• Synode

     
     

    Synode

     

     

    Le mot synode désigne dans le christianisme une réunion, une assemblée délibérative d'ecclésiastiques. Les termes « synode » et « concile » furent longtemps synonymes.

    Depuis la fin du XXe siècle, les Églises tendent à réserver le terme de « concile » aux assemblées œcuméniques, catholiques ou orthodoxes.

     

    Évolution du sens

    Étymologie et sens premier

    Le terme synode vient du grec classique, composé de sun qui signifie « ensemble », et du odos provenant du dialecte attique, qui signifie « seuil de la maison » (en grec classique oudos). Le mot synode désigne littéralement le fait de franchir le même seuil, de demeurer ensemble, donc de se réunir (contrairement à l'étymologie la plus fréquemment déclarée de "marche commune").

    Le mot synode n'est à l'origine que le doublet d'origine grecque du mot français concile qui désigne une assemblée d'évêques. On ne le trouve que dans les traductions de textes grecs qui cherchent à souligner les différences entre les usages orientaux et les usages occidentaux. La langue française utilise en fait le mot concile pour désigner les assemblées d'évêques, qu'elles soient locales ou œcuméniques. Ainsi toutes les assemblées d'évêques de l'Église antique ou médiévale sont appelées « concile » en français.

    Le premier synode connu fut celui convoqué par Victor Ier à Rome en 190 pour la fixation de la date de Pâques, célébrée un dimanche. Dès le IIIe siècle après J.-C., on voit apparaître des conciles convoqués pour régler des crises ou des conflits locaux, tels que la question des lapsi. Ils peuvent être célébrés à tous les niveaux : local, régional, provincial. L'objectif est toujours, au-delà des circonstances précises de la réunion, de conforter et d'harmoniser la foi d'une Église particulière.

    Distinction progressive entre concile et synode

    À l'époque de la réforme grégorienne, les papes élargirent la portée et la composition des synodes. Pour distinguer les assemblées extraordinaires et générales ou encore universelles des synodes locaux, le terme de « synode général » fut réservé aux conciles convoqués ou présidés par le pape.

    Ce n'est qu'au XXe siècle que l'on commença à donner le nom de synode aux assemblées locales ou régionales, afin de réserver le mot « concile » aux synodes généraux ou encore universels, comme par exemple les conciles œcuméniques.

    Les différentes Églises ont également recours au mot « synode » pour désigner des assemblées régulières ou permanentes, qu'elles siègent ou pas. Le mot synode entre alors dans la langue française avec des sens spécifiques.

    Les sens spécialisés du mot dans les différentes confessions

    Dans l'Église catholique romaine

    En 1215, le quatrième concile du Latran préconise la tenue annuelle de conciles (ou synodes) sous l'autorité des archevêques. Un synode peut également être convoqué sur un point particulier. Si l'institution synodale s'est perpétuée sans discontinuité à travers les siècles, sa mise en œuvre a été très variable. Au sein de l'Église catholique, le Synode des évêques a été institué par Paul VI en 1965 à l'issue du concile Vatican II.

    Dans le droit canonique actuel, le synode diocésain est organisé selon les modalités du Code de droit canonique de 1983 : « Le synode diocésain sera célébré dans chaque Église particulière lorsque, au jugement de l'Évêque diocésain et après que celui-ci a entendu le conseil presbytéral, les circonstances le suggéreront. »

    Dans l'Église orthodoxe

    1. Le mot a pris le sens spécialisé d'assemblée permanente d'évêques qui siègent sous la présidence d'un primat, qu'il porte le titre de patriarche ou celui d'archevêque, à la tête d'une des Églises autocéphale de la communion orthodoxe.

    2. De façon dérivée, le mot désigne aussi la période synodale de l'histoire russe, c'est-à-dire la période où le patriarcat de Moscou avait été supprimé (1721-1917) et remplacé par un Saint-Synode. Un fonctionnaire laïc avait été placé à la tête du synode et l'Église subissait la tutelle du ministre des cultes.

    3. Le Synode désigne enfin l'assemblée des évêques russes en exil qui à partir de 1925 tentèrent de perpétuer l'organisation de l'Église russe et qui regroupèrent les communautés russes à l'étranger. Le mot synode désigne l'ensemble des communautés rattachées à cette instance.

    Dans certaines Églises protestantes

    Le premier synode national protestant s'est tenu à Paris en 1559. Il élabora la confession de foi, qui, ratifiée en 1571 par le synode de La Rochelle, prit dès lors le nom de confession de la Rochelle.

    Dans la discipline ecclésiastique de certaines Églises protestantes, comme l'Église réformée de France, le synode est l'assemblée réunissant délégués laïcs et pasteurs, au niveau paroissial ou régional. Le Synode national est l'instance souveraine, décidant de la formulation de la foi et des questions d'organisation, depuis le traitement des ministres jusqu'aux accords internationaux ou interconfessionnels. Ses débats sont relayés régionalement avant décision. Il élit un Conseil national qui gère l'Union et met en œuvre les décisions et orientations synodales entre deux sessions annuelles.

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