• La circoncision de Jésus

     

     

    La circoncision de Jésus

     

    La circoncision de Jésus

     

    La circoncision de Jésus est un événement de la vie de Jésus et un thème important de l'iconographie chrétienne.

    La fête de la Circoncision de Jésus est une fête chrétienne célébrée par les Églises catholiques et orthodoxes le 1er janvier. 

     

    Chez les Catholiques, le 1er janvier était appelé la fête de la Circoncision ou la Circoncision.

    La scène de la Circoncision est fréquemment représentée dans l’art du Moyen Âge.

    Le Saint Prépuce fut vénéré en tant que relique, que certaines églises affirmaient détenir. Cette célébration a été remplacée par la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu par le Pape Paul VI en 1974.

     

    Chez les Orthodoxes, les vêpres de la circoncision sont célébrées le soir du 31 décembre. Elles contiennent trois extraits de l'Ancien Testament : Genèse 17. 1-7, 9-14 (qui rappelle l' alliance conclue entre Dieu et Abraham : « Tous vos mâles seront circoncis... Mon alliance sera marquée dans votre chair comme une alliance perpétuelle » ; Livre des Proverbes (8, 22-30) et Livre de la Sagesse (9, 1-5). Aux matines du 1er janvier, la lecture de l'évangile (Jean 10 : 1-9), décrit les rapports du bon berger et de ses brebis. Lors la liturgie, la lecture de l'épitre (Colossiens 2: 8-12) explicite le sens nouveau de la circoncision pour les chrétiens : « C'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'est pas de main d'homme, par l'entier dépouillement de votre corps charnel »

    Origine

    Dans le Nouveau Testament, un seul des quatre évangélistes évoque la circoncision de Jésus, au "huitième jour".

    Il s’agit de Luc (II, 21) : « Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l’ange avant sa conception. »

    Par ailleurs une lettre de Paul de Tarse fait aussi allusion, dans le cadre d’un développement théologique à la « circoncision du Christ » (Colossiens II, 11).

    Iconographie chrétienne

     

    La Circoncision, Philippe Quantin (1635)

     

    Célébrée dans les églises, la circoncision de Jésus y a fait objet également de multiples représentations dans le cadre l'art chrétien.

    Ainsi, c'est sans doute dans une société qui ne la pratique pas, et qui ne la connaît que de loin, que la circoncision a le plus souvent été représentée, à savoir dans la chrétienté du Moyen Âge et de l’âge classique.

    En 1730, Juan Interián de Ayala fait remarquer dans son ouvrage Pictor christianus eruditus (« le Peintre chrétien détrompé ») que les représentations chrétiennes de la circoncision de Jésus contiennent parfois des erreurs fondées sur une profonde méconnaissance des usages juifs.

    Ainsi on dépeint souvent la circoncision opérée par un prêtre dans le Temple, alors que c’était en réalité une affaire réglée dans et par la famille, voire par l’un des deux parents eux-mêmes.

    Cependant il faut observer que ces peintres visaient moins la réalité historique (qui n’avait pas d’intérêt pour le monde chrétien) que le sens théologique de cet épisode de la vie de Jésus.

    Ainsi, quand on voit l’enfant Jésus sous le couteau et sur l’autel, comme une offrande sacrificielle, voire comme un aliment sur une table, c’est que la Circoncision est considérée comme une préfiguration de la Crucifixion et de l’Eucharistie, selon une vue développée par certains Pères de l’Église.

    C’est la première fois qu’est versé le sang du Christ, destiné à sauver les hommes, et à abreuver leurs âmes.

    Dans d’autres cas, il est clair que le peintre songe au baptême, rite d’agrégation qui a remplacé la circoncision dans la sphère chrétienne.

    Quelques œuvres où la circoncision est représentée :

    • Rubens, retable du maître-autel, église del Gesù e dei Santi Ambrogio e Andrea, centre de Gênes
    • Maître des scènes de la vie de la Vierge, vénitien du XVe siècle au musée du Louvre de Paris
    • Il Garofalo (XVIe siècle)
    • Il Guercino (1646) au musée des Beaux-Arts de Lyon
    • Federico Barocci (XVIe siècle)
    • Andrea Boscoli au Duomo di Fermo

    Quelques œuvres où la circoncision est représentée : Rubens, retable du maître-autel, église del Gesù e dei Santi Ambrogio e Andrea, centre de Gênes ; Maître des scènes de la vie de la Vierge, vénitien du XVe siècle au musée du Louvre de Paris ; Il Garofalo (XVIe siècle) ; Il Guercino (1646) au musée des beaux-arts de Lyon ; Federico Barocci (XVIe siècle) ; Andrea Boscoli au Duomo di Fermo.

