• Le mois de saint Joseph : 20 mars

     
     

    Le mois de saint Joseph

    20 mars

     

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    Source : Livre  "Mois de Saint Joseph : composé de trois neuvaines et un triduum pour tous les jours du mois de mars" par Alexis Lefebvre

     

     

    VINGTIÈME JOUR

     

    SAINT JOSEPH PROTECTEUR SPÉCIAL DES PAUVRES
    ET DES RICHES

     

    Il est notre défenseur, notre protecteur. (Ps. XXXII, 20.)

     

    Tous les âges, nous l'avons dit, trouvent en saint Joseph un appui, un secours ; il veille sur l'enfance au berceau ; il sauve la jeunesse des folles passions et la préserve des flammes impures ; il apprend à éviter les ténèbres de l'incrédulité et la mort de l'indifférence, dans l'âge mûr ou des affaires ; il protége le vieillard et le conduit à la porte des cieux. Tous peuvent donc recourir à lui avec confiance. Aujourd'hui, nous arrêtant encore à une pensée générale, nous allons présenter saint Joseph, comme le protecteur des deux conditions principales de la vie humaine, c'est-à-dire des pauvres et des riches.

     

    Nous savons bien qu'entre ces deux conditions il y en a une que l'on regarde même comme la plus heureuse, cette aurea mediocritas tant louée par les poëtes ; mais cet état n'est à proprement parler que relatif : les pauvres appellent riches ceux qui jouissent de cette douce aisance, et les riches ne manquent pas d'appeler tout simplement pauvres et mal à leur aise, ceux qui ne comptent pas comme eux par millions et qui ne roulent pas sur l'or.

     

    Il est évident que saint Joseph, honnête artisan et vivant de son travail, pourrait être regardé comme appartenant plutôt à cette classe moyenne, que rangé parmi les riches ou les pauvres proprement dits, et qu'il la protégera également, mais il sera plus simple de prendre les deux extrêmes, et nous allons prouver que, pauvres et riches, tous peuvent et doivent espérer en lui, et qu'il sera pour eux un bon et puissant protecteur.

     

    I. Les pauvres. — Oui, il convient de commencer par cette condition qui a été plus honorée par Notre-Seigneur Jésus-Christ... et puis enfin Joseph était certainement plutôt pauvre que riche ; il doit avoir pour eux un amour particulier. N'en voyez-vous pas de suite la raison ?

     

    Joseph a connu la souffrance, il a partagé les peines, les inquiétudes de cette vie, et les privations de l'indigence, surtout pendant les jours de son exil en Egypte avec la Mère et l'Enfant, qu'il fallait nourrir du fruit de son travail. Comme les pauvres de la terre et les simples artisans, Joseph devait gagner le pain de chaque jour à la sueur de son front ; il doit aimer surtout et protéger cette humble et bienheureuse condition de la vie.

     

    De plus, saint Joseph sait, et sait par expérience les dangers tout particuliers de cet état. Quoique plus près du ciel, et plus chéris de Dieu, les pauvres n'en sont pas moins exposés à de grandes épreuves ou tentations. Il leur apprendra par ses exemples à ne jamais succomber, et par sa protection il leur assurera un triomphe facile.

     

    Quelles sont donc ces épreuves ? Ah ! demandez-le aux pauvres de la terre... Ce sont des pensées, des désirs d'envie ou de jalousie ; des sentiments de tristesse, d'abattement, de découragement, de désespoir même, et de là les plaintes et les murmures... Le cœur des pauvres souffre si cruellement, surtout le cœur d'un père, d'une mère, quand ils ne peuvent donner que des larmes à leurs enfants qui leur demandent du pain ! et, si dans ces jours de douleur, ils voient le luxe de la richesse et les profusions de l'opulence... oh ! qu'il leur sera difficile de ne pas envier ces biens du monde ! difficile de ne pas se laisser abattre sous le poids de la souffrance, et sur le penchant même de l'abîme du désespoir !...

     

    O saint Joseph, vous serez l'appui, le secours de ces pauvres : adjutor et protedor... Ils vous invoqueront avec confiance, vous qui avez souffert aussi, et sans vous plaindre, toute la vie, mais surtout lorsque vous avez été obligé de fuir en exil, et de mendier peut-être, pour nourrir l'Enfant Jésus et sa mère, avant d'avoir pu trouver de l'ouvrage sur cette terre étrangère. 0 Joseph, souvenez-vous de vos souffrances, et ayez pitié des pauvres !

     

    Mais surtout, saint Joseph connaît quels mérites et quelle gloire on peut acquérir dans l'indigence, puisqu'il a pratiqué avec la plus grande perfection les vertus qui semblent comme l'apanage de cet état.

     

    Ces vertus sont principalement l'humilité et la patience.

