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Saint Joseph l'Hymnographe († 886)
Saint Joseph l'Hymnographe († 886)
prêtre et moine
Saint Joseph était originaire de Sicile (816) et il s'adonna dès son plus jeune âge à la méditation des Saintes Ecritures.
Lorsque les Arabes s'emparèrent de sa patrie (827) le jeune garçon, âgé de quinze ans, s'enfuit avec sa famille pour le Péloponnèse, et de là pour Thessalonique, où il devint Moine au Monastère du Latomos (3).
Soumis corps et âme à son père spirituel, il y menait une vie austère, couchant sur la dure, se nourrissant de pain sec et d'eau, et se contentant des vêtements les plus pauvres.
Il passait presque toutes ses nuits à faire d'innombrables prosternations et adressait hymnes et prières au Dieu invisible comme s'Il était visible.
Il avait comme obédience la copie de manuscrits et contribua à faire de son Monastère un centre réputé de calligraphie.
Après son ordination sacerdotale qu'il reçut, malgré ses réticences, avant l'âge canonique de trente ans (4), il se tendit en avant de tout son être (cf. Phil. 3:3), en vue de rejoindre dès cette vie les chœurs célestes, et faisait l'admiration de tous par ses paroles tout onctueuses du miel de l'Esprit.
Au bout de quelque temps Saint Grégoire le Décapolite (cf. 20 novembre), en visite au Monastère, découvrit avec émerveillement cet homme céleste et se lia avec lui d'amitié spirituelle.
Il parvint à convaincre son supérieur de laisser Joseph l'accompagner à Constantinople, où ils s'installèrent dans l'église de Saint-Antipas.
S'efforçant de reproduire, comme en un miroir, la conduite de son père spirituel, Joseph vivait là comme au ciel, étranger aux tourments de la cité et disposant chaque jour des ascensions dans son cœur.
En ces temps de persécutions violentes contre les défenseurs des Saintes Icônes, la petite église devint un centre de ralliement pour les confesseurs de l'Orthodoxie.
Ceux-ci décidèrent alors d'envoyer Joseph en malgré ses réticences, avant l'âge canonique de trente ans (4), il se tendit en avant de tout son être (cf. Phil. 3:3), en vue de rejoindre dès cette vie les choeurs célestes, et faisait l'admiration de tous par ses paroles tout onctueuses du miel de l'Esprit.
Au bout de quelque temps Saint Grégoire le Décapolite (cf. 20 novembre), en visite au Monastère, découvrit avec émerveillement cet homme céleste et se lia avec lui d'amitié spirituelle.
Il parvint à convaincre son supérieur de laisser Joseph l'accompagner à Constantinople, où ils s'installèrent dans l'église de Saint-Antipas.
S'efforçant de reproduire, comme en un miroir, la conduite de son père spirituel, Joseph vivait là comme au ciel, étranger aux tourments de la cité et disposant chaque jour des ascensions dans son cœur.
En ces temps de persécutions violentes contre les défenseurs des Saintes Icônes, la petite église devint un centre de ralliement pour les confesseurs de l'Orthodoxie.
Ceux-ci décidèrent alors d'envoyer Joseph en mission auprès de l'Evêque Grégoire IV (827-844) à Rome, afin de l'informer de la situation et d'obtenir l'appui de l'Eglise d'Occident dans la défense de la vraie foi.
Celui qui avait appris à obéir sans objection, inclina la tête et, quittant la cité et son père spirituel qu'il ne devait plus revoir, il s'embarqua pour l'Italie sans rien emporter avec lui.
En cours de route, il fut capturé par des pirates arabes et jeté en prison en Crète. Soumis à la providence, le Saint profita de cette réclusion pour encourager ses compagnons de captivité à garder la foi, malgré les tortures qui leur étaient infligées par les Sarrasins.
Il put ainsi délivrer un grand nombre d'entre eux des rets du diable, corrigea un Evêque qui était prêt d'adhérer à l'hérésie iconoclaste et prépara un pieux laïc à un glorieux martyre.
La nuit de Noël, alors que, les pieds enserrés dans des ceps et la nuque prise dans un carcan, Joseph célébrait par des hymnes la venue en ce monde du Soleil de Justice, Saint Nicolas lui apparut, majestueux et le visage resplendissant, et il lui présenta un parchemin sur lequel était écrit : « Hâte-Toi de venir à notre aide, Seigneur compatissant, et presse-Toi en Ta miséricorde, car tout ce que Tu veux Tu le fais ! »(5).
Puis il lui annonça qu'à la suite de la mort de l'empereur Théophile, il serait bientôt délivré et qu'il lui faudrait regagner Constantinople pour y confirmer la foi (6).
Sa joie de retrouver la cité de nouveau ornée des Saintes Icônes fut cependant assombrie par la nouvelle du trépas de Saint Grégoire.
Il vécut quelque temps dans leur ancienne retraite de Saint-Antipas, avec Jean, disciple de Grégoire. Puis, à la mort de ce dernier (7), Joseph s'installa dans l'église de Saint Jean-Chrysostome.
