• Saint Tugdual. Evêque de Tréguier († 558)

     

     

    Saint Tugdual († 558)

    Évêque de Tréguier

     

    Une photo d'une statue représentant un saint évêque en ornements liturgiques

    Tugdual de Tréguier, statue de la cathédrale saint Tugdual à Tréguier

     Par chisloup, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=59250305

     

    Saint Tugdual, mort le 30 novembre 563 à Tréguier, est un religieux du Ve siècle, originaire du Pays de Galles, venu avec soixante-douze religieux évangéliser l'Armorique en débarquant à Trébabu dans le Léon selon son hagiographie.

    Il est aussi connu sous les noms de saint Pabu, saint Paban et saint Tudy, qui en serait une forme hypocoristique.

    Il est fêté le 30 novembre, car selon ses hagiographes, il serait mort le 30 novembre 564.

    Hagiographie et traditions

    Résumé

    Image illustrative de l’article Tugdual de Tréguier

     

    Icône de saint Tugdual peinte pour l'Association orthodoxe sainte Anne (Bretagne)

    Par Massalim — http://www.france-orthodoxe.net/fr/saint/tugdual, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7802096

     

    Selon une vita tardive forgée par le scriptorium trécorrois au XIe siècle afin de légitimer les origines du monastère de Tréguier, Tugdual serait né au Pays de Galles (ou peut-être en Domnonée britannique) au début du VIe siècle. On ignore le nom de son père mais sa mère serait sainte Pompée, présentée comme une sœur de Riwal, le chef de la grande émigration bretonne vers 515. Il aurait étudié à Lan-Illtud-Fawr sous la direction de saint Ildut.

    Vers 535, il aurait fondé le monastère de Traon-Trécor au confluent des rivières du Jaudy et du Guindy, dénommé par la suite Lann Treguer.

    Il fut le premier évêque de Tréguier vers 550 et est considéré comme l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne. La ville de Tréguier est une étape du pèlerinage médiéval des sept saints de Bretagne continentale appelé Tro Breizh (Tour de Bretagne), et son successeur est Pergat.

     

    undefined

    La plage de Porz Pabu dans la presqu'île de Kermorvan (c'est là qu'aurait débarqué saint Pabu)

    Par Moreau.henri — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=81019240

     

    Si son existence est attestée, comme son épiscopat, les récits de sa vie demeurent incertains et multiples. Sa vie est connue par de multiples traditions compilées entre le IXe et le XIe siècle.

    Il serait alors le neveu de Riwal, premier prince de la Domnonée, et aurait fait un séjour en Irlande durant sa jeunesse.

    Il arriverait en Bretagne en débarquant près du Conquet.

    Il fonde les monastères de Trébabu puis de Tréguier avant 550. Sa famille est écartée du pouvoir, certains assassinés, par Conomor qui a alors l'appui de Childebert Ier.

    Il se réfugie à Angers auprès d'Aubin, il y prend contact avec Childebert Ier qui renonce à soutenir Conomor ce qui lui permet de restaurer son autorité sur l'abbaye de Tréguier et les paroisses environnantes et de devenir évêque de cette ville.

    Dans certains écrits, il irait à Rome où il serait pape durant deux ans avant de revenir en Bretagne.

    Lors des incursions Vikings, son corps serait transporté à Laval et à Château-Landon, mais sa tête serait à Chartres.

    Controverse

    Dom Plaine parle des « Trois Vies de saint Tugdual » qui ont été étudiées par l'historien Bernard Tanguy.

    La controverse hagiographique porte sur l'équivalence entre saint Tugdual et saint Tudy.

    L'historien breton Bernard Tanguy aurait résolu cette controverse en établissant la relation « Pabu Tugdual alias Tudi ».

    Localisation de la tradition

    Selon Albert le Grand, il passa en Armorique au début du VIe siècle, débarqua dans la presqu'île de Kermorvan près du Conquet. Une autre version de sa vie le fait débarquer au « Port d'Ac'h » (probablement l'Aber Wrac'h), fonda un monastère à Lan Pabu, devenu Trébabu, en Léon, puis un ermitage à Saint-Pabu, sur l'Aber-Benoît.

    Une troisième version de sa vie le fait débarquer nettement plus au sud de la Cornouaille, l'assimilant à Tudy (saint), disciple de saint Corentin et qui vécut un temps ermite à l'île de Groix.

    Le monastère de Locmaria-Quimper, qui fut probablement à l'origine de l'évêché de Cornouaille, aurait été fondé par lui.

    Il fonda aussi le monastère de Landreger (Tréguier), obtint l'aide de l'évêque Aubin d'Angers et du roi Childebert 1er contre Conomorre.

    Le même roi Childebert 1er, qu'il aurait rencontré par l'intermédiaire de saint Germain lui aurait donné l'évêché de Lexovie (Lisieux), mais il dut quitter rapidement ce siège épiscopal en raison de persécutions.

    Son cousin Deroch, roi de Domnonée, lui offrit alors les terres de sa future ville épiscopale, Tréguier.