     

    Sans doute que les riches de la terre ont aussi besoin de ces vertus ; mais qu'elles sont rares dans leur condition ! Entourés d'amis et de flatteurs, ayant moins à souffrir, ils vivent dans l'abondance et les plaisirs ; ils s'élèvent dans la gloire, tandis que les pauvres, inconnus ou méprisés, gémissent sous le poids de la misère et des privations...

     

    Si, à l'imitation de saint Joseph, ils se cachent et se taisent, s'ils souffrent pour Dieu, dans le silence et avec amour : oh ! c'est alors qu'ils sont grands aux yeux du Seigneur, et que les anges du ciel comptent leurs larmes : c'est alors qu'ils courent par la patience à la glorieuse récompense de l'éternité. Qu'ils n'oublient donc pas d'invoquer saint Joseph ; qu'ils imitent ses belles vertus. Il sera le protecteur des pauvres au jour des tribulations : adjutor in tempore tribulationis... (Ps. xxxvi, 39).

     

    Si saint Joseph est l'ami et le défenseur de tous les pauvres, nous ne craignons pas d'assurer qu'il est encore plus spécialement le patron et le père des pauvres honteux et des pauvres ouvriers.

     

    1° Des pauvres honteux d'abord. Ce sont les plus malheureux de tous, car ils sont obligés de cacher leur misère... Ou bien, en effet, ils se cachent eux-mêmes, et n'osent se montrer, parce que leurs vêtements trahiraient cette triste position qu'ils veulent dérober à tous les regards ; ou bien ils se privent de tout et même de la nourriture nécessaire, pour paraître encore avec convenance dans le monde qui ignore leur malheur. Que de larmes secrètes ! que de plaintes étouffées ! quels désespoirs couverts sous la vaine apparence de la vie !

     

    Saint Joseph aura bien pitié d'eux, car il a connu lui-même cette infortune. Il était de bonne maison et de la race même des rois, de la noble famille de David, et cependant il était sans fortune ; il vivait du travail de ses mains ; un pauvre artisan a toujours bien à souffrir : on lui parle avec peu d'égards ; on lui commande avec hauteur ; on lui refuse quelquefois avec injustice le prix de ses journées ; on dispute sur le prix de ses sueurs ! Et jamais il ne s'est plaint, jamais il n'a murmuré. Pauvres honteux, imitez ses vertus, son silence ; ayez recours à lui, il vous protégera.

     

    Que de faits, que de miracles nous pourrions citer ici, qui attesteraient la puissance et la bonté de saint Joseph pour ces pauvres, les plus chers à son cœur ! Qu'il nous suffise de rappeler ce trait merveilleux, et de nos jours.

     

    Une famille entière allait mourir de faim ; elle préférait la mort à ce qu'elle appelait la honte de mendier... Elle devait être ce jour-là même jetée dans la rue, et, comme on dit, sur le pavé ; on allait vendre le peu de meubles qui restaient encore, et cette vente n'aurait pas payé la moitié des dettes contractées depuis plusieurs termes : il fallait deux mille francs. Le père infortuné se détermine enfin à confier ce fatal secret à une bonne personne, à une dame de charité... Celle-ci va se jeter avec confiance aux pieds de saint Joseph... et lui demande mille francs. 0 femme de peu de foi, pourquoi n'avoir pas demandé tout de suite les deux mille ? cela n'aurait pas plus coûté à saint Joseph, dit-elle dans la lettre, qui nous annonce ce prodige !... Enfin elle n'en avait demandé que mille, mais elle les avait reçus une heure après ; ils lui furent donnés par un inconnu, qui lui dit seulement que c'était pour l'aider dans ses bonnes œuvres. La famille fut sauvée... Aussi aime-t-elle bien le bon saint Joseph, qui depuis ce jour ne lui a jamais manqué.

     

    2° Les pauvres ouvriers doivent aussi, et bien particulièrement, invoquer saint Joseph comme leur protecteur et espérer toujours de lui un puissant secours... Que dans leurs prières ils s'efforcent de l'imiter, et qu'ils recourent à lui dans leurs besoins et les pressantes nécessités de la vie !... Ils ont parfois des jours si durs à passer !... quand ils manquent d'ouvrage, ou quand on refuse de payer à temps leur travail, et quand une maladie vient briser tout à coup leurs bras et arrêter les ressources ordinaires, en augmentant encore les frais d'un pauvre ménage. Quelle inquiétude alors ! quelles craintes et parfois quels désespoirs !... Joseph aura pitié de vous, il a dû souffrir comme vous, et je me contente d'indiquer encore ici la circonstance de l'exil sur la terre d'Egypte... Mais il a souffert avec patience et humilité. Que les pauvres ouvriers l'invoquent donc avec confiance ; il sera leur père et leur ami : adjutor in tempore tribulationis.

