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Sainte Sarah. Ancient Testament : Épouse du prophète Abraham (19ème s. av JC.)
Sainte Sarah (19ème s. av JC.)
Ancient Testament : Épouse du prophète Abraham
Le départ d'Abraham et de Sarah pour Canaan
Sarah, intialement Saraï (hébreu : שָׂרָה et שָׂרַי « princesse »), est un personnage du livre de la Genèse.
Épouse d'Abraham réputée pour sa beauté, mère d'Isaac à un âge avancé, rivale de sa servante Hagar et de son fils Ismaël, elle est une figure majeure des religions abrahamiques et compte au nombre des quatre matriarches bibliques.
La tradition rabbinique, qui l'assimile à Yiska et en fait une nièce d'Abraham, la considère comme une prophétesse supérieure à ce dernier et loue tant sa beauté que son hospitalité.
Récit biblique
Genèse
Saraï est mentionnée pour la première fois dans le chapitre 11 de la Genèse où elle est présentée comme l'épouse d'Abram, fils de Terah, sans que le texte ne lui attribue ni origine ni parenté précises :
« 29 Abram et Nahor prirent des femmes : la femme d'Abram se nommait Saraï, et la femme de Nahor était Milka, fille d'Haran, père de Milka et père de Yiska. 30 Saraï était stérile : elle n'avait pas d'enfant. 31 Térah prit son fils Abram, son petit-fils Lot, fils d'Haran, et sa belle-fille Saraï, femme d'Abram, son fils. Ils quittèrent ensemble d'Our-des-Chaldéens pour se rendre en Canaan. »
Sarah en Égypte par James Tissot, 1896-1902
Le Conseil d'Abraham à Sara
Les Égyptiens admirent la beauté de Sara
Sara est emmenée au palais de Pharaon
Dans les chapitres suivants, elle apparaît dans le cadre des tribulations de son époux voyageant avec lui à Harran (Gn 11:31) et vers la terre de Canaan (Gn 12:5), puis en Égypte (Gn 12:11-20), demeurant à ses côtés lorsqu'il se sépare de Lot (Gen. 13) puis durant les guerres impliquant celui-ci (Gn. 14).
Il faut attendre le seizième chapitre pour que Saraï prenne une part active aux évènements : afin de pallier son infertilité, Saraï propose à Abram d'avoir des relations intimes avec sa servante égyptienne Hagar afin qu'elle lui donne un enfant, qu'elle pourrait considérer comme sa propre descendance. Mais une fois enceinte, la servante adopte une attitude hautaine et blessante envers Saraï qui la traite en retour si durement qu'Hagar doit fuir dans le désert, où YHWV lui enjoint de retourner se soumettre à sa maîtresse. La servante enfante alors d'Ismaël (« Dieu entend »).
L'Annonce de la descendance d'Abraham par James Tissot,1896-1902
Abraham et les Trois Anges
Sarah écoute et rit
Alors qu'Abram et Saraï, âgés respectivement de 100 et 90 ans, sont devenus bien trop vieux pour avoir des enfants, YHVW réitère la promesse faite de descendance (Gn 17), changeant le nom d'Abram en Abraham et celui de Saraï en Sara(h), lui promettant sa bénédiction et une destinée spéciale :
« 15 (…) Quant à ta femme, tu ne l'appelleras plus du nom de Saraï : son nom sera Sara. 16 Je la bénirai : d'elle aussi je te donnerai un fils; je la bénirai, et elle deviendra des nations ; les rois de plusieurs peuples sortirons d'elle.(...) 19 C'est Sara, ta femme, qui va te donner un fils ; tu l'appelleras du nom d'Isaac. J'établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa descendance après lui (…) 21 celui que Sara te donnera l'année prochaine à cette époque-ci. »
À cette nouvelle, la réaction d'Abraham est de rire (Gn 17:17), une réaction similaire s'emparant de Sarah lorsqu'elle entend plus tard à son tour de la bouche de mystérieux visiteurs venus informer Abraham qu'elle donnera naissance à un fils (Gn 18:1-15). C'est pourquoi lorsque l'héritier tant attendu voit le jour (Gn 21), il est prénommé Isaac, ce qui signifie « rire ». Ensuite, Sarah la matriarche, voyant Ismaël le fils d'Hagar jouer avec le jeune Isaac, en prend ombrage et, entendant protéger l'héritage de ce dernier qu'elle se refuse de voir partagé, fait chasser sa servante et son fils au désert. Elle est soutenue dans sa démarche par YHWV auprès d'un Abraham réticent, enjoignant à ce dernier d'écouter tout ce que lui dira Sarah (Gn 21:12) « car c'est par Isaac que viendra ce qui sera appelé [sa] descendance descendance qui te sera propre ».
Sarah meurt à l'âge de 127 ans à Qiriath-Arba, « c'est-à-dire Hébron en Canaan » (Gn 23), et Abraham achète au Hittite Héphron la grotte de Makpéla, ainsi que les champs avoisinant, où il établit le tombeau de son épouse, assurant en outre à sa descendance un lieu de sépulture en terre de Canaan. Après la mort de Sarah, Abraham prend une autre épouse, Ketourah (Gn 25:1) tandis que c'est en épousant Rébecca (Gn 24:67) qu'Isaac trouve du réconfort après la mort de sa mère.
En dehors de la Genèse, Sarah n'est plus mentionnée qu'à une seule reprise dans la bible hébraïque, dans le livre d'Isaïe (Is 51:2) en tant qu'ancêtre du peuple d'Israël.
Sarah et Agar par James Tissot,1896-1902, Musée juif (New York)
Sarah renvoie Agar
Agar et l'Ange dans le désert
Sarah n'apparaît pas dans le récit de la ligature d'Isaac (dit « sacrifice d'Isaac » dans le christianisme).
