• Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

     

     

    Saint Nicolas de Myre († v. 350)

    Évêque de Myre

     

    Nicolas (6 décembre)

     

    Saint Nicolas, également connu sous le nom de Saint Nicolas de Myre ou de Saint Nicolas de Bari, né à Patara, en Lycie, en 270, mort en 345, est un saint populaire à l'origine du personnage du Père Noël.

     

    Il est saint patron des Lorrains, des Russes, des Fribourgeois, des Ovillois, des écoliers, des étudiants, des enseignants, des marins, des hommes et femmes souffrant de stérilité, des célibataires, des vitriers, des bouchers, des voyageurs.

     

    Sa commémoration chrétienne le 6 décembre (qui tombe actuellement le 19 décembre dans les pays qui utilisent le comput julien pour les fêtes religieuses) est une fête très populaire dans bien des pays du monde. À la Saint-Nicolas, la tradition veut que les enfants qui, durant toute l'année, ont été sages, reçoivent des friandises, de nature variable selon les régions, et des cadeaux. Ceux qui n'ont pas été sages se voient offrir un martinet par le père Fouettard, ce qui est rare, car il est possible de leur pardonner s'ils se repentent.

    Il est un des saints les plus vénérés de l'Eglise Orthodoxe.

     

    Personnage historique 

    Vie

    Image illustrative de l’article Nicolas de Myre

     

    Nicolas de Myre par Giovanni Bellini

     

    Concernant la vie du personnage historique, il y a peu de faits documentés. Sa vie est relatée dans plusieurs vitae dont l'historicité est fait question chez les historiens.

    Les rapports sur la vie de Nicolas proviennent notamment d'André de Crète (720), d'un moine Jean du monastère du Stoudion à Constantinople, et de compilations grecques, notamment la Vita per Michaelem de Michel l'Archimandrite au IXe siècle.

    Sa légende est compilée au Xe siècle par Syméon Métaphraste et transcrite en latin par les hagiographes médiévaux (Speculum historiale de Vincent de Beauvais, Vie de saint Nicolas de Wace, La Légende dorée de Jacques de Voragine), qui amplifient ses prodiges.

    Selon les hagiographies, Nicolas naît à Patare, en Lycie, aux alentours des années 270 au sein d'une riche famille chrétienne.

    Ses parents, Epiphanius (Ἐπιφάνιος), Grec d'origine, et Johanna (Ἰωάννα), meurent, toujours selon la tradition, lors d'une épidémie de pesteh.

    Il est ordonné prêtre et abbé de Sion (près de Myre) par son oncle Nicolas, évêque de Myre.

    Selon la tradition, le successeur de son oncle venant à mourir, il est désigné évêque de Myre autour de l'an 300.

    Au cours de la persécution des chrétiens de 310, il est capturé et torturé. Il distribue la richesse dont il a hérité parmi les pauvres.

    Ce fait est rapporté par les évêques du IVe siècle Ambroise de Milan et saint Basile de Césarée et, pour cette raison, est considéré comme un fait historique. Diverses légendes se sont développées autour de cet épisode.

    Saint André de Crète et le moine Jean du monastère du Stoudion rapportent que Nicolas a participé au Concile de Nicée (325) et a giflé son adversaire Arius.

    Pour cette raison il est arrêté, avant d'être réhabilité à la fin du conseil. Nicolas n'est pas dans la liste des signataires de Nicée ; mais cette liste est incomplète. Selon André de Crète, Nicolas a convaincu l'évêque Théognios de Nicée de la justesse du point de vue chrétien.

    Or l'évêque Théognios appartient aux signataires historiquement documentés.

    Nicolas se distingue par sa lutte contre l'arianismeh.

    Un an avant sa mort, il fait détruire le temple d'Artémis de Myre.

    Reliques

    Le tombeau nicolaïen, placé dans l'absidiole d'un martyrium à Myre, attire de nombreux pèlerins, mais est menacé par les raids des Sarrasins depuis le XIe siècle.

    Ses ossements sont conservés dans l'église Saint-Nicolas de Myre jusqu'en 1087. Selon la légende, ils ont la particularité de suinter une huile parfumée et ce baume est connu dans toute l'Europe du Moyen Âge.

    La bataille de Manzikert qui voit la défaite de l’armée byzantine en 1071 décide plusieurs villes italiennes marchandes, dont Nicolas est le saint patron, à récupérer les reliques nicolaïennes.

    Le moine bénédictin Nicéphore et l'archidiacre Jean de Bari, qui relatent cette translatio, justifient le vol par la volonté d'assurer la sécurité des reliques et d'accroître leur vénération en les rapprochant de Rome.

    Soixante-deux marins venus de Bari, gagnant de vitesse les navires vénitiens, volent et ramènent ses reliques supposées le 9 mai 1087 en terre chrétienne à Bari. Certains auteurs prétendent qu'ils se sont trompés de reliques.

    La basilique San Nicola de Bari est construite à son intention entre 1089 et 1197.

    En 1098, selon la tradition rapportée par un marin qui a participé à la translation des restes, le chevalier lorrain Aubert de Varangéville y aurait volé une phalange et l'aurait rapportée en Lorraine à Saint-Nicolas-de-Port, où elle devient un objet de pèlerinage nicolaïen majeur avec la traditionnelle procession.

    Quelques fragments de la relique (dont un humérus) sont également cédés à la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg en Suisse durant la Renaissance.

    En effet, vers 1420, l'abbé Pierre d'Affry obtient l'autorisation d'emporter quelques fragments du saint à l'abbaye cistercienne d'Hauterive.

    L'église de Fribourg pour obtenir le transfert de ces précieuses reliques dut demander l'aide de l'avoyer et du conseil de la ville.

    « Ils eurent recours à l'autorité du pape Jules II ».

    Une bulle pontificale du 2 juillet 1505 accordait ces reliques à Fribourg. Le transfert se fit le 9 mai 1506.

    L'église Notre-Dame-à-la-Croix de Croix-lez-Rouveroy, en Belgique, possède également une relique attestée par un document officiel reposant dans les archives de la fabrique, ainsi qu'une statue en bois polychrome.

    L'église de Croix-lez-Rouveroy possède également une bannière de la jeunesse locale à effigie de saint Nicolas.

    En 1429, avant de quitter son pays pour rejoindre la France, Jeanne d'Arc vient se recueillir devant la relique du saint.

    Dans la culture religieuse

     

    Saint Nicolas, Nicolas de Myre (icône russe, dans l'église de Saint-Nicolas, à Novgorod, en Russie)

     
     Saint Nicolas, Nicolas de Myre (icône russe, dans l'église de Saint-Nicolas, à Novgorod, en Russie). 

    Il est difficile de retrouver les traces les plus anciennes du culte de saint Nicolas en raison de la Querelle des Images qui a fait disparaître la quasi totalité des représentations imagées des saints datant d'avant le VIIIe siècle.

    On sait cependant que le saint bénéficie très tôt d'une grande popularité ; cela est notamment visible dès le IXe siècle par son omniprésence dans l'iconographie des églises d'Orient.

    Il est notamment vénéré dès cette époque en Crète, à Chypre, en Grèce, en Macédoine et un peu plus tard en Albanie dans la minorité orthodoxe, Ukraine, Russie, Roumanie, Bulgarie, et Serbie (il est d'ailleurs une Slava très importante).

    Son culte se développe aussi en Europe occidentale après l'arrivée de ses reliques à Bari en 1087.

    Hagiographie

    Naissance

    Nicolas, selon la légende, aurait reçu très jeune le baptême et se serait tenu tout seul debout en signe de respect, bien droit sur ses jambes, pour être baptisé : ce fut son tout premier miracle.

    Puis, il se met à jeûner en refusant de téter aux jours prescrits par l’Église (mercredi et vendredi).

     

    Éducation

    C'est l'évêque de Myre, Méthode, et ses parents qui s'occupent de son instruction.

    À la mort de ses parents — décès dus à la peste, il hérite de leur fortune.

    Miracle des trois vierges

    Nicolas avait pour voisin un homme qui, ruiné, ne pouvait marier ses trois filles faute de dot.

    Ce dernier envisageait de les prostituer afin de récolter l'argent nécessaire à leurs subsistances. Nicolas décida, en secret de donner trois bourses pleines à ces jeunes femmes.

    Cette légende chrétienne est rapportée dans le livre la Légende Dorée de Jacques de Voragine dans le passage suivant :

    Un de ses voisins avait trois filles vierges, et que son indigence, malgré sa noblesse, força à prostituer, afin que ce commerce infâme lui procurât de quoi vivre.

    Dès que le saint eut découvert ce crime, il l’eut en horreur, mit dans un linge une somme d'or qu'il jeta, en cachette, la nuit par une fenêtre dans la maison du voisin et se retira.

    Cet homme à son lever trouva cet or, remercia Dieu et maria son aînée.

