• Notre-Dame de Quartes (Pont sur Sambre)

     

     

     

    Notre-Dame de Quartes

    (Pont sur Sambre)

     

     

    Notre-Dame de Quartes tire son nom du hameau où se trouvait son sanctuaire. Ce hameau était lui-même d'une haute antiquité. Par lettres du mois de septembre 1321, Guillaume, comte de Hainaut, déclare avoir reçu en foi et hommage, Jean, roi de Bohême, de Pologne et comte de Luxembourg, à cause des villes et seigneuries de Pont sur Sambre, Aimeries, Quarte et Douriers

    Le même roi Jean vendit la terre de Pont, et celle de Quarte au comte de Hainaut en 1334.

    Il est aussi question du hameau de Quarte dans un acte du 6 Décembre 1288 passé entre Jean d'Avesnes, comte de Hainaut, et Baudouin d'Avesnes, sire de Berlaimont. Dans l'itinéraire d'Antonin, Quarte est cité sous la désignation de locus quartensis. Le nom de Quarte lui venait de la pierre du chemin qui indiquait sur la voie romaine, de Bavay à Reims, le quatrième milliaire (Le socle de cette pierre a été trouvé en 1777).

    M. Lebrun, dans son livre sur les antiquités de l'arrondissement d'Avesnes, nous apprend que dans ces temps reculés, le village de Quarte avait quelque importance à cause du voisinage d'une petite flottille romaine.

    En effet c'était à Quarte et à Hargnies que les Romains tenaient leurs arsenaux, pour la flotte destinée à garder la Meuse, qui avait son bassin dans le lit de la Sambre.

    Par ces préparatifs, les Romains tâchaient de se mettre en état de s'opposer aux cruelles dévastations des Saxons qui remontaient la Meuse, jusqu'à des lieux éloignés de son embouchure.

    Un temple dédié aux nymphes s'élevait sur l'emplacement actuel de l'église. Depuis la révolution de 89, le nom de Quarte s'est perdu dans celui de Pont-sur-Sambre, village d'environ 1409 âmes, qui prend son nom d'un pont bâti sur la Sambre par les Romains.

    Quant au pèlerinage de Notre-Dame de Quartes, il ne nous a pas été possible de découvrir l'époque précise de son origine.

    Quelques pierres tumulaires, qu'on remarquait autrefois dans l'église, portaient le millésime de 1454. Cette église, qui est la plus belle des environs, ne paraît pas remonter au-delà du XIVe siècle ; mais le pèlerinage de Quartes existait avant la construction de ce monument qui a remplacé une modeste chapelle. 

    Les richesses que possédait ce sanctuaire avant la révolution témoignaient de la dévotion des peuples pour l'image qu'on y vénère.

    On conserve encore dans le trésor de la paroisse plusieurs couronnes, les unes en argent, les autres en vermeil données à Notre-Dame de Quartes, en reconnaissance des grâces obtenues par son intercession : l'une d'elles porte le millésime de 1690.

    Un ostensoir antique ; en argent massif, d'un fort beau travail et orné de pierreries, plusieurs calices de même métal et en vermeil, attestent également la célébrité de cet ancien pèlerinage.

    Les pierres sépulcrales qui servent de pavement à la chapelle de la Vierge, prouvent que les plus hautes dames et de puissants seigneurs ont voulu placer leurs tombes sous la protection de Notre-Dame de Quartes.

    Ces pierres sont richement sculptées ; le marteau révolutionnaire a fait disparaître les noms des personnages illustres dont les dépouilles reposent en ce lieu ; mais on peut y lire encore que leurs restes ont été rapportés d'Ath , de Bruxelles et de Maçon, pour être inhumés aux pieds de la Vierge, à l'ombre de son autel.

    La fête patronale de Notre-Dame-de-Quartes se célèbre le lundi de la Pentecôte ; c'est aussi l'époque du grand concours. On a compté quelquefois quinze, vingt et même trente mille pèlerins.

    Cette foule immense n'est attirée que par l'esprit de piété et de dévotion, et la religion n'a pointa gémir ici de l'abus que les hommes font souvent des meilleures choses ; tout s'y passe saintement.

    On voit les pèlerins arriver dès l'aurore ; ils font le tour de l'église en priant ; ils prient ensuite agenouillés devant la sainte image, et ils ne s'en retournent pas sans avoir fait toucher à la statue vénérée, des rosaires, des linges ou des rameaux verts.

    La dédaigneuse incrédulité peut sourire de ces pratiques populaires ; l'humble fidèle respecte tout ce que l'église autorise ; il ne craint pas de se tromper en approuvant ce qu'elle approuve, en ne condamnant que ce qu'elle condamne...

    A l'époque de la révolution, une grande partie des objets précieux, offerts par la reconnaissance des fidèles à Notre-Dame de Quartes a été soustraite à la rapacité des profanateurs, par le curé même de la paroisse. Obligé de s'éloigner de son troupeau, l'abbé Loubert parvint à emporter avec lui ces richesses. Il les déposa en mains sûres, à Valenciennes, et elles furent rendues à l'église de Pont, lorsque brillèrent des jours plus heureux.

    Le tabernacle, les images des saints, quatre reliquaires en bois doré, contenant quelques ossements de saint Sévérin, de saint Prosper, de saint Prudence et de saint Fidèle, ont été sauvés par des chrétiens courageux qui les ont tenus cachés dans les mauvais jours, au péril de leur vie.

    L'antique statue tomba entre les mains d'un homme qui ne sut pas se préserver des excès de la révolution, mais qui ne la profana point, et la rendit, plus tard, à la vénération des fidèles.

    L'église fut vendue pour être démolie ; les femmes de Pont sur Sambre eurent la gloire de l'avoir sauvée de la destruction.

    Deux fois les ouvriers se présentèrent pour la renverser, deux fois ils furent forcés de se retirer en présence des femmes qui faisaient bonne garde, et qui Iancèrent sur eux une grêle de pierres.

    Les démolisseurs se présentèrent une troisième fois, menaçant de mettre le feu au village si on ne les laissait point poursuivre l'œuvre de destruction qu'ils avaient mission de consommer ; mais ils n'eurent que le temps de renverser la toiture de l'édifice et d'ébranler une ou deux colonnes.

    Des jours plus sereins commencèrent à poindre, et l'église fut sauvée.

    L'image de Notre-Dame de Quartes est en bois de chêne ; elle a deux pieds de haut. La Vierge est revêtue d'un manteau royal ; sa chevelure bouclée retombe sur ses épaules. Elle porte son Fils sur le bras droit ; de la main gauche, elle présente un fruit au divin Enfant, qui avance la sienne pour le saisir.

    Le peuple a conservé le souvenir de plusieurs miracles opérés par Notre-Dame de Quartes ; mais comme ils ne reposent que sur une tradition orale, qui ne paraîtrait pas offrir assez de garantie, nous nous abstiendrons d'en raconter le détail.

    Notre-Dame de Quartes est surtout invoquée contre les fièvres.

    Source : Livre "Les sanctuaires de la Mère de Dieu dans les arrondissements de Cambrai ..." par Alexis Possoz

     

     

    L'église

     

    L'église, dont l'existence est mentionnée depuis 1125 dans une charte du chapitre de Saint-Géry de Cambrai, est dédiée à Notre-Dame de Quartes et un pèlerinage a lieu tous les lundis de Pentecôte (guérison de la fièvre de quarte).

    On distingue trois parties dans l'architecture : Le clocher qui date de 1783, la nef du XVe et le chœur vers 1600.

    Source :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont-sur-Sambre