• Saint Jean de Tobolsk († 1715)

     
     

    Saint Jean de Tobolsk († 1715)

     

    Saint Jean, Métropolite de Tobolsk et de toute la Sibérie, Thaumaturge, s'appelait dans le monde Jean Maximovitch, et naquit dans la ville de Nezhino en 1651.

    Son père, Maxim Vasilelich et sa mère Euphrosyne eurent sept fils, dont Jean fut le plus âgé.

    Après avoir terminé le collège de Kievo-Mogilyansk (qui deviendra l'Académie Spirituelle de Kiev), le futur hiérarque en sortit comme professeur de Latin.

    Ensuite, en 1680, il rentra dans la vie monastique au Monastère des Cavernes de Kiev, et s'absorba dans l'activité spirituelle intérieure. Avec le consentement général des frères, le jeune Moine reçut l'autorisation de prêcher.

    Dès cette époque, il démontra une exceptionnelle éloquence.

    Il attachait une importance particulière à la connaissance intérieure de la religion.

    Le but principal de sa vie pourrait se résumer en une maxime comme celle-ci : "Que doit faire un homme pour conformer sa volonté à la Volonté de Dieu?"

    Il développa ce thème tant dans ses prédications, que dans son service missionnaire.

    En réponse à cette quête, il publia vers la fin de sa longue vie d'Ascète un ouvrage titré "Heliotropion" ou "Fleur de tournesol", ou "Conformer la volonté humaine à la Divine Volonté".

    Parmi les nombreux travaux des Saints Pères de l'Église orthodoxe, ce travail donne une réponse très précise à cette grande question de la sotériologie chrétienne. 

    En 1658 il fut envoyé en mission à Moscou.

    Là il fut nommé par le Patriarche Joachim (1674-1690) comme vicaire du Monastère de Bryansk-Svensk, qui dépendait alors de la Grande Laure de Kiev. 

    En 1695, peu avant sa propre naissance céleste, Saint Théodose, Archevêque de Chernigov, nomma le Hiéromoine Jean comme Archimandrite du Monastère Eletsk de Chernigov, et le désigna pour lui succéder comme Évêque. (Saint Jean vénérait la mémoire de Saint Théodose, confiant dans la puissance de ses prières d'intercession devant le Seigneur. Grâce à sa Foi, il reçut la guérison d'une grave maladie par les prières de Saint Théodose. Au paroxysme de la maladie, Saint Théodose lu apparut et dit : "Sers demain, et tu seras guéri". Le lendemain, Saint Jean, en pleine forme, et à la surprise générale, il servit la Divine Liturgie. Ce miracle de la guérison de Saint Jean marqua le début de la vénération de Saint Théodose comme porteur un Saint de Dieu porteur de la grâce). 

    Le 10 janvier 1697 le Patriarche Adrien de Moscou et Toute la Russie (1690-1700) consacra l'Archimandrite Jean comme Évêque de Chernigov, dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin de Moscou.

    A son arrivée dans l'administration du diocèse, l'Évêque Jean créa un collège près de la cathédrale archiépiscopale, similaire à l'Académie de Kiev, que le Saint entendait faire servir comme une "Athènes à Chernigov", une école de pieuses illuminations.. 

    Du fait de son haut niveau d'éducation et d'entraînement théologique, l'école de Saint Jean gagna une large renommée.

    En fait, ce fut le premier des séminaires de Russie.

    Les séminaires sur le modèle de celui-ci commencèrent à s'ouvrir dans les autres diocèses de l'Église russe. 

    Le Saint fit par la suite installer une imprimerie, dans laquelle lui et ses successeurs publieront nombre d'ouvrages spirituels et moraux. 

    La vie de Saint Jean fut illuminée par de nobles vertus, et en particulier l'humilité. Cela se reflète aussi dans ses ouvrages : "Le réflecteur moralo-didactique" (Chernigov, 1703 et 1707); "l'Alphabet, avec rimes" (1705); "La Vierge Mère de Dieu" (1707); "Le Théâtre, ou disgrâce moralo-didactique" (1708); "Excursus sur le Psaume 50" (Chernigov, 1708); "Excursus sur le "Notre Père" et "Les 8 Béatitudes des Évangiles" (1709); "La Voie Royale de la Croix" (Chernigov, 1709); "Pensées sur Dieu au bénéfice des Bons Croyants" (1710 et 1711); "Synaxaire en Commémoration de la victoire de Poltava" (1710); "Le Pèlerin" (en manuscrit); "Pensées spirituelles" (Moscou, 1782). 

