• Jean-Jacques Olier

     

     

    Vénérable Jean-Jacques Olier († 1657)

    Fondateur de l'ordre des Sulpiciens

     

    Vénérable Jean-Jacques Olier. Fondateur de l'ordre des Sulpiciens († 1657)

     Portrait de Jean-Jacques Olier (auteur anonyme)

     

     

    Jean-Jacques Olier de Verneuil (20 septembre 1608 à Paris - 2 avril 1657 à Paris), dit aussi « Monsieur Olier », était un prêtre français du diocèse de Paris.

    Il a créé le premier séminaire français, à la suite du concile de Trente, a fondé la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice.

    Sa communauté a participé à l'essor des missions dans les campagnes de France, aux développements des séminaires en France et à l'évangélisation du Canada.

    Biographie

    Jeunesse

    Oncle maternel de la célèbre marquise de Brinvilliers, Jean-Jacques Olier naît rue du Roi-de-Sicile dans le quartier du Marais à Paris et est baptisé le jour même à l'église Saint-Paul.

    Né à Paris, son père qui était conseiller du parlement de Paris, devient administrateur de justice à Lyon, ce qui entraîne l'installation de la famille dans cette ville en 1617.

    Il fait une bonne scolarité classique chez les Jésuites (1617-25) ; c'est là qu'il rencontre saint François de Sales qui l'encourage à devenir prêtre.

    De retour à Paris, son père ayant été nommé conseiller d'État en 1625, il étudie la philosophie au collège d'Harcourt, la théologie scolastique et la patristique en Sorbonne.

    Parallèlement il prêche, en vertu d'un bénéfice que son père lui avait procuré, adoptant le style ambitieux et pompeux du moment ; il fréquentait également la société élégante, devenant un « clerc mondain ».

    Conversion

    Maîtrisant parfaitement le latin et le grec, il part pour Rome, afin d'apprendre l'hébreu : cela lui procurera une certaine renommée en défendant des thèses en Sorbonne dans cette langue. Il tombe malade et manque de perdre la vue ; il se rend en pèlerinage à Lorette, où il n'obtient pas seulement sa guérison, mais aussi une conversion complète à Dieu. Après cette rencontre avec un « Dieu personnel », il envisage de devenir chartreux, et visite des monastères en Italie du Sud.

    En 1631, Mère Agnès de Jésus a une vision de la Vierge Marie lui demandant de "prier pour l'abbé de Pébrac". L'abbé de l'abbaye de Pébrac n'est autre que M. Olier mais il ne connaît pas cette abbaye qu'il a reçue en commende, ne touchant que les bénéfices de cette abbaye.

    À la mort de son père (1631), il rentre à Paris. Refusant une aumônerie à la cour, qui lui ouvrait la route des honneurs, il commence à réunir mendiants et pauvres dans sa maison pour les catéchiser. Ayant rencontré saint Vincent de Paul, il aide sa communauté, dans ses missions à Paris et dans les provinces. Il s'applique à améliorer sa formation en revenant à l'essentiel : Sa retraite d'ordination est prêchée par saint Vincent de Paul. Il est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris le 21 mai 1633. En 1633, il eut la vision d'une religieuse, Mère Agnès de Jésus, qu'il ne connaissait pas. Il participe à l'œuvre de « monsieur de Paul », refusant toute promotion ecclésiastique — qui lui était garantie — et s'implique dans les « missions rurales », d'abord en Auvergne (où il rencontra Mère Agnès), puis près de Nantes et d'Amiens.

     

    L'œuvre des séminaires

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    Séminaire Saint-Sulpice

    Par Densaga — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4500836

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    Le Père Charles de Condren, Société de l'oratoire de Jésus

     

    En 1635, il rencontre le Père Charles de Condren, supérieur de l'Oratoire de France.

    Il lui demande de devenir son directeur spirituel. Il entre en profonde dépression physique et spirituelle en 1639, qui n'ira que s'aggravant jusqu'à la mort du Père de Condren.

    En juin 1639, il prêche une mission en Picardie à Montdidier, puis dans le diocèse de Chartres, plusieurs entre fin 1639 et avril 1641.

    Il éprouve alors des grandes épreuves intérieures, alors que l'on tentait sous la direction de Denis Amelote de créer un séminaire.

    La mort du P. de Condren en janvier 1641 est pour lui un choc salutaire qui lui permet de sortir de l'impasse.

