• Saint Hilaire de Poitiers, Evêque de Poitiers, Docteur de l'Eglise (+ 367)

     

     

    Saint Hilaire de Poitiers († 367)

    Évêque de Poitiers, Docteur de l'Église

     

    Saint Hilaire de Poitiers, Evêque de Poitiers, Docteur de l'Eglise (+ 367)

     

    Hilaire de Poitiers (en latin Hilarius Pictaviensis), surnommé le Marteau des Ariens ou l'Athanase d'Occident est le premier évêque de Poitiers réellement attesté, né vers 315 et mort en 367.

    Il est de même l'un des premiers écrivains latins chrétiens. Théologien du IVe siècle, il fut un grand défenseur de l'orthodoxie nicéenne face à l'arianisme et au sabellianisme.

    Il a été élevé au rang de Docteur de l'Église par le pape Pie IX en 1851. Saint pour les catholiques et les orthodoxes, il est commémoré le 13 janvier selon le Martyrologe romain.

    Il est déjà marié et père d'une fille quand il devient évêque. Sa fille, Abra de Poitiers, est reconnue sainte par l'Église catholique et l'Église orthodoxe et commémorée le 1er décembre.

     

    Biographie

    Image illustrative de l'article Hilaire de Poitiers

     

     

    Issu de l'aristocratie gallo-romaine de la cité de Lemonum, il reçoit une bonne éducation, il est formé à la rhétorique latine.

    Les éléments autobiographiques qui parsèment ses œuvres laissent à penser qu'il est né païen, qu'il se convertit au contact de la Bible, et qu'il n'est baptisé que dans les années 345.

    Il est père de famille, lorsqu'il est élu évêque de la ville vers 350. Soucieux de l'instruction de son peuple, il rédige un Commentaire sur l’évangile de Matthieu, qui est la première œuvre exégétique latine qui nous soit parvenue.

    Ce texte, remarquable travail d’exégèse littérale, montre toutefois qu'Hilaire ne connait pas la tradition orientale : sa perception de l'engendrement du Verbe montre même qu'il ignore les formulations du Concile de Nicée.

    Il admettra d'ailleurs dans ses œuvres ultérieures qu'il n'a découvert celui-ci qu'en 354, soit près de trente ans après sa réunion.

    En 355, alors que l’arianisme s’étend en Gaule, il s’oppose à cette théologie. Dans l'Empire romain du milieu du IVe siècle, c'est aussi s'opposer à l'empereur.

    Lors du concile de Béziersde 356, dominé par les ariens unis autour de Saturnin, l'évêque d'Arles, il est déclaré hors de la communion et exilé en Phrygie.

    C’est là qu’il découvre la pensée des théologiens orientaux et qu'il écrit ses grands traités de doctrine trinitaire : de Trinitatede Synodis.

    L'empereur Constance II décide de réunir simultanément un concile occidental à Rimini et un concile oriental à Séleucie afin de réconcilier l’Église divisée entre ariens, semi-ariens, etnicéens. L'empereur souhaite avant tout l'unité religieuse afin de parvenir à l'unité politique.

    Hilaire cherche à exposer la doctrine catholique à l'empereur dans ses deux Livres à l'empereur Constance.

    Il expose ses thèses au concile oriental de Séleucie en 359, où il obtient l'union des nicéens, dit aussi homoousiens (car affirmant l'identité de substance entre le Père et le Fils), et des semi-ariens, dit aussi homéousiens (car affirmant la similitude de substance entre le Père et le Fils), contre l'arianisme.

    Mais les ariens vont convaincre l'empereur de la véracité de leur thèse et celui-ci promulgue une loi qui définit que la foi des sujets de l'Empire doit être arienne.

    C'est un exemple frappant de césaropapisme.

    Hilaire, pour des raisons que l'on ignore (selon les sources, c'est soit par grâce du nouvel empereur Julien, soit un exil nouveau, car il est gênant en orient, soit même un retour sans autorisation), retrouve sa ville de Poitiers en 360-361.

    On ne sait pas s'il a pu participer au concile de Paris de janvier 361, mais celui-ci a clairement reçu son influence.