    Quelque temps après, ce serviteur de Dieu en fit encore autant.

    Le voisin, qui trouvait toujours de l’or, était extasié du fait; alors il prit le parti de veiller pour découvrir quel était celui qui venait ainsi à son aide.

    Peu de jours après, Nicolas doubla la somme d'or et la jeta chez son voisin.

    Le bruit fait lever celui-ci, et poursuivre Nicolas qui s'enfuyait : alors il lui cria : « Arrêtez, ne vous dérobez pas à mes regards. »

    Et en courant le plus vite possible, il reconnut Nicolas ; de suite il se jette à terre, veut embrasser ses pieds.

    Nicolas l’en empêche et exige de lui qu'il taira son action tant qu'il vivrait. Mais l'évêque de Myre vint à mourir sur ces entrefaites.

     

    La dotation des trois jeunes filles, chapiteau de l'Abbaye Saint-Paul du XIIe siècle conservé au musée des Augustins de Toulouse

     

    Saint Nicolas jetant l'or aux trois filles pauvres, Palmerino di Guido, an 1300

     

    Nicolas est nommé archevêque de Myre

    La mort de l'évêque de Myre poussa les évêques de la province à lui donner un successeur.

    Une nuit, pendant qu'ils étaient en prière, la voix de Dieu leur enjoignit de nommer Nicolas archevêque.

    Le lendemain matin, les évêques attendirent Nicolas sur le seuil de l'église, l'appelèrent par son nom et lui posèrent, malgré ses réticences, la mitre sur la tête.

     

    Nicolas et les persécutions

    Après une longue période de paix, les persécutions vinrent s'abattre sur les chrétiens.

    Les empereurs romains interdisent les assemblées de fidèles, ordonnent la destruction des églises et des livres saints et condamnent à l'exil, l'emprisonnement ou la mort ceux qui n'abjurent pas leur foi.

    L'évêque de Patare, Méthode, est mis à mort et Nicolas connaît la prison, la torture et n'est délivré que par l'arrivée au pouvoir de Constantin Ier.

     

    Nicolas et le concile de Nicée

    Un prêtre du nom d'Arius, soutient que le Christ n'est pas Dieu comme son Père. Nicolas, appelé au concile de Nicée défend avec virulence la divinité de Jésus-Christ et le dogme de la Sainte Trinité.

    Il s'emporte tellement qu'il frappe Arius. Outrés de ce geste, les Pères du Concile dépouillent de ses insignes de fonction Nicolas et le font conduire en prison.

    Mais le Christ et la Vierge seraient apparus à leur serviteur, lui rendant le pallium, le livre des Évangiles et lui ouvrant la porte de sa prison.

    Pour défendre sa foi, Nicolas s'attaque également aux dieux païens.

    Il parvient à convaincre ses fidèles de s'attaquer au temple de Diane.

    Il fait bâtir des églises et des autels aux martyrs sur les ruines des anciens temples.

     

    Miracle des blés

    Pour sauver les populations de Myre de la famine, Nicolas se rend dans un port voisin apprenant que des bateaux s'y sont arrêtés pour échapper à une tempête.

    Il parvient à convaincre les armateurs de décharger un peu de leurs précieux grains en échange de la promesse que chacun des bateaux arriverait à bon port.

    À l'arrivée des bateaux à Constantinople, on mesura le blé et il y en eut la même quantité qu'au départ.

    Émerveillés, les matelots racontèrent le prodige.

     

    Saint Nicolas nommé évêque de Myre, peinture réalisée entre 1580 et 1582 par Paolo Veronese et conservée aux Gallerie dell'Accademia de Venise

     

    Saint Nicolas et le chargement de grain ; Saint Nicolas et le miracle de la tempête. Bas-relief de l'église Saint-Nicolas de Lesachtal, en Autriche

    Sauvetage des matelots

    Des matelots sur le point de mourir lors d'une tempête sur la côte de Lycie, font appel à Nicolas pour venir à leur secours.

    L'évêque apparaît alors sur le navire.

    Il les rassure et les exhorte au courage.

    Lui-même aide à la manœuvre des voiles et s'empare du gouvernail. Il les conduit ainsi au port et disparaît sous leurs yeux.

    Les matelots s'empressent alors de se rendre à Myre, y reconnaissent leur sauveur au milieu de ses clercs et tombent à ses genoux.

    Nicolas sauve trois officiers

    Saint Nicolas et les trois officiers. Peinture de 1485, église Sainte-Marie de Mühlhausen, Allemagne

     

      

    Saint Nicolas arrêtant le bourreau. Peinture de 1443 par Janez Ljubljanski conservée à la galerie nationale de Slovénie

     

    Saint Nicolas arrêtant le bourreau. Peinture de 1888 par Ilia Répine conservée au musée Russe

     

     

    Trois officiers de Constantin Ier devaient mener une mission en Phrygie.

    À leur retour à Constantinople, ces officiers, d'abord comblés d'honneurs, se voient accusés d'un complot contre la vie du souverain.

    Ils sont emprisonnés et condamnés à mort.

    Le préfet du palais, acheté par des collègues jaloux, veille à ce que l'on ne croie pas en leur innocence.

    La pensée des malheureux se tourne vers l'évêque de Myre.

    Cette nuit là, l'empereur et son préfet voient en songe saint Nicolas qui leur ordonne de relâcher les officiers calomniés, faute de quoi de terribles châtiments les attendraient.

    L'innocence des condamnés éclate aux yeux de Constantin qui, leur rendant leur liberté, les envoie à Myre avec des présents et une lettre demandant à Nicolas ses prières et son pardon.

     

     

    Saint Nicolas représenté avec les 3 enfants et le saloir où ils étaient conservés, collection musées départementaux de la Haute-Saône

     

     

    Selon Émile Mâle, qui reprend sur ce point une conjecture de Charles Cahier, quand le culte de saint Nicolas est importé d'Orient, à partir du XIe siècle, les chrétiens d'Occident interprètent à leur façon les images de cet épisode d'une légende qu'ils connaissent encore mal : les officiers, tout petits par rapport à un saint que les usages de l'iconographie médiévale dotent d'une taille démesurée, sont pris pour des clergeons (enfants de chœur) ou des enfants.

    Cela donne naissance à la légende de la résurrection par le saint de trois enfants, précédemment tués et découpés en morceaux par un boucher, la tour de prison devenant un baquet ou un saloir.

    Cette légende est propagée dès le XIIe siècle par les pèlerins qui rapportent de Bari des flacons de « manne » souvent décorés des trois clergeons, par les trouvères qui narrent l'histoire des « trois enfants qui s'en allaient glaner aux champs » ou des « trois clercs qui allaient à l'école » (Vie de Saint Nicolas de Wace).

    D'autres historiens pensent que cette mauvaise interprétation provient de la confusion entre les officiers innocents et les enfants symboles de l'innocence (voir massacre des Innocents).

    C'est de l'évolution de la représentation de cet évêque que naît la tradition des jouets et friandises offerts dans la nuit du 5 décembre par saint Nicolas aux enfants sages.

    Au XVIe siècle, Luther refuse que cette mission soit confiée à un saint. En 1545, il prône le remplacement des « cadeaux de saint Nicolas » par ceux du « Seigneur Christ » et veut remplacer le 5 décembre par la fête de Noël.

    Mais la fonction convenait probablement mieux à un vieillard barbu qu'au « petit Jésus », et c'est ainsi que fut inventé l'artificiel Père Noël du 25 décembre qui ne supplanta pas saint Nicolas auprès des enfants de Lorraine.

     

    Mort de Nicolas et le miracle de l'huile prodigieuse

    Ayant eu la révélation de sa mort prochaine, Nicolas donna une dernière messe pontificale, puis se retira dans le monastère de la Sainte-Sion dont il avait été fait abbé.

    Ce fut là qu’une petite fièvre l’ayant saisi, il se fit administrer les sacrements et s’éteignit le 6 décembre 343.

    Il fut enseveli dans une tombe de marbre.

    La nouvelle se répandit alors auprès des fidèles : du corps de l'évêque, une huile odorante s'écoule, le préservant de la putréfaction.

    Cette huile, que l'on appelle "manne", a la réputation de guérir les maux.

    Sept siècles plus tard, en 1087, des marins de Bari enlèvent les reliques de Saint Nicolas pour les rapporter dans leur ville.

    La légende veut que la manne continue de couler.

     

    Apparition de saint Nicolas après sa mort

     Apparition à Sainte Brigitte de Suède

    Sainte Brigitte est née en 1302.

    Elle se marie et met au monde 8 enfants dont sainte Catherine de Suède.

    Elle fait de nombreux pèlerinages dont un à Bari pour honorer les reliques de saint Nicolas.

