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Saint Hilarion de Gaza († 372)
Saint Hilarion de Gaza († 372)
Hilarion de Gaza ou Hilarion le Grand, né vers 291 au sud de Gaza et mort en 391 à Chypre, est ascète chrétien réputé comme thaumaturge qui est considéré comme le fondateur de la vie monastique en Palestine et exemplaire des moines voyageurs.
Les détails de la vie de ce Père du désert ont été racontés par Jérôme de Stridon et par Épiphane de Salamine.
Sa légende est en outre popularisée par La Légende dorée.
Il est célébré comme saint par les églises catholiques et orthodoxe le 21 octobre.
Éléments biographiques
Trois vies de moines
Hilarion le Grand, Ménologe de Basile II, c. Xe siècle, Bibliothèque vaticane
Les éléments biographiques sur Hilarion sont d'ordre hagiographique, établis par Jérôme de Stridon qui, avec sa Vie d'Hilarion, propose la première hagiographie rédigée directement en latin. Bien qu'il ait existé des débats sur la datation de l’œuvre, il est vraisemblable qu'elle ait été rédigée entre 389 et 392, faisant partie d'un ouvrage plus vaste, Trois vies de moines qui, outre la vie d'Hilarion, propose les hagiographies du légendaire Paul de Thèbes ainsi que de Malchus de Maronie.
Hagiographie
La tentation de saint Hilarion,Dominique Papety, vers 1843, Musée des beaux-arts de MontréalHilarion le Grand, Ménologe de Basile II,
c. Xe siècle, Bibliothèque vaticane
Bien que les sources de sa vie soient hagiographiques, l'historicité d'Hilarion semble acquise.
Né dans le village palestinien de Thabatha, près de Gaza, dans une famille aisée, il se serait converti à Alexandrie où ses parents l'avaient envoyé étudier, avant de rejoindre à l'âge de quinze ans le célèbre ermite chrétien Antoine le Grand sans pour autant se décider à embrasser lui-même la monastique.
À son retour à Gaza, vers 306, il apprend la mort de ses parents et, renonçant à son héritage, il devient alors moine dans le désert à Maïouma près de Gaza, à l'imitation d'Antoine qui l'encourage dans son projet, ce qui établit une filiation entre les monachismes palestinien et égyptien.
La Palestine constitue de la sorte, après l’Égypte et la Syrie, le troisième foyer chrétien primitif de l'érémétisme, une vie monachique dont les adeptes vivaient originellement dans le désert.
Suivant le récit de Jérôme, Hilarion s’isole pendant vingt-deux ans et mène une vie ascétique et austère, se nourrissant chichement de figues et de lentilles à la tombée du jour et, comme son maître, subit de nombreuses tentations dont il triomphe.
Château Saint Hilarion à ChyprePar Tourguide — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27277218L'austérité de son mode de vie combinée à sa réputation de thaumaturge lui attirent de nombreux admirateurs - moines ou séculiers - qui le rejoignent pour partager son mode de vie.
Hilarion fonde une laure, établissements religieux dont la multiplication en Palestine permet d'y alterner le cénobitisme et l'anachorétisme.
Pour retrouver la solitude et fuir la persécution de l'empereur Julien, qui avait fait détruire son monastère, il se réfugie en Égypte, puis en Sicile, en Dalmatie et enfin à Chypre où il meurt âgé de près de 80 ans.
L'ermite est enterré dans un premier temps à Chypre, mais son disciple Hésychius dérobe sa dépouille pour la faire reposer dans sa laure de Maïouma, suivant sa volonté.
Le thaumaturge
La Vie de Hilarion le présente comme l'auteur de multiples miracles, exorcismes, guérisons et peut-être même, de manière allusives, d'une résurrection.
La présentation que fait Jérôme de ceux-ci posent, sur le plan hagiographique, Hilarion dans la succession d'Antoine mais comme précurseur d'un nouveau type d'hagiographies anticipant la figure de saint Martin.
On voit ainsi Hilarion guérir des femmes et des enfants, des aveugles, des paralytiques, soigner des personnes mordue par des serpents... : à l'instar d'Antoine, il guérit une femme stérile sans aucun contact, en levant les yeux au ciel et réclamant sa confiance dans une scène qui rappelle les figures d'Abraham et son épouse Sara.
