage, elle commence à souffrir la passion chaque vendredi, phénomène qu’elle vivra ensuite chaque semaine jusqu’à sa mort en 1981et dont seront témoins ses proches et de nombreux prêtres.
Vocation particulière de Marthe Robin
Pour Bernard Peyrous : « Le fond de la vocation personnelle de Marthe, c’est l’identification à Jésus dans sa passion ». (…) « Elle le fait donc par l’offrande quotidienne de sa vie souffrante. Elle porte en elle quelque chose du devenir de l’Eglise et de l’humanité comme chaque homme, sans le savoir, le fait lui-même ».
D’après Mgr Didier-Léon Marchand, évêque de Valence jusqu’en 2002, «Ce qui caractérise la vérité et l'authenticité de Marthe, c'est son offrande, l'abandon de tout son être à Dieu, l'offrande de sa vie. C'est là le point d'accord qui donne le ton à tout ce qu'on peut dire de Marthe. C'est l'offrande d'une vie».
Fondations et rencontres
Le fait que la maladie oblige Marthe à rester dans sa chambre ne la maintient pas pour autant isolée du monde.
Depuis 1928, elle a un père spirituel, l’abbé Faure, le curé de sa paroisse.
Elle participe à la vie du diocèse et de son village, à sa façon.
Ainsi, en octobre 1934, sur son initiative, une école de fille est créée à Châteauneuf de Galaure. Celle-ci va se développer rapidement.
Elle rencontre, en 1936, Georges Finet, un prêtre lyonnais, qui devient son père spirituel, et le restera jusqu’à sa mort.
Il l’aidera à fonder le premier des Foyers de Charité à Châteauneuf de Galaure.
Des laïcs participent à la vie de ce foyer, sous la responsabilité d’un prêtre. Celui de Châteauneuf de Galaure organise des retraites de cinq jours auxquelles vont bientôt participer, chaque année, plus de 2000 retraitants.
Ceux-ci, à l’issue de la retraite, peuvent rendre visite à Marthe.
En 50 années, elle rencontrera ainsi, individuellement, plus de 100 000 personnes, dont des centaines de prêtres et de nombreux évêques.
Certains visiteurs attendaient d’elle un avis.
Selon Bernard Peyrous, elle ne donnait, généralement, « pas de conseils affirmatifs, encore moins catégoriques. Elle posait des questions, faisait des suggestions, dégageait les fausses pistes et laissait la personne conclure elle-même ».
Elle a également tenu une importante correspondance.
Derniers jours et obsèques
Début février 1981, elle est prise de quintes de toux de plus en plus violentes.
Le jeudi 5 février, elle est très fiévreuse.
Ce soir-là, comme chaque semaine, elle prie pour s'unir à la Passion du Christ.
Des membres du foyer disent le chapelet près d'elle puis la laissent seule.
Le lendemain, vers 17 heures, quand le père Finet entre dans sa chambre, il trouve Marthe Robin inanimée sur le sol, près de son lit.
À cette époque, elle était capable de se mouvoir péniblement dans sa chambre.
Elle est morte, probablement d'épuisement dans les premières heures du vendredi 6 février.
Le père Colon, docteur en médecine, et le docteur Andolfatto, médecin à Châteauneuf, constatent le décès.
Aucune autopsie n'est toutefois réalisée.
Ses obsèques ont lieu le 12 février, dans le sanctuaire de Châteauneuf-de-Galaure, en présence de quatre évêques et plus de deux cents prêtres.
Le postulateur de la cause de béatification Bernard Peyrous - tenu au secret de l'instruction de la cause en cours - donne cette version du décès dans la biographie dont il est l'auteur : « Le vendredi 6 février, vers 17 heures, comme d'habitude, le père Finet entra dans la pièce.
Il trouva Marthe à terre, perpendiculairement au divan, la tête contre le pied de lit, à côté de la chaise, inanimée. Le corps était recouvert de sa chemise de nuit, elle avait des chaussons aux pieds. Elle était froide et raide (…). Le père Colon, docteur en médecine, décrit ainsi l'état du corps : « Quand elle est morte, elle pesait entre 25 et 30 kg. Elle avait les jambes comme des baguettes de pain. Elle avait une bouche cornée… aucune dent. La survie de Marthe avec un corps aussi atteint est inexplicable. (…) » Marthe est morte certainement dans la nuit du 5 au 6 février, probablement le vendredi 6 février 1981. Elle était alors dans une période où la locomotion — si l'on peut parler ainsi — lui était possible. Épuisée par la maladie, elle n'a pas pu remonter sur son lit.