    « Ce fut au prix de peines et de fatigues considérables que les voyageurs accomplirent le long voyage de Manfredonia à Bari. En pénétrant dans le temple qui renferme le tombeau du grand saint Nicolas, Brigitte ressentit une joie inexprimable ; elle se prosterna avec une humble dévotion devant les saintes reliques. À ce moment apparut à ses yeux une forme vénérable, toute brillante et comme ointe d'un baume odorant. La céleste vision lui dit : « Je suis l'évêque Nicolas ; je vous apparais sous cette forme pour vous révéler l'état dans lequel se trouvait mon âme aux jours de ma vie terrestre ; mes membres étaient adroits et souples au service de Dieu, comme l'est un instrument frotté d'huile sous la main de celui qui le manie. Et si mon âme tressaillait toujours d'allégresse et de bonheur, si ma bouche ne prêchait que la parole de Dieu, si enfin la patience reluisait dans toutes mes œuvres, c'est que j'aimais et pratiquais dans la perfection les saintes vertus d'humilité et de chasteté. Écoutez donc : [...] mes ossements ont reçu de Dieu le rare privilège de distiller une huile salutaire. En effet, le Tout-Puissant n'honore et n'exalte pas seulement ses élus dans le ciel ; il les glorifie également sur la terre, pour l'édification d'un grand nombre, qui participent ainsi aux grâces accordées aux Saints. »

    « Brigitte se réjouit grandement de la faveur dont elle venait d'être l'objet ; elle en rendit grâces à Dieu et à saint Nicolas. Elle voulait ne s'arrêter que peu de temps à Bari, et retourner ensuite à Rome, s'il était possible, avant Noël ; mais Dieu en ordonna autrement. »

     

    Saint Nicolas délivre l'échanson du roi des Agarènes

    Un homme riche avait obtenu un fils qu’il avait appelé Dieudonné, grâce aux prières qu'il avait adressé à saint Nicolas.

    Pour le remercier, il avait construit, en l’honneur du saint, une chapelle dans sa maison, où il célébrait sa fête tous les ans.

    Or un jour Dieudonné est capturé par la tribu des Agaréniens, et réduit en esclavage par le roi de cette tribu.

    L’année suivante, au jour de la Saint-Nicolas, l’enfant, pendant qu’il sert le roi, en tenant une coupe précieuse à la main, se met à pleurer en songeant à la douleur de ses parents, et en se rappelant la joie qu’ils éprouvaient naguère à la Saint-Nicolas.

    Le roi l’oblige à lui avouer la cause de sa tristesse ; puis, l’ayant apprise lui dit : « Ton Nicolas aura beau faire, tu resteras ici mon esclave ! »

    Mais au même instant un vent terrible s’élève, renverse le palais du roi, et emporte l’enfant avec sa coupe, jusqu’au seuil de la chapelle, où ses parents sont en train de célébrer la fête de saint Nicolas.

    Une autre version de cette légende veut que cet enfant aurait été originaire de Normandie, et aurait été ravi par le sultan ; et comme celui-ci, le jour de la Saint-Nicolas, après l’avoir battu, l’avait jeté en prison, voici que l’enfant s’endormit et, à son réveil, se trouva ramené dans la chapelle de ses parents.

     

    Les deux vases d'or

    Un noble avait prié saint Nicolas pour avoir un fils. Il avait promis qu’en récompense il se rendrait avec son fils au tombeau du saint et lui offrirait un vase d’or.

    Le noble voit naître un fils et fait fabriquer un vase d’or. Mais ce vase lui plaît tant qu’il le garde pour lui-même et, pour le Saint, en fait faire un autre d’égale valeur (plus ordinaire selon d'autres sources).

    Puis il s’embarque avec son fils pour se rendre au tombeau du saint. En route le père ordonne à son fils d’aller lui prendre de l’eau dans le vase qu'il avait d'abord destiné à saint Nicolas.

    Aussitôt le fils tombe dans la rivière et se noie.

    Mais le père, malgré toute sa douleur, n’en poursuit pas moins son voyage.

    Parvenu dans l’église de saint Nicolas, il pose sur l’autel le second vase ; au même instant une main invisible le repousse avec le vase, et le jette à terre : l’homme se relève, s’approche de nouveau de l’autel, est de nouveau renversé.

    Et voilà qu’apparaît, au grand étonnement de tous, l’enfant qu’on croyait noyé. Il tient en main le premier vase, et raconte que, dès qu’il est tombé à l’eau, saint Nicolas est venu le prendre, et l’a conservé sain et sauf.

    Sur quoi le père offre les deux vases à saint Nicolas.

    Sauvetage du patricien Jean de la noyade

    Méthode, patriarche de Constantinople au IXe siècle et historien de saint Nicolas, affirme que son père, Jean, fut sauvé de la noyade lors d'une tempête par saint Nicolas.

    Jeté à la mer par les flots, au moment de mourir il invoque saint Nicolas qui le transporte sur la terre ferme.

    Sauvetage de saint Louis et de sa famille

    Basilique de Saint-Nicolas-de-Port (Lorraine)

     

    En revenant de croisade par bateau avec sa femme, sa garde et ses enfants, le roi Louis IX de France fut pris dans une violente tempête aux environs de Chypre.

    La reine, née Marguerite de Provence, se met à prier et, sur les conseils du sire de Joinville, elle promet à saint Nicolas que s'il les sauve, elle lui offrira une nef d'argent pour son église de Port dans le Duché de Lorraine.

    À peine Joinville s'est-il porté garant de cette promesse que la tempête se calme. De retour en France, la reine accomplit son voeux et fit faire la nef.

     

    L'huile infernale

    Ce récit de miracle est tiré du livre Saint Nicolas de Pierre et Germaine Noury :

    « Des pèlerins s'embarquaient un jour pour le miraculeux tombeau, quand une vieille femme vint les prier d'emporter avec eux son offrande, une provision d'huile pour les lampes du sanctuaire. Au deuxième jour du voyage, la tempête s'éleva, mettant le navire en danger. Les pèlerins envisagent de s'abriter dans un port, mais voici venir à eux, ô prodige! saint Nicolas sur une petite barque... Il leur dit de jeter à l'eau l'huile dont ils se sont chargés, les assurant qu'ensuite ils voyageraient sans encombre. Obéissant, les pèlerins versent l'huile dans les flots et, terrifiés, comprenant qu'elle leur vient du démon, ils la voient qui s'enflamme avec un bruit et une odeur épouvantables. On dit que la veille femme était la déesse Diane, qui, furieuse de la destruction de son temple, cherchait à se venger sur les fervents de saint Nicolas ».

     

    Miracle du sire de Réchicourt

    Vers 1230, le chevalier lorrain Cunon de Réchicourt, ayant suivi l’empereur Frédéric II du Saint-Empire et été fait prisonnier au cours de la sixième croisade, aurait prié saint Nicolas avant de s'endormir dans sa geôle, la veille de sa mise à mort.

    Le lendemain matin, il se serait réveillé, encore attaché, sur les marches de l'église de Saint-Nicolas-de-Port ; ses chaînes seraient tombées d'elles-mêmes durant l'office qu'il suivit alors.

    On les suspendit à un pilier de la nef.

    En souvenir de cette miraculeuse délivrance, une procession se déroule tous les ans depuis 1245 à Saint-Nicolas-de-Port.

     

    Sauvetage de saint Bernard de Menthon d'un mariage non désiré

    La famille de Menthon avait destiné leur fils, Bernard, a un mariage de raison avec une riche héritière Marguerite de Miolans.

    Bernard était attiré par la vie religieuse et avait demandé à sa famille de renoncer à cette union.

    Malheureusement unique héritier, ses parents refusaient de le voir partir dans un ordre religieux.

    Désespéré, la veille de son mariage, il fut enfermé dans sa chambre. Il se mit alors à prier.

    Dans certains textes, saint Nicolas lui apparaît alors en songe et lui délivre ce message :

    « Bernard, serviteur de Dieu, le Seigneur, qui ne délaisse jamais ceux qui mettent en lui leur confiance, t'appelle à sa suite ; une couronne immortelle t'est réservée. Sors incontinent de la maison paternelle et pars pour Aoste. Là, tu iras à la cathédrale, où tu trouveras un vieillard, l'archidiacre Pierre, homme charitable et plein de bonté qui t'accueillera ; tu demeureras auprès de lui sous sa direction, et il te fera connaître le chemin que tu dois tenir. De mon côté, je serai ton protecteur et je ne t'abandonnerai pas un instant. ».

    Dans d'autres textes, saint Bernard est conscient lorsque saint Nicolas lui apparaît et lui dit de sauter par la fenêtre, les anges et lui-même allant le retenir dans sa chute.

    Cette intervention de saint Nicolas permit à Bernard d'échapper à un mariage non désiré et de devenir archidiacre d'Aoste.

    Culte

    Histoire du culte

    Saint Nicolas a deux fêtes, l'une en hiver le 6 décembre (selon le calendrier julien ce qui correspond au 19 décembre du calendrier grégorien), jour anniversaire de sa dormition à Myre, l'autre au printemps le 9 mai, jour anniversaire de la translation de son corps de Myre à Bari, en Italie, en 1087.

