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Bienheureux Jean-Michel Langevin, prêtre et martyr († 1793)
Bienheureux Jean-Michel Langevin († 1793)
prêtre et martyr
Vitrail de l'église Saint-Pierre de Chemillé
Jean-Michel Langevin né à Ingrande en Anjou le 28 septembre 1731 et mort guillotiné à Angers le 30 octobre 1793, est un prêtre catholique et martyr.
Béatifié le 19 février 1984 par le pape Jean-Paul II il fait partie des quatre-vingt-dix-neuf martyrs d'Angers, parmi plus de deux mille hommes et femmes guillotinés à Angers et fusillés à Avrillé pour la plupart.
Contexte historique
Avec la mise en place de la Terreur, effective depuis le 5 septembre 1793 et en tenant compte du fait que depuis le 27 mars 1793 la Convention charge les tribunaux ordinaires de juger révolutionnairement la commission militaire d'Angers traque religieux et religieuses. C'est soit le serment à la Révolution ou alors en cas de refus, la mort.
À Angers, dirigés par les représentants en mission Nicolas Hentz et Adrien Francastel, les prisonniers, hommes et femmes, passent en jugement sommaire devant les commissions militaires. Ils sont soit guillotinés sur la place du Ralliement (Ancienne place Saint-Maurille avant le 23 avril 1793) soit fusillés dans un champ la ferme Desvallois.
Biographie
L'église et la cure de Briollay
L'église et la cure de Briollay
Fils d'Urbain Langevin marchand boulanger, Jean-Michel Langevin naît à Ingrandes le 28 septembre 1731.
Il est baptisé le lendemain dans cette paroisse. Vicaire au Louroux-Béconnais puis à Villevêque, il est nommé prieur-curé de Beausse en 1759 ; il est installé curé de Briollay le 17 septembre 1774.
Survient la Révolution française, il refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé et de rejoindre les rangs de l'Église constitutionnelle (déclarée schismatique par le pape Pie VII) de même qu'André Fardeau, un de ses vicaires. Jean-Michel Langevin est alors chassé de sa cure le 3 avril 1791, par ses paroissiens révolutionnaires.
Son autre vicaire André Janin prête le serment constitutionnel.
L'abbé Simon Gruget qui vécut la Révolution à Angers et autour, et qui connut très certainement Jean-Michel Langevin a rapporté à son sujet : « C'était un digne pasteur qui eut beaucoup à souffrir de ses paroissiens. Il ne faut pas en être surpris, il avait dans sa paroisse beaucoup de philosophes, disciples de Voltaire et de Rousseau, et tout leur soin était de chercher à traverser leurs curés, à leur susciter des procès, dans le but de les discréditer aux yeux de leurs paroissiens. M. Langevin ne fut pas plus heureux. Il fut supplanté par son propre vicaire, M. Janin, frère de M. Janin, vicaire de Saint-Michel-du-Tertre, qui fit inutilement tous ses efforts pour le retirer de l'abime.
Remplacé par un intrus, l'abbé Langevin part pour Angers le 4 avril et y reste jusqu'au 9 mai. Puis il s'en va à Montrevault, dans les Mauges, où il reste jusqu'à la Toussaint pour revenir à Briollay et y enlever des meubles pour le bourg du Mesnil-en-Vallée où il possède une maison. Il vient ensuite à Angers, car l'arrêté du 1er février 1792 enjoignait à tous les prêtres insermentés de venir résider dans cette ville, pour y être soumis à un appel quotidien. Jean-Michel Langevin arrive donc à Angers le 5 avril 1792, et le 6 avril se présente devant la municipalité. Le 17 juin 1792, il échappe à l'internement général des prêtres insermentés ; il se cache dans une chambre appartenant à Mademoiselle de Vaugirault rue Saint-Martin et y reste jusqu'à l'arrivée de l'Armée catholique et royale au mois de juin 1793. Sorti de sa cachette, l'abbé Langevin descend la Loire en bateau et retourne au Mesnil-en-Vallé. Il y exerce son ministère avec Blanvillain ex-curé d'Ingrandes ; il proclame à l'autel qu'il administrera les malades de jour et de nuit, et les autres dans la mesure de ses forces.
Après la défaite de l'armée vendéenne, les prêtres du diocèse, traqués, arrivent à Angers pour y entendre une sentence de mort. Jean-Michel Langevin ouvre le premier cette route sanglante.
Dénoncé le 7 septembre 1793 au Comité Révolutionnaire d'Ingrandes par quatre « patriotes » et arrêté le 24 octobre 1793 au Mesnil-en-Vallée dans une ferme, il est transporté à Angers.
Interrogé une première fois et conduit à la prison nationale, place des Halles, d'où on l'extrait le 29 octobre, pour être jugé par la commission Félix siégeant au couvent des Jacobins.
Condamné à mort, il est guillotiné le lendemain, le 30 octobre 1793, à 4 heures de l'après-midi, place du Ralliement, autrefois place saint-Maurille.
L'abbé Langevin fut la première personne à être guillotiné à Angers (« Cette guillotine, établie sur une nouvelle place, la place du Ralliement, à l'endroit même où était le grand autel de l'église Saint-Pierre, y demeura en permanence pendant une année entière, depuis la fin d'octobre 1793 jusqu'à la mi-octobre 1794 »). L'abbé Simon Gruget dut sans aucun doute lui donner son absolution, comme il le fera durant toute la Terreur (Il est l'auteur de Mémoires qui ont grandement aidé à la béatification des Martyrs d'Angers) D'autres exécutions suivront par le fusil et la guillotine à Avrillé et à Angers.
Le bienheureux
En 1905, Monseigneur Joseph Rumeau, évêque d’Angers, introduit la cause d’un certain nombre de victimes d'Avrillé et d'Angers mises à mort en haine de la foi et de l’Église catholique. Une procédure canonique de béatification est alors lancée.
Le décret proclamant le martyre de quatre-vingt-dix neuf de ces victimes dont Jean-Michel Langevin et André Fardeau est rendu le 9 juin 1983 : ce sont les Martyrs d'Angers.
Leur béatification est célébrée le 19 février 1984 par le pape Jean-Paul II à la Basilique Saint-Pierre du Vatican.
Fête et mémoire liturgique
La mémoire liturgique de Jean-Michel Langevin est célébrée le 30 octobre.
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Michel_Langevin
Né à Ingrandes-sur-Loire, le 19 avril 1731, mort à Angers le 30 octobre 1793.
Homélie de la béatification de quatre-vingt-dix-neuf martyrs d’Angers, Jean-Paul II, le 19 février 1984.
"Ce qu’ils voulaient, c’était rester fidèles à l’Église."
(discours aux pélerins d'Angers)
À Angers, en 1793, le bienheureux Jean-Michel Langevin, prêtre et martyr.
Alors que la terreur régnait en France, sous la Révolution, il fut guillotiné à cause de son sacerdoce, premier d’une troupe d’une centaine d’hommes et de femmes qui demeurèrent unanimes dans la foi du Christ et témoignèrent fermement et sans peur jusqu’à la mort.
Fête le 30 octobre.
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