• Saint Joseph de Thessalonique († 832)

     
     

    Saint Joseph de Thessalonique († 832)

     

    Saint Joseph de Thessalonique († 832)

     

     

    Notre Saint Père Joseph était le frère cadet de Saint Théodore Studite (cf. 11 nov.).

    Né vers 761, il reçut comme son frère une éducation très soignée, appropriée à sa haute condition.

    En 781, sous l'influence de son oncle Saint Platon (cf. 4 av.), sa mère Théoctiste et sa soeur prirent le voile dans un monastère de Constantinople, tandis que son père Photin, lui et ses deux frères, ainsi que d'autres membres de la famille, se retiraient dans leur propriété du Sakkoudion, au mont Olympe de Bithynie, qu'ils transformèrent en Monastère.

    La communauté prospéra sous la sage direction de Saint Platon, et Joseph, rivalisant de zèle dans les œuvres ascétiques avec son frère, était regardé comme un autre Théodore.

    La paix de ces hommes de Dieu fut cependant troublée quand l'empereur Constant VI, répudiant sa femme légitime, épousa une parente de Théoctiste et de Saint Platon (795).

    Les moines protestèrent, au nom de la tradition de l'Eglise et des Saints Canons, et refusèrent toutes les avances du monarque pour se les concilier.

    Comme ils avaient même refusé d'aller présenter leurs hommages à l'empereur en visite aux eaux thermales de Prousse, celui-ci fit investir le Monastère par des soldats, et plusieurs moines, dont Platon, Théodore et Joseph, furent enfermés dans la forteresse des Cathares.

    Théodore et Joseph furent flagellés, puis déportés à Thessalonique, avec leur père et une dizaine d'autres moines.

    Leur mère Théoctiste, qui avait réussi à s'introduire dans leur cachot pour panser leurs plaies, les retrouva sur la route de l'exil et les encouragea à endurer toutes les épreuves pour la cause de la vérité.

    Après un pénible voyage de trente-six jours à pied, le jour de l'Annonciation (797), ils parvinrent à Thessalonique où le gouverneur et l'Archevêque Thomas les reçurent avec courtoisie.

    Un ordre impérial arriva bientôt prescrivant de séparer les détenus, mais ils parvenaient cependant à communiquer entre eux par lettres. Cette captivité fut de courte durée.

    Après la chute de Constantin VI et la prise du pouvoir par sa mère Irène, les exilés furent libérés et purent rentrer au Sakkoudion vers la fin de l'année.

    Ils n'y retrouvèrent pas cependant la paix qu'ils désiraient, car le pays était constamment ravagé par les barbares, aussi allèrent-ils s'installer à Constantinople, dans le monastère abandonné du Studion (799), que leur avaient offert l'impératrice et le Patriarche Taraise.

    Sous la direction de Saint Théodore le Monastère connut un admirable développement, qui fit de lui le centre et la métropole du monachisme byzantin. Saint Joseph y était simple moine, soumis en tout à son frère, et s'occupait principalement de la composition d'hymnes, dont beaucoup sont restées dans les livres liturgiques actuellement en usage (2).

    L'élévation de Saint Nicéphore (cf. 2 juin) de l'état laïc à la dignité patriarcale, sur ordre de l'empereur, ranima bientôt la lutte des Studites pour la défense des droits de l'Église et de la discipline canonique contre les ingérences du pouvoir civil (806).

    Théodore et Platon s'opposèrent à l'élection et furent emprisonnés pendant quelques jours. Ils finirent par reconnaître le Patriarche, mais quand le Prêtre Joseph, qui avait béni le mariage illégal de Constantin VI, se trouva rétabli dans ses fonctions d'Économe de la Grande-Église, les Studites protestèrent contre sa réadmission dans les ordres sacrés. Pour essayer de se réconcilier avec les moines, qui avaient pour eux la faveur du peuple, l'empereur fit élire Joseph Archevêque de Thessalonique.

