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Sainte Véronique de Binasco
Bienheureuse Véronique de Binasco
La bienheureuse Véronique de Milan ou de Binasco , de son nom de naissance Giovanna Negri (vers 1445 - 1497) est une religieuse italienne de l'Ordre des Augustins.
Biographie
Giovanna Negri est née à Binasco près de Milan dans une famille très modeste de fermiers.
Elle tente d'entrer en 1463 au couvent franciscain de Sainte-Ursule à Milan, puis à celui des Augustines où elle est repoussée à chaque fois en raison de son analphabétisme.
Aussi, travaillant le jour, elle entreprend, seule, la nuit, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.
La Vierge Marie lui serait alors apparue, un jour de doute, pour lui enseigner ce qu'elle devait savoir.
« Bannissez cette inquiétude, il suffit que vous connaissiez trois lettres : la première, est cette pureté de cœur qui consiste à aimer Dieu par-dessus tout, et à n'aimer les créatures qu'en lui et pour lui ; la seconde, est de ne murmurer jamais, et de ne point s'impatienter à la vue des défauts du prochain, mais de le supporter avec patience, et de prier pour lui ; la troisième, est d'avoir chaque jour un temps marqué pour méditer sur la passion de Jésus-Christ ».
Après trois ans de préparation, elle entre finalement au Monastère des filles Ermites de l'Ordre de Saint-Augustins, à Milan, sous le titre de Sainte Marthe, à l'âge de 22 ans, en 1466-1467, elle a de nombreuses extases mystiques, mais n'en continue pas moins à travailler avec ferveur.
Admise comme sœur converse, elle récoltait des aumônes en porte à porte dans les villes, malgré de grands maux de tête et d'estomac.
Elle reçoit en 1494 une vision du Christ qui lui donne un message pour le pape Alexandre VI, qu'elle rencontre le 5 septembre 1495 à Rome.
Le don des larmes
Elle pleurait silencieusement lors des prières et méditations, et si l'envie lui prenait de se cacher ou de retenir ses pleurs, elle tombait malade.
Elle répandait une abondante quantité d'eau sur le sol, si bien qu'on lui céda un vase de terre pour sa cellule, qu'elle remplissait parfois de plusieurs litres pendant ses ravissements.
« Sainte » Véronique
Assomption de Véronique de Milan, fresque de Luigi Migliavacca (it), église de Binasco, XXe siècle
Elle décède en 1497 au monastère, et aussitôt, sa sainteté aurait été révélée par plusieurs miracles.
Le 15 décembre 1517, Léon X autorise son culte local, sur la sollicitation du roi François Ier par l'intermédiaire de l'évêque Denis Briçonnet qui se trouve en Italie. Cette même année, le dominicain Isidore de Isolani (v.1477-v.1528) réécrit la vie de Véronique en latin, qui est publiée en 1518 sous le titre Inexplicabilis mysterii gesta beatae Veronicae virginis praeclarissimi monasterii Sanctae Marthae urbis Mediolani, avec des bois gravés d'après des dessins attribués à Bernardino Luini. L’ouvrage, dédié au roi de France François Ier et à son épouse Claude de France, contribue à la diffusion de la dévotion envers Véronique de Milan.
Une « traduction » en français est réalisée entre 1519 et 1524 par Louis Chantereau (-1531), confesseur de Louis XII, et plus tard celui de François Ier (1524-1529), futur évêque de Mâcon, et est dédiée à la mère du roi, Louise de Savoie (exemplaire conservé à la Bibliothèque municipale d'Angers).
Elle est béatifiée, le 30 mai 1624, par le pape Urbain VIII8.
Sa vénération est étendue à toute l'Église par Clément X en 1672, et on la trouve sous le nom de « Véronique de Binasque », au XIII de janvier, dans les martyrologes romains traduits en français par Chastelain, et dans ceux dès 1670.
En 1734-1738, Prospero Lambertini, dans son écrit De servorum Dei beatificatione et de beatorum canonizatione, discrédite la réputation de sainteté de Véronique, et sa canonisation n'aboutira pas. Pourtant, devenu le pape Benoît XIV, il l'inscrit dans son martyrologe romain de 1749 à la date du 13 janvier, jour où elle est fêtée. Il approuve également la date de sa fête au 28 janvier dans le martyrologe des Augustins.
Patronne des lingères, elle est un modèle de vie religieuse.
Véronique naquit à Binasco, près de Milan.
Elle appartenait à une pauvre famille de laboureurs, plus riche en vertus qu'en biens de la terre.
A cause de leur pauvreté, ses parents durent l'employer de bonne heure aux travaux des champs ; mais au lieu d'écouter les conversations mondaines et les chansons légères, elle vaquait à l'oraison et à la prière et semblait étrangère à tout ce qui se passait autour d'elle.
Cette fleur de vertu devait s'épanouir dans la vie religieuse.
Poussée par un ardent désir d'entrer chez les sœurs Augustines de Sainte-Marthe, à Milan, Véronique employa une partie de ses nuits pour apprendre à lire et à écrire, condition nécessaire à son admission dans le couvent.
Ses efforts furent vains, et, découragée, elle se plaignit à la Très Sainte Vierge, qui lui apparut et lui dit :
"Ma fille, sois sans inquiétude ; il te suffira de connaître les trois lettres que Je t'apporte du Ciel. La première est la pureté du cœur, qui nous fait aimer Dieu par-dessus toutes choses ; tu ne dois avoir qu'un amour, celui de Mon Fils. La seconde est de ne pas murmurer contre les défauts du prochain, mais de les supporter avec patience et de prier pour lui. La troisième est de méditer chaque jour la Passion de Jésus-Christ, Lequel t'accepte pour Son épouse."
Dès lors, Véronique ne fit plus cas de l'alphabet ni des livres, mais elle avait trouvé le chemin de la vraie science, celle des Saints.
Reçue enfin parmi les sœurs converses de Sainte-Marthe, elle se distingua parmi elles non seulement par les vertus les plus éclatantes, mais par les dons les plus extraordinaires.
Ses yeux étaient deux sources intarissables de larmes.
Souvent le Sauveur lui apparaissait ; une fois Il récita l'office avec elle ; une autre fois, Il Se montra devant elle cloué à la Croix, la tête couronnée d'épines, le visage pâle et défiguré, le corps couvert de plaies ; cette vue la fit tomber en défaillance.
Les démons la tourmentèrent en mille manières, cherchant à décourager une vertu aussi héroïque ; mais leurs attaques ne servirent qu'à augmenter ses mérites.
Chaque jour, pendant une année, le Saint honoré chaque jour par l'Église lui apparaissait et l'instruisait.
Les Anges se faisaient un honneur de la servir ; et, durant les trois années qui précédèrent sa mort, un de ces esprits célestes lui apportait, le lundi, le mercredi, et le vendredi de chaque semaine, un pain qui la rassasiait et la dégoûtait de toute autre nourriture.
Sa vie, toute de merveilles, fut couronnée par une mort sainte, dont elle avait prédit le jour et l'heure.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
En savoir plus :
Livre "La « Vie » en français de la bienheureuse Véronique de Binasco"
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