     

    II. Les riches. — Saint Joseph sera aussi leur protecteur spécial, et, s'ils ont un extrême besoin de son puissant secours pour aller au ciel, il est certain qu'avec son appui, ils pourront y mériter une gloire immense. - Il y a en effet, dans cette condition moins estimée dans l'Évangile, et que Jésus-Christ semble même un jour avoir comme réprouvée et maudite, il y a des dangers infinis et des douleurs bien grandes ; mais il y a aussi des mérites singuliers ; il peut y avoir des vertus extraordinaires.

     

     

     

    Nous allons exposer ou du moins indiquer rapidement ces pensées de foi, pour consoler et encourager le lecteur, s'il a le malheur d'être riche... et saint Joseph, qu'il invoquera avec confiance, le sauvera aussi, car il préservera son âme du danger, le consolera dans les épreuves, et, par ses exemples, il le portera à la pratique fidèle et à l'amour de ses belles vertus.

    Et d'abord, dangers de la richesse... C'est l'orgueil, la cupidité et l'amour des plaisirs.

    — L'orgueil, tout y pousse malheureusement les riches de la terre. Ils ne peuvent se croire comme les autres, puisque les autres semblent nés pour les servir et les flatter. Ce qu'ils voient, ce qu'ils entendent les porte à ce vice odieux ; ils peuvent tout, ils ont tout, même de l'esprit et de la vertu, car lorsqu'ils n'en auraient pas, on est toujours prêt à leur en donner... Ils sont donc portés à se complaire en eux-mêmes, suffisants, fiers et dédaigneux. C'est un danger immense que l'orgueil, car Dieu le méprise et le hait ; il se retire de ces cœurs trop pleins. Qui pourra donc les sauver ?

    Danger de la cupidité ou de l'avarice ; les riches du monde trouvant tout avec de l'or, s'y attachent ; ils n'aiment plus que l'argent, et ils adorent pour ainsi dire la fortune. Ils servent ce dieu Mammon ; ils se consument dans les vains désirs et le travail incessant des intérêts de la terre, pour conserver, pour augmenter leurs trésors, toujours avec la pensée et le désir de se reposer et de jouir sans jamais trouver de repos ni de bonheur. Oh ! qu'il y en a peu d'assez sages, d'assez forts pour éviter ce second danger ! Qui pourra donc les préserver ?

     

     

     

    L'amour des plaisirs. Comment les riches pourraient-ils s'en défendre ? rien ne s'oppose aux désirs de leur cœur ; on flatte toutes leurs passions, on prévient même leurs caprices. Ce sont les enfants gâtés du monde, à qui l'on ne peut rien refuser. Le luxe des vêtements, la pompe des banquets, la magnificence des appartements, la joie des spectacles, l'harmonie des concerts, tout est pour eux. Oh ! que la terre est belle, que la vie est douce... Qu'il est difficile à ces âmes de regarder le ciel, et de songer même à une autre vie ! Qui pourra donc éviter ce danger ? Qui les sauvera ?

     

    Oui, c'est saint Joseph ; il sera le protecteur du riche, qui voudra l'invoquer avec confiance et méditer sur la vie de cet homme de Dieu, si humble, si pauvre aux yeux du monde et cependant si grand, si puissant et si riche même aux yeux des Anges. Saint Joseph éclairera les esprits, en leur montrant la vanité de ces faux biens de la terre ; il détachera les cœurs, les élèvera par le sentiment de l'amour de Dieu ; et changeant en bénédictions célestes les richesses qui avaient été maudites par le Seigneur Jésus, il en fera la source féconde des plus grands mérites, et l'occasion des plus belles vertus, un gage même d'élection et de prédestination, comme nous le verrons tout à l'heure... Mais il faut dire un mot des douleurs et des souffrances de la richesse, autre sorte de danger pour ces âmes.

     

     

     

    C'est une chose étrange, en effet, mais aussi une vérité frappante ; tandis que tous envient le bonheur des riches, et qu'ils semblent si heureux ; il y a pour eux des peines profondes. On ne pourrait s'imaginer combien leur cœur renferme de larmes et cache de blessures ! il saigne presque toujours : je n'ai rien vu de si malheureux que les favoris de la fortune ; plus ils ont d'or, plus ils sont las, dégoûtés, et parfois désespérés de la vie. Ce sont eux qui ont le plus de désirs et d'illusions, eux qui ont plus de noirs chagrins et de maladies cruelles. Souvent ils n'ont pas d'enfants, et plus souvent encore, quand ils en ont, ce sont des fils ingrats ; nés pour le malheur de leur mère ou pour la honte de leur père. Enfin, je vous dis que les riches sont très-malheureux ! Quand j'écris ces lignes, je pense à bien des noms propres, je me souviens de bien des choses que je ne puis dire... Le cœur du prêtre sait et garde le secret de tant de douleurs ! J'invite seulement le lecleur à se rappeler aussi la vie, la mort des riches qu'il a pu connaître, et il comprendra. Eh bien, je le répète, la dévotion à saint Joseph, la prière à ce saint protecteur pourra toujours les soutenir, les fortifier et même les consoler : adjutor et protector eorum est.