    L'Église orthodoxe et le rite byzantin commémorent les deux dates en dépit du fait que la translation des reliques vers une ville d'Occident soit postérieure au schisme de 1054. Mais ils ajoutent une autre commémoration, hebdomadaire, qui place saint Nicolas, avec la Mère de Dieu et saint Jean Baptiste, parmi les trois saints les plus honorés. Chaque jeudi, à l'orthros, après la neuvième ode du canon, un exapostilaire est chanté à la louange du saint archevêque de Myre.

    Dans l'Église orthodoxe le culte du saint est attesté depuis le VIe siècle, lorsque l'empereur Justinien construit vers 550 une église dédiée à Saint-Nicolas à Constantinople. Dans l'Église orthodoxe russe, est dédiée à Saint Nicolas à côté du Christ et de Marie avec l'enfant, la troisième grande icône sur l'iconostase des églises. L'Église orthodoxe russe célèbre également le 29 juillet la naissance du saint selon la liturgie.

    Au début du VIIIe siècle le culte a atteint l'Italie qui, à cette époque, maintient encore des relations étroites avec l'Empire byzantin et acquiert bientôt une grande popularité. Le culte de saint Nicolas atteint les régions germanophones au Xe siècle, probablement par l'intermédiaire de Théophano Skleraina, l'épouse byzantine d'Otton II, mais peut être aussi du fait des expéditions italiennes des dirigeants de la Francie orientale. La famille noble des Ezzonides (Ezzo de Lotharingie avait marié Mathilde, la fille de Théophano) fonde alors de nombreuses églises vouées à saint Nicolas, comme celles de Brauweiler ou de Klotten, et favorise ainsi la propagation du culte du saint en Rhénanie. L'enlèvement des restes présumés du saint de Myra à Bari au XIe siècle, événement qui fut perçu dans toute l'Europe, et la vague de villes fondées par des commerçants aux XIIe et XIIIe siècles, souvent construites autour d'une église dédiée à saint Nicolas, assurent une large diffusion au culte du saint. Ainsi, dès le XIe siècle en Lorraine, il est de coutume de jouer des miracles du saint pour embellir les solennités scolaires et édifier autant qu'amuser les spectateurs, et dès le XIIe siècle de jouer Le Jeu de saint Nicolas sur le parvis des églises.

     

    Icônes

    Saint Nicolas, en évêque, porte une barbe courte. Sa tête est entourée de deux médaillons : dans l'un le Christ le bénit, dans l'autre la Mère de Dieu lui rend son homophore.

    Ces deux scènes rappellent un épisode de sa vie où sa dignité épiscopale avait été contestée par des intrigants puis confirmée en songe par le Seigneur lui-même et par sa sainte Mère.

     

    Saint Nicolas dans la peinture italienne (XIe - XVIe siècle)

    Marcel Thiriet avance que saint Nicolas est le saint ayant la plus grande iconographie.

    Dans les fresques de l'abbaye de la Novalaise (XIe siècle), la première connue en l'Ouest, porte une chasuble bleue et volé.

    Saint Nicolas est souvent représenté associé avec sainte Marguerite d'Antioche et sainte Catherine d'Alexandriei.

    Saint Nicolas est extrêmement bien représenté durant cette période ; il y est notamment mis sur le même plan que les plus hautes figures du christianisme, que ce soient prophètes, apôtres, martyrs ou docteurs de l'Église.

    • Vie de saint Nicolas, mise en fresque vers 1096 dans l'Abbaye de la Novalaise en Val de Suse
    • Vierge à l'enfant entourée de saint Matthieu et saint Nicolas, peinte vers 1328 par Bernardo Daddi pour le couvent d'Ognissanti de Florence et conservée à la Galerie des Offices
    • Quatre scènes de la vie de saint Nicolas d'Ambrogio, conservée à la Galerie des Offices
    • Fresques de la chapelle Saint-Nicolas de la cathédrale d'Udine par Vitale da Bologna en 1348-1349
    • enfant à la coupe d'or, débiteur de mauvaise foi et autres épisodes de la vie de Saint Nicolas sur les fresques de la chapelle Castellani de l'église Santa Croce de Florence d'Agnolo Gaddi.
    • Triptyque de La Vierge à l'Enfant avec deux donateurs sur lequel figure le miracle d'Adéodat, par Taddeo Gaddi en 1333 et conservé au musée Dahlem.
    • Polyptyque d'Andrea da Firenze pour la sacristie de Santa Maria del Carmine de Florence
    • La Vierge et l'Enfant entre saint Nicolas, sainte Catherine d'Alexandrie et un donateur par Gentile da Fabriano, conservée à la Gemäldegalerie (Berlin)
    • Polyptyque Qiarateso par Gentile da Fabriano, dont les morceaux sont conservés à la National Gallery, la Galerie des offices, la pinacothèque vaticane et la national gallery of art
    • Saint Nicolas de Bari par Sassetta en 1433, conservé au Louvre
    • Saint Nicolas de Bari par Lorenzo Monaco, conservé à la Galerie de l'Académie
    • Polittico Guidalotti, polyptyque réalisé en 1437 par Fra Angelico pour l'église Saint-Dominique de Pérouse, conservé à la pinacothèque vaticane et à la galerie nationale de l'Ombrie
    • Scènes de la vie de saint Pierre et de saint Nicolas réalisé en 1426 par Masaccio en tant que prédelle du Polyptyque de Pise et conservé au musée Dahlem
    • Saint Nicolas aux trois boules d'or par Carlo Crivelli, conservé au musée du Petit Palais d'Avignon
    • Saint Nicolas chassant le démon par Raphaël, conservé au musée des Beaux-Arts de Lille
    • La Vierge à l'Enfant entourée de saint Julien et de saint Nicolas de Myre, réalisé en 1493 par Lorenzo di Credi et conservé au Louvre
    • Retable de la Visitation par Piero di Cosimo en 1490 et conservé à la National Gallery of Art
    • Retable de Saint Nicolas réalisé par Ludovico Brea en 1500 et conservé dans la cathédrale de Monaco ; le saint est représenté au centre de la composition, entouré à gauche par saint Étienne et l'archange Saint Michel, et à droite par saint Laurent et sainte Marie-Madeleine
    • Polyptyque de Santa Fosca en 1525 par Vittore Carpaccio et conservé au musée national de Belgrade
    • Retable de San Cassiano peint en 1476 par Antonello de Messine pour l'église San Cassiano de Venise et conservé au Kunsthistorisches Museum
    • Saint Nicolas en gloire avec saint Jean-Baptiste et sainte Lucie en 1529 par Lorenzo Lotto pour l'église Santa Maria dei Carmini
    • Saint Nicolas accueilli par le peuple de Myre, plafond des Gallerie dell'Accademia de Venise réalisé par Paul Véronèse
    • La Consécration de saint Nicolas, Paul Véronèse (1562), conservée à la National Gallery.
    • Saint Nicolas, Titien (1563).

     

    Saint Nicolas avec Sant'Eldrado (XIe siècle, fresques dans l'abbaye de la Novalaise en Val de Suse

     

    Fresques de la chapelle Saint-Nicolas de la cathédrale d'Udine

     

    Polyptyque d'Andrea da Firenze

     

    La Vierge et l'Enfant entre saint Nicolas, sainte Catherine d'Alexandrie et un donateur, Gentile da Fabriano

     

    Baptême de Saint-Nicolas, Polyptyqe Qiarateso, Gentile da Fabriano

     

    Partie du Polittico Guidalotti de Fra Angelico représentant le baptême, un prêche et la dotation des trois jeunes filles

     

    La Vierge à l'Enfant entourée de saint Julien et de saint Nicolas de Myre, Lorenzo di Credi

     

    Retable de la Visitation, Piero di Cosimo

     

    Retable de San Cassiano, Antonello de Messine

     

    Saint Nicolas en gloire avec saint Jean-Baptiste et sainte Lucie, Lorenzo Lotto

     

    La Consécration de saint Nicolas, Paul Véronèse

     

    Saint Nicolas, Titien

     

    Patronage

    Plaque invoquant saint Nicolas fixée sur la croix érigée par les mariniers de Saint-Père-sur-Loire, avant le passage sur le pont menant sur l'autre rive, à Sully-sur-Loire

     

    Églises et monastères dédiés à saint Nicolas

    À la fin du XVe siècle, en action de grâce envers le saint protecteur de ses états pour avoir sauvé son duché de Lorraine des griffes du duc de Bourgogne Charles le Téméraire, qui avait même trouvé la mort lors de la Bataille de Nancy le 5 janvier 1477, le duc René II, fit reconstruire l'église du bourg de Saint-Nicolas-de-Port qui était déjà dédiée au saint évêque.

