• Notre-Dame de Blanc Mesnil (Le Blanc Mesnil)

     

     

     

    Notre-Dame de Blanc Mesnil

    (Le Blanc Mesnil)

     

     

     

     

    Tels sont les trois lieux de pèlerinage encore subsistants dans le diocèse de Versailles.

    Il en est un quatrième, mais qui n'existe plus qu'à l'état de souvenir : c'est celui de Notre-Dame de Blanc-Ménil, c'est-à-dire Maison-Blanche, qui se trouvait autrefois sur la paroisse de Dugny, au diocèse de Paris, et qui est aujourd'hui sur la paroisse d'Aulnay, au diocèse de Versailles, en vertu de la circonscription territoriale qu'a adoptée le Concordat pour former ce diocèse.

    En 1353, une chapelle de la sainte Vierge fut bâtie en ce lieu, et en 1356 une confrérie y fut établie.

    C'était l'année même de la désastreuse bataille de Poitiers, où le roi Jean fut fait prisonnier par les Anglais.

    Les Parisiens, qui alors savaient aimer leur souverain, affligés comme s'ils eussent perdu un père, vinrent en foule à Blanc-Ménil prier Marie pour le roi et pour la France si malheureuse.

    Ce pèlerinage fut donc d'abord très-fréquenté ; puis on le suspendit pendant les troubles qui signalèrent la captivité du prince.

    On le reprit ensuite dans les heureuses années du règne de Charles le Sage.

    Une seconde fois, on le suspendit pendant les désordres qu'amenèrent la minorité de Charles VI, sa démence, les déplorables rivalités , l'ambition et l'avarice des princes ses oncles ; mais quand Paris et la France, délivrés enfin de la domination anglaise, commencèrent à respirer, après tant et de si rudes secousses, alors enfin on le rétablit, et pendant toute la seconde moitié du quinzième siècle il fut très-florissant.

    On s'y rendait processionnellement de Paris et des paroisses voisines, surtout le 25 mars, qui en était la fête principale, et le 8 décembre, fête de la Conception.

    Dès 1356, des indulgences furent attachées à la visite de ce sanctuaire, et les lettres qui les concédaient furent signées par huit évêques, confirmées et ratifiées par le pape Innocent IV.

    Un siècle plus tard, en 1450, le cardinal d'Estouteville, légat du saint-siège, et le pape Nicolas V, en ajoutèrent de nouvelles.

    A ce célèbre sanctuaire était attachée une confrérie, accessible d'abord à toutes les professions comme à toutes les conditions, mais qui devint peu à peu spécialement propre aux changeurs et aux orfèvres.

    Cette confrérie obtint de Charles VI, en 1407, la permission d'avoir ses administrateurs ou gouverneurs et de faire annoncer par une cloche, dans les rues de Paris, ses réunions et exercices, qui avaient lieu ordinairement dans une des églises de la capitale.

    Ces changeurs, orfèvres et joailliers, tinrent à honneur d'enrichir de leurs libéralités l'église de Blanc-Ménil, centre principal de leurs réunions.

    L'un d'eux, le sieur Jean le Maignan, et Marguerite sa femme, lui firent don de deux statues en cuivre doré, l'une de saint Jean-Baptiste, l'autre de sainte Marguerite ; et la confrérie reconnaissante décida qu'à perpétuité une grand'messe serait célébrée pour les donateurs, aux jours de la fête de leurs patrons, dans la chapelle des orfèvres.

    Plus tard, vers le commencement du quinzième siècle, la cloche de l'église de Blanc Ménil ayant été volée, Denis le Maignan, parent sans doute du précédent, paya la moitié du prix de la nouvelle cloche.

    La confrérie et le pèlerinage durèrent plusieurs siècles : en 1660, on les voit encore florissants l'une et l'autre ; et les confrères font même réimprimer alors, sous le titre pompeux d'histoire, une notice sur leur association, qu'ils dédient à René Potier, seigneur de Blanc-Ménil, président au parlement.

    Chose étonnante, le pèlerinage ne commença à baisser que quand la chapelle de Blanc-Ménil fut érigée en église paroissiale ; et aujourd'hui il semble oublié.

    La confrérie des orfèvres lui survécut et se soutint à Paris, comme nous l'avons dit ailleurs, jusqu'aux approches de la révolution de 1792.

    Source : Livre "Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en ..., Volume 1" par André Jean Marie Hamon

     

    La chapelle au manoir seigneurial

     

    Philippe Ier de France, roi de France de 1060 à 1108, dote l'abbaye Saint-Vincent de Senlis, fondée par sa mère Anne de Kiev pour le repos du roi Henri Ier, des terres du Blanc-Mesnil, sans doute une propriété agricole avec terres et dépendances.

    La charte de 1060 pour la fondation et la dotation du couvent de Saint-Vincent de Senlis lègue les terres au roi de France Philippe 1er.

     

    Dès 1353 sous le roi Jean II, bienfaiteur, la chapelle Notre-Dame de l'Annonciation (également appelée Notre-Dame de Blancmesnil) devient un lieu de pèlerinage de la confrérie des Orfèvres de Paris qui s'y rend jusqu'en 1678, située à deux grandes lieues de la capitale et célèbre à cent lieues à la ronde.

    Un clocheteur de la confrérie se promène dans les rues avec sa clochette d'argent pour avertir le peuple parisien. Elle dépend alors de la paroisse de Dugny et du diocèse de Paris.

    Les pèlerinages ont lieu à l'Annonciation, à l'Assomption et à la Conception.

    La légende veut que Jeanne d’Arc soit venue prier dans la chapelle et se reposer sous l'un de ses arbres de la ferme Notre-Dame, appelé des siècles durant, « l'arbre de Jeanne d'Arc ».

    La chapelle est mentionnée dans le compte des menus plaisirs d'Isabeau de Bavière, reine de France. La chapelle est détruite en 1823.

     

    Au début du XIVe siècle, le hameau se situe à l'endroit que l'on nomme encore aujourd'hui le Vieux pays (rue Edouard Renault et alentours). Il possède un manoir seigneurial, quelques chaumières, la chapelle Notre-Dame et un moulin à eau. Le territoire est « en labourages et en prairies ». À l'époque, le hameau est chef-lieu paroissial.

    Source

    En savoir plus :

    http://fr.topic-topos.com/statue-de-notre-dame-de-lannonciation-le-blanc-mesnil