• Spycker, la châsse de sainte Thérèse

     

     

     

    Spycker

    La châsse de sainte Thérèse

     

     

     

     

    L'abbé Marcel PARESYS qui a été curé de Spycker durant 28 années,
    portait une dévotion particulière à Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus.

    Il a fait ériger en 1938 une châsse dans laquelle se trouve la statue de la sainte reposant sur son lit de mort, avec pour panneau de fond la cathédrale de Lisieux.

     

     

     

    Si on demandait : Quelle personnalité a le plus marqué le village et bien entendu la paroisse, le nom de l'abbé Marcel PARESYS qui a été curé de Spycker durant 28 années figurerait en bonne place.
    Portant une dévotion particulière à Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus, il a fait ériger en 1938 une châsse dans laquelle se trouve la statue de la sainte reposant sur son lit de mort, avec pour panneau de fond la cathédrale de Lisieux.
    Il avait prévu de surélever la châsse, de manière à faire construire sa propre sépulture au dessous. Mais lors de la deuxième guerre mondiale, à la suite du dynamitage de l'église en 1944, les décombres sont retombés sur ce monument qui a été remis en état après la libération.
    Il existe, a ce sujet, une anecdote que beaucoup ne connaissent pas. Au cours des combats de la libération (période de septembre 1944 à mai 1945) et juste avant celle du village, l'abbé Paresys aurait pu rejoindre sa sépulture plus tôt que prévue.
    En effet, les SS allemands arrivant du canal de Bourbourg et ayant pris position dans le village, avaient découvert sous la châsse un canon antichar en partie démonté. Ne trouvant pas de coupable, ils ont choisi le leur. Pour l'exemple, ils ont décidé que ce serait le curé du village.
    Ils ont donc pris l'abbé Paresys en otage et l'ont amené dans la pâture Coevoet (actuellement Résidence des fleurs) pour le fusiller. C'était, fort heureusement, une fausse alerte car ils se sont ravisés. A minuit, ils sont revenus le chercher, l'obligeant à porter sur le dos le ballot de paille du sacrifice pour l'enfermer prés de la grotte où ils avaient décidé de le brûler.
    Heureusement, les Canadiens arrivaient aux abords du village. Les combats se sont engagés et les Allemands n'ont plus pensé à l'abbé Paresys.
    Les alliés avançaient inexorablement. Ce fut la fuite précipitée des Allemands, suivie d'un bombardement incessant sur le centre du village. Puis la liesse d'une population libérée d'un joug de cinq ans. Parmi elle, un homme d'église qui venait d'échapper à la mort, et qui devait avoir conscience d'avoir touché la chance du doigt. Une chance qui en avait boudé beaucoup d'autres, malheureusement.
    Sainte-Thérèse l'a-t-elle protégé ? Sans doute, car il a gardé la vie, alors que son œuvre n'était pas terminée. Il en était d'ailleurs persuadé.
    L'abbé Marcel Paresys est décédé à Spycker le Mardi de Pentecôte 1956 à l'age de 74 ans. Il est inhumé sous la châsse comme il l'avait désiré.

    Serge DECAMBRON