    Dès 1481 débutèrent les travaux et une basilique d'un majestueux gothique flamboyant remplaça les églises précédentes.

    En 1622, le duc Henri II de Lorraine obtient du pape Grégoire XV l'érection d'une église pour ses sujets résidant à Rome.

    Cette élégante église baroque sise près de la place Navone est logiquement dédié au saint protecteur de la « nation Lorraine » et se nomme église Saint-Nicolas-des-Lorrains.

     

    Localités

    Il est saint patron (c'est-à-dire modèle et protecteur) de la Russie, de la Grèce et de nombreuses villes de la chrétienté comme Amsterdam, Agios Nikolaos (en Crète), la ville de Houilles (près de Paris), la ville de Fribourg, la ville d'Eupen en Belgique, l'île de Terre-de-Bas aux Saintes et la ville de Bari en Italie.

    Il est également patron de la Lorraine depuis 1848 et du Processionnal à l'usage du diocèse de Nancy et de Toul.

    Saint Nicolas est le patron de 65 paroisses en Lorraine (23 en Moselle, 16 en Meuse, 14 en Meurthe-et-Moselle et 12 dans les Vosges), mais aussi de 95 en Picardie, 86 en Champagne-Ardenne et 66 dans le Nord-Pas-de-Calaisd.

    Professions et groupes sociaux

    Suivant les régions, les notaires se placent sous la protection de saints différents parmi lesquels saint Lazare, saint Luc, sainte Catherine, mais le plus souvent saint Nicolas, saint Marc et saint Yves.

    De nos jours encore, c'est autour du 9 mai (Saint-Nicolas d'été) et du 6 décembre (Saint-Nicolas d'hiver) que se situent les principales assemblées de notaires. Sans doute cet évêque a-t-il été choisi par les notaires de Paris pour avoir doté trois jeunes filles pauvres qui risquaient de devoir se prostituer pour subvenir à leurs besoins.

    À Paris, les avocats sont également placés sous sa protection, alors que les autres barreaux se placent sous celle de saint Yves.

    Saint Nicolas est le patron (protecteur) :

    • des écoliers, des enfants de cœur et d'une manière générale, des enfants,
    • des marins et bateliers,
    • des avocats (particulièrement du barreau de Paris),
    • des prêteurs sur gages,
    • de l'Université de Valladolid en Espagne,
    • des hommes célibataires : (de même que les filles célibataires de 25 ans « coiffent » sainte Catherine le 25 novembre) les jeunes hommes non mariés qui atteignent la trentaine fêtent saint Nicolas le 6 décembre. À cette occasion, selon les différentes traditions régionales, ils sont tenus de s'affubler de pyjamas, bonnets de nuits ou de sabots,
    • des filles qui cherchent à se marier, suite au miracles des trois vierges
    • des commerçants, des charcutiers, des pharmaciens, des parfumeurs, des pontonniers, des boulangers, ...

     

    Confréries

    De nombreuses confréries de Lorraine, qu'elles soient professionnelles ou de dévotion, sont dédiées à saint Nicolas ; on peut citer celle, fondée en 1614 qui regroupe les juristes de Nancy ou alors celle destinée à révérer les morts de la paroisse Saint-Pierre de Verdun, créée en 1683.

    Vingt-sept des 867 confréries de la Meuse sont dédiées à saint Nicolas ; elles sont 46 dans les Vosges sous l'Ancien Régime.

    Dans la culture populaire

    Article détaillé : Saint-Nicolas (fête).
     
     

     

    Saint Nicolas distribuant des cadeaux aux enfants, accompagné de Krampus et d'anges (Salzbourg, Autriche)
     
     

    Saint Nicolas et son acolyte Père Fouettard en néerlandais Zwarte Piet (Pierre le noir) aux Pays-Bas, armé d'un martinet, en 1917
     

    Sa commémoration chrétienne le 6 décembre est une fête très populaire dans bien des pays du monde, célébrée en : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, dans l'est de la France notamment en Lorraine dont il est le Saint patron, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Suisse.

    À la Saint-Nicolas, la tradition veut que les enfants sages durant l'année reçoivent des friandises, de nature variable selon les régions, et des cadeaux.

    Ceux qui n'ont pas été sages se voient offrir un martinet par le père Fouettard, ce qui est rare, car il est possible de leur pardonner s'ils se repentent.

    Afin de commémorer la dotation des trois jeunes filles, les enfants reçoivent une orange à la Saint-Nicolas, anciennement appelée pomme d'or.

    La légende de saint Nicolas est à l'origine du personnage du Père Noël : les Hollandais exportèrent au XVIIe siècle la fête de Sint Niclaes ou Sinterclaes à la Nouvelle-Amsterdam (aujourd'hui New-York), où, par déformation, « Sinte(r)claes » devint « Santa Claus ».

    Selon certaines traditions :

    • le père Fouettard qui accompagne saint Nicolas serait en fait le boucher de l'histoire. Pour lui faire regretter son méfait, Nicolas l'aurait condamné à l'accompagner lors de sa distribution de récompenses, en lui assignant la tâche de punir les enfants désobéissants.
    • Une morale de la comptine, peut-être plus tardive, mais plus heureuse, fait s'enfuir le boucher ; saint Nicolas l'interpelle et lui dit que s'il se repent, Dieu lui pardonnera.
    • Selon certains, le père Fouettard est une invention des Messins lors du siège de leur ville par les Impériaux, en pleine période de festivité de la Saint-Nicolas en 1552 après la mise en place du protectorat français. De là leur serait venue l'idée de se moquer de l'assiégeant, Charles Quint, en le représentant sous les traits du boucher de la légende de saint Nicolas.

    Belgique et Pays-Bas

    Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

     

    Le 6 décembre en Belgique et le 5 décembre aux Pays-Bas, Sinterklaasfeest, la fête de Saint-Nicolas, est l'un des événements les plus importants de l'année pour les enfants.

     

     

    Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

    Source photo : http://saint-nicolas.over-blog.com/article-13223431.html

     

    Un homme déguisé en Saint-Nicolas circule dans les rues des grandes villes, sur le dos de son cheval (nommé Amerigo aux Pays-Bas ou Slecht-Weer-Vandaag en Belgique, ce dernier signifie ‘mauvais temps aujourd’hui’) accompagné d'un ou plusieurs pères fouettards, en néerlandais Zwarte Pieten aujourd'hui drapé dans des étoffes colorées et grimés de noir (traditionnellement grâce à un bouchon de liège brûlé), en distribuant des friandises et des gâteaux (par exemple les ‘speculaas’, ou speculoos en Belgique) aux enfants.

     

    Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

     

    Le jour où se déroule la fête les enfants se lèvent et découvrent, comme à Noël, un cadeau, des bonbons, des chocolats et des gâteaux en forme de Saint-Nicolas.

     

    Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

     

    Dans les écoles, il est fréquent que les élèves reçoivent soit un cadeau, soit un paquet de bonbons.

    Saint Nicolas étant le patron des écoliers, chants, musiques et danses rythment la journée.

    En Belgique, certaines entreprises distribuent le 6 décembre un petit colis contenant spéculoos, chocolat et mandarine à leur personnel.

    Saint-Nicolas est une manifestation encore très vivante en Belgique et aux Pays-Bas, aussi importante que Noël.

    On constate un certain alignement de cette fête avec celle de Noël : ainsi par exemple, les cadeaux du matin du 6 décembre se trouvent parfois au pied d'un sapin de Noël.

    Une expression belge est lié au saint : « Au crépuscule lorsque les nuages et le ciel sont presque rouges, on dit aux enfants que saint Nicolas est en train de cuire ses spéculoos ».

     

    Speculoos

    France

    La fête de Saint-Nicolas le 6 décembre est, dans le Nord, en Alsace et surtout en Lorraine une tradition très vivace.

    Les enfants des écoles reçoivent des oranges et une brioche en forme de bonhomme connue sous le nom de « mannele ».

    Suisse

    Le canton et la ville de Fribourg (catholiques) fêtent Saint-Nicolas au début décembre.

    A Fribourg un grand cortège est organisé qui conduit le saint, traditionnellement incarné par un étudiant du Collège Saint-Michel, sur le balcon de la tour de la cathédrale qui lui est dédiée.

    Il y prononce un prêche à l'adresse des enfants, mais surtout articulé autour d'un analyse critique de l'actualité locale et internationale, affectueuse mais aussi très pastorale.

    Alsace et Lorraine

    Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

    Relique du bras de Saint Nicolas

     

    Du fait de l'arrivée en Lorraine, d'une relique du saint, sa dextre bénissante, rapportée depuis Bari par le seigneur Aubert de Varangéville en 1087, Saint-Nicolas-de-Port, possède une église dédiée au saint qui est le patron de la Lorraine.

    Un chevalier lorrain, le sire Cunon de Réchicourt, fait prisonnier au cours de la sixième croisade, aurait prié Saint-Nicolas avant de s'endormir dans sa geôle. 