Elle n'a pas eu la fin glorieuse de certains saints qui sont entourés et consolés par leurs proches. Elle est morte seule, dans la nuit. ».
On peut voir sa tombe au cimetière de Saint-Bonnet.
Les Foyers de Charité
De nombreux Foyers de Charité inspirés par son exemple, ont été construits ensuite.
En 1984, ils furent reconnus par l'Église catholique romaine comme Association de fidèles de droit international, dépendant du Conseil pontifical pour les laïcs.
Selon leur site, les Foyers de Charité comptent aujourd'hui 1000 membres en tout (prêtres et laïcs), répartis dans 75 établissements, eux-mêmes répartis entre 42 pays.
Le site internet "Les foyers de charité" : http://www.foyer-de-charite.com/fr/marthe-robin.html
Enquête diocésaine et ouverture d'une demande de béatification (1986)
Tombe de Marthe Robin
dans le cimetière de Saint-Bonnet-de-Galaure
Procès de béatification
Après sa mort en 1981, une enquête diocésaine en vue de la béatification de Marthe Robin a été ouverte en 1986. Deux experts ecclésiastiques, un théologien et un historien, sont nommés en 1988. Le Nihil obstat est accordé par Rome en 1991. Entre 1988 et 1996, plus de cent-vingt témoins et experts sont consultés. De 1993 à 1995, une biographie critique est rédigée pour la Congrégation pour les causes des saints. Un dossier de 17 000 pages est déposé à Rome en 1996.
Un décret de la Congrégation pour les causes des saints du 24 avril 1998 constate la validité de l'enquête diocésaine. La Positio, résumé de 2 000 pages du dossier de béatification qui présente les résultats de cette enquête diocésaine, est soumise, dès le 6 mai 2010, à une commission de théologiens qui doivent l'étudier ; une réunion de ces Consulteurs a eu lieu le 11 décembre 2012.
L'« héroïcité des vertus » de Marthe Robin a été reconnue le 7 novembre 2014 par le pape François (communiqué de presse des évêques de France) : elle est donc déclarée vénérable et la reconnaissance d'un miracle pourrait ouvrir la porte à sa béatification.
Le postulateur de la cause, le père Peyrous, a déposé à Rome le 11 novembre 2014 le dossier présentant un miracle obtenu par l'intercession de la Vénérable Marthe Robin. Ce miracle a déjà fait l'objet d'une enquête diocésaine, et est maintenant étudié par la Congrégation pour les Causes des Saints.
Si la commission en charge reconnait l'authenticité du miracle, le pape François pourra signer le décret de béatification et fixer une date pour la cérémonie solennelle.
Influence
D'après Bernard Peyrous, postulateur de la cause en béatification, et Olivier Landron, auteur d'un ouvrage sur les communautés nouvelles, Marthe Robin a reçu des visites de personnes comme Jean Guitton, le père Garrigou-Lagrange, Marcel Clément, Estelle Satabin, le père Thomas Philippe, Sœur Magdeleine (1898-1989), fondatrice des Petites Sœurs de Jésus, le père Perrin, fondateur de l'Institut séculier Caritas Christi, le père Henri Caffarel, fondateur des équipes Notre-Dame, sœur Marie Dupont-Caillard, fondatrice des sœurs et frères de Bethléem.
Selon Bernard Peyrous, Marthe Robin a accompagné, à des degrés divers, la constitution de nouvelles communautés et associations par exemple la Communauté Saint Jean, la Communauté de l'Emmanuel, la Communauté des Béatitudes, les Frères Missionnaires des Campagnes, fondés par le père Epagneul, dominicain, l'Association Claire Amitié, fondée par Thérèse Cornille. D'après Olivier Landron, elle a aussi rencontré le père Eberhard, fondateur de Notre-Dame de la Sagesse, sœur Norbert-Marie, à l'origine des petites sœurs de Nazareth, et mère Myriam, fondatrice en 1982 de la communauté des Petites Sœurs de la Compassion, d'Israël et de Saint-Jean.
Le nombre des visiteurs qui sont allés prier dans la ferme de la Plaine, lieu où elle vécut, a doublé entre 2001 et 2011, pour atteindre 40 000 par an.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marthe_Robin
Prier avec Marthe Robin : http://www.tressaint.com/prier/marthe_robin/marthe_robin.html
- Le cimetière de Saint Bonnet de Galaure
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