• Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus 3 janvier

     

     

    Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus  

    3 janvier

     

    Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus  3 janvier



    Source : Livre "Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus" par Hallès

     

    3ème jour

    LE SAINT ENFANT DANS LA CRÈCHE.

    I. Le saint Enfant se laisse envelopper et emmailloter par sa mère, comme elle le juge à propos. O Dieu ! et nous qui avons tant de défauts, nous ne souffrons ni dépendance ni règle ! Quelle erreur ! voilà comment nos passions, dépourvues de frein, nous emportent à notre perle.

    II. Marie nourrit Jésus de son lait, et ce lait doit servir à former le sang que Jésus est dans l'intention de verser pour nous. Oh ! combien il nous aime ! mais où est notre reconnaissance ?

    III. Jésus pleure, étroitement serré dans ses langes. Ah ! si nous pouvions voir la laideur de nos péchés et les dommages qu'ils nous causent, quelles larmes nous verserions à notre tour ! On n'y réfléchit pas, et voilà pourquoi on pèche, et on rit.

    Prière.

    En vous voyant, ô mon Jésus, captif dans vos langes, répandre des larmes amères pour nous, nous devrions tous être émus et attendris, quand même nos cœurs seraient durs comme la pierre. Voilà donc où en est venu votre amour ! Et pourtant il ne rencontre chez nous ni retour, ni reconnaissance ; eh ! que dis-je, reconnaissance et retour ? Hélas ! vous ne recueillez de notre part que des rebuts et des affronts.

    Oh ! oui, vous avez bien sujet d'être triste et de pleurer, mais c'est bien plutôt nous qui devrions nous lamenter et fondre en larmes, en voyant combien nous sommes impitoyables et inhumains envers vous. Ah ! si pour vous consoler, il faut verser, non pas des larmes, mais du sang, le voici ; nous vous l'offrons de bon cœur. Oui, oui, acceptez-le, et, en témoignage de votre acceptation, faites-nous ressentir tant d'amertume et de regret de nos péchés passés, que nous ne cessions plus jamais de les déplorer, et que nous ne négligions rien pour réparer par la pénitence le mal que nous avons commis.

    Recevez ce paiement comme père des miséricordes. Usez aussi de clémence envers les aveugles partisans du monde, afin qu'à l'avenir nous sachions tous contenir nos passions dans le devoir.

    Très-sainte vierge Marie, soyez notre médiatrice pour nous obtenir un si grand bienfait, et vous consolerez ainsi votre Fils.

    Exemple.

    La servante de Dieu Marie-Félicie Spinelli, fondatrice des capucines dans l'Ile des Grâces à Venise, était fort dévote au saint enfant Jésus.

    Dans une vision, le divin Enfant daigna la confier tout spécialement à la très-sainte Vierge.

    Placée sous une tutelle si puissante, il est aisé de comprendre quels progrès elle fit dans les voies spirituelles, et quel zèle elle mettait à se mortifier, afin d'être agréable à son Seigneur.

    Or, un jour, après avoir rempli ses devoirs, elle descendit au jardin pour prendre pendant quelques moments un délassement innocent. Pendant qu'elle se promène, tout à coup elle aperçoit le divin Enfant couché par terre, tremblant de froid, et l'entend jeter des cris de détresse.

    Attendrie à cette vue touchante, la pieuse femme courut se jeter à ses pieds, et lui demanda humblement comment et pourquoi il se trouvait là ainsi seul et délaissé ?

    Jésus lui répondit : Parce que je ne trouve personne qui veuille de moi. 

    Elle comprit parfaitement alors avec combien de raison Jésus se plaignait de l'ingratitude et de la dureté de tant d'hommes qui, malheureusement asservis au monde, ne se souciaient aucunement de conserver la grâce de Dieu et de lui être fidèles.

    Elle s'offrit donc à lui avec toute l'affection dont elle était capable, dans la disposition de tout faire et de tout sacrifier pour être uniquement à lui.

    Cette amoureuse offrande plut beaucoup au céleste Enfant ; et pour marque qu'il l'acceptait, il lui fit éprouver à l'instant même tant de douceur et de consolation, qu'on ne pourrait ni l'exprimer ni l'imaginer.

     

    L'hommage de ce jour consistera à faire au saint Enfant le sacrifice de quelque mets, en mortifiant la gourmandise par l'abstinence.

    C'est ce que fit le serviteur de Dieu, François Piccolomini, huitième général de la compagnie de Jésus. Dans une maladie où il était consumé d'une soif ardente, déjà il avait reçu le verre des mains de l'infirmier. En ce moment, il s'arrête, et dit au frère : Donnons-le a l'enfant Jésus et faisons-lui ce sacrifice.

    (La prière jaculatoire et le reste comme ci-dessus a la fin du premier jour).