    Sept Saints fondateurs de Bretagne

    En tant que fondateur de la cité épiscopale de Tréguier, il est considéré comme l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne.

    La renommée des Sept-Saints est à l'origine du Tro-Breizh (tour de Bretagne, en latin, circuitus Britanniae), souvent appelé aussi « pèlerinage aux Sept Saints », effectué pour les honorer.

    C'est pourquoi les pèlerins du Tro Breizh lui rendaient un culte dans la cathédrale de Tréguier.

    Détails Hagiographiques

    Tugdual (ou Tudal ou Tudwal ou Tugal ou Tutuarn ou Tudual) est le fils du roi Hoël ler et de sainte Pompée (ou Koupaïa en breton), et le frère du roi Hoël II, de sainte Sève et de saint Lunaire, d'origine galloise, ou plus précisément de l'île de Man.

    Sa première « Vie » lui prête un sens politique, puisqu'il aurait demandé et obtenu l'aval de Childebert Ier, roi des Francs, pour les terres données par les princes, mais cela peut se voir comme faisant partie de la polémique entre Francs et Bretons sur l'ancienneté de l'autorité (imperium) des premiers.

    Quoi qu'il en soit, il est élevé malgré lui à la dignité d'évêque, et le roi Childebert Ier lui confie l'évêché de Lexobie, nom ancien de Lisieux.

    Il y subit des persécutions qui l'obligent à quitter son siège épiscopal et à partir pour Rome.

    La tradition veut qu'il soit arrivé à Rome le jour même de la mort du pape Vigile, soit le 7 juin 555. Pendant qu'il priait à la basilique Saint-Pierre de Rome.

    Une colombe venant se poser sur son épaule pendant le conclave, on voulut le choisir pour pape ; Une hymne trégorrois rappelle cet évènement : In Papam eligitur, nuta Deitatis, Tugdualus... (Est élu Pape, sur un signe de Dieu, Tugdual...).

    Mais sa modestie et son humilité monastiques, quoi qu'il fût déjà évêque, lui firent renoncer à la charge papale.

    De là vient qu'il est souvent représenté avec la tiare papale sur la tête, et qu'il lui est donnée l'appellation de Pabu, terme vieux breton signifiant "Pape" (en breton moderne, Pab).

    S. Tugdual revint bientôt à Tréguier, rappelé par les Trégorrois sollicitant sa bénédiction et dans la ville desquels son absence avait causé des querelles et des calamités.

    Il revint et y exerça son épiscopat en paix jusqu'à son extrême vieillesse, mourant le 30 novembre 553, 559 ou 564.

    Le culte du saint

    undefined

     

    Statue à la chapelle Saint-Tugdual, Lambabu en Plouhinec (Finistère)

    Par Moreau.henri — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=63866052

     

    L'extension de son culte apparaît très grande, dès lors qu'on voit qu'il est connu sous différents noms ou surnoms : TudgualTudwalTuzvalTudalTualTutuarnPabu et peut-êtreTudy.

    Il semble avéré que la dénomination « pabu » désigne un père-fondateur d'un lieu consacré. Cette désignation ancienne se retrouve chez les saints irlandais fondateurs de communautés en Islande.

    Il en est ainsi des sept saints du Tro Breizh en Bretagne (Armorique), dont saint Tugdual qui est en effet souvent nommé « Pabu-Tugdual ».

    Albert Le Grand, historien breton, indique que saint Tugdual (Tugduval) est appelé en breton Sant Pabu ou Papu.

    Il s'appelait aussi Pabu (Cognomisu Pabu). La raison invoquée est qu'il fut pape de Rome, nommé Leo V Britigena (Léon de Bretagne) ou du moins qu'il est censé l'avoir été selon la tradition comme l'illustre l'église Saint-André de "Land-Tréguer" (Tréguier) où un écusson des armes de saint Tugdual est timbré d'une tiare papale.

    Il existe en effet en Bretagne (Armorique) un grand nombre d'églises et chapelles dédiées à Saint-Tugdual sous le nom de Pabu, comme Land-PabuTré-PabuLoc-PabuKer-PabuMouster-Pabu...

    Le nom originel, attesté en 833, est Tutuual, composé de tut, qui, selon Léon Fleuriot, signifierait « favorable », et de uual qui signifie « valeureux ». Tugdual est une faute de copiste pourTudgual où gu » w.

    Tugdual se décompose en Tud = peuple et uual = élevé ou valeureux comme Toutatis où Tud = peuple et tad = père.

    Le dieu Toutatis est le père du peuple, et Tudual est l'élite du peuple.

    On l'appelait familièrement Pabu, le père.

    Peut-être une allusion à papa, pour le pape, évêque de Rome. Après Tudual, tous les évêques de Bretagne seront désignés par pabu.

    L'origine celtique du nom du saint

    Le nom originel, attesté en 833, est Tutuual, composé de tut, qui, selon Léon Fleuriot, signifierait « favorable », et de uual qui signifie « valeureux ». Le w étant souvent remplacé par un g lors des transcriptions en français, Tugdual est une altération médiévale de la forme Tudgual.