    Il décide de s'impliquer dans la formation des prêtres : il sait d'expérience que le prêtre doit être non seulement savant mais aussi, et surtout, être un homme de prière — Les missions dans lesquelles le P. de Condren l'avait employé avaient pour but de graver dans son esprit les besoins religieux du pays.

    Il s'installe à Vaugirard en septembre, avec deux autres prêtres, crée une vie paroissiale centrée sur la vie spirituelle.

    En décembre 1641, il ouvre une maison de formation, qui va accueillir de nombreux jeunes.

    Il obtient par transaction la cure de la paroisse Saint-Sulpice le 25 juin 1642, charge qu'il accepte malgré l'opposition de sa famille qui voyait pour lui une destinée plus glorieuse.

    Curé, il se donne à sa paroisse, tout en tenant sa maison de formation cléricale qui devient assez vite un exemple pour le diocèse de Paris.

    L'évêque lui demande d'assurer la formation de tous les postulants à la prêtrise du diocèse, et lui accorde de grands bâtiments à proximité de son église.

    Le séminaire Saint-Sulpice voit le jour.

     

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    Portrait du cardinal Pierre de Bérulle, par Philippe de Champaigne

     

    Il organise dans le même temps la communauté des « prêtre du clergé ». Parallèlement sa vie spirituelle s'intensifie : il fait vœu de servitude à Jésus le 11 janvier 1642, et aux âmes un an plus tard et surtout le vœu de l'Hostie le 31 mars 1644 dans la droite ligne des idées du cardinal de Bérulle.

    La paroisse qui végétait deviendra en dix ans un phare de la vie chrétienne parisienne, malgré les oppositions.

    Il échappe à un pugilat en 1645.

    Plusieurs diocèses font alors appel à lui pour organiser des séminaires sur le modèle sulpicien : il envoie des membres de sa compagnie des prêtres de Saint-Sulpice dans les diocèses de Nantes (1649), Viviers, Saint-Flour (1651), Le Puy (1652) et Clermont (1656).

    Les séminaristes de Saint-Sulpice suivent les cours de théologie en Sorbonne et reçoivent une formation spirituelle au séminaire.

    Leurs études duraient deux ans, et des prêtres d'autres paroisses y venaient faire des séjours.

    On peut remarquer que saint Jean Eudes prêche aussi des missions à Saint-Sulpice à cette époque et fonde le séminaire de Caen.

    Les deux hommes sont animés du même zèle apostolique.

    Les missions canadiennes

    Obélisque Place d'Youville

     

    La consécration du projet des associés de Montréal

    Par Pierre5018 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=58004250

    Obélisque Place d'Youville

    On commémore Olier sur une plaque du monument aux pionniers de Montréal

    Par POIRET Romain — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15796683

     

    De tempérament missionnaire, ayant lui-même eu l'occasion d'œuvrer pour les missions rurales, Monsieur Olier n'aura plus l'occasion de parcourir le monde.

    Sa rencontre avec Jérôme Le Royer de la Dauversière, en 1639 lui a ouvert les horizons de la Nouvelle France.

    Avec ce dernier et le baron Pierre de Fancamp, il participe à la fondation de la « Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des sauvages de la Nouvelle-France ».

    En 1652, à cause d'une grave maladie, dont il se remet mais reste fatigué, il démissionne de sa charge de curé de la paroisse Saint-Sulpice, qui est confiée à son disciple le P. de Bretonvilliers, tout en gardant la direction du séminaire.

    Il réussit tout de même à organiser des conférences pour Charles II d'Angleterre en 1653, en vue de sa conversion, et rencontre le P. Alexandre de Rhodes, missionnaire au Tonkin.

    L'année suivante en 1654, il participe à l'établissement d'une communauté féminine, alors qu'il souffre d'une paralysie partielle.

    C'est parmi ses jeunes prêtres qu'il va choisir quatre volontaires pour la mission montréalaise.

    Il les forme et c'est à sa mort que ses missionnaires vont rejoindre le Canada le 29 juillet 1657.

    Il meurt le lundi de Pâques 1657, après avoir été réconforté par une visite de saint Vincent de Paul.

    Spiritualité

    Au travers les deux maîtres auxquels il s'était attaché (Vincent de Paul et le Père de Condren), Monsieur Olier s'est nourrit de l'influence bérullienne et participe à l'École française de spiritualité.