    A Chernigov en 1714, le Saint publia d'abord aussi son chef d’œuvre, écrit en latin. C'était une particularité des gradués de l'École de Kiev qu'ils rédigeaient leurs travaux en latin classique.

    En 1888, le professeur I.A. Maximovich traduisit le "Héliotropion" en russe moderne et le publia en première partie des "Nouvelles diocésaines de Chernigov", et plus tard dans un livre distinct (Kiev, 1896). On rattache aussi son nom au "Lexique Latin - Grec - Russe". 

    Saint Jean était connu pour avoir des relations avec le Mont Athos.

    Il s'intéressait en particulier au sort des habitants russes de la Sainte Montagne, et leur envoya des ressources matérielles substantielles durant ces difficiles années.

    Sa lettre archiépiscopale au Monastère russe de Saint-Panteleimon a été conservée, et elle atteste de son souci pour ceux qui étaient sur l'Athos. 

    Le 14 Août 1711, après son élévation à la dignité de Métropolite, Saint Jean arriva au siège de Tobolsk et de Toute la Sibérie.

    Le saint se préoccupait sans cesse de l'édification de son diocèse. Là, il poursuivit l’œuvre entamée à Chernigov.

    Il améliora l'école ouverte par son prédécesseur, le bien connu missionnaire Métropolite Philotée (Leschinsky, + 1727), et il continua la prédication apostolique parmi les païens de Sibérie, en amenant des milliers au Christ.

    En 1714, Saint Jean partit pour Pékin afin de guider une mission avec l'Archimandrite Hilarion (Lezhaisky).

    A Tobolsk, il reprit aussi son activité de publication, utilisant l'imprimerie qu'il fit établir à Chernigov.

    Sa publication de son "Héliotropion" en langue slavonico-russe appartient aussi à cette époque (1714), ce qu'il fit pour que les Sibériens puisse aussi le comprendre. 

    Le chroniqueur décrit la vie du Saint en Sibérie : "Il était paisible et sans prétention, gracieusement attentionné, plein de compassion pour le pauvre, et miséricordieux."

    Il aidait souvent les gens secrètement, et souvent en habit de simple moine, il allait apporter de généreuses aumônes au domicile de nécessiteux en disant "Acceptez ceci au Nom de Jésus-Christ".

    Sa demeure à Tobolsk était toujours ouverte à ceux dans le besoin d'aide ou d'une parole de réconfort.

    Même le jour de son repos, le 10 juin 1715, après la Divine Liturgie, Saint Jean avait dressé une grande table pour le dîner chez lui, pour le clergé et les pauvres, et il servit lui-même à table.

    Plus tard, ayant donné son congé à chacun, le Saint se retira dans sa chambre. Quand les cloches de l'église sonnèrent pour les Vêpres, on le retrouva endormi à genoux, en prière.

    Le Saint fut enterré dans la chapelle de Saint Jean Chrysostome de la cathédrale de la Dormition-Sophia de Tobolsk. 

    Saint Jean a été fort longtemps vénéré en Sibérie.

    A la vue des innombrables miracles et de la permanente vénération locale de Saint Jean, en 1916, l'Église a institué la célébration pour toute la Russie du saint au 10 juin, jour de son repos. 

    La mémoire de saint Jean est tenue avec ferveur par les Sibériens et par les fidèles du peuple russe. Il repose à présent à Tobolsk, dans la cathédrale de la Protection de la Mère de Dieu.

    Source

    Originaire de Tchernigov, il fit de solides études à l'Académie théologique de Kiev, puis il y fut professeur.

    Il publia plusieurs ouvrages où il révéla son don d'écrivain.

    Lors de l'invasion turque dans la Petite Russie, il fut délégué pour demander aide et secours au tsar.

    Au retour, (1677) devenu higoumène du monastère des Grottes, il développa ses dons multiples au service de l'Église pendant vingt ans.

    Sacré évêque de Tchernigov en 1697, il y fonda le premier séminaire de la Russie. Nommé métropolite de Tobolsk, immense diocèse de Sibérie, il mit en œuvre l'évangélisation des nombreuses tribus encore païennes et en même temps organisa la mission de Pékin.

    Son zèle et sa vie ascétique donnèrent un grand dynamisme à son diocèse.

    Fête locale le 10 juin.

     

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