Les nombreux amis et admirateurs de Saint Grégoire se pressaient désormais vers lui, comme son successeur et l'héritier de ses charismes d'enseignement, et l'endroit étant devenu trop exigu, le Saint décida de fonder un Monastère, non loin de là, dans un lieu désert.
Il y construisit une église dédiée à Saint Bartholomée, dont il avait ramené une relique de Thessalonique, et à Saint Grégoire le Décapolite.
Comme il désirait honorer Saint Bartholomée par des hymnes dignes de lui, Joseph pria et jeûna pendant quarante jours et, la veille de sa fête, il vit apparaître devant lui le Saint Apôtre qui prit l'Evangile déposé sur l'Autel, Le lui posa sur la poitrine et le bénit.
Dès lors Saint Joseph, inspiré par le Saint-Esprit, fit jaillir de son coeur, comme d'une source abondante, hymnes et tropaires pour la joie et l'édification de l'Eglise.
Il put ainsi compléter l'oeuvre des mélodes qui l'avaient précédé : Il composa le Paraclitique des huit tons musicaux pour les jours de la semaine, en complément du cycle des hymnes de la Résurrection de Saint Jean Damascène (Octoèque), et rédigea en l'honneur d'une grande quantité de Saints, canons et stichères, de manière à achever le cycle des Ménées pour tous les jours de l'année (8).
L'Eglise restaurée dans l'orthodoxie pouvait ainsi, grâce à lui, célébrer dignement les fêtes des Saints par des icônes, par des hymnes et par de Saintes cérémonies.
Mais ce triomphe de l'Orthodoxie n'était toutefois pas exempt d'ombre et, peu de temps après, Joseph se rangea aux côtés du Patriarche Saint Ignace (23 oct.) et des Studites qui s'étaient insurgés, avec une Sainte irritation, contre l'union scandaleuse du ministre Bardas avec la femme de son fils.
Il fut alors exilé à Cherson, en Crimée (858), où il passa neuf années, sans cesser de rendre grâce à Dieu en tout, et continua son uvre poétique.
Lors de la prise du pouvoir par Basile ler le Macédonien (867). Ignace et ses partisans furent rappelés d'exil, et Joseph reprit la direction de son monastère.
Ce n'est que sous la pression de l'empereur et du Patriarche qu'il accepta la charge de gardien des vases sacrés de la Grande Eglise (skevophiylax), l'une des plus hautes dignités de la hiérarchie ecclésiastique byzantine. Pendant cette période de calme, il put produire la plus grande partie de son oeuvre hymnographique.
Après la mort d'Ignace (877) il continua de jouir de toute la confiance de Saint Photios (cf. 6 fév.), qui l'appelait : « Père des Pères, égal aux Anges et homme de Dieu ».
Il fit de lui son conseiller pour la direction de l'Eglise et l'institua confesseur des membres du haut clergé.
Après avoir orné l'Eglise de ses vertus et honoré les Saints par ses hymnes Saint Joseph, pressentant sa mort prochaine, alla remettre sa démission au Patriarche, puis il se retira dans son Monastère, où il trouva le repos, le 3 avril 886, à l'âge de soixante-dix ans.
Un notable de la cité se rendit ce jour-là dans l'église de Saint Théodore Tiron, afin d'y prier pour retrouver son serviteur égaré.
Au bout de trois jours, Saint Théodore lui apparut disant qu'il n'avait pas pu répondre à sa demande, occupé qu'il était d'accueillir au ciel, avec tous les Saints, Joseph l'Hymnographe, qui les avait honorés sur cette terre par tant d'hymnes divinement inspirés.
1) St. Theodore Studite lui avait écrit pour l'encourager à se rétracter, et lui adressa une autre lettre où il le loue de son revirement.
2) Certains Ménées manuscrits, suivis par la tradition slave, lui consacrent la mémoire principale du 4 avril, avec un office liturgique;
3) Cf. 25 mars, note 10.
4) Fixé par le canon 14 du Concile In Trullo.
5) Refrain du kontakion du Dimanche des Ancêtres du Seigneur (l1 décembre).
6) Nous résumons ici la vie du Saint rédigée par son disciple Théophane. Selon une autre biographie, ses liens se relâchèrent alors miraculeusement et il fut transporté sur les airs de Crète à Constantinople.
7) Selon d'autres, Jean alla se retirer à la laure de Saint-Chariton, en Palestine, où il mourut. Cf. 18 av.
8) Il compléta aussi le Triode de SS. Théodore et Joseph Studites et le Pentecostaire, et donna ainsi à l'ensemble des livres liturgiques de l'Eglise Orthodoxe la forme qu'ils gardent jusqu'à présent. Ses canons sont facilement reconnaissables, car les premières lettres des tropaires de la neuvième ode forment l'acrostiche : JOSEPH.Joseph l’Hymnographe, icône russe
Joseph l’Hymnographe (en grec Ίωσὴφ ό ὑμνογράφος) est un moine et poète religieux byzantin, né en Sicile vers 816, mort à Constantinople le 3 avril 886. Partisan des images durant la crise de l’iconoclasme, il fut envoyé à Rome plaider la cause de leurs partisans. Capturé par des pirates au cours du voyage, il parvint à revenir à Constantinople où il fonda le monastère Saint-Barthélemy.