Cénotaphe de Sarah dans le Caveau des Patriarches à Hébron
Par محمد الفلسطيني — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30690444
Sarah meurt à Kiryat Arba près d'Hébron, âgée de 127 ans. « Abraham s'y rend pour dire sur Sarah les paroles funèbres et pour la pleurer ». Il l'enterre à la grotte de Machpéla, en face de Mamré à Hébron, située dans un champ qu'Abraham achète devant témoins quatre cents sicles d’argent à cet effet à Efron le Hittite (Heth).
L'Expulsion d'Agar, par Pierre Mignard, musée Städel
« Sœur » d'Abram
Abimélech restituant Sarah à Abraham, huile sur toile d'Elias van Nijmege, 1731, Musée de Rotterdam
Par Elias van Nijmegen (Nijmegen 1667 - Rotterdam 1755) — https://museumrotterdam.nl/collectie/item/11096, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=88819072
Les auteurs de la Genèse ne mentionnent pas le nom des parents, la généalogie ou le pays d'origine de Saraï, lui confèrent seulement la qualité d'épouse d'Abraham. En outre, si elle est présentée en Genèse 20:12 comme la demi-sœur d'Abraham, fille de son père Térah mais pas de sa mère, cette information est difficile à concilier avec le passage Genèse 11:31, issue d'une autre source documentaire, qui identifie Sarah comme la belle-fille de Térah.
Quoi qu'il en soit, dans deux épisodes, et pour des raisons discutées par les exégètes, Abraham, au prétexte que sa propre vie soit préservée, demande à son épouse de se faire passer pour sa sœur et la présente comme telle.
Dans un premier épisode, poussé par la famine, Abram quitte le pays de Canaan avec sa maisonnée pour se rendre en Égypte. Sachant que Saraï est d'une grande beauté et craignant que le Pharaon ne le tue pour être avec elle, Abram demande à Saraï de dire au pharaon qu'elle est sa sœur, afin d'être bien traité. Le pharaon emmène Saraï dans son palais pour la prendre pour femme et offre de nombreux cadeaux et marques de distinction à Abram. Mais quand il se rend compte que la malédiction est tombée sur sa maison parce que Saraï est l'épouse d'Abram, il exige qu'ils quittent l'Égypte sur le champ.
Plus tard, dans un épisode parallèle au précédent, Abraham et Sarah se déplacent à nouveau vers le sud, au pays philistin de Guérar. Là, Abraham dit de nouveau que Sarah est sa sœur, de nouveau Sarah est emmenée à la maison du roi Abimélech et de nouveau, Dieu punit le roi et sa maison. Cette fois, Dieu envoie un avertissement sous forme de rêve à Abimelech, qui l'empêche de toucher à Sarah. Ce dernier rend Sarah à Abraham et leur donne des cadeaux.
Ces épisodes ont donné lieu à bien des interprétations sur les liens unissant Sara et Abraham au-delà de leur union matrimoniale.
Nouveau Testament
Le traitement le plus approfondi de Sarah dans le Nouveau Testament, bien qu'elle n'y soit pas nommée, se trouve dans l'Épitre aux Galates (4:21-31) rédigé par Paul de Tarse. Ce dernier utilise Sarah et Agar comme figures allégoriques pour prédire le remplacement du judaïsme par le christianisme : représentée par « la femme libre » (Sarah), la nouvelle alliance promise à ceux qui ont foi en Jésus-Christ s'oppose à l'ancienne alliance de la loi au Sinaï, représentée Hagar, la « femme esclave ».
Ailleurs, l'auteur de la première épître de Pierre (3:5-6) présente Sarah comme un modèle pour les femmes d'acceptation de l'autorité de leurs maris : « 5 Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris, 6 comme Sara, qui obéissait à Abraham et l'appelait son seigneur ». Enfin, deux passages tirés de l'Épître aux Romains et un de l'Épître aux Hébreux rappellent en mentionnant Sarah la foi d'Abraham dans la promesse que Dieu lui a faite.
Arbre généalogique
Sarah est la nièce d'Abraham.
Postérité
Peinture
- Maarten van Heemskerck, Sarah écoutant les Anges, Spaightwood Galleries, fin du XVIe siècle, Upton (Massachusetts).
- Adriaen van der Werff, Sarah présentant Hagar à Abraham, 1699.
- Adriaen van der Werff, Sarah figure à gauche dans le tableau L'expulsion d'Hagar.
- Pierre Paul Rubens, Sarah figure dans le tableau Hagar quitte la maison d'Abraham, 1615-1617.
- Jan Victors, Sarah observe la scène dans L'expulsion d'Hagar, vers 1635.
- Giovanni Battista Tiepolo, Sarah figure dans l'œuvre L'expulsion d'Hagar, 1719.
- Le Guerchin (Giovanni Francesco Barbieri), Sara est représentée de dos dans l'œuvre Abraham chassant Hagar et Ismael, 1657.
- Le Lorrain, tableau paysager Abraham chassant Hagar et Ishmael, 1668. Sarah observe la scène du haut du balcon en haut à gauche.
- Charles André van Loo, Sarah présentant Hagar à Abraham, tableau interprété en gravure par Louis Desplaces.
Littérature
- Marek Halter, Sarah (La Bible au féminin, Tome 1), 2004.
Fêtes
Sarah est fêtée le 1er septembre dans l'Église catholique, le 19 août dans l'Église copte orthodoxe, le 20 janvier dans l'Église luthérienne - Synode du Missouri, et les 12 et 20 décembre dans l' Église orthodoxe orientale.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarah_(Bible)
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