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Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus 29 janvier
Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus
29 janvier
Source : Livre "Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus" par Hallès
XXIXe jour
Jésus va à Jérusalem. Il y est perdu par ses parents.
I. Archélaüs régnait à Jérusalem. Cependant la sainte famille ne laisse pas de s'y rendre, selon l'ordonnance de la loi, pour la fête de Pâques. Oh ! quand on craint Dieu, toute autre difficulté ou crainte s'évanouit.
II. Jésus assiste avec ferveur aux saints offices pendant les sept jours que dure la solennité. Et nous, nous nous lassons après le moindre bien accompli.
III. Après la fête, Marie et Joseph retournèrent, comme dit le vénérable Beda, dans deux compagnies différentes, et voilà comment ils perdirent Jésus sans qu'il y eut de leur faute. Quand nous le perdons, la faute en est à notre tiédeur.
Prière.
La seule crainte d'avoir perdu son fils, rendait la mère du jeune Tobie inconsolable.
Oh ! combien ne devrions-nous pas pleurer, nous, oh ! notre doux Sauveur, sachant que nous vous avons perdu par le péché, et perdu par notre faute ?
Ah ! du moins, puissions-nous concevoir une partie de la douleur que ressentirent votre mère et saint Joseph, lorsqu'à l'âge de douze ans, vous vous êtes éloigné d'eux et avez été perdu à Jérusalem, à leur insu et sans aucune faute de leur part.
Ils connaissaient bien la grandeur du trésor qu'ils avaient perdu ; c'est pourquoi ils ne pouvaient s'empêcher de verser des larmes.
Ah ! si nous le comprenions comme eux, nous en verserions de bien amères.
Ah ! faites-nous apprécier la grandeur de notre perte, et inspirez-nous la plus vive sollicitude pour vous retrouver.
Si déjà nous vous avons recouvré par la pénitence, ne souffrez pas que désormais, nous nous exposions au danger de vous perdre de nouveau, en nous refroidissant dans votre saint service.
Vous êtes tout notre bien, et nous consentons à perdre tout le reste, plutôt que de vous perdre une seconde fois.
Sainte Vierge, vous qui avez été si affligée de la disparition de Jésus, faites-nous part de votre douleur, afin qu'un jour nous puissions jouir à jamais dans votre compagnie de la douce présence de notre bien-aimé Jésus.
Exemple.
La bienheureuse Jeanne de la croix, religieuse franciscaine, avait toujours présent à l'esprit le saint enfant Jésus, et quel que fut son office, elle se figurait qu'elle le servait et l'assistait.
Or, en tournant un jour la roue au parloir en qualité de portière, elle y trouve à l'improviste son bien aimé.
Aussitôt elle veut le prendre dans ses bras, mais la sainte Vierge lui apparaissant ne le lui permit pas.
Ce fut là pour Jeanne une privation bien sensible : mais la Mère des miséricordes lui dit pour la consoler : Jeanne, allez au jardin et là vous nous retrouverez.
Jeanne y courut, et les ayant effectivement retrouvés, elle fut ravie hors d'elle-même de cette douce vision, sans plus s'apercevoir que la clochette de la porte la rappelait à son poste.
Marie la réveilla : Va, lui dit-elle, ma fille, accomplir le devoir de l'obéissance ; car on t'a appelée.
Jeanne obéit, et ayant rempli son office, elle revint là où elle avait laissé son cœur, et y revit comme auparavant Jésus et Marie.
L'humble religieuse ne put s'empêcher de leur dire combien elle était confuse qu'ils l'eussent attendue tout ce temps.
Mais la divine Mère lui répondit qu'elle ne devait pas en être surprise, puisqu'elle les avait laissés par le seul motif de l'obéissance ; car c'est là, ajouta-t-elle, ma vertu favorite et celle de mon fils.
En parlant ainsi, elle disparut, laissant la bonne religieuse éclairée et consolée.
L'hommage de ce jour consistera à faire l'aumône à un enfant pauvre avec intention de la faire à l'enfant Jésus.
Un jour, le divin Enfant parut pieds nus au bienheureux François de Pavie, lui demandant l'aumône.
(La prière jaculatoire comme au XXVIe jour. — Pour le reste des exercices, voir la fin du Ier jour.)