Hilarion cède aux suppliques d'une mère dont les enfants sont malades et que les médecins ne peuvent soigner, accepte de sortir de sa cellule - au contraire d'Antoine dans un épisode similaire - et guérit les enfants par la prière, en les regardant et en invoquant Jésus.
C'est en imitant ce dernier - imitatio Christi - qu'il guérit une aveugle en lui appliquant de la salive sur les yeux. Lorsqu'il guérit un procurateur paralytique, il reprend là encore exactement les paroles attribuées à Jésus : « Lève toi et marche ! ».
Mais Hilarion produit également une série de miracles originaux qui le distinguent de son maître. Alors âgé de vingt-quatre ans, Hilarion « [délivre] de la mort le gendre et la fille [d'une femme nommée Constantia] par une onction d'huile », une formulation ambiguë de Jérôme qui peut laisser entendre qu'il s'agit d'une résurrection, sans que ce soit assuré.
Mais c'est post mortem qu'Hilarion se distingue le plus de son modèle sur le plan thaumaturgique : à la différence d'Antoine, les guérisons et miracles se poursuivent après la mort de l'ermite dont la dépouille est intacte encore dix mois après sa mort, nimbée d'une odeur agréable, une manifestation de sa sainteté.
Si Jérôme ne donne pas les détails des miracles opérés par la relique, il innove sur le plan hagiographique en présentant de manière inédite les prodiges attribués à un thaumaturge récemment décédé, une qualité jusque-là réservée à des reliques anciennes.
Le monastère Saint-Hilarion
Découvert en 1997 par les services des Antiquités de Gaza à 10 km au sud de Gaza sur le site archéologique Tell Umm el-‘Amr (localité de Nuseirat), le monastère Saint-Hilarion constitue l'un des plus grands monastères byzantins du Proche-Orient.
C'est à cet endroit que le saint aurait été inhumé par son disciple Hésychius, suivant sa volonté explicite un temps ignorée.
Les services des Antiquités de Gaza firent appel à l'archéologue français Jean-Baptiste Humbert, membre de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem pour authentifier le site.
Depuis l'an 2000, l'archéologue français René Elter est mandaté en tant que chercheur associé par l’École biblique de Jérusalem pour s'occuper de la préservation archéologique du site.
Vie monastique
Les laures
Hilarion implante la vie érémitique à Gaza. Une nouvelle organisation y prend corps, celle des Laures : les ermites installent leurs habitations individuelles le long d'une avenue (laura en grec) qui conduit à l'église ou oratoire où ils se retrouvent quelques fois par semaine. De plus ils se soumettent à la direction spirituelle d'un abbé tout en gardant leur indépendance de mouvement.
Le système de laures eut du succès et se développa, grâce à Chariton le Confesseur, dans le désert de Judée et sur tout le territoire qui va de la mer Rouge à Ninive. C'est la préfiguration, en fait, de la vie érémitique groupée, plus tard institutionnalisée par les chartreux.
Célébration
Hilarion est considéré comme saint tant chez les orthodoxes que les catholiques qui le célèbrent le 21 octobre.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hilarion_de_Gaza
Saint Hilarion naquit en Palestine, en 293, dans le village de Thabatha, non loin de Gaza.
Ses parents païens l'envoyèrent apprendre les lettres humaines à Alexandrie.
Ce fut l'occasion pour lui d'entrer en contact avec les Chrétiens et de découvrir la doctrine sublime de l'Evangile, qui a rendue folle la sagesse du monde.
Ayant entendu parler de Saint Antoine, dont la renommée brillait dans toute l'Egypte, Hilarion se mit en route pour le désert, afin de lui rendre visite.
A la vue de la vie angélique que menait Antoine, il décida de rester à ses côtés, avec les autres disciples du Père des moines.
Mais comme les foules qui accouraient vers le désert pour recevoir la bénédiction du Saint empêchaient Antoine de vaquer à la prière silencieuse, il décida de partir vers les âpres solitudes du désert intérieur.
