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Tarascon sur Rhône, église Sainte Marthe
Tarascon sur Rhône
Église Sainte Marthe
L'église est devenue l'un des sanctuaires les plus célèbres de Provence, depuis qu'en 1187, eut lieu "l'invention" (= la découverte) des reliques de Sainte Marthe, que les Tarasconnais vénéraient depuis longtemps déjà.
En l'an 500, Clovis, malade, lors du siège d'Avignon, vint prier sur le tombeau de Sainte Marthe : il guérit (v : plaque dans la crypte).
Bien d'autres : rois de France, de Sicile, cardinaux, légats, pape, futur pape (Jean XXIII) sont venus prier la Sainte hôtesse du Christ.
De nos jours, chaque année, plusieurs milliers de pèlerins de tous pays viennent dans la collégiale "...vivre un moment privilégié dans la prière, et de réflexion..." Jean-Paul II
L'édifice
L'édifice est composé de deux églises superposées : la crypte et l'église supérieure. A partir du premier oratoire chrétien furent successivement édifiés des sanctuaires plus importants.
Tout d'abord, après les invasions sarrasines, une église de style roman, englobant la crypte et le tombeau.
Puis, pour répondre à la piété des habitants et à l'afflux des pèlerins, la nef fut rebâtie au 13e et surtout au 14e siècle.
Le 15e siècle ajouta le clocher, les arcs-boutants et une sacristie.
Au 17e, on restaura la crypte et on ajouta deux chapelles hexagonales de part et d'autre de l'abside.
La chapelle du Saint Sacrement se trouve à gauche du chœur.
Une petite lampe rouge indique la présence eucharistique (hosties).
Les croyants viennent adorer le Christ présent dans le symbole du Pain.
La crypte
La crypte est la seule partie subsistante, avec le portail sud, de l'église consacrée en 1197.
Profondément remaniée au 17e siècle, on y entre par une porte gothique du 14e siècle (grille de 1466).
L'abside abrite le sarcophage antique (3e siècle environ) de Sainte Marthe ; sur sa façade principale sont sculptées des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament :
De gauche à droite :
- Saint Pierre baptisant les soldats dans sa prison à Rome,
- Multiplication des pains,
- Orante,
- Noces de Cana
- Reniement de Saint Pierre,
- Résurrection de Lazarre
Toutes les têtes ont été martelées en 1653 pour encastrer le sarcophage dans un tombeau en marbre.
Ce sarcophage qui contient les reliques de la Sainte est le lieu où convergent les fidèles avec leurs souffrances et leurs espérances ; ils les lui confient et prient afin qu'elle intercède pour eux auprès de Dieu.
L'église supérieure
Elle a été édifiée à des époques différentes :
- 12e siècle : vestiges de l'église romane,
- 14e siècle : parties gothiques,
- 16e et 17e siècles : pour certaines chapelles.
L'église romane :
Il en reste aujourd'hui le portail, les murs d'enceinte jusqu'aux voussures au sud, à l'ouest, et, au nord-ouest : une partie englobant la base du clocher.
Le portail sud peut être considéré comme l'un des plus importants du Sud de la France. Malheureusement, les bas-reliefs et les statues qui le décoraient ont été détruits en 1793, par les révolutionnaires, et rasés jusqu'à fleur de pierre.
Dans le tympan, étaient représentés :
Jésus-Christ en majesté entouré des "Symboles des quatre Évangélistes" ; au-dessous, un grand bas-relief représentait "l'Entrée triomphale de Jésus à Jérusalem".
A droite du portail, étaient aussi représentés la "Victoire de Sainte Marthe sur la Tarasque", à gauche, la "Résurrection de Lazare" (frère de Sainte Marthe).
Le porche conserve l'inscription commémorant le recouvrement des reliques de Sainte Marthe (1187) et la consécration de l'église romane (1197) par l'archevêque d'Arles.
L'église gothique :
Plan à trois nefs :
- Arc triomphal en plein cintre percé d'un oculus,
- Abside plus basse que la nef centrale,
- Élévation intérieure à deux étages,
- Très peu d'ouvertures au mur nord.
Aux clefs de voûte :
Sainte Marthe enseignant, Saint Michel, un Agnus Dei et un décor floral.
Les chapiteaux du chœur représentent la tentation d'Adam et Eve et l'Annonciation.
Les vitraux de l'abside (1857) sont dédiés à la Vierge Marie, comme le maître-autel en marbre polychrome.
De part et d'autre de la nef centrale, des chapelles latérales, dues à des familles nobles (sépultures) ou à des corporations, ont été construites entre les contreforts de l'église gothique.
Au sud, se trouvent les plus récentes : à gauche du portail, la première (1664), est munie d'un beau lanternon ovale.
Extérieurement, le contrefort supporte un clocheton roman (1197).
Les chapelles latérales nord sont les plus anciennes (14e - 15e siècle).
Dans la chapelle des reliques : châsse de Sainte Marthe (1868), copie en cuivre doré du buste offert par Louis XI en 1478.
Derrière la chaire (17e s), qui était ornée des statues des quatre Évangélistes provenant du couvent des Augustins, on trouve, encastrée dans le mur, une armoire à reliques fermée par une belle grille (15e s).
L'orgue
Sa partie instrumentale (1484) s'est enrichie de nombreux nouveaux jeux au cours des siècles ; entièrement restaurée en 1847 et 1984 (v. panneau sous le buffet d'orgue).
L'église est ornée des œuvres de PEINTRES renommés :
- La peinture la plus ancienne est un retable (1513).
- Deux tableaux sont signés Nicolas Mignard (1606-1668) qui, après le traditionnel séjour à Rome, s'établit à Avignon en 1637 : - Arrivée de Jésus à Béthanie ; - Assomption.
- Pierre Parrocel (1670-1739), étudie à Rome. A son retour, il parcourt le Midi et s'installe à Avignon.
- Philippe Sauvan (1698-1789) élève de Parrocel se fixe à Avignon en 1729.
- Joseph Marie Vien (1716-1809), maître de David, vient à Avignon en 1750 ; 7 toiles peintes de 1747 à 1751 représentent la vie de Sainte Marthe.
- Carle Van Loo, à Rome de 1724 à 1731, puis à Turin jusqu'en 1734, académicien en 1735, directeur de l'académie, 1er peintre du roi, il peignit de grandes œuvres historiques ou religieuses (Saint François d'Assise).
Le clocher
Lors des bombardements du 16 août 1944, la flèche et le campanile furent détruits. Des quatre cloches formant le carillon, seule reste la plus ancienne, celle du roi René, fondue en 1469, installée dans la fenêtre du 2e étage du clocher : elle sonne les heures !
Grâce au Chanoine P.M. Boulat, la flèche fut reconstruite à l'identique de celle du 15e siècle et l'église restaurée extérieurement.
Les travaux de restauration intérieure ne sont pas terminés.
Sainte Marthe
La tarasque
Vers l'an 48, venant de Palestine où ils étaient persécutés, embarqués sur une barque sans voile ni gouvernail, Marthe et ses compagnons : les Saintes Maries Jacobé et Salomé, Lazare, Maximin, Marcelle (suivante de Marthe, dit-on) s'échouèrent sur les côtes de Provence.
Arrivée dans la région d'Avignon, Marthe fut appelée par les habitants terrorisés de Tarascon pour les délivrer d'un monstre, la Tarasque, qui dévorait hommes et bêtes.
Après avoir, par la Croix, dompté la bête qui fut achevée par les habitants, elle resta à Tarascon évangélisant la ville.
Source : Brochure à la disposition des pèlerins dans l'église.
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