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Notre-Dame de Lagny (Lagny sur Marne)
Notre-Dame de Lagny
Notre-Dame des ardents
(Lagny sur Marne)
Notre-Dame de Lagny date, comme lieu de pèlerinage, de l'an 1128.
A cette époque, une cruelle maladie, nommée le mal des ardents, exerçait les ravages les plus désastreux à Paris et aux environs, sans que la science de la médecine pût arrêter la mortalité.
Alors Raoul, abbé de Lagny, exhorta les habitants de cette ville et ceux des alentours qui relevaient de sa juridiction temporelle à recourir à Marie.
Docile à sa voix, on vint dans l'église abbatiale de Lagny adresser de ferventes prières devant l'image de la sainte Vierge ; et bientôt le fléau cessa dans la ville et aux environs.
Depuis lors, l'image reçut le nom de Notre-Dame des Ardents et devint l'objet de la plus haute vénération.
Cette vénération s'accrut encore par la résurrection d'un enfant mort, obtenue dans une circonstance mémorable et authentiquement consignée dans le procès de la Pucelle d'Orléans publié par Quicherat.
Voici l'expose du fait, d'après le texte même du procès.
Le roi Charles VII ayant renoncé au siège de Paris, en septembre 1429, son armée vint camper aux portes de Lagny et emporta d'assaut la petite ville, d'autant plus facilement que les habitants étaient heureux de secouer le joug des Anglais.
La Pucelle, entrée à Lagny, se rend aussitôt à l'église pour prier Dieu, en qui elle mettait tout son espoir.
Là, elle trouve les jeunes filles de la ville en prière devant l'image de Notre-Dame pour obtenir la vie à un enfant nouveau-né, mort depuis trois jours sans baptême.
Elle se mêle à ce pieux groupe et prie de tout son cœur.
La présence de l'héroïne de la France, à deux genoux devant l'image de Marie, ranime la confiance ; on prie avec plus de ferveur encore ; et bientôt le visage de l'enfant, noir comme l'habit de la Pucelle, disent les actes du procès, reprend quelques couleurs ; l'enfant soupire et bâille jusqu'à trois fois, et, après des signes de vie aussi évidents, on lui donne le baptême.
Peu de temps après, les habitants de Lagny, cruellement éprouvés par une épidémie qui faisait de nombreuses victimes, assiégés en même temps par les Anglais, qui occupaient tous les environs de la ville, vinrent de nouveau dire leurs angoisses à Marie devant son image vénérée.
Cette fois, comme la précédente, leur prière fut exaucée : l'épidémie cessa, les Anglais se retirèrent ; et, en mémoire de ce double bienfait, les habitants firent vœu d'entretenir devant la sainte Vierge une lampe ardente.
On y voyait encore, à la fin du dix-septième siècle, ce monument de leur reconnaissance, ainsi que beaucoup d'autres souvenirs des grâces obtenues en ce même lieu, selon que nous l'apprend l'histoire manuscrite de l'abbaye de Lagny, écrite par un religieux bénédictin de cette époque :
«On a encore, dit-il, beaucoup de confiance en cette image ; on lui marque sa dévotion par de fréquentes messes, des neuvaines, et des antiennes qu'on fait dire et chanter, des cierges qu'on fait brûler dans sa chapelle ; on la voit tout entourée de têtes, de cœurs, de bras, de jambes, de mamelles de cire, selon les membres affligés dont on a obtenu la guérison. Et l'auteur ajoute, dans un autre endroit de son manuscrit, qu'il y avait dans la même église abbatiale une confrérie de la Vierge, dont la messe inspirait un intérêt tout particulier aux fidèles dès l'an 1470. Là aussi était l'autel de Notre-Dame du Rosaire, dont la confrérie y fut érigée canoniquement le 6 mai 1623.
Cette église est remarquable par de vieilles peintures à fresque dignes d'intérêt, entre autres par une Annonciation et une Visitation, qu'on y a découvertes en 1859, dans lesquelles la richesse des ornements de sainte Élisabeth, de ceux de la sainte Vierge surtout, indique évidemment le commencement du seizième siècle.
L'autel actuel est d'une époque récente ; il est de marbre, ainsi que les gradins, et de fort belle exécution. La statue de la Vierge qui le surmonte est également d'un bon style. Nous ne parlerons pas du prieuré de Notre-Dame de la Conception que Lagny avait ajouté à son abbaye : ce monastère ne subsista que jusqu'en 1653, où il fut transféré à Conflans, près de Paris.
Source : Livre "Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en ..., Volume 1" par André Jean Marie Hamon
En savoir plus :
http://www.montjoye.net/lagny-sur-marne-jeanne-darc-abbatiale