Après avoir donné à Hilarion sa tunique de crin et son manteau de peau, il envoya le jeune garçon, qui n'avait alors que quinze ans, pratiquer l'ascèse avec quelques compagnons dans le désert situé près de Meiouma, dans la région de Gaza.
Hilarion partit audacieusement engager la lutte contre les démons habitant cette effroyable solitude, où nul ne demeurait et qui n'était traversée de temps à autre que par des bandes de brigands.
Il entreprit là de réduire son corps en servitude et d'éteindre les ardeurs de la jeunesse par un jeûne sévère : Il ne se nourrissait que de quinze figues par jour, après le coucher du soleil.
Pendant la journée, il priait et chantait sans cesse les Psaumes en labourant le sol aride, afin que la fatigue du travail s'ajoute à celle du jeûne, sans produire quoique ce soit qui puisse être vendu et entraîner la tentation de l'avarice.
Le démon ainsi attaqué dans sa propre demeure par un enfant, passa à l'assaut, comme il l'avait fait pour Saint Antoine.
Il lui apparut sous forme de bêtes sauvages, tenta de lui faire peur par des bruits terrifiants et inexplicables.
Mais tout cela s'avérait inutile, car le jeune homme repoussait ses assauts par le signe de la Croix et prenait lui-même l'initiative du combat en raillant l'impuissance du Malin.
De l'âge de seize ans jusqu'à l'âge de vingt ans, il n'eut d'autre abri qu'une cabane de joncs et d'herbes marécageuses.
Il se construisit ensuite une cellule si basse qu'elle ressemblait davantage à un sépulcre qu'à une maison.
Il couchait sur la terre dure, ne se lavait et ne se coupait les cheveux qu'une fois par an, le jour de Pâques.
Il ne lava jamais le sac de peau que lui avait donné Saint Antoine, et ne changeait sa tunique que lorsqu'elle tombait en pièces.
Il savait toute l'Ecriture Sainte par cœur et la récitait tout haut en se tenant avec crainte, comme si Dieu était présent devant ses yeux.
De l'âge de vingt-et-un ans à celui de vingt-sept ans, il ne mangea chaque jour qu'un peu de lentilles trempées dans de l'eau froide pendant trois ans, et les trois autres années se contenta de pain avec du sel et de l'eau.
De 27 à 30 ans, il ne vécut que d'herbes sauvages ; de 30 à 35 ans de pain d'orge et d'un peu d'herbes cuites sans huile.
Mais atteint alors d'une maladie et sa vue ayant baissée, il rajouta un peu d'huile à son menu et continua ainsi jusqu'à l'âge de 63 ans.
Voyant son corps s'affaiblir et croyant que sa mort était proche, il ne mangea plus de pain jusqu'à la fin de ses jours, redoublant ainsi de ferveur, comme un jeune novice, à l'âge où d'autres ont coutume de diminuer leurs austérités.
Il continua ainsi sa manière de vivre jusqu'à la mort, ne mangeant jamais qu'après que le soleil soit couché et ne rompant jamais son jeûne, ni aux jours de fêtes, ni dans ses plus grandes maladies.
Ces travaux surhumains qu'entreprit Saint Hilarion par amour de Dieu ouvrirent non seulement son coeur à recevoir la contemplation des Mystères célestes, mais la grâce recouvrit aussi son corps et lui donna le pouvoir d'accomplir des miracles pour la consolation des fidèles.
Il guérit des malades et délivra un grand nombre de possédés par des esprits impurs.
Alors qu'il n'était encore âgé que de 22 ans, sa réputation s'était déjà répandue dans toute la Palestine et même jusqu'en Egypte et en Syrie.
On accourait vers lui en foule, et nombreux étaient ceux qui lui demandaient d'embrasser la vie angélique à ses côtés ; car jusqu'alors la vie monastique n'était pas encore apparue en Palestine et en Syrie.
C'est ainsi «Hilarion devint pour ces régions ce que Saint Antoine était pour l'Egypte.
Il restait en relation épistolaire avec le grand Antoine.
Lorsqu'on amenait à ce dernier des malades venus de ces régions, il leur disait : «Pourquoi vous donner la peine de venir de si loin, puisque vous avez là-bas mon fils Hilarion ?»