     

     

     

    Mais hâtons-nous de dire quelques mots au moins des vertus glorieuses que ce grand saint apprendra, par ses exemples, à pratiquer aux riches de la terre ; et, pour leur rendre un peu de courage, prouvons qu'il y a

     

    — des vertus qui leur sont plus faciles même qu'aux pauvres

     

    — des vertus qui ont en eux plus de mérite que dans les pauvres

     

    — et enfin des vertus que seuls, et par le privilége même de la fortune, ils peuvent pratiquer.

     

    D'abord, n'est-il pas évident que, comblés de tant de bienfaits et de grâces, les riches de la terre pourront facilement aimer Dieu ?

     

    La reconnaissance et l'amour devraient être les premières impressions de leur cœur, et comme le sentiment naturel de leur âme. Qu'ils voient et qu'ils comparent ; il est impossible qu'ils ne soient pas touchés : Quidquid habeo vel possideo, tu milii largitus es... id tibi totum restitua... amorem tui solum cum gratia tua mihi dones, et dives sum satis, nec aliud quidquam ultra posco !.. C'est l'acte sublime d'amour tiré des Exercices de saint Ignace, et il nous semble que ce devrait être la prière de tous les riches : « Tout ce que j'ai, ô mon Dieu, tout ce que je possède, c'est vous qui me l'avez donné, c'est à vous que je le dois... eh bien , je vous le donne, je vous le rends... accordez-moi seulement de vous aimer, donnez-moi votre amour et votre grâce, et je ne vous demande rien autre chose ; avec elle je suis assez riche. »

     

     

     

    El maintenant, il y a des vertus qui ont plus de mérite pour les riches que pour les pauvres : ce sont les vertus d'humilité, de détachement surtout et de pénitence. Puisque tout les porte à l'orgueil et les flatte, et qu'ils trouvent dans la fortune même les plus séduisantes illusions de la vie, on comprend que la victoire sera plus glorieuse pour eux et la récompense plus belle. Ainsi, Louis de Gonzague, ainsi François de Borgia, nés tous deux au sein de l'opulence, ont mérité par leur humilité profonde, leur pauvreté volontaire, et leurs austérités, une gloire plus éclatante.

     

    Enfin, il est une vertu, la plus douce et la plus belle de toutes, la seule même à qui le royaume des cieux ait été, non pas promis mais donné, une vertu toute divine, que par un privilège unique les riches seuls peuvent pratiquer, dont seuls ils peuvent goûter les fruits délicieux. C'est la charité ; la charité, dont les œuvres sont si admirables, qu'elles assurent la félicité des âmes dans le temps et leur gloire dans l'éternité : la charité sans laquelle on n'est rien, avec laquelle on peut tout.

     

    Sans doute les pauvres peuvent avoir la charité essentielle, qui justifie ; l'amour de Dieu et l'amour du prochain ; ils peuvent souffrir pour Jésus-Christ, et c'est leur gloire, ils peuvent aimer leurs frères en Dieu et pour Dieu, mais ils n'ont pas le pouvoir de leur faire du bien, de faire la charité en un mot ; c'est un privilège qui appartient aux riches. Toutes les œuvres de miséricorde corporelle, les seules dont Jésus-Christ doive parler au dernier jour, leur sont comme réservées.

     

    Heureux ceux qui auront eu l'intelligence de donner l'aumône aux pauvres de Dieu, heureux celui qui aura pitié de leur misère !... C'est à Dieu même qu'ils auront fait du bien, et ce Dieu fidèle et reconnaissant doit s'en souvenir au dernier jour, et les récompenser pendant toute l'éternité. Il dira : J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire !... Entrez dans mon royaume...

     

    Et remarquez, je vous prie, ces traits touchants de ressemblance entre les riches charitables, et Joseph le père nourricier de Jésus... N'est-ce pas lui qui a nourri Jésus enfant, et qui lui a donné le pain des premières années ?... De quelle protection spéciale n'environnera-t-il pas ceux qui partageront en quelque sorte sa gloire, en le nourrissant à leur tour dans les pauvres qui le représentent, et avec quelle confiance ces âmes ne pourront-elles pas recourir à lui ?

     

    Concluons donc cet exercice comme le précédent ; que tous invoquent saint Joseph, que tous aient confiance en lui, pauvres et riches, que tous espèrent : il sera leur ami, leur père, leur vrai protecteur : adjutor et protector eorum est.