• Notre-Dame des Affligés (Valenciennes)

     

     

     

    Notre-Dame des Affligés

    (Valenciennes)

     

     

     

    Une image en terre cuite, placée, il y a environ deux siècles, par de pieux fidèles, dans une niche en bois, sous le titre de Notre-Dame des Affligés, au bas du chemin qui conduit au vignoble, à quelques pas de la porte de Paris, telle est l'origine du pélerinage qui, à certaines époques de l'année, attire la foule au faubourg de Notre-Dame de Valenciennes. 

    Pendant près de deux cents ans, cette image n'a pas eu d'autre sanctuaire qu'une de ces niches appelées, par le peuple, cabinet de la Vierge : mais la révolution a passé avec toutes ses fureurs, et la sainte image a été respectée : deux fois, la ville de Valenciennes eut à subir les désastres du bombardement, et la sainte image, bien qu'au pied des murailles, et exposée au feu des assiégés et des assaillants, n'a pas reçu la moindre atteinte.

    En 1816 et 1817, elle se trouvait encore sous ce modeste abri, et cependant le jour du Vendredi-Saint, d'après le témoignage de personnes notables et dignes de foi, on a compté plus de quinze mille personnes accourues de huit à dix lieues à la ronde pour vénérer la pieuse madone.

    Cet attrait de fidèles, et cette dévotion toujours croissante déterminèrent le desservant de la paroisse Saint-Vaast, au faubourg de Valenciennes, l'abbé Christian-Joseph Barbet, à demander au ministre de la guerre, le maréchal duc de Feltre, l'autorisation d'ériger en cet endroit une chapelle, pour y placer la sainte image avec plus de décence, et pour donner plus de commodité aux fidèles qui venaient la vénérer.

    Il obtint la permission d'élever une construction en charpente, et non en matériaux, à cause de la proximité des fortifications, et M. Gilliard-Cambien ayant bien voulu céder le terrain nécessaire à la réalisation du pieux projet, l'abbé Barbet se mit à l'œuvre.

    Les messieurs de la compagnie d'Anzin firent don de plusieurs pièces de charpente en chêne, M. Lebrun fils, architecte, donna deux mille briques, et le 17, novembre de l'année 1817 à trois heures après-midi, M. Benoit, maire de la ville de Valenciennes, posait la première pierre du nouveau sanctuaire, en présence de MM. Despinoy et Dinaux, ses adjoints, de MM. Peinte et Moriamé, fabriciens, et d'une multitude immense accourue de toute part à cette cérémonie.

    L'abbé Christian Barbet, n'eut pas la consolation de voir l'achèvement de la chapelle : il mourut quelques mois après la pose de la première pierre, en janvier 1818 ; et l'édifice, fut terminé par les soins de l'abbé Manesse, successeur de l'abbé Christian Barbet à la cure de Saint Vaast.

    Cette chapelle gracieuse s'élève en l'orme de dôme ; sa toiture est couronnée d'un élégant clocher : huit ou dix degrés conduisent à ce sanctuaire : il est environné d'une haie vive et de quelques arbres.

    La dédicace s'en fit, avec l'autorisation de Mgr Belmas, évêque de Cambrai, par le vénérable abbé Meurice, Doyen-curé de Saint Géry, à Valenciennes.

    Le, maire de la ville permit que la bénédiction de la chapelle fut annoncée au peuple, par le son de la grosse cloche et du carillon ; la musique de Valenciennes voulut bien par sa présence, ajouter encore à l'éclat de la cérémonie.

    Depuis cette époque, la dévotion des fidèles ne s'est pas ralentie : tous les Vendredis, en célèbre les saints mystères à l'autel de Notre-Dame-des Affligés ; et le prêtre y est toujours environné d'une foule recueillie.

    L'affluence est surtout grande le Vendredi saint : dès trois heures du matin, la chapelle est assiégée par la multitude accourue de fort loin. Chaque année on compte, ce jour là, de sept à huit mille pèlerins.

    De toutes les faveurs récentes, obtenues dans le sanctuaire de Notre-Dame des Affligés, nous citerons la guérison de Scholastique Horin, de Wallers, près de Valenciennes, qui habite aujourdrhui le village de Bellaing où  elle est mariée.

    Scholastique, jeune encore, fut atteinte d'une maladie cruelle.

    Outre-les poignantes douleurs auxquelles elle se trouvait en proie, elle perdit tout-à-coup l'usage de la parole, et ses deux bras se contractèrent violemment centre la poitrine ; que, selon l'expression des témoins oculaires il eut été plus facile de les rompre que de les en détacher.

    Bientôt on annonçai à ses parents qu'ils devaient se préparer à sa mort ; les médecins avaient perdu toute espérance de la sauver.

    Les parents affligés ne pouvant plus compter sur les remèdes humains ont recours à Marie, et bientôt les douleurs de Scholastique se calment, le danger disparaît, mais la pauvre malade demeurait toujours muette et paralysée.

    Les parents, encouragés par la première grâce qu'ils avaient reçue de la Mère de Dieu, continuent à l'invoquer, et plusieurs fois ils entreprennent, en faveur de la malade, le pèlerinage de Notre-Dame des Affligés.

    A leur retour, lorsqu'ils essayaient de la consoler, elle leur témoignait, par signes, sa confiance extrême, et elle s'efforçait de leur faire comprendre qu'ils seraient bientôt exaucés.

    En effet, la fête de l'Assomption était proche ; on pria, ce jour-là, avec plus de ferveur, et tout-à-coup les bras de la malade reprirent sans effort leur position naturelle, et recouvrèrent toute leur souplesse.

    Cependant, la guérison n'était pas complète ; il restait une troisième faveur à obtenir : Scholastique n'avait pas retrouvé l'usage de la langue.

    On redoubla les prières ; on réitéra les pèlerinages à Notre-Dame des Affligés ; et enfin, le 19 Novembre de l'année 1819, au moment où Scholastique sortait de la chapelle, elle dit à son frère : "Mon frère, vous l'entendez, je suis parfaitement guérie."

    Il serait difficile de concevoir la joie du frère et de la sœur; ils rentrèrent dans la chapelle, ils prièrent longtemps encore ; et chaque année, depuis cette époque, Scholastique, reconnaissante, est fidèle à venir, le jour anniversaire de sa guérison, visiter Notre-Dame des Affligés.

    Source : Livre "Les sanctuaires de la Mère de Dieu dans les arrondissements de Cambrai ..." par Alexis Possoz

    En savoir plus :

    http://fr.geneawiki.com/index.php/59606_-_Valenciennes