• Transfiguration du Seigneur (1er s.)

     

     

    Transfiguration du Seigneur

     

    Transfiguration du Seigneur (1er s.)

     

     

    Transfiguration du Seigneur (1er s.)

     

    La Transfiguration est un épisode de la vie de Jésus-Christ relaté par les évangiles et la fête religieuse qui le commémore le 6 août.

    Il s'agit d'un changement d'apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois disciples.

    Le mot Transfiguration procède en français de la traduction latine du mot grec Metamorphosis (métamorphose).

    Cet état physique, considéré comme miraculeux, est rapporté dans trois des quatre évangiles (Matthieu, ch. 17 vv. 1-9, Marc, ch. 9 vv. 2-9 et Luc, ch. 9 vv. 28-36).

    C'est, selon la foi chrétienne, la préfiguration de l'état corporel annoncé aux chrétiens pour leur propre résurrection.

     

    Texte

     La Transfiguration. Le Christ transfiguré entre Élie (le prophète) à sa droite et Moïse (la Loi) à sa gauche. En bas de gauche à droite les apôtres Jacques, Jean et Pierre

     

    Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu, (Mt 17,1-13) :

    « Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s'entretenant avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection : écoutez-le ! Lorsqu'ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent sur leur face, et furent saisis d'une grande frayeur. Mais Jésus, s'approchant, les toucha, et dit : Levez-vous, n'ayez pas peur ! Ils levèrent les yeux, et ne virent que Jésus seul. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts. Les disciples lui firent cette question : pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Élie doit venir premièrement ? Il répondit : il est vrai qu'Élie doit venir, et rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu'Élie est déjà venu, qu'ils ne l'ont pas reconnu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de l'homme souffrira de leur part. Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean Baptiste. »

    Traduction d'après la Bible Louis Segond.

    Récit évangélique

    La partie supérieure de la Transfiguration de Raphaël (1520), représentant Élie, Jésus et Moïse (tenant les Tables de la Loi)

     

    Dans les Évangiles, la Transfiguration se situe après la multiplication des pains, au moment où les disciples, Pierre en particulier, reconnaissent en lui le Messie.

    Jésus a déjà annoncé une fois qu'il doit mourir et ressusciter 3 jours après, et qu'il doit se rendre à Jérusalem.

    Il l'annoncera encore deux fois après sa Transfiguration.

    Il semble que ce soit au cours de la fête des tentes que cet épisode se déroule.

    Jésus, rendu sur une montagne avec ses disciples Pierre, Jacques et Jean, se trouve métamorphosé : l'aspect de son visage change et ses vêtements deviennent d'une blancheur éclatante.

    Cette description rappelle celle de la descente de Moïse du mont Sinaï (La peau de son visage rayonnait Ex 34. 29-30) et celle qui est faite, dans les textes apocalyptiques, des anges envoyés du Seigneur.

    Elle rappelle la transcendance du Christ.

    Aux côtés de Jésus se tiennent deux grandes figures bibliques : Élie et Moïse.

     

    Symbolique du texte

    Selon la tradition de l'Église catholique, la montagne du lieu de la Transfiguration fait référence au Mont Horeb et au Mont Sinaï, deux lieux hautement symboliques dans l'Ancien Testament.

    Cette hypothèse est corroborée par la présence aux côtés du Christ de Moïse et d'Élie dont les missions sont liées à ces deux lieux.

    La nuée d'où sort la voix du Père fait également écho à la nuée qui enveloppait les Hébreux lors de l'Exode et de leur traversée du désert.

    La proposition de Saint Pierre de dresser trois tentes fait également référence selon certains observateurs à la tente de la rencontre dans l'Ancien Testament.

    Cette fête peut être rapprochée de celle du Baptême du Christ où certains points du récit évangélique se retrouvent dans les deux (la nuée qui enveloppe Jésus, la « voix du Père »).

    Pour l’Église, le but immédiat de la Transfiguration était « de préparer le cœur des disciples à surmonter le scandale de la croix ».

    Cette transfiguration est aussi une annonce de la « merveilleuse adoption qui fera de tous les croyants des fils de Dieu ».

    Selon le cardinal Hans Urs von Balthasar, quand « les disciples, à la fin, voient de nouveau Jésus seul, ils savent quelle plénitude de mystère se cache dans sa simple figure, car sa relation à toute l'ancienne Alliance, sa relation permanente au Père et à l'Esprit qui, comme nuée, a aussi couvert de son ombre les disciples représentant l'Église à venir, tout cela se trouve inclus en lui. Sa Transfiguration n'est pas une anticipation de la Résurrection - dans laquelle son corps sera transformé à Dieu - mais au contraire la présence du Dieu trinitaire et de toute l'histoire du salut dans son corps prédestiné à la croix. »

    Le lieu de la Transfiguration

    Le lieu traditionnel de la transfiguration est le mont Thabor près du lac de Tibériade.

    Certains exégètes situent l'événement au Mont Hermon, puisque les épisodes évangéliques qui l'encadrent se situent dans cette région.

    Le Mont Thabor aurait été choisi à l'époque byzantine pour sa proximité avec Nazareth et le lac de Tibériade.

    Selon les maronites, la Transfiguration aurait eu lieu dans la région de Bcharré, sur le Mont-Liban.

    La fête de la Transfiguration

     Mosaïque byzantine de la Transfiguration, monastère Sainte-Catherine au Sinaï

     

     

    Elle a lieu dans toutes les Églises le 6 août.

    Une corrélation est possible avec la fête juive du 15 Av, qui a lieu au même mois et comporte certaines ressemblances.

    Cette fête est connue en Orient depuis le Ve siècle.

