• Le mois de saint Joseph : 29 mars

     
     

    Le mois de saint Joseph

    29 mars

     

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    Source : Livre  "Mois de Saint Joseph : composé de trois neuvaines et un triduum pour tous les jours du mois de mars" par Alexis Lefebvre

     

     

    VINGT-NEUVIÈME JOUR

     

    SUITE DES SEPT DOULEURS ET DES SEPT ALLÉGRESSES DE SAINT JOSEPH

     

    (Second jour Du Triduum).

     

    Autant la multitude de mes douleurs avaient inondé mon cœur, autant vos consolations ont réjoui mon ame. (Ps. XCIII, 19.)

     

    Nous allons continuer l'exercice du jour précédent, et suivre l'ordre des autres mystères douloureux qui ont rempli la vie de saint Joseph, et en même temps, méditer sur les consolations ou divines allégresses qui n'ont jamais manqué d'inonder son cœur, après les souffrances...

     

    Telle est en effet la conduite du Seigneur envers les âmes qu'il aime : à la douleur succède la joie, et la consolation est un signe des épreuves qui ne pourront tarder longtemps : Ad vesperam demorabitur fletus, et ad matutinum, lsetitia (Ps. XXIX, 6). Extrema gaudii luctus occupat (Prov. XIV, 15).

     

    Le soir, les larmes cesseront à peine de couler, et à l'aurore, la joie s'élèvera dans les cœurs... Au moment où la joie finit, on commence à verser des pleurs... Entrons dans ce sujet :

     

    1. Quatrième douleur et quatrième allégresse de saint Joseph.

     

    — La prophétie de Siméon et le glaive.

     

    — La vie et la résurection des âmes.

     

    1° Dans le même mystère, nous trouvons en effet pour Jésus, Marie et Joseph, tant de douleurs et de joie qu'on pourrait, ce semble, le mettre également au nombre des mystères douloureux ou joyeux.

     

    Commençons par les douleurs, et pensons plus particulièrement à celles de Joseph.

     

    — Nous pouvons dire que son cœur a été blessé par un glaive à deux tranchants, au moment où le vieillard Siméon parla des destinées de Jésus et de Marie.

     

    Représentez-vous ce bon saint, entrant avec joie dans le temple sacré, pour la cérémonie légale de la Présentation de l'Enfant et de la Purification de sa mère. Il portait dans une petite cage les deux tourterelles, prix du rachat de l'enfant premier-né des pauvres, car c'est ainsi que toute la tradition monumentale nous le représente...Et puis soudain, le grand prêtre de Dieu, s'emparant de cet enfant et le portant vers le ciel, prononce des paroles tristes, lugubres...: Positus est hic in ruinam ; il est né pour la ruine d'un grand nombre... et, se tournant vers Marie, la mère de cet enfant, il ajoute : Et tuam ipsius animam pertransibit gladius (Luc.II, 5), et pour vous, femme, un glaive de douleur transpercera votre âme... Je vous demande si le cœur de Joseph n'a pas été atteint, percé par ce même glaive ; et vous méditerez combien il a dû souffrir.

     

    2° Toutefois, il est impossible que son âme n'ait pas aussi tressailli de joie, d'abord, en voyant les saints transports du pontife, et la céleste allégresse qu'il éprouvait à la vue du Messie promis et attendu depuis tant de siècles, à la vue de ce Dieu, la vraie lumière d'Israël.

     

    Et puis, cette parole d'espérance : In resurrectionem muttorum : Il est né pour la vie et la résurrection de beaucoup, retentit avec infiniment de douceur aux oreilles de Joseph...

     

    Enfin, ce fut pour lui une véritable joie de reprendre l'Enfant des mains du grand prêtre et de le rendre à sa mère, qui le pressa aussitôt contre son cœur...

     

    Ah ! prenez part à ces douleurs et à ces consolations immenses, et hâtez-vous de demander à Jésus, par les noms de Marie et de Joseph, d'être du nombre de ceux qui vivront et ressusciteront pour la gloire.

     

    II. Cinquième douleur et cinquième allégresse de saint Joseph.

     

    — La fuite en Egypte.

     

    — Jésus sauvé de la mort cruelle.

     

    1° Les craintes, les alarmes, les inquiétudes, les angoisses se succèdent et se pressent dans le cœur de saint Joseph, lorsque l'ordre lui est donné par un ange de partir sur-le-champ et de fuir en Egypte !...

     

    Et encore, on ne lui dit pas les raisons de ce départ si précipité, la cause de cet exil !... Sans parler de la préoccupation déjà assez grave et de la nécessité de pourvoir, par son travail de chaque jour, aux besoins de la Sainte Famille sur cette terre étrangère, que de périls dans le voyage ! que de difficultés dans le séjour ! et quelles craintes devaient s'élever dans son esprit, lorsqu'il venait à penser aux motifs secrets, qui avaient pu déterminer le ciel à lui donner un ordre si positif, mais si étonnant ! Ne pouvait-il pas, ne devait-il pas se voir déjà poursuivi, atteint par des ennemis à la fureur desquels on le chargeait de dérober cet Enfant et sa Mère !

     

    Ne parlons pas des grands exemples de vertus, d'obéissance et de foi que nous donne saint Joseph dans ce mystère.

     

    Déjà nous avons médité ce sujet ; ne pensons qu'à sa douleur : ce fut assurément une peine bien cruelle pour son cœur, je dirai même une épreuve terrible pour sa foi ; mais s'il a beaucoup souffert, il a triomphé par sa fidélité et sa patience pendant ce triste voyage...

     

    Ajoutons toutefois qu'il fut souvent consolé avec Marie par la visite des anges, qui, d'après la tradition des premiers temps, venaient pour diriger leurs pas et les servir dans le désert.