     

    Circoncision de Jésus. Miniature tirée d’un missel composé vers 1460. Bibliothèque municipale de Clermont-Ferrand

     

    Circoncision de Jésus sur le retable des Douze Apôtres de Friedrich Herlin de Nördlingen, 1466. Rothenburg ob der Tauber

     

    Circoncision de Jésus, cathédrale de Chartres.

    Circoncision de Jésus, cathédrale de Chartres

     

    Source

     

    La circoncision de Jésus

     

     

    La Circoncision, dont l'origine était antérieure de plusieurs siècles à la promulgation de la loi mosaïque, fut ordonnée à Abraham, sous des peines très rigoureuses.

    Le précepte de cette cérémonie était fondé sur trois principales raisons.

    Elle devait être 1° le sceau de l'alliance que le Seigneur avait, contractée avec Abraham ;

    2° un signe qui distinguât des autres peuples de la terre les descendants du saint patriarche ;

    3° un gage des bénédictions promises dans la personne d'Abraham à tous ceux qui observeraient fidèlement les ordonnances du Seigneur. 

    La Circoncision tenait un rang distingué parmi les sacrements de la loi ancienne ; c'était la première observance requise pour appartenir au peuple choisi.

    Par elle, on était initié dans le service du vrai Dieu, suivant l'alliance faite avec Abraham ; par elle, on s'obligeait d'une manière solennelle, non seulement à croire les vérités qu'il avait révélées, mais encore à vivre conformément aux règles de morale qu'il avait tracées ; par elle, on s'engageait aussi à suivre les rits et la discipline de l'église judaïque, lesquels cependant n'obligeaient que ceux qui participaient aux avantages et aux privilèges de l'alliance.

    Comme le précepte de la circoncision a obligé jusqu'à la mort de Jésus-Christ, il convenait que cet Homme-Dieu qui était né sous la loi et qui venait apprendre aux hommes à garder les commandements du Seigneur, s'y soumit pour accomplir toute justice. 

    Il s'est donc assujetti à la loi, c'est-à-dire à la circoncision, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, en les délivrant de la servitude qu'elle leur imposait ; il s'y est assujetti pour que les esclaves, devenus libres, pussent recevoir l'adoption des enfants dans le baptême qu'il a institué à cet effet.

    Le jour qu'il fut circoncis, il reçut le nomde Jésus, que l'ange lui avait donné dès avant sa conception. Que ce nom de Jésus est énergique !

    L'Evangile nous en développe le sens par ces paroles qu'il applique à Jésus-Christ : Ce sera lui qui sauvera son peuple, en l'affranchissant du joug de ses péchés. Mais que ne lui en a-t-il pas coûté pour mériter le nom de Sauveur !

    Il n'y a point de souffrances, point d'humiliations qu'il n'ait éprouvées.

    Il s'est rabaissé lui-même, dit Saint Paul, non seulement jusqu'à la mort, mais encore jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse.

    Jésus-Christ, en tant que Dieu, pouvait se dispenser de la circoncision ; mais il a voulu, pour plusieurs raisons, se soumettre à cette douloureuse et humiliante cérémonie de la loi mosaïque.

    Premièrement, en y assujettissant sa propre personne, il abrogeait d'une manière honorable un rit que Dieu n'avait institué que pour un temps

    Secondement, il prouvait par-là qu'il avait véritablement un corps humain, et confondait d'avance les sophismes de l'hérésie qui, malgré la preuve évidente tirée des souffrances et des autres actions de sa vie mortelle, devait un jour en nier la réalité.

    Troisièmement, il montrait non-seulement qu'il était le fils de l'homme, mais de tel homme en particulier de la race duquel le Messie promis devait sortir.