    Il insiste en particulier sur la louange que le Christ adresse continuellement à Dieu le Père.

    Louange à laquelle chaque chrétien est invité à s'associer, car cela est devenu possible par la participation aux mystères de Jésus et par l'action de l'Esprit saint dans les cœurs.

    Comme réformateur marquant du clergé français, la figure du prêtre a chez lui grande importance.

    Il est celui qui assure la présence sacramentelle du Christ.

    Avec le Christ, il offre sa vie au Père.

    Enfin il conduit les chrétiens à s'unir dans leur vie à la prière du Christ. Jean-Jacques Olier a ainsi été l'un des artisans les plus importants de la spiritualité sacerdotale à partir du XVIIe siècle.

    Monsieur Olier à conçu une prière qui fut récitée par un grand nombre de fondateurs de congrégations :

    Jésus vivant en Marie
    viens et vis en nous
    dans la Sainteté de ton Esprit
    dans la plénitude de ta force
    dans la perfection de tes voies
    dans la vérité de tes vertus
    dans la communion à tes mystères
    maîtrise en nous toutes puissances ennemie en ton Esprit à la gloire du Père : Amen

    Publications

    • Le catéchisme chrétien et La journée chrétienne, éd. F. Amiot, Le Rameau, Paris, 1954.
    • Le traité des Saints Ordres, comparé aux écrits authentiques de Jean-Jacques Olier († 1657), éd. G. Chaillot, P; Cochois, I. Noye, Procure de la Compagnie de Saint-Sulpice, Paris, 1984.
    • L’Esprit des cérémonies de la messe, éd. C. Barthe, Le Forum, Perpignan, 2004.
    • L'Âme cristal. Des Attributs divins en nous, éd. M. Mazzocco, Paris, Seuil, 2008.
    • De La Création du monde à La Vie divine, éd. M. Mazzocco, Paris, Seuil, 2009.
    • Des anges. Fragrances divines et odeurs suaves, éd. M. Mazzocco, Paris, Seuil, 2011.
    • Tentations diaboliques et Possession divine, éd. M. Mazzocco, Paris, Honoré Champion, 2012.
    • Correspondance, éd. G. Chaillot, I. Noye, B. Pitaud, Paris, H. Champion, 2014.
    • Introduction à la vie et aux vertus chrétiennes, avec une seconde partie inédite De la conformité à l’extérieur des mystères, édition critique d’après les manuscrits par M. Mazzocco, Paris, Éditions Honoré Champion, 2016.

    Postérité

    Une voie du 15e arrondissement de Paris, la rue Olier est nommée à sa mémoire, comme la promenade de l'allée du Séminaire - Jean-Jacques-Olier dans le 6e arrondissement de Paris.

     

    Vue de l'église Saint-Sulpice, Paris XIXe siècle, François-Étienne Villeret.

    Vue de l'église Saint-Sulpice, Paris XIXe siècle, François-Étienne Villeret

    Église Saint-Sulpice de Paris.

     

    Église Saint-Sulpice de Paris

    Par bslax28 — paris-195, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=62737324

    Église Saint-Sulpice de Paris, les grandes orgues. 

    Église Saint-Sulpice de Paris, les grandes orgues

    Par Selbymay — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24465358

    Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Olier

     

    L'apparition de la Vierge
    En 1630, il se rend à Lorette et est soudainement guéri de la fièvre.
    En 1633, il prononce un vœu de servitude à Notre-Dame. L'année suivante, la Vierge lui dit qu'Elle voulait qu'il fût son chapelain.
    En 1638, il tombe malade. Il séjourne dans le prieuré de Clisson et se rend au sanctuaire voisin de Notre-Dame de toute joie. Il entend la Vierge qui lui dit :
    "Fais vœu de me dire une messe tous les samedis pour remercier Dieu de m'avoir choisie pour Mère de son Fils".
    Le 22 mars 1649, la Vierge lui serait apparue "étant allé à Notre-Dame pour lui soumettre l'entreprise de notre bâtiment et savoir si elle l'aurait trouvé agréable, cette divine maîtresse, dans sa bonté ordinaire, parut avec un bâtiment sur ses mains qu'elle me présentait pour le recevoir, que je n'osais recevoir en étant très indigne et incapable d'y rien faire, ne laissant pas de me tenir en soumission à ses ordres".....

     

     

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