Exilé par l’empereur en raison de son appui au patriarche Ignace, il fut nommé à son retour sacristain de Sainte-Sophie où il demeura jusqu’au moment où, sentant la mort approcher, il se retira dans un monastère.
Appartenant à l’école poétique du Stoudios, il est surtout connu pour ses « canons », forme de poésie religieuse grecque qui succéda au « kontakion ».
Il est reconnu comme saint par les Églises catholique et orthodoxe.
Biographie
Ce que l'on sait de Joseph est tiré pour l’essentiel de la biographie ou Vita que lui consacra son successeur à la tête du monastère de Saint-Barthélemy, l’higoumène Théophane.
Une grande part d’incertitude subsiste toutefois quant aux dates qui ont marqué les principaux évènements de sa vie.
Une autre biographie parut au début du XIe siècle, écrite par Jean Diacre et dont l’attribution est incertaine et mainte information douteuse. Au début de l’ère des Paléologues, une autre Vie parut sous la plume de Théodore Padiasimos.
Il est né probablement peu après 816 dans une bonne famille ; son père s’appelait Photin et sa mère Agathe.
En 831, les musulmans s'emparèrent de Palerme, et la famille dut fuir vers le Péloponnèse.
Peu de temps après, Joseph se rendit à Thessalonique où il entra au monastère Tou Latomou et travailla comme calligraphe.
Il fut ordonné prêtre par l'archevêque de la ville, possiblement avant l'âge canonique.
Ses talents attirèrent l'attention de Grégoire le Décapolite, ardent défenseur des images, qui vers 840 l’amena à Constantinople, où ils s'installèrent dans l'église Saint-Antipas, foyer d'iconodoules.
Lors du retour de l’iconoclasme sous Léon V l’Arménien (empereur 813-820), il fut envoyé par Grégoire à Rome avec un message des iconodoules pour le pape Grégoire IV (827-844), mais il fut capturé par des pirates musulmans et incarcéré en Crète.
Libéré grâce au paiement d'une rançon (et selon son hagiographe grâce à une vision de saint Nicolas de Myre), il regagna Constantinople, où l'empereur Théophile (empereur 829-842) était mort et l'iconoclasme abandonné.
Grégoire le Décapolite ayant également rendu l'âme pendant son absence, il se réinstalla dans l'église Saint-Antipas avec un autre moine du nom de Jean l'Isaurien, également disciple de Grégoire (843-850).
Après la mort de cet autre compagnon, il résida à l’église Saint-Jean-Chrysostome où il établit un atelier de copistes qui obtint un tel succès qu’après cinq ans il fut obligé de déménager (850-855).
C’est à ce moment qu’il décida de fonder un monastère où il fit construire une église dédiée à l'apôtre Barthélemy, dont il avait apporté une relique de Thessalonique, et à Grégoire le Décapolite.
En 858, il prit parti pour le patriarche Ignace contre le césar Bardas, frère de l’impératrice Théodora qu’il accusait de cohabitation illicite, et le patriarche Photios, à la suite de quoi il fut exilé à Cherson.
Il put revenir en 867, après l’assassinat de Bardas et la prise du pouvoir par Basile le Macédonien.
Joseph put alors reprendre la direction de son monastère, et sans doute parce que Sicilien d'origine, il fut chargé d'escorter les légats du pape Adrien II lors du concile de 869.
Quand le patriarche Ignace mourut (877), Photios fut rétabli ; il traita Joseph avec la plus grande considération et le fit nommer sacristain (σκευοφύλαξ) de la cathédrale Sainte-Sophie.
En raison de son « don de discernement », Photios l’avait déjà nommé père spirituel et confesseur de ses prêtres. Peu avant sa mort, sentant sa fin prochaine, Joseph donna sa démission et se retira dans son monastère.
Joseph l’Hymnographe est reconnu saint par les Églises orthodoxe et catholique.
Sa fête est célébrée le 3 avril par l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe de rite grec, et le 4 avril dans celle de rite slave.
Œuvre
C'est l'hymnographe byzantin le plus prolifique : il passe pour avoir composé plus de mille canons, soit huit à neuf mille odes. Plusieurs centaines de canons portent le nom « Joseph » en acrostiche dans la neuvième ode (mais on confond souvent Joseph l'Hymnographe avec Joseph de Thessalonique, frère de Théodore Studite et également auteur d'hymnes).
Il commença à composer déjà à Thessalonique (Canon de Pierre l'Athonite), et aurait continué pendant sa détention en Crète.
Ses canons remplissent les Ménées, les livres des fêtes de l'année liturgique.
On lui attribue en grande partie la mise en forme de la Paraklitiki, qui est dans l'Église grecque le livre liturgique contenant les offices de tous les jours de la semaine.
Nombre de ses hymnes ont été traduits et adoptés en Occident aussi bien par les catholiques que par les protestants.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_l'Hymnographe
Fête locale le 3 avril.
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