    L'Église catholique fête la Transfiguration le 6 août mais cette fête peut être avancée ou reculée au dimanche le plus proche.

    Les Églises d'Orient ont les premières célébré cette solennité, qui devint une grande fête universelle en Occident après la victoire de Belgrade en 1456 où l'avancée turque fut stoppée pour 70 ans.

    L'Église orthodoxe fête elle aussi la Transfiguration le 6 août.

    Pour les Églises qui utilisent le calendrier julien, elle tombe actuellement le 19 août du calendrier grégorien.

    C'est une grande fête où l'on jeûne bien que située avant la période de jeûne de la Mère de Dieu du 14 août au 28 août.

    Dans l'Église d'Éthiopie, la fête est appelée Buhe. Elle est célébrée avec éclat le 6 août selon le calendrier julien.

    Dans l’Église arménienne, la fête de la Transfiguration est fêtée dans le mois de juillet (le 7 pour 2013) en correspondance avec l'ancienne fête païenne de Vartavar.

     

    Représentations dans l'art

     

    La Transfiguration par Giovanni Bellini

     

    Comme le premier art chrétien des mosaïques de Rome et de Ravenne, l'art roman et l'art byzantin ont souvent représenté cette scène.

    De nombreux peintres, parmi lesquels Raphaël, Rubens, Bellini ont représenté la Transfiguration.

    On y retrouve le trio de Jésus entouré de Moïse et d'Élie, avec à leurs pieds, les disciples endormis trop empêtrés dans leur nature terrestre pour comprendre pleinement la signification de la rencontre.

    Il faudra l'arrivée d'une nuée et l'intervention d'une voix qui en sort qui leur confirme la nature du Christ pour les éclairer.

    En musique, cet événement a fait l'objet d'un oratorio d'Olivier Messiaen, intitulé La Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ, écrit de 1965 à 1969, et créé à Lisbonne le 7 juin 1969 sous la direction de Serge Baudo.

    L'œuvre dure une heure et demie, et fait appel à sept solistes, 100 choristes et 109 instrumentistes.

    Peintures de la Renaissance

    • Giovanni Bellini : Trasfigurazione di Cristo (1480-1485), musée Capodimonte de Naples et une autre version au musée Correr.
    • Lorenzo Lotto : La Transfiguration (1510-1512), Pinacoteca Comunale, Recanati
    • Le Titien : La transfiguration (1560), église Saint-Sauveur, Venise
    • Gérard David : La transfiguration du Christ (1520), O. L. Vrouwekerk, Bruges
    • Raphaël : La Transfiguration (1520), musées du Vatican

    Source

     

    Le mont Thabor, où s'accomplit la Transfiguration du Sauveur, est la plus haute montagne de la Galilée ; on y jouit d'un magnifique panorama sur toute cette partie de la Terre Sainte.

    C'est là que Jésus manifesta Sa gloire aux trois disciples qui devaient être témoins de Sa douloureuse agonie au jardin des Oliviers, Pierre, Jacques et Jean. Son visage devint éclatant comme le soleil, Ses habits blancs comme la neige : la gloire de Sa divinité rejaillit sur tout Son corps.

    Moïse et Élie parurent à Ses côtés et s'entretenaient avec Lui de la mort qu'Il devait souffrir à Jérusalem.

    Les Apôtres furent ravis d'un si merveilleux spectacle, et Pierre s'écria : "Seigneur, nous sommes bien ici ; faisons-y trois tentes, une pour Vous, une pour Moïse et une pour Élie."

    Il parlait encore, quand une nuée lumineuse les couvrir, et une voix se fit entendre : "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, en qui J'ai mis toutes Mes complaisances; écoutez-Le."

    Les trois Apôtres furent saisis de frayeur et tombèrent par terre ; mais Jésus, S'approchant d'eux, les toucha et leur dit de se lever ; ils le firent et n'aperçurent plus que le Sauveur dans Son état ordinaire.

    Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur recommanda de ne pas divulguer ce qu'il avaient vu, jusqu'à ce qu'Il fût ressuscité.

    Les trois témoins gardèrent le secret, mais plus tard ce fait extraordinaire servit admirablement à tous les Apôtres pour prouver la divinité du Sauveur ; il leur servit aussi pour supporter avec courage les épreuves de leur apostolat.

    Ce mystère confirme plusieurs articles de notre foi.

    La Trinité nous apparaît dans les trois personnes divines qui interviennent : le Père, qui rend témoignage à Son Fils ; le Fils, qui montre Sa gloire ; le Saint-Esprit, qui couvre tout ce tableau sous la forme d'une nuée resplendissante.

    L'Incarnation brille avec éclat dans la Transfiguration, puisque Jésus nous apparaît en même temps comme Homme et comme Dieu, vrai Fils de Dieu : "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé."

    Enfin nous y voyons une image de la résurrection du Sauveur et de la résurrection de tous les justes à la vie glorieuse; et c'est ce qui fait dire à l'Église cette belle prière :

    "O Dieu, qui, dans la glorieuse Transfiguration de Jésus Votre Fils unique, avez confirmé les mystères de notre foi et avez marqué l'adoption parfaite de Vos enfants par la voix céleste qui est partie de la nue, rendez-nous cohéritiers de ce Roi de gloire, et donnez-nous part aux splendeurs de Son règne."

    Le mont Thabor a toujours été en vénération dans l'Église ; les pèlerins de Terre Sainte ne manquent jamais de le visiter.

    Une nouvelle basilique y a été construite au début du siècle dernier.

    Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

    Source

    En savoir plus :

    http://missel.free.fr/Sanctoral/08/06.php

     

     

     

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