     

    2° La joie, la véritable allégresse n'a dû commencer à proprement parler pour Joseph, qu'au moment où il toucha la terre d'Egypte. En entrant dans ce pays, il comprit que l'Enfant était sauvé ! II sut, qu'à cet instant même, toutes les idoles venaient de tomber brisées dans leurs temples ; et son cœur se réjouit encore de ce triomphe du vrai Dieu, sur les destinées duquel il avait été chargé de veiller, et qui lui donnait le doux nom de père. Avec cet Enfant, il n'y avait plus d'exil pour Joseph ; il commençait à goûter les consolations même du ciel.

     

    Demandez par cette douleur et cette allégresse, la grâce de fuir toujours la mort du péché, en obéissant fidèlement à la voix de l'ange, qui ne manquera jamais de vous avertir.

     

    III. Sixième douleur et sixième allégresse de saint Joseph.

     

    — Au retour d'Egypte, la crainte d'Archélaùs.

     

    — L'arrivée et le séjour à Nazareth.

     

    1° Nous ne dirons qu'un mot sur cette douleur, quia dû être cependant une grande épreuve pour Joseph !... et d'autant plus grande qu'il devait moins s'y attendre.

     

    Sur la parole de l'ange il avait quitté l'Egypte, plein de confiance, car on lui avait dit que ceux qui en voulaient à la vie de l'Enfant étaient morts. II allait donc rentrer en Judée, quand tout à coup il apprend qu'Archélaùs, fils du méchant Hérode, y régnait à la place de son père... Il n'osa plus y aller, dit l'Evangile ; voilà la crainte qui agite son cœur... c'est la douleur de ce mystère ; mais averti de nouveau par l'ange du Seigneur, il sortit bientôt de cette cruelle incertitude et se dirigea vers Nazareth.

     

    2° Il y arriva avec un sentiment de joie vive, il y demeura avec bonheur.

     

    Voilà une vraie et bien sainte allégresse : cette vie dans le silence et la paix, ces jours de prière et de travail à Nazareth...

     

    Vous contemplerez la Sainte Famille, et vous ne pourrez plus sortir de cette petite maison, où vous trouverez toutes les vertus et les plus douces lumières. Et vous demanderez la grâce d'y vivre toujours en union et intelligence parfaite avec Jésus, Marie, Joseph.

     

    IV. Septième douleur et septième allégresse de saint Joseph.

     

    — Jésus perdu à Jérusalem,

     

    — et puis retrouvé dans le temple.

     

    1° Nous avons déjà médité sur ce mystère étonnant de la vie de saint Joseph, et nous y avons trouvé des enseignements bien utiles pour la conduite des âmes.

     

    Ici nous ne l'envisageons que sous le rapport de la douleur que dut éprouver le bon saint Joseph dans cette circonstance.

     

    Pour s'en former une idée, il faudrait comprendre l'amour de Joseph pour ce divin Enfant qu'il croit perdu, et son amour pour Marie qu'il voit dans les larmes.

     

    Assurément Joseph n'était pas coupable ; il, n'y avait pas de sa faute ; mais qui ne sait que dans un malheur, l'imagination inquiète et troublée contribue encore à augmenter le chagrin, en nous faisant croire que nous aurions pu, que nous aurions dû l'éviter ?

     

    C'est alors qu'on se persuade avec regrets, qu'il n'y avait que certaines précautions à prendre, précautions sages auxquelles on ne pense qu'après et lorsqu'il n'est plus temps ; et l'on se désole en vain.

     

    Ce qui est sûr, c'est qu'aussitôt que Marie et Joseph s'aperçurent que Jésus n'était pas revenu avec leurs parents, comme ils l'avaient pensé, ils furent profondément attristés ; qu'ils retournèrent sur leurs pas, interrogeant tout le monde avec inquiétude et douleur, et qu'ils ne cessèrent de le chercher ainsi pendant trois jours, jusqu'à ce que, rentrant dans le temple du Seigneur, ils l'y trouvèrent enfin. Et il s'en revint avec eux à Nazareth, pour y travailler sous leurs ordres.Si la douleur d'avoir perdu Jésus fut grande, grande aussi fut la joie de le retrouver.

     

    2° Quelle douce surprise pour Marie et Joseph, lorsqu'en trouvrant la porte du temple, ils virent Jésus et dirent ensemble : Le voilà !

     

    Il est vraiment impossible de se figurer un pareil bonheur. Il faudrait aimer comme eux ! et ils aimaient infiniment cet Enfant : Marie plus que toutes les mères, et Joseph plus que tous les pères ne pourront jamais aimer ; car cet Enfant était un Dieu ! leur Dieu à eux, leur trésor, leur gloire, leur bonheur, leur vie ; Jésus leur Dieu et leur enfant !...

     

    C'est ici qu'il faut méditer et tâcher, je ne dis pas de comprendre, mais de sentir et de partager tour à tour la douleur et la sainte allégresse de Joseph, notre bon et glorieux protecteur. 

     

    Et puis, nous lui demanderons la grâce de ne jamais perdre Jésus par notre faute ; et, si nous avions un jour ce malheur, de le perdre par le péché, nous demanderons la grâce de le chercher avec larmes, et de le retrouver bientôt avec notre pardon, pour ne plus nous exposer à le perdre de nouveau. Enfin nous prierons avec confiance saint Joseph par le souvenir de cette grande douleur et de cette joie si douce, de nous obtenir la grâce de trouver Jésus à la mort, sur le seuil de ce temple de l'éternité, où l'on ne pourra plus le perdre jamais ; c'est la grâce d'une bonne et sainte mort, la grâce du salut et du bonheur éternel.