    Le lendemain matin, il se serait réveillé, encore attaché, sur les marches de l'église et ses chaînes seraient tombées d'elles-même durant l'office qu'il suivit alors.

      

    Source photo : http://jocelyn-trouslard.blogspot.com/2007/12/saint-nicolas-de-port-la-procession.html

     

    Chaque année, le samedi le plus proche de la fête de Saint-Nicolas, a lieu le pèlerinage de Saint-Nicolas-de-Port, en mémoire du sauvetage du sire de Réchicourt.

    Saint-Nicolas visite les maisons dans la nuit du 5 au 6 décembre, souvent accompagné de son âne, et gratifie les enfants sages de friandises et de cadeaux, les enfants moins sages ont souvent droit à une démonstration de miséricorde.

    En Lorraine germanophone, Saint-Nicolas (da Nikloos en dialecte, Sankt-Niklaus en allemand) est accompagné selon la tradition de son assistant Rupelz ou Rüpelz, équivalent du père Fouettard.

    Plus largement, dans chaque ville ou village de Lorraine défile un corso en l'honneur de Saint-Nicolas.

    En Alsace, lors de la saint Nicolas sont confectionnés des manneles (Bas-rhin) ou mannalas (Haut-rhin), petits pains au lait servant à représenter le saint.

    Ailleurs, des saint Nicolas en pain d'épice et chocolat sont aussi produits.

     

    Mannele alsacien

     

    Saint-Nicolas et le Nord 

     

     

    Fêter Saint-Nicolas est aussi une tradition dans le Nord de la France.

    Les enfants des écoles reçoivent des oranges et une brioche en forme de Jésus.

     

    Dans l'art populaire

    Saint Nicolas est une image très populaire dans les carreaux de poêle de Lorraine ; il y est représenté avec une mitre, une cape, des vêtements liturgiques, une crosse épiscopale, orné des trois boules et avec les trois enfants.

    Des carreaux ont été retrouvés à Pompey, Nomeny, Châtel-Saint-Germain et Metz ; dans les deux premières localités, l'image est inversée par erreur, avec saint Nicolas bénissant de la main gauche ; d'autres différences d'exécution laissent penser à deux ateliers distincts.

    Dans un autre style, saint Nicolas est aussi populaire parmi les peintures sous verre, type d'art essentiellement produit en Alsace, Suisse, Allemagne du Sud et Bohème à destination d'une clientèle rurale, même s'il n'est pas le saint le plus fréquent.

    Il y est représenté avec les trois enfants et parfois, les trois bourses de la dot des trois jeunes filles.

    Saint Nicolas est très présent dans les cires habillées, une spécialité quasi exclusivement nancéienne de dévotion à destination d'un public urbain aisé ; saint Nicolas y est représenté avec les trois enfants et, comme d'autres saints, richement vêtu de brocart scintillant, dentelles, broderies d'argent, tenant une crosse d'or, bouclé et poudré.

    Dans la culture profane

    • La légende des trois petits enfants du saloir est souvent jouée dans les mystères au Moyen Âge.
    • Le compositeur britannique Benjamin Britten a écrit en 1948 une Cantate St Nicolas pour ténor solo, quatre voix d'enfants, chœur mixte, orchestre à cordes, deux pianos, percussions et orgue.
    • Jochen Gerner dessine saint Nicolas dans sa bande-dessinée documentaire Le saint patron, L'Association, coll. Ciboulette, 2004.
    • Le Théâtre de Pérolles à Fribourg (Suisse) a créé en 2010 une pièce de Julien Chavaz avec Jean Winiger consacrée à la Tradition de la Saint-Nicolas à Fribourg: Saint Nicolas est amoureux.
    • Le film néerlandais Sint décrit un saint Nicolas tueur d'enfants. Ce film provoque une polémique à sa sortie en décembre 2010.
    • L'évêque Nicolas de Myre tient un rôle important dans le deuxième tome de la trilogie Capucin (2007) de Florence Dupré la Tour. En dépit d'une apparence inquiétante (robe noire, voix glaciale et peau violacée), il reste un personnage positif et on le voit ressusciter les trois petits enfants de sa légende.
    • Une lithographie de Jean-Jacques Waltz, alias Hansi ou Oncle Hansi (1873-1951) illustre le passage de saint Nicolas à Colmar (Haut-Rhin) devant la Maison des Têtes et devant la charcuterie des frères Fincker (1938).

     

    Une histoire pieuse  

    Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

     

    Bien que destinée aux enfants, une des légendes de Saint-Nicolas est plutôt effrayante. « Ils étaient trois petits enfants qui, s'en allaient glaner aux champs, » comme dit la chanson, « Perdus, ils demandèrent l'hospitalité chez un boucher qui ne trouva rien de mieux que de les tuer, les découper et les mettre au saloir.

    Saint-Nicolas vint à passer sept ans plus tard et demanda à son tour l'hospitalité. Il insista pour manger le petit salé préparé sept ans plus tôt. Le boucher s'enfuit et Saint-Nicolas ressuscita les trois enfants. »

    C'est donc une légende heureuse, mais néanmoins assez effrayante.

    Selon certaines traditions, le père Fouettard qui accompagne Saint-Nicolas serait en fait le boucher de l'histoire. Pour lui faire regretter son méfait, ce dernier l'aurait condamné à l'accompagner lors de sa distribution de récompenses, en lui assignant la tâche de punir les enfants désobéissants.

    Une morale de la comptine, peut-être plus tardive, mais plus heureuse, fait s'enfuir le boucher ; Saint-Nicolas l'interpelle et lui dit que s'il se repent, Dieu lui pardonnera.

    Selon certains, le père Fouettard est une invention des Messins lors du siège de leur ville par les Impériaux, en pleine période de festivité de la Saint-Nicolas en 1552 après la mise en place du protectorat Français. De là leur serait venue l'idée de se moquer de l'assiégeant, Charles Quint, en le représentant sous les traits du boucher de la légende de Saint-Nicolas.

    Lors de sa naissance, Saint-Nicolas se serait tenu tout seul debout, bien droit sur ses jambes. Il s'agirait, de son tout premier miracle.

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_de_Myre

     

     

    Saint Nicolas

    (Berck, église Notre-dame des sables)

     

     

    Né à Patare en Lycie vers 270 de parents chrétiens : son père, Euphémius, était un homme riche, pieux et charitable ; sa mère, Anne, était la sœur de Nicolas l’Ancien, évêque de Myre. 

    Nicolas fit présager dès l’enfance sa fidélité à la pratique du jeûne : les imagiers médiévaux ont reproduit sur nos vitraux le nourrisson repoussant d’un geste décidé le sein maternel. nombreux sont les traits analogues qui ont rendu saint Nicolas si populaire.

    La peste ayant enlevé ses parents et l’ayant laissé jeune à la tête d'un riche héritage, Nicolas consacra sa fortune à de bonnes œuvres.

    Un homme veuf de son voisinage ayant trois filles nubiles et, par suite de revers de fortune, ne pouvant leur assurer une honnête situation, résolut de les prostituer ; Nicolas se fit à leur égard l'instrument de la Providence en leur procurant une riche dotation.

    On dit que son oncle l’ordonna prêtre et le fit supérieur du monastère de Sainte-Sion, près de Myre.

    Quand l'évêque de Myre vint à mourir, Dieu fit connaître aux évêques de la province que Nicolas était l’homme de son choix pour cet office.

    Contraint d'accepter l’épiscopat, Nicolas réalisa tout ce qu on attendait de l'évêque en ces temps primitifs ; il fut le guide doctrinal de son peuple, son défenseur dans les périls des persécutions, le sage administrateur des biens de la communauté chrétienne, un organisateur zélé des œuvres charitables.

    Jeté en prison durant les dernières années de la persécution de Dioclétien, il fut délivré à l'avènement de Constantin et revint à Myre.

    L'idolâtrie était encore vivace : l'évêque la combattit, renversant le temple de Diane qui était le centre de la réaction païenne dans la ville de Myre ; en un temps de famine, il s'ingénia pour procurer les vivres nécessaires à son peuple.

    Parmi les miracles nombreux qui lui sont attribués, il faut mentionner celui que les artistes ont le plus fréquemment reproduit.

    Trois officiers de Constantin avaient été envoyés en Phrygie pour réprimer une sédition ; en passant par Myre ils avaient été reçus par l'évêque et l'avaient vu tirer des mains du bourreau trois de ses concitoyens injustement condamnés.

    Rentrés à Constantinople les trois officiers tombèrent en disgrâce et furent condamnés à mort.

    Se souvenant de ce qu'avait fait l'évêque de Myre, ils s'adressèrent à Dieu pour obtenir que Nicolas manifestât sa puissance en leur faveur.

    Constantin, à qui le prélat apparut en songe, reconnut I'innocence des condamnés et les fit remettre en liberté.

