• Septembre : le mois des Anges

     
     

    Septembre : Le mois des Anges

     

    Septembre : le mois des Anges

     

     

    Depuis longtemps il existe en France un ouvrage intitulé : Le mois Angélique, par le R. P. Debrosse, de la compagnie de Jésus.

    Il suffit de dire qu'il a été réimprimé cinq fois, pour prouver l'estime qu'en font les Fidèles.

    Et en effet il traite d'une dévotion si salutaire, si consolante et si facile : La Dévotion Aux Saints Anges, qu'il n'est nullement surprenant que les Fidèles s'empressent de le lire.

    C'est pour procurer aux catholiques Belges le moyen de se nourrir l'esprit et le cœur de tout ce qui concerne cette dévotion, que nous réimprimons cet ouvrage.

    Toutefois , sans avoir aucunement la prétention de faire mieux, nous avons adopté un plan différent : nous avons cru qu'il serait plus commode et plus avantageux de diviser le tout en lectures pour chaque jour d'un mois, en ajoutant à chaque jour une histoire édifiante, propre à donner une idée du pouvoir et de la protection des Anges à l'égard des hommes.

    Nous avons en outre omis la seconde partie de cet ouvrage qui traite des vertus de Marie, parce que nous avons voulu faire un livre uniquement consacré aux Anges, en les unissant cependant toujours à leur auguste Reine.

    Outre ces changements, nous avons puise dans divers auteurs et nous donnons des développements plus étendus sur cette dévotion.

    En un mot, nous présentons aux lecteurs un Mois Des Anges dans le genre des Mois de Marie, de saint Joseph , etc.

    Nous avons choisi le mois de Septembre que nous croyons être le plus propre à être consacré à cette dévotion , parce que, du moins dans le diocèse de Liége, l'Église fait le 1er Dimanche de Septembre l'office des saints Anges gardiens, et le 29 du même mois, la dédicace de l'Archange saint Michel.

    A Rome et dans la plupart des diocèses, l'on fait l'office des Anges gardiens le 2 Octobre ; le Souverain Pontife a même accordé pour ce jour une indulgence plénière (voyez plus loin p. 38). Dans ces diocèses, de même que partout ailleurs, la lecture de ce livre pendant le mois de Septembre servira de préparation pour gagner cette Indulgence.

    C'est aussi un moyen que nous offrons à la jeunesse de sanctifier les vacances en élevant chaque jour sa pensée vers Dieu, par l'entremise de ses Anges.

    Il est du reste indifférent quel mois l'on choisisse pour faire cette lecture ; tous les temps, toutes les saisons conviennent pour honorer ces Esprits célestes.

    Les membres d'une Confrérie des Anges gardiens peuvent choisir le mois pendant lequel leur Confrérie fait célébrer une neuvaine solennelle ; ce sera pour eux un moyen de se bien disposer pour recueillir les grâces attachées à ces neuvaines.

    Enfin il est sans doute inutile d'avertir qu'il n'est nullement nécessaire de faire la lecture de ce livre en un mois : l'on peut le lire en tout ou en partie, quand et de la manière que l'on veut ; la division en 30 paragraphes ou 30 jours, n'a d'autre but que de présenter plus de facilité pour faire cette lecture.

    En publiant aujourd'hui la seconde édition de cet ouvrage, nous pouvons nous féliciter du succès qu'il a obtenu, et que lui avait prédit un journal catholique (Courrier de la Meuse, 13 août 1837).

    Nous regrettons toutefois que personne n'ait réalisé la formation de ces associations en l'honneur des saints Anges, dont il est parlé longuement dans l'instruction préliminaire ci-après.

    Il existe cependant une petite ville, dans un diocèse voisin, où des âmes pieuses ont adopté avec empressement cet excellent et facile moyen d'honorer ces puissants protecteurs ; il s'y est établi à cette fin plusieurs réunions de neuf personnes, et l'on est en instance près de l'autorité ecclésiastique pour obtenir l'érection canonique de cette association : bel exemple à suivre !

     

    INDULGENCE DE QUARANTE JOURS.

    L'on sait que le Souverain Pontife a accordé des Indulgences aux Fidèles qui, pendant le mois de Mai, honoreraient d'une manière spéciale la très sainte Vierge.

