• Saint Géraud d'Aurillac. Fondateur de l'abbaye d'Aurillac († 909)

     

     

    Saint Géraud d'Aurillac († 909)

    Fondateur de l'abbaye d'Aurillac

     

    Gerald d'Orlhac.jpg

     Géraud d'Aurillac, vitrail église Saint-Géraud d'Aurillac

    Par Père Igor. — Père Igor (https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Aurillac_%C3%A9glise_Saint-G%C3%A9raud_vitrail_(1).jpg), CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52179294

     

     

     

    Saint Géraud (né en 855 au château Saint-Étienne d’Aurillac - mort le 13 octobre 909 à Cezeinac en Quercy, peut-être Saint-Cirgues), était le fils de Géraud, seigneur d’Aurillac, et d’Adeltrude, qui fut également canonisée. 

    Saint Arède d’Atane et saint Césaire d’Arles figuraient parmi ses ancêtres indirects.

    Fondateur de l'abbaye d'Aurillac, modèle de celle de Cluny, sa vie a été relatée par Odon de Cluny qui en a fait le modèle chevaleresque du seigneur chrétien qui met sa force et ses richesses au service de la Justice et des humbles.

    Vie

    Saint Géraud d'Aurillac. Fondateur de l'abbaye d'Aurillac († 909)

    Icône de saint Géraud, anonyme, évêché de Saint-Flour

    Par Icône sd anonyme evêché Saint-Flour, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5108103

     

    Géraud, ou aussi Guiral en ancien dialecte, qui portait comme son père le titre de comte (bien qu'Aurillac ne fût pas un comté), était destiné à mener une vie de seigneur conforme à son rang.

    On lui apprit donc le métier des armes, la chevauchée et l'art de la chasse au faucon.

    Grand, agile et de belle apparence, il était de santé fragile et on lui enseigna aussi le chant, la grammaire et les Saintes Écritures.

    Il étonnait les clercs qui paraissaient à la table de ses parents par l'importance de ses connaissances. Il connaissait aussi le droit romain.

    À la mort de ses parents, il se retrouva à la tête d'un domaine considérable qui s'étendait dans le Rouergue, et exerça toutes les fonctions d'un seigneur : il tenait son plaid, refusait de déléguer complètement sa justice à des officiers, ayant fait savoir à tous qu'on pouvait lui adresser directement des plaintes et des requêtes.

    Il assurait sa protection aux habitants en prenant lui-même la tête des équipées militaires destinées à réprimer les bandes armées venus des pays voisins.

    S'appliquant à vivre selon les Évangiles, il affranchissait les serfs en leur donnant la propriété de leur terre, accueillait les pauvres à sa table et s'efforçait de limiter la violence des guerres en s'en remettant au jugement de Dieu.

    C'est ainsi qu'on le vit avant un combat, dire à ses hommes de charger comme lui en tenant leurs armes le manche en avant, et tous les ennemis être pris de panique devant une telle assurance.

    Il ne voulut jamais se marier, et dissimulait sa tonsure sous une coiffure qui indiquait sa qualité et qu'il ne quittait jamais ; en effet les seigneurs avaient gardé l'usage de porter les cheveux longs et les cheveux tondus étaient une marque de servitude.

    Un soir de chevauchée dans la Châtaigneraie, il avait reçu l'hospitalité d'un modeste paysan et fut saisi par la beauté de sa fille qu'il vit assise à la lumière de la cheminée.

    Le chroniqueur de sa vie dit qu'il fut tenté et ne succomba pas, mais rapporte qu'il revint plusieurs mois après pour demander le pardon à son père et doter sa fille.

    Fondations

     Saint Géraud avec les armoiries de l'abbaye et de la ville d'Aurillac

    Par NdFrayssinet — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11581634

     

    Géraud fonda vers 885 l'abbaye d'Aurillac à laquelle il donna, par un testament et un codicile en 898, tout son domaine.

    Il lui avait choisi la règle de saint Benoît, réformée à cette époque par saint Benoît d'Aniane.

    Ayant repoussé les offres de son parent le duc d’Aquitaine Guillaume Ier le Pieux qui lui proposait de placer sa fondation sous sa protection, et qui fondera Cluny sur le même modèle qu'Aurillac, Géraud avait tenu à rendre sa fondation autonome des hiérarchies féodales et ecclésiastiques en la mettant sous la protection directe du pape et du roi qui lui accordèrent chacun un diplôme d'immunité.

    C'est pour cette raison que l'abbé d'Aurillac était mitré et crossé, et portait le titre de comte.

    À la fin de sa vie, Géraud d'Aurillac devint aveugle.

    Il souffrait de constater que la construction des bâtiments n'allait pas assez vite (la nouvelle église avait été mal construite et avait dû être reconstruite) et que le zèle des moines qu'il avait fait venir de Vabres faiblissait.

    Sa mort

    Géraud avait perdu la vue sept ans avant le moment de sa mort, mais son regard était resté tellement animé qu'on ne s'en rendait pas compte.

    Quand il sentit sa fin approcher, il fit prier Adalard, évêque d'Auvergne.

    Au moment où il est mort, il séjournait à Cezeinac, église qui relevait de lui et qui était dédiée à saint Cirice.

    Ce lieu n'est pas identifié avec certitude : certains auteurs pensent qu'il s'agit de Cézernac ou Cezens, d'autres de Saint-Cirgues.

    Géraud est mort un vendredi, le 13 octobre 909. Son corps fut rapporté à Aurillac, comme il l'avait voulu, et il fut enterré le dimanche suivant proche de l'Autel de Saint Pierre dans l'église du monastère qu'il avait fondé.

    Vénération

     Saint Géraud

    Par NdFrayssinet — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9046206

     

    Géraud fut déclaré saint par la voix populaire.

    C'est un des premiers exemples de saint à avoir été canonisé sans avoir subi le martyre ou être entré dans les ordres.

    À la demande de l'évêque de Limoges, Turpin, sa vie fut écrite par saint Odon, qui fut d'abord abbé d'Aurillac et qui a connu des témoins directs de sa vie.

    Il fait de Géraud le portrait de l'homme riche et puissant qui, sans renoncer à ses fonctions, met la force et la richesse au service des faibles et des pauvres.

    C'est sans doute le premier modèle du chevalier chrétien.

    C'est dans l'abbaye fondée par Géraud que le jeune Gerbert d'Aurillac, sera instruit et s'initiera à la vie monastique.

    Extrêmement savant, il deviendra pape à l'époque de l'An Mil sous le nom de Sylvestre II.

    En effet, l'abbaye d'Aurillac était dotée d'un scriptorium, où l'on enseignait les disciplines du trivium, (surtout la grammaire et la rhétorique) et le quadrivium.

    Elle était constamment restée en contact avec la Catalogne, foyer intellectuel de premier plan où étaient conservées de nombreuses copies d'œuvres antiques comme celles d'Isidore de Séville ou de Boèce.

    Une chasse en argent, qui a été faite pour conserver ses restes et les présenter à la vénération des fidèles, a été fondue par les calvinistes lorsqu'ils ont occupé et pillé Aurillac. Une partie de ses restes a été récupérée.

    Saint Géraud est célébré le 13 octobre.

    Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9raud_d%27Aurillac

     

     

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