    Tel est le thème que les artistes du Moyen Age ont représenté sous le titre des « trois tribuns sauvés de la mort. »

    Un trouvère du XII° siècle a narré dans un de ses poèmes l'histoire de « trois clercs allant à l'école », mis à mort par un boucher à qui ils avaient demandé l'hospitalité, puis ressuscités par le saint évêque de Myre. La légende des « trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs » s'ancra profondément dans la croyance populaire : représentée et chantée en Occident elle contribua a l'extension du culte rendu à saint Nicolas. Il faut en dire autant du miracle de la tempête apaisée par l'intercession de saint Nicolas.

    Enfin Nicolas, au cours de son épiscopat, combattit les erreurs d'Arius, et fut l'un des 318 évêques qui condamnèrent l'arianisme au premier concile de Nicée.

    Sa mort arriva peu de temps après, vers 325, et de son tombeau s'écoula une huile miraculeuse.

    Vers 1087, comme la ville de Myre était au pouvoir des Turcs, des marchands de Bari furent assez heureux pour enlever les saintes reliques et les apportèrent dans leur ville où une église magnifique fut construite en l'honneur de saint Nicolas.

    Saint Nicolas de Myre est assurément un des saints les plus populaires et  son culte, né dans l’Eglise grecque, était déjà très répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs.

    Le culte de saint Nicolas se développa Occident à la fin du XI° siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (9 mai 1087), pour connaître, à partir du XII° siècle, un essort considérable, singulièrement en Italie et en Lorraine, dans l’Est de la France et en Allemagne rhénane.

    Un très grand nombre de corporations ont pris saint Nicolas pour protecteur et pour patron, ce qui s'explique par les très nombreux miracles qui lui sont attribués.

    La tempête apaisée explique que saint Nicolas soit réclamé par les marins, les bateliers, les pécheurs, les voyageurs et les pèlerins.

    Les mal jugés se souviennent qu'il a obtenu de Constantin la grâce de trois officiers condamnés sur de faux témoignages.

    Pour les tonneliers, c’est saint Nicolas qui fit sortir vivants d'un tonneau ou d'un cuvier les trois enfants mis à mort par un cruel boucher.

    Les écoliers et écolières sont des protégés de prédilection : s'ils se conduisent bien, s'ils sont obéissants et studieux, saint Nicolas, le 5 décembre, veille de sa fête, remplit leurs souliers ou leurs bas de friandises ; mais s'ils sont paresseux ou indociles, il leur apporte un martinet.

    En Alsace, le 5 décembre au soir, les petits garçons se réunissent et parcourent les rues du village avec une clochette qu'ils agitent, puis ils crient : « Les petits enfants sont-ils couchés ? Saint-Nicolas va passer ! » Avant de se coucher les enfants ne manquent pas de placer dans la cheminée un sabot pour recevoir le cadeau de saint Nicolas.

    En Angleterre, les enfants de chœur avaient saint Nicolas pour patron : le 6 décembre, ceux des cathédrales et des collégiales élisaient l'un d'entre eux pour évêque : ce devait être le plus sage, le plus pieux, le plus zélé ; durant un mois, jusqu’au jour des Rois, des honneurs lui étaient rendus.

    La dotation des filles de son pauvre voisin font de saint Nicolas le protecteur des filles à marier.

    Avant la translation du corps de saint Nicolas à Bari, son culte avait déjà été introduit à Rome, au VII° siècle, par des moines orientaux.

    Au IX° siècle, le pape Nicolas I° (mort en 867) ajoutait à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l’honneur de son saint patron.

    La diaconie Saint-Nicolas-in-Carcere, sans doute en relation avec une église antérieure, fut créée au IX° ou au X° siècle.

    On a pu dénombrer à Rome quatre-ving-cinq églises, chapelles, couvents et hospices Saint-Nicolas.

    Le culte de saint Nicolas fut introduit en Allemagne par la femme d’Othon I°, la byzantine Théophano dont le fils, Othon III (975-991) fonda, près d’Aix-la-Chapelle, Saint-Nicolas-de-Burtscheid. Saint Nicolas est le patron de Hambourg.

    Après qu’Albert de Varangéville, rentrant de Terre Sainte eut dérobé à Bari un fragment de la dextre bénissant de saint Nicolas pour la rapporter en Lorraine, il fit édifier la chapelle Saint-Nicolas-de-Port qui laissa la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église fut construite en 1193 qui fut à son tour remplacée au XV° siècle quand saint Nicolas devint le patron de la Lorraine pour avoir favorisé la victoire du duc René II contre Charles le Téméraire, battu et tué sous les murs de Nancy (5 janvier 1477). A Rome, on le vénère à Saint-Nicolas-des-Lorrains.

    En France, le comte d’Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une tempête, fonda, en 1020, l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers dont l’église nouvelle fut consacrée par le pape Urbain II (10 février 1096). Saint Nicolas est invoqué à Provins, de nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont, dans la Flandre française, au nord de la Lys, il est un des saints les plus honorés. Trente-deux communes françaises portent encore le nom de Saint-Nicolas.

    A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031), restaurée par Louis VI le Gros et détruite par saint Louis pour édifier la Sainte-Chapelle, était dédiée à saint Nicolas.

    Le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, entendait sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas qui était l’un des patrons des juristes ; le président de la confrérie des avocats du palais prit le nom de bâtonnier parce qu’il tenait un bâton surmonté d’une effigie de saint Nicolas.

    Robert de Dreux, frère de Louis VII, fonda, en 1187, en même temps que l'église collégiale Saint-Thomas du Louvre, un hôpital des pauvres écoliers de saint Nicolas.

    En 1217 les écoliers obtinrent permission d'établir une chapelle et un cimetière, ce fut l'hospice Saint-Nicolas du Louvre, supprimé (1541) par le cardinal Jean du Bellay et remplacé par un collège de dix chanoines.

    En 1744, Saint-Nicolas et Saint-Thomas du Louvre furent réunis en un seul corps sous le titre de Saint-Louis du Louvre.

    Depuis Charles V, le jour de la fête de saint Nicolas, les écoliers, déguisés et menés par un des leurs portant les attributs des évêques, couraient les rues en chantant. Les enfants de chœur de Notre-Dame allaient célébrer l'office à Saint-Nicolas-des-Champs.

    Saint-Nicolas-des-Champs qui était à l’origine une chapelle dépendante de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, attestée dès 1119, fut érigée en paroisse en 1184 et souvent agrandie au cours des siècles.

    Les parties les plus anciennes de l’actuel édifice sont du premier quart du XV° siècle, tandis que le reste fut construit aux XVI° et XVII° siècles ; le retable que Simon Vouet et Jacques Sarazin réalisèrent en 1629, est le seul retable parisien de cette époque à avoir échappé au vandalisme révolutionnaire.

    On y voit, dans la deuxième chapelle de gauche, un Saint Nicolas dans la tempête de Jean-Baptiste Pierre qui imite en peinture un relief sculpté (1747), rapporté de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.

    Lorsque le clos du Chardonnet fut englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, pour les habitants de ce nouveau quartier, fit élever une chapelle et un presbytère qu’il dédia à saint Nicolas (1230).

    Devenue paroisse, la chapelle fut remplacée par une église (1243) qui fut à son tour remplacée par une église plus grande que Jean de Nanton, évêque de Paris, consacra le 13 mai 1425.

    Agrandie en 1545, l’égliseSaint-Nicolas-du-Chardonnet reçut un nouveau clocher en 1625. Le 19 juillet 1656, le conseiller du Roi Christophe Martin, contrôleur général de la Marine et ancien marguillier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, posa la première pierre d’une nouvelle église à laquelle travailla Charles Le Brun et dont Hardouin de Péréfix fit la dédicace le 15 août 1667 ; la nef fut achevée en 1716, la voûte fut posée en 1763, le maître-autel fut consacré par l’archevêque Christophe de Beaumont le 4 décembre 1768.

    Si l’on voulait chercher saint Nicolas à Paris, outre les deux églises dont nous venons de parler, on trouverait un vitrail de l’église Saint-Merry (début du XVI° siècle), une statue en bois (XVII° siècle), dans la chapelle de la congrégation Notre-Dame (ancienne Abbaye-aux-Bois), 11 rue de la Chaise, et une peinture sur l’iconostase de l’église Saint-Georges-des-Roumains, 38 rue Ribera (XVI°).

    On pourrait aussi voir, présentés au Louvre, le triptyque Harbaville, ivoire byzantin du XII° siècle, et une œuvre de Lorenzo di Credi (XV° siècle) où saint Nicolas est associé à saint Julien de Rimini. Dans les collection de la Bibliothèque nationale, on garde une miniature du XI° siècle, dans la Vie et miracle de saint Nicolas, et les Heures d’Anne de Bretagne, de Jean Bourdichon (XVI° siècle) où saint Nicolas ressuscite les trois écoliers dans le saloir. Au musée Jacquemart-André, on montre la miniature desHeures du maréchal Boucicaut.

