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Saint-Germain-Lespinasse, église
Saint-Germain-Lespinasse
église
Cette église s'inspire du Roman Poitevin, elle comporte trois nef voûtées en berceau plein cintre, les nefs latérales étant presque aussi élevées que la nef centrale.
En l'absence de fenêtres hautes, la lumière ne vient que des vitraux collatéraux.
Les voûtes des absides et coupoles sont en brique et plâtre, celles de la nef centrale ainsi que les arcs doubleaux qui la traversent sont en charpente : chêne et lattes de peuplier recouverts d'une toile de lin.
Cette structure n'est pas habituelle et procure une parfaite acoustique, sans effet d'écho.
La sculpture se résume à des chapiteaux de colonnes de style néo-corinthien et, dans le chœur à une frise d'arcatures lombardes.
Ces mêmes motifs se retrouvent à l'extérieur en façade, où se blottit, au tympan de la grande porte, un bas relief sculpté représentant la résurrection du fils de la veuve de Naïm.
PEINTURES MURALES
Le décor mural a été réalisé par Étienne ZACCHEO.
Avec leur père, italien émigré, Étienne et ses frères furent les peintres décorateurs de nombreuses églises, en particulier dans notre région.
Dans le chœur, on remarque la variété de la décoration des colonnettes de l'abside centrale, l'encadrement festonné des tableaux.
Le cul-de-four central est bordé "d'Agneaux de Dieu" et semé de "colombes de la paix" rayonnant autour d'un ciboire où s'abreuvent deux colombes.
La coupole, plus sobre, met en valeur, sur le fond bleu du ciel spirituel et dans un motif complexe et coloré, le Chrisme avec l'Alpha et l'Omega et les symboles des quatre évangélistes : Ange - St Matthieu, Lion - St Marc, Aigle - St Jean, Taureau - St Luc.
Sous le porche des médaillons énoncent les commandements de l'église, le décalogue et deux scènes illustrant le péché originel : Adam et Eve face au serpent, puis chassés du Paradis.
Le travail d'un bon niveau artistique est signé du monogramme Z.E.
Tous ces décors ont fait l'objet, pendant 14 mois, du travail patient et minutieux de l'équipe de restauration de l'Entreprise MALBREL de Capdenac (Lot) :
- Nettoyage des peintures et dorures
- Réfection des enduits
- Retouche à l'aquarelle avec le souci de retrouver le décor et les couleurs originales
- Fixation des couleurs.
Le décor de la chapelle Saint Joseph (à gauche du chœur) a été retrouvé et restitué tel qu'il était à l'origine.
Cette chapelle, de même que le décor du soubassement du chœur, avait été repeinte à la suite de dégradations provoquées par des gouttières.
TABLEAUX
Le duc de PERSIGNY, Ministre de NAPOLEON III, né et inhumé à Saint-Germain-Lespinasse, fit don à son église de 13 tableaux anciens : le Christ et des 12 apôtres.
On ne sait d'où proviennent ces toiles.
Leur style permet de les situer au XVIIème siècle et de les rattacher à l'Espagne et à l'Italie du sud.
Des couleurs chaudes et foncées, des attitudes majestueuses, des formes amples, un fond nuancé, du gris bleu au brun sur lequel s'éclaire un visage ou une main, centres d'intérêt du tableau, dans une ambiance sévère et mystérieuse.
Le duc de Persigny se les est-il procurées lors de son voyage à Naples en 1865 ?
Chacun des apôtres est muni d'un attribut rappelant son supplice ou son œuvre, selon la tradition :
- la hache symbolise la décapitation de Mathias,
- la croix fine, la crucifixion de Philippe,
- l'équerre, le palais construit par Thomas pour un roi
- le couteau, le supplice de Barthélémy écorché vif
- le battoir à foulon, le coup de grâce asséné à Jacques le Mineur
- la scie, le martyr de Simon
- le bourdon, la mission de pèlerin de Jacques le Majeur.
Le temps avait rendu ces toiles sombres et ternes. Le travail de restauration effectué dans l'atelier de M. et Mme de BECDELIEVRE à Lyon leur a redonné leur luminosité, leurs nuances qui les rapprochent de leur beauté d'origine...
Deux grands tableaux datant de la fin du XIXème siècle furent offerts à l'église : "l'adoration des Mages" copie d'une œuvre de Rubens, signé R. Ménard, donné par le Duc de Persigny et une "crucifixion" donné par l'empereur lui-même.
Ils furent placés au-dessus des portes des sacristies.
Ils ont été restaurés dans l'atelier de l'entreprise MALBREL.
MOBILIER CULTUEL
Le mobilier cultuel est particulièrement soigné.
Les éléments en bois sont d'un travail minutieux et nuancé, qu'il s'agisse de la table de communion dont chaque support est différemment ouvragé, des stalles ou des bas-reliefs surmontant les portes des confessionnaux.
Les bénitiers de l'entrée, en marbre noir, au pied à balustre, révèlent le XVIIIème siècle, sans doute proviennent-ils de l'ancienne église.
Les trois autels sont de pierre blanche, stuc et marbre rose.
Le maître-autel présente le Christ et les quatre évangélistes.
L'autel de la chapelle Est, un bas-relief représentant Joseph mourant entouré de Jésus et Marie ;
celui de la chapelle Ouest, le monogramme de la Vierge cerné de lys et roses dans un riche décor.
Les mêmes matériaux blancs, avec fûts de colonnes en marbre rouge, composent les Fonts Baptismaux couverts d'un grand dais.
VITRAUX
Une remarquable série de 19 vitraux issue de l'art de St Sulpice est signée de trois maîtres-verriers : Höner (composition dynamique, couleurs adoucies) et Mauveray (composition calme et structurée à dominante colorée) représentent de grandes scènes à grands personnages qui emplissent l'espace de la fenêtre, Barrelon bâtit son vitrail à partir des scènes placées en médaillon.
Source : Document destiné aux pèlerins.