Ceux qui embrassèrent la vie solitaire et s'installèrent dans des cellules autour de Saint Hilarion atteignirent bientôt le nombre de deux mille.
Tous le reconnaissaient comme leur Père et leur guide.
Une fois l'an, à l'époque des vendanges, Hilarion partait visiter tous les monastères.
Il leur apportait alors leur subsistance pour l'année et prenait l'occasion de rassembler la foule de ses disciples.
Parvenu à l'âge de 63 ans, la multitude des frères rangés sous sa direction et les foules de malades et de fidèles, qui accouraient sans cesse de toutes parts vers sa retraite, ne lui laissaient plus un instant de répit pour vaquer à la contemplation dans le silence.
Aussi, c'est avec des larmes abondantes qu'il se souvenait de ses premières années passées dans l'ascèse, inconnu de tous.
A force de larmes, il parvint à faire accepter son départ à ses disciples.
Mais le jour venu, plus de dix mille personnes voulurent le suivre partout où il se rendrait, afin de ne pas perdre la grâce qui était attachée à sa personne.
Il parvint à les persuader de s'en retourner et ne prit avec lui que quarante disciples capables de supporter de longs voyages à pieds en jeûnant tout le jour.
Comme il avait appris la mort de Saint Antoine, Hilarion se dirigea vers l'Egypte, pour vénérer les lieux qui avaient été sanctifiés par le séjour du Saint.
C'est avec abondantes larmes qu'il visita et se prosterna devant tous les lieux et les objets qu'avait touchés Antoine.
Au sortir du désert de Saint Antoine, Hilarion partit en quête de solitude.
Mais où qu'il se rendit, du désert à Alexandrie, il répandait autour de lui la grâce, les miracles et les guérisons, si bien qu'on accourrait en foule et que sa renommée le devançait partout où il allait, sans jamais lui laisser de repos.
Pendant les trois années (360-363) de la tyrannie de Julien l'Apostat, le monastère de saint Hilarion près de Gaza fut détruit et ses moines dispersés, aussi le Saint décida-t-il de trouver refuge en Libye.
De là, il fit voile pour la Sicile, pensant trouver la solitude dans ces régions où il était inconnu.
Or, contraint par son amour des hommes, il chassa à nouveau les démons, guérit les malades et attira ainsi à lui les foules.
Il s'enfuit une nouvelle fois et se rendit dans un bourg de Dalmatie, région encore habitée par les barbares.
Mais là encore, il mit à mort une bête monstrueuse qui effrayait les habitants, et les convertit au Christianisme.
Il prit la fuite de nuit pour échapper aux honneurs et s'embarqua sur un vaisseau marchand pour l'île de Chypre.
A peine arrivé sur l'île, les possédés se mirent à crier en annonçant avec panique qu'Hilarion, le serviteur de Jésus-Christ, était venu dans l'île pour les en chasser.
Il lui fallut donc trouver une nouvelle retraite. C'est pourquoi il se rendit dans un endroit inhabité de l'île et s'installa dans une grotte inaccessible, située au sommet d'une montagne escarpée.
Il demeura là cinq ans, visité seulement de temps à autre par son fidèle disciple Hésychius, qui venait lui donner des nouvelles de Palestine.
Parvenu à l'âge de quatre-vingt ans, le corps extrêmement affaibli par ses austérités soutenues, Hilarion fit les préparatifs pour son départ et réunit autour de lui les quelques fidèles qui avaient pu atteindre sa demeure.
Alors qu'il était étendu, presque mort de corps, il gardait les yeux ouverts en disant : «Sors mon âme, que crains-tu ? Sors, de quoi as-tu peur.? Tu as servi Jésus-Christ près de soixante-dix ans et tu crains la mort ?»
En achevant ces paroles, il rendit son âme à Dieu et fut immédiatement enterré par ses disciples, conformément à ses instructions, afin de ne pas recevoir les honneurs de la sépulture des Saints.
Quelque temps plus tard, Hésychius vint prendre le corps du Saint et le transporta en Palestine, pour qu'il soit vénéré par la multitude de ses disciples.
En savoir plus :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/187.htm
http://abbaye-saint-benoit.ch/saints/jerome/mystiques/021.htm
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