     

    Saint Nicolas de Myre est assurément un des saints les plus populaires et  son culte, né dans l’Eglise grecque, était déjà très répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs.

    Le culte de saint Nicolas se développa Occident à la fin du XI° siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (9 mai 1087), pour connaître, à partir du XII° siècle, un essort considérable, singulièrement en Italie et en Lorraine, dans l’Est de la France et en Allemagne rhénane.

    Avant la translation du corps de saint Nicolas à Bari, son culte avait déjà été introduit à Rome, au VII° siècle, par des moines orientaux.

    Au IX° siècle, le pape Nicolas I° (mort en 867) ajoutait à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l’honneur de son saint patron.

    La diaconie Saint-Nicolas-in-Carcere, sans doute en relation avec une église antérieure, fut créée au IX° ou au X° siècle. On a pu dénombrer à Rome quatre-ving-cinq églises, chapelles, couvents et hospices Saint-Nicolas.

    Le culte de saint Nicolas fut introduit en Allemagne par la femme d’Othon I°, la byzantine Théophano dont le fils, Othon III (975-991) fonda, près d’Aix-la-Chapelle, Saint-Nicolas-de-Burtscheid. Il est le patron de Hambourg.

    Après qu’Albert de Varangéville, rentrant de Terre Sainte eut dérobé à Bari un fragment de la dextre bénissant de saint Nicolas pour la rapporter en Lorraine, il fit édifier la chapelle Saint-Nicolas-de-Port qui laissa la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église fut construite en 1193 qui fut à son tour remplacée au XV° siècle quand saint Nicolas devint le patron de la Lorraine pour avoir favorisé la victoire du duc René II contre Charles le Téméraire, battu et tué sous les murs de Nancy (5 janvier 1477). A Rome, on le vénère à Saint-Nicolas-des-Lorrains.

    En France, le comte d’Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une tempête, fonda, en 1020, l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers dont l’église nouvelle fut consacrée par le pape Urbain II (10 février 1096). Saint Nicolas est invoqué à Provins, de nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont, dans la Flandre française, au nord de la Lys, il est un des saints les plus honorés. Trente-deux communes françaises portent encore le nom de Saint-Nicolas.

    A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031), restaurée par Louis VI le Gros et détruite par saint Louis pour édifier la Sainte-Chapelle, était dédiée à saint Nicolas. Le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, entendait sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas qui était l’un des patrons des juristes ; le président de la confrérie des avocats du palais prit le nom de bâtonnier parce qu’il tenait un bâton surmonté d’une effigie de saint Nicolas.

    Robert de Dreux, frère de Louis VII, fonda, en 1187, en même temps que l'église collégiale Saint-Thomas du Louvre, un hôpital des pauvres écoliers de saint Nicolas. En 1217 les écoliers obtinrent permission d'établir une chapelle et un cimetière, ce fut l'hospice Saint-Nicolas du Louvre, supprimé (1541) par le cardinal Jean du Bellay et remplacé par un collège de dix chanoines. En 1744, Saint-Nicolas et Saint-Thomas du Louvre furent réunis en un seul corps sous le titre de Saint-Louis du Louvre.

    Depuis Charles V, le jour de la fête de saint Nicolas, les écoliers, déguisés et menés par un des leurs portant les attributs des évêques, couraient les rues en chantant. Les enfants de chœur de Notre-Dame allaient célébrer l'office à Saint-Nicolas-des-Champs.

    Saint Nicolas de Myre, patron des clercs, des filles à marier et des enfants, était aussi celui des bateliers, des pêcheurs au filet, des débardeurs, des commerçants de blé et de vin, des pharmaciens, des épiciers et des drapiers.

    Saint-Nicolas-des-Champs qui était à l’origine une chapelle dépendante de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, attestée dès 1119, fut érigée en paroisse en 1184 et souvent agrandie au cours des siècles.

    Les parties les plus anciennes de l’actuel édifice sont du premier quart du XV° siècle, tandis que le reste fut construit aux XVI° et XVII° siècles ; le retable que Simon Vouet et Jacques Sarazin réalisèrent en 1629, est le seul retable parisien de cette époque à avoir échappé au vandalisme révolutionnaire.

    On y voit, dans la deuxième chapelle de gauche, un Saint Nicolas dans la tempête de Jean-Baptiste Pierre qui imite en peinture un relief sculpté (1747), rapporté de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.

    Lorsque le clos du Chardonnet fut englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, pour les habitants de ce nouveau quartier, fit élever une chapelle et un presbytère qu’il dédia à saint Nicolas (1230).

    Devenue paroisse, la chapelle fut remplacée par une église (1243) qui fut à son tour remplacée par une église plus grande que Jean de Nanton, évêque de Paris, consacra le 13 mai 1425.

    Agrandie en 1545, l’égliseSaint-Nicolas-du-Chardonnet reçut un nouveau clocher en 1625. Le 19 juillet 1656, le conseiller du Roi Christophe Martin, contrôleur général de la Marine et ancien marguillier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, posa la première pierre d’une nouvelle église à laquelle travailla Charles Le Brun et dont Hardouin de Péréfix fit la dédicace le 15 août 1667 ; la nef fut achevée en 1716, la voûte fut posée en 1763, le maître-autel fut consacré par l’archevêque Christophe de Beaumont le 4 décembre 1768.

    Si l’on voulait chercher saint Nicolas à Paris, outre les deux églises dont nous venons de parler, on trouverait un vitrail de l’église Saint-Merry, daté du début du XVI° siècle, une statue en bois du XVII° siècle, dans la chapelle de la congrégation Notre-Dame (ancienne Abbaye-aux-Bois), 11 rue de la Chaise (VII°), et une peinture sur l’iconostase de l’église Saint-Georges-des-Roumains, 38 rue Ribera (XVI°). On pourrait aussi voir, présentés au Louvre, le triptyque Harbaville, ivoire byzantin du XII° siècle, et une œuvre de Lorenzo di Credi (XV° siècle) où saint Nicolas est associé à saint Julien de Rimini. Dans les collection de la Bibliothèque nationale, on garde une miniature du XI° siècle, dans la Vie et miracle de saint Nicolas, et les Heures d’Anne de Bretagne, de Jean Bourdichon (XVI° siècle) où saint Nicolas ressuscite les trois écoliers dans le saloir. Au musée Jacquemart-André, on montre la miniature des Heures du maréchal Boucicaut.

    Au tympan du portail sud de l’église Saint-Martin de Colmar, saint Nicolas est debout entre trois pucelles et trois clergeons (XII° siècle) ; à la même époque, on peignit la fresque romane de Saint-Jacques-des-Guérets, dans le vendômois, et l’on sculpta le bas-relief de l’église de Saint-Nicolas de Civray . On voit saint Nicolas sur plusieurs vitraux, tels ceux du XIII° siècle des cathédrales de Chartres, d’Auxerre, de Bourges, du Mans et de Tours et tel celui de l’église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne) et de l’église Saint-Pierre de Dreux ; c’est à la même époque que l’on doit les bas-reliefs du tympan du portail sud du transept de la cathédrale de Chartres. Au XIV° siècle, saint Nicolas est représenté sur un vitrail de l’église Saint-Gengoult de Toul ; c’est à de même époque que date le rétable de pierre du Mesnil-sur-Oger (Marne). Le XV° siècle a laissé quelques belles statues de pierre, comme celle du Moutier-Saint-Jean (Côte-d’Or) et celle d’Ervy-le-Châtel (Aube), un saint Nicolas représenté par Jean Fouquetdans les Heures d’Etienne Chevalier, à Chantilly, et les fresques de l’église alsacienne d’Hunawihr. On doit au XVI° siècle les vitraux de l’église Saint-Nicolas de Vézelise, en Lorraine, une statue de l’église Saint-Pantaléon de Troyes, un vitrail de l’église Saint-Etienne de Beauvais, une statuette reliquaire en argent de l’église d’Avesnes-le-Comte, en Artois. Dans la cathédrale de Sens, on voit un bas-relief en marbre, sculpté au XVIII° siècle par Etienne Gois.

    Source : http://missel.free.fr/Sanctoral/12/06.php

    Saint Nicolas patron des apothicaires parisiens et des épiciers.

    Source : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1931_num_19_75_10686

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1950_num_38_127_8675_t1_0067_0000_3

    Saint Nicolas patron des écoliers, mariniers, marchands de vin, prisonniers et voyageurs.

    Source

    Avec le compagnonnage, les tonneliers devinrent "enfants de Salomon" avec Nicolas pour Saint patron, en raison du saloir ou Saint Jean-Baptiste en raison du doloire qui le décapita.

    Source

    En savoir plus : http://www.introibo.fr/Translation-de-saint-Nicolas

     

    Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

     

    Saint Nicolas de Myre, Evêque de Myre (+ v. 350)

     

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