    Celui-ci accepta, mais alla se faire sacrer par les Evêques de cette province et non par le Patriarche.

    La tension se prolongeant depuis deux années, l'empereur convoqua le Saint Hiérarque ainsi que les chefs des moines, et les somma de se soumettre.

    Comme ils avaient refusé, un fonctionnaire vint annoncer à Joseph qu'il n'était plus Archevêque de Thessalonique, et, peu après, les troupes investirent le Studion.

    En janvier 809, ils furent traduits devant un Synode qui prononça contre eux l'anathème : Platon et Théodore furent emprisonnés à SaintMamas(3), tandis que Joseph, privé du Sacerdoce pour avoir célébré la Liturgie au Studion sans l'autorisation du Patriarche, était déporté dans l'île d'Oxia de l'archipel des Princes et soumis à de rudes privations.

    Il fut ensuite ramené dans la prison du palais, puis exilé dans une autre île.

    La mort de l'empereur Nicéphore Ier et l'avènement de Michel Ier (811) permirent la réconciliation des Studites avec le Patriarche Nicéphore.

    On les rappela d'exil, et, alors que Théodore devenait conseiller de l'empereur, Joseph regagnait son siège épiscopal.

    L'intermède fut bref, et les confesseurs de la foi durent bientôt affronter de nouvelles tribulations, à l'occasion de l'hérésie iconoclaste renouvelée par l'empereur Léon V l'Arménien.

    Avant de reprendre la persécution ce dernier consulta plusieurs Evêques — dont Joseph — qui se montrèrent inflexibles dans la défense des Saintes Images.

    Le Saint Prélat, de nouveau arraché à son troupeau, reçut ordre de se retirer au Sakkoudion, d'où il put entretenir une correspondance avec son frère Théodore qui se trouvait exilé à Métopa.

    Peu après, l'empereur le convoqua à Constantinople pour une entrevue, dont le résultat fut une sentence de bannissement.

    Déporté dans une île en plein hiver, en compagnie de quelques moines et d'un de ses Clercs, le Saint endurait avec joie les peines de l'exil, car il pouvait correspondre avec Théodore qui de Métopa avait été transféré dans la forteresse plus rigoureuse de Bonita, et finalement à Smyrne.

    Sa détention devint cependant plus lourde quand on le transféra dans la forteresse d'Élpizon, où il resta jusqu'à la mort de Léon V (820).

    En prenant le pouvoir Michel II décréta l'amnistie de tous les confesseurs, et Théodore et Joseph purent revenir à Constantinople (820).

    Mais l'accès au Studion leur resta interdit.

    Chassés de leur résidence par une incursion arabe, ils se rendirent dans l'île de Prinkipo.

    Saint Joseph n'était pas présent lors de la mort de son frère (826), et la persécution reprenant avec fureur sous l'empereur Théophile, il fut de nouveau exilé dans un bourg lointain de Thessalie, où on le laissa manquer du plus strict nécessaire.

    C'est là qu'il rendit son âme à Dieu, le 15 juillet 832 ; et son corps fut abandonné sans sépulture dans un endroit boisé et humide.

    Une douzaine d'années après, Saint Naucrace réussit à en retrouver quelques fragments, qu'il fit solennellement transférer à Constantinople, avec les Reliques de Saint Théodore (cf. 26 janv.).

    Les restes des deux Saints Confesseurs furent alors déposés dans la tombe de Saint Platon dans l'église du Studion.

    1). De Dioclétien, selon le Synaxaire.
    2). Il est en particulier l'auteur, avec son frère Théodore, du Triode de Carême. Ses compositions, dont un grand nombre reste inédit, ont souvent été confondues avec celles de S. Joseph l'Hymnographe (cf. 3 av.).
    3). Platon fut ensuite interné à Oxia et Théodore à Halki.

    Source

     

     

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