    Une autre hypothèse est que Tugdual se décompose en Tud = peuple et uual = élevé ou valeureux comme Toutatis où Tud = peuple et tad = père.

    Les lieux de culte

    En France

    En Bretagne

     Statue de saint Tugdual, chapelle des Sept-Saints à Erdeven (Morbihan)

    Par Llann Wé² — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27852570

    undefined

     

    La chapelle Saint-Tugdual de Kerbabu située sur la commune de Plounévez-Moëdec (XVIe siècle)

    Par Permido — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79183244

     

    Des traces du culte de saint Tugdual se retrouvent essentiellement dans l'Ouest de la Bretagne.

    Deux régions sont particulièrement concernées :

    • le Trégor, où Tugdual est donné comme fondateur de l’évêché de Tréguier (partie des Côtes-d'Armor).

    La cathédrale de Tréguier, primitivement sous le vocable de saint André, fut placée sous celui de saint Tugdual aux XIIIe ou XIVe siècles et lui reste dédiée même si saint Yves y est davantage honoré désormais. Des chapelles existantes ou ayant existé l’honorent à Bégard, Brélidy, Grand-Champ, Lababan, Gurunhuel, Loguivy-Plougras, Plestin, Plouaret, Plougasnou, Plougonver, Quemper-Guézennec. À l'église Saint-Melaine de Morlaix, une vieille statue en bois le représentait. Il a aussi une statue dans l'église de Sainte-Sève.

    • le sud-ouest de la Cornouaille, où on trouve des traces de son culte à Cléden-Cap-Sizun, Douarnenez (île Saint-Tutuarn = île Tristan), l'Île-Tudy, Landudal, Loctudy, Pouldreuzic (chapelle de Lababan), Plouhinec (chapelle de Lanbabu), Quimper, Combrit. Une chapelle l'honore à Plonévez-du-Faou.

    Dans le reste de la Bretagne, on trouve aussi son culte dans les communes qui ont associée son nom comme toponyme : Saint-Tugdual (Morbihan), Saint-Thual (Ille-et-Vilaine), Baulon (Ille-et-Vilaine), Saint-Pabu (Finistère), Trébabu (Finistère), Lopabu : cette chapelle qui se trouve dans la commune de Grand-Champ (Morbihan). On trouve dans la Loire-Atlantique plusieurs toponymes le bois Tuaud à Malville, la fontaine Tuaud à Saint-Nazaire, l'hôtel Tuau à Crossac qui font référence au saint ou indirectement au seigneur Tutual de Cordemais présent sur Savenay en 1050 ; peut-être aussi, mais c'est controversé, les communes en Tudy. Saint Tudy, Loctudy, ou encore des hameaux comme Port-Tudy dans l’île de Groix, lui doivent-elles leur nom.

    Ailleurs en France

    Reliquaire de Saint Tugal, Vieux-Chateau de Laval.

     Reliquaire de Saint Tugal, Vieux-Chateau de Laval

    Par Oie blanche — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=81767485

     

    • À Laval (53), on trouvait la collégiale Saint-Tugal de Laval. La plus forte portion du corps de saint Tugal est depuis bien des siècles conservée à Laval. Lors des incursions Vikings, son corps aurait été transporté à Laval et à Château-Landon et sa tête à Chartres. Ensuite ramené partiellement. On trouve aussi la Fontaine Saint-Tugal.
    • Le chef (le crâne) de saint Tugal serait resté à Chartres (Eure-et-Loir).
    • D’autres parties de ses ossements furent partagées entre la collégiale de Crépy-en-Valois (Oise) et la ville de Château-Landon (Seine-et-Marne).

    En Grande-Bretagne

    • Dans le Nord-Ouest du Pays de Galles, l’une des îles Saint-Tudwal (Ynys Tudwal) est réputée avoir abrité son premier ermitage.
    • En face de Guernesey, dans la petite île d’Herm, une ancienne chapelle est dédiée à Saint-Tugual.

     

    Saint Tugdual représenté parmi la Procession des Saints de Bretagne, déambulatoire de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes.

     

    Saint Tugdual représenté parmi la Procession des Saints de Bretagne, déambulatoire de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes

    Par GO69 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=81060536

    Statue à la cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier.

     

    Statue à la cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier

    Par Chris06 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=99419090

     

    Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tugdual_de_Tr%C3%A9guier

    En savoir plus :

    http://www.infobretagne.com/treguier-eveques_1.htm

    http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=Sant_Tugdual

     

     

    Erdeven, la chapelle des sept saints

    Saint Tugdual (Chapelle des sept saints à Erdeven)

    Erdeven, la chapelle des sept saints

    Saint Corentin, saint Pol, saint Tugdual

    (Chapelle des sept saints à Erdeven)

     

    ← Retour (Les saints par ordre alphabétique) 

    ← Retour (Le calendrier des saints)