    Il prévenait les objections que pourraient faire les Juifs pour lui contester la divine qualité de Messie, sous prétexte qu'il était étranger ; et il acquérait le droit de converser avec eux pour le salut de leurs âmes.

    Il se faisait notre modèle, afin de nous engager à souffrir volontairement des peines qui, sans être d'une obligation stricte pour nous, peuvent contribuer beaucoup à l'utilité du prochain.

    Quoiqu'il eût une connaissance anticipée des souffrances de la circoncision, et qu'il les ressentît vivement d'avance, il ne refusa pas de les endurer.

    Saint Bernard et les autres pères n'ont point douté qu'il n'ait versé des larmes durant cette douloureuse opération. Mais quelles larmes !

    C'était encore plus la miséricorde qui les faisait couler que la souffrance.

    Quatrièmement, en se soumettant à la circoncision, il donnait un gage assuré de son amour pour nous, de sa compassion pour nos misères spirituelles, et nous manifestait l'horreur qu'il a du péché.

    Impatient, pour ainsi dire, de tout délai, il préludait à sa passion et à sa mort, où la soif ardente dont il brûlait pour les souffrances et les humiliations fut enfin pleinement satisfaite.

    Embrasé tout à la fois, et d'une charité immense pour les pécheurs et d'un zèle infini pour la gloire de son Père, il s'offrit à lui en ce jour comme une victime dévouée à tous les coups de sa justice ; et cette offrande, il la fit avec les sentiments de la patience la plus invincible et de l'humilité la plus profonde.

    Cinquièmement, par son obéissance volontaire à une loi qui ne pouvait l'obliger, il nous apprenait à garder celle de Dieu avec la fidélité la plus parfaite, et à ne pas chercher des excuses à notre désobéissance dans les prétextes les plus frivoles.

    Sixièmement, par cette humiliante cérémonie, il expiait notre orgueil et nous enseignait la vertu contraire à ce vice.

    Quel spectacle en effet que de voir le Fils éternel de Dieu, consubstantiel à son Père, voiler ces titres augustes sous la forme d'un esclave !

    Rougirons-nous encore de passer pour ce que nous sommes effectivement, c'est-à-dire pour de misérables pécheurs qui ne méritent que les reproches et le mépris de toutes les créatures ? Que faut-il de plus pour nous engager à nous rendre justice ? Frappés de l'exemple de Jésus-Christ, ne conviendrons-nous point enfin que les humiliations doivent être notre unique partage ?

    Septièmement, Jésus-Christ, en commençant le grand ouvrage de notre rédemption de la manière dont il devait un jour le consommer, c'est-à-dire en souffrant dans sa propre personne la punition du péché qu'il n'avait pas commis, confondait l'impénitence de tous ceux qui ne veulent rien souffrir pour l'expiation de leurs crimes.

    Enfin il nous prêchait la nécessité de la circoncision du cœur, dont celle de la chair n'était que la figure, selon l'Apôtre.

    Il est évident, par plusieurs passages de l'Ancien Testament, que les hommes soumis à la loi de la circoncision ne devaient pas se borner à un acte purement extérieur, mais qu'ils devaient percer l'écorce de la lettre pour aller jusqu'à l'esprit, et unir la circoncision du cœur à celle de la chair.

    En même temps que ces passages établissent la nécessité de la circoncision, ils la font principalement consister dans une sainte disposition à se conformer à la volonté de Dieu, et à s'y soumettre dans tous les points dès qu'une fois elle est connue. 

    De là vient qu'ils prescrivent le retranchement de toutes les passions déréglées de l'âme, une exacte vigilance sur soi-même, une sage modération dans les choses même dont la loi permet l'usage aux sens.

    Or, si ceux qui vivaient sous la loi ne pouvaient être agréables à Dieu sans la circoncision du cœur dont nous venons de marquer les effets, nous en faudra-t-il moins à nous autres chrétiens pour appartenir à la race spirituelle d'Abraham, et pour participer aux mérites de Jésus-Christ, dont le sang commence de couler en ce jour pour notre salut ?

    Arrachons donc de nos cœurs l'amour désordonné des choses terrestres ; veillons sans cesse à la garde de nos sens, pour les préserver de la séduction des objets extérieurs. Fermons toutes les avenues de nos âmes aux affections charnelles ; ayons soin de les prémunir contre les surprises des passions et principalement contre celles de l'amour-propre.