    En effet, ce concile régional condamne clairement l'arianisme et destitue les évêques ariens de Gaule.

    Hilaire, reprenant son ministère épiscopal, continue à écrire pour l'édification de son peuple, en particulier son traité des mystères, catéchèse mystagogique et allégorique, ainsi que sescommentaires sur les psaumes, œuvre d'exégèse.

    Il poursuit sa lutte anti arienne, s'opposant en particulier à Auxence de Milan, avec l'aide d'Eusèbe de Verceil

    Il meurt en 367.

    Saint Martin de Tours le rejoint dans les années 356, se mettant à son école. en 360, Martin fonde l'abbaye de Ligugé à proximité de Poitiers.

    Hilaire fut probablement à l'origine de la construction à Poitiers du baptistère Saint-Jean, l'un des plus vieux bâtiments chrétiens actuellement subsistants en France.

    Œuvres et théologie

    La majeure partie des écrits d'Hilaire a été conservée : écrits exégétiques, traités théologiques et compositions liturgiques, en particulier des hymnes.

    Sa principale œuvre est le De Trinitate, traité en 12 livres, composé pendant son exil.

    Il y défend la consubstantialité du Fils avec le Père, contre les ariens qui nient la divinité du Christ, et contre les sabelliens qui ne distinguent pas le Père et le Fils.

    La théologie d'Hilaire est la première synthèse doctrinale écrite en latin.

    Fondée sur des sources grecques et défendant l'orthodoxie définie à Nicée, elle aura une influence certaine pendant tout le siècle suivant.

    Toutefois, elle perdra de son importance après le travail d'Augustin d'Hippone : en effet, tout en s'inscrivant dans sa continuité, l’œuvre augustinienne dépasse largement celle d'Hilaire, en particulier dans l'expression de la divinité de l'Esprit Saint.

    Son œuvre exégétique est originale en occident  : dans la ligne d'un Origène, il distingue un sens littéral d'un sens spirituel, et il s'attache à tirer des conclusions propres à instruire et à édifier.

    Lors de son exil en orient, il entre en contact avec le texte grec des écritures, dans sa version de la Septante et il découvre plus précisément les œuvres d'Origène.

    Il s'appuiera sur l'un et sur l'autre dans ses commentaires bibliques d'après l'exil qui se concentreront sur l'étude du sens littéral.

    Son traité des Mystères, daté des dernières années de sa vie, est une œuvre d'exégèse typologique : en parcourant l'histoire biblique, Hilaire montre comment les évènements rapportés montre en fait le Christ.

    Par ses Hymnes, redécouvertes à l'époque contemporaine, il fait œuvre de pionnier, précédant saint Ambroise de Milan.

    Il introduit dans le monde latin chrétien une poésie inspirée à la fois de modèles classiques (latins et grecs) et bibliques (psaumes alphabétiques).

    Culte

    Considéré comme Père de l'Église, Saint Hilaire de Poitiers a été élevé au rang de docteur de l'Église par le pape Pie IX en 1851.

    L’Église orthodoxe l'a toujours considéré comme Père de l'Église et tenu en haute estime. Il est fêté le 13 janvier (date présumée de sa mort).

    De nombreux lieux et bâtiments catholiques ont été baptisés au nom de ce saint.

    Il est le patron de la ville de Parme en Italie.

    En Bretagne bretonnante, Hilaire de Poitiers (Sant Hiler en breton) en raison de la proximité de son nom avec le terme breton an alaer qui signifie "l'alevineur", est, avec saint Alar, un des saints patrons des alevins et des alevineurs ; c'est par exemple le saint patron de l'église paroissiale de Clohars-Fouesnant (Finistère).

    Source 

    En savoir plus : 

    http://jesusmarie.free.fr/hilaire_de_poitiers.html

    http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsjanvier/janv13bis.html

    http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071010_fr.html

    http://www.patristique.org/-Hilaire-de-Poitiers-.html

    http://www.magnificat.ca/cal/fran/01-14.htm#hilaire

     

     

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