• Vie consacrée

     
     

    Vie consacrée ou vie religieuse

     

     

    La Vie religieuse est un style de vie distinct, adopté par des hommes et des femmes qui vivent et agissent en référence à des critères transcendant la vie matérielle et sociale à laquelle participe la société humaine en général.

    La vie religieuse est un phénomène contre-culturel engageant une minorité de personnes pour lesquelles le ‘Transcendant’ (c’est-à-dire ‘Dieu’) et le Spirituel priment le Terrestre et Matériel.

    La vie religieuse est marquée par des temps de prières, des temps d'étude, des exercices spirituels, des pratiques d'ascèse.

    Elle peut comprendre un travail ou relever de la mendicité.

    Elle peut aussi être vécue de manière plus ou moins séparée du reste de la société.

    Lorsqu'elle se pratique de manière plutôt individuelle, elle est appelée érémitisme, lorsqu'elle est vécue en communauté, elle est appelée cénobitisme.

    La vie religieuse donne ainsi lieu à des habitats favorisant l'isolement individuel ou la vie communautaires.

    Ces habitats peuvent ainsi aller de quelques grottes ou quelques cabanes proches les unes des autres et formant un ermitage, à des monastères où plusieurs centaines de moines ou de moniales mènent une vie collective.

    La vie religieuse s'est développée depuis l'Antiquité dans des sociétés différentes et éloignées les unes des autres de sorte qu'il est difficile de savoir si l'on peut lui attribuer une origine particulière.

    Certains auteurs considèrent la forme de vie religieuse qui les intéresse comme un phénomène original et sans équivalent dans d'autres religions ou d'autres cultures d'autres s'intéressent à la vie religieuse comme à un phénomène universel. Raimon Panikkar parle à ce sujet d'un archétype monastique universel.

    Historiquement la vie religieuse s'est d'abord particulièrement développée en Inde, puis dans le reste de l'Asie avec le Bouddhisme et le Taoïsme.

    En occident, durant l'Antiquité gréco-romaine, elle a d'abord eu la forme d'écoles de philosophie.

    Dans le même temps, il existait des communautés d'ermites ou de prophètes, notamment ceux vivant au Mont Carmel et dont témoigne la bible, mais aussi des communautés esséniennes comme celle de Qumrân.

    La vie religieuse s'est ensuite développée, peut-être sous les influences conjointes des traditions philosophiques occidentales et orientales, sous la forme d'un monachisme chrétien avec des pères du désert.

    Dans l'islam il n'y a, en principe pas de vie monastique, cependant le soufisme présente des parentés avec la vie religieuse telle qu'elle s'est développée dans d'autres traditions.

    Sur un plan philosophique la vie religieuse est liée à la mystique c'est-à-dire à des courants de pensée qui invitent à expérimenter ce qui est au-delà de la connaissance ou en constitue le degré le plus élevé.

    La mystique qui s'est développée dans le monachisme a été influencée à ses origines par les courants gnostiques.

    Dans la tradition médiévale chrétienne la mystique n'était pas un domaine séparé du reste de la théologie, les théologiens les plus spéculatifs, tels que saint Bonaventure étant aussi considérés comme des mystiques.

    Avec la mystique rhénane et les courants des béguines, des polémiques se sont ouvertes sur le statut de la mystique dans la théologie.

    Anthropologie religieuse

    De tous temps, avant et après la naissance du Christ, les diverses traditions religieuses ont connu et connaissent des hommes et des femmes insatisfaits d’une vie simplement matérielle et historique qui ont cherché à la transcender en lui donnant une dimension verticale allant au delà de l’histoire.

    C’est donc un phénomène humain d’espoir et de confiance en Quelqu’un qui donne quelque chose de plus, au-delà du Présent, historique, matériel et fini.

    Beaucoup de traditions religieuses ont institutionnalisé ce type de vie en accordant une visibilité sociale à ceux qui choisissaient une ’vie religieuse’. Ils portent des habits différents.

    La mendicité leur est autorisée. Ils vivent seuls ou en groupes en des lieux séparés et éloignés des villes et villages.

    Souvent ils sont recherchés pour leur proximité avec Dieu, duquel leur style de vie permet d’obtenir davantage de faveurs (exerçant alors un rôle proche de celui de ‘prêtre’)

    Tradition catholique

    Née au début du IVe siècle, de manière spontanée comme dans les autres traditions religieuses, la vie religieuse chrétienne a été institutionnalisée de manière de plus en plus stricte au cours de l’histoire de l'Église, cherchant à en contrôler les débordements et abus.

    Dans un sens large la vie religieuse est une manière de suivre le Christ, dans sa recherche de Dieu, Père créateur et aimant, et d’accomplir sa volonté. Cette sequela Christi, dans le célibat (ouverture à une autre manière d’aimer), la pauvreté (liberté vis-à-vis des biens matériels) et l’obéissance (primat de la volonté de Dieu) se fait sous l’inspiration et avec le soutien de l’Esprit Saint. Nul ne peut s’y engager s'il se fie à ses propres forces.

    Au fil des siècles les différentes manières de suivre la voie des conseils évangéliques proposés par le Christ à ceux qui veulent le suivre, initiées généralement par un ‘fondateur’ ou ‘fondatrice’ charismatique, ont dû recevoir l’approbation des autorités de l’Église qui y reconnaissent alors une ‘voie authentique de vocation chrétienne’.

    Ces types de vie religieuse catholique sont très variés et historiquement conditionnés, allant de l’érémitisme strict à l’engagement (apostolique) dans le monde.

    Aujourd’hui encore de nouvelles formes de vie religieuse voient le jour et sont proposées.

    Les religieux chrétiens sont invités à faire une profession religieuse publique de leur engagement, car, comme tout baptisé, ils vivent au sein de la communauté chrétienne (Église).

    Le code de droit canonique codifie les différentes manifestations de vie religieuse approuvée par l’Église.

    Ainsi, dans le chapitre III du livre 2 il mentionne, parmi les instituts de vie consacrée, les congrégations et ordres religieux (N°607), la vie érémitique (N°603), l’ordre des vierges (N°604), les instituts séculiers (N°710). Des ‘sociétés de vie apostolique’ (N°731-756) existent, dont les membres vivent en communauté en vue d’une œuvre apostolique, sans être liés formellement par des vœux de religion.

    La vie religieuse au-delà de sa codification

    Le phénomène de la vie religieuse échappe aux efforts de codifier ses manifestations.

    De nouvelles formes de vie évangélique voient régulièrement le jour, réactualisant chaque fois, sous un aspect différent, les valeurs évangéliques et le radicalisme de la ‘sequella Christi’.

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