    Ce dangereux ennemi nous livre des assauts continuels ; et nous n'avons pour le vaincre d'autres armes que la défiance de nous-mêmes, la mortification de notre volonté, la pratique des humiliations et une soumission aveugle aux décrets de Dieu, dans quelque état que nous puissions nous trouver.

    II est vrai que la religion exige de nous des sacrifices bien pénibles ; mais notre délicatesse ne doit plus faire entendre ses cris depuis que Jésus-Christ nous a donné l'exemple. Prions-le, ce divin Sauveur, de nous élever au-dessus de notre faiblesse et d'établir en nous le règne de son amour.

    L'Eglise nous invite en ce jour à entrer dans les sentiments de Marie qui fut présente, qui eut tant de part aux mystères étonnants dont nous célébrons la mémoire. Qui pourrait exprimer ce qui se passa dans son cœur, quand elle vit son fils assujetti à une cérémonie aussi douloureuse qu'humiliante ?

    Frappée d'admiration à la vue d'un Dieu enfant qui, par un excès de miséricorde, versait pour les hommes les prémices de son sang, elle se livrait aux transports de la reconnaissance la plus vive et produisait des actes fervents d'amour et d'adoration.

    Au sacrifice que Jésus-Christ faisait de lui-même à son père, elle joignait celui de sa propre personne, qu'elle offrait avec son fils et par son fils.

    Entrons dans les dispositions de cette sainte mère ; allons nous prosterner aux pieds du trône de Dieu, afin de lui payer le tribut de nos hommages et de nous consacrer à son service avec Jésus-Christ et par Jésus-Christ.

    Une autre chose que l'Eglise exige de nous en cette fête, c'est le saint emploi d'un jour qui commence l'année.

    Sans doute l'Eglise ne nous défend pas de remplir les devoirs que nous imposent les bienséances de notre état ; mais pensons, avant tout, à prier Dieu de répandre ses bénédictions sur tous les instants de l'année dans laquelle nous entrons, afin que nous ne fassions rien qui puisse déplaire à son infinie majesté.

    Remercions-le de tous les bienfaits dont il nous a comblés, et spécialement de ce qu'il nous accorde, pour faire pénitence, un temps qui a été refusé à une multitude de pécheurs beaucoup moins coupables que nous.

    Gémissons sur nos fautes passées ; remontons à la source de nos infidélités, afin de les réparer et de nous précautionner contre les rechutes.

    Evitons de nous en tenir à ces résolutions vagues et générales dont nous avons si souvent éprouvé l'insuffisance ; c'est un écueil d'autant plus dangereux que l'on s'en défie moins.

    Notre piété cependant serait encore imparfaite, si elle se bornait à la réformation de notre vie passée ; il faut aussi qu'elle embrasse notre avancement dans la perfection.

    Chaque année, chaque jour même, la ferveur de notre charité doit s'accroître ; notre àme doit acquérir de nouvelles forces et paraître de plus en plus ornée de vertus et de bonnes œuvres. 

    De même qu'une plante qui cesse de croître est en danger de périr, ainsi, dans l'ordre surnaturel, une âme est en danger de se perdre lorsqu'elle n'avance point dans le sentier de la vertu.

    Redoublons donc de zèle à mesure que nous approchons de la fin de notre course et de ce grand jour où chacun sera traité selon ses œuvres.

    Le moment de notre mort est peut-être moins éloigné que nous ne le pensons. Il est incertain si nous verrons la fin de cette année Une foule d'hommes, qui actuellement ne s'occupent pas plus que nous de cette vérité, en feront une triste expérience.

    Craignons une surprise dont les conséquences sont terribles et irréparables.

    Préparons-nous au compte exact et rigoureux que le Seigneur nous demandera.

    Veillons, pour n'être pas trouvés endormis lorsqu'il viendra frapper à la porte ; et surtout implorons le secours de la grace, sans laquelle nous ne pouvons rien. Veillez, dit Jésus-Christ à chacun de nous, veillez et priez en tout temps, afin que vous méritiez de comparaître avec confiance devant le Fils de l'homme.

    Source : 

    Livre "Vie des Saints d'Alban Butler et de l'Abbé Jean-François Godescard"