    L'autorité ecclésiastique du diocèse de Liége a été suppliée de considérer si les motifs, qui avaient engagé le Souverain Pontife à accorder cette faveur, n'existaient pas également pour d'autres dévotions propres à d'autres mois de l'année ; si, par exemple, il ne serait pas avantageux pour les Fidèles de ce diocèse de les inviter, par la concession de quelque faveur spirituelle, à honorer d'une manière spéciale 1° le mystère de l'Incarnation pendant le mois de Décembre, 2° les saints Anges pendant le mois de Septembre, et 8° à s'occuper d'une manière particulière du soulagement des âmes du Purgatoire pendant le mois de Novembre.

    L'extrême sollicitude du premier Pasteur de ce diocèse pour le salut de ses ouailles, et son vif désir de voir se répandre, vu le fruit qu'on en retire, l'usage quotidien de la méditation et de la lecture spirituelle, usage rendu si facile en ce qui concerne ces trois dévotions, par les ouvrages y relatifs, publiés récemment à Liége (1), lui ont fait peser mûrement et prendre en considération cette supplique : en conséquence l'un de Messieurs les Vicaires-Généraux y a fait la réponse suivante, qui accorde en ces termes l'Indulgence demandée :

    « En réponse à votre lettre du 18 courant, Sa Grandeur, Monseigneur notre rèvérendissime Évêque, a bien voulu me charger de vous faire savoir qu'Elle accorde une Indulgence de quarante jours, chaque jour du mois de Décembre, aux Fidèles de son diocèse qui honoreront d'une manière spéciale le mystère de l'Incarnation. Sa Grandeur attache la même faveur aux mois de Septembre et de Novembre, pour les Fidèles qui emploieront particulièrement ce temps à la dévotion aux saints Anges et au soulagement des âmes du Purgatoire. »

    Liége, le 23 Novembre 1839.

    H.-J. JACQUEMOTTE, Vic.-gén. 

    Histoire.

    Le culte de saint Michel et des saints Anges ne fut pas moins célèbre en Orient qu'en Occident, lorsque l'empereur Constantin eut embrassé publiquement le christianisme.

    On y fonda plusieurs églises en son honneur.

    Nous apprenons de l'historien Sozomène, mort en -450, que Constantin fit bâtir, en l'honneur de saint Michel, une église qu'on appela Michaëlion, et dans laquelle il s'opéra plusieurs miracles.

    Cet historien assure qu'il avait éprouvé lui-même la protection de saint Michel ; et, entre autres cures miraculeuses, il cite celles du jurisconsulte Aquiliu et du médecin Probien, qui jouissaient tous deux d'une grande réputation.

    L'Église dont il s'agit était près de Constantinople.

    Il y avait dans la même ville quatre autres églises dédiées sous l'invocation de saint Michel le nombre s'en augmenta jusqu'à quinze, et toutes étaient de fondation impériale.

    La dévotion à saint Michel s'est accrue par les différentes apparitions de ce saint Archange.

    L'une des plus célèbres est celle à l'Évêque de Siponto, sur le mont Gargan, dans le royaume de Naples.

    Elle est confirmée par la tradition de toutes les Églises du pays.

    En conséquence de cette apparition, l'évêque de Siponto bâtit sur le mont Gargan une église en l'honneur de saint Michel, laquelle est devenue fameuse par le concours des fidèles. 

    En France, Aubert, Évêque d'Avranches, fonda, en l'an 708, une célèbre église en l'honneur de saint Michel, sur un rocher qui s'élève dans la mer entre la Normandie et la Bretagne.

    L'histoire rapporte que l'héroïne Jeanne d'Arc reçut sa mission de l'archange saint Michel : il lui apparut tout resplendissant de lumière et lui commanda au nom du Seigneur de prendre les armes, d'aller délivrer la ville d'Orléans et de faire sacrer Charles VII à Reims.

    Jeanne, qui était loin d'être crédule, méprisa ce qu'elle regardait comme en rêve ; mais ayant eu la même apparition plusieurs nuits de suite, elle s'en ouvrit à ses parents qui la menèrent au gouverneur de Vaucouleurs.

    Pratiques pour honorer les Anges gardiens de notre prochain.

    Les mêmes raisons qui nous font un devoir d'honorer et d'invoquer nos bons Anges, nous imposent aussi, par proportion au moins, les mêmes obligations par rapport aux Anges gardiens de notre prochain.

    Afin donc de satisfaire aussi à cette obligation, et de nous les rendre favorables, nous proposerons les pratiques suivantes :

    1° Saluer, au moins intérieurement, les bons Anges des personnes que l'on rencontre, ceux des habitants des villes, villages , etc. par où l'on passe. En entrant dans les maisons, saluer les Anges gardiens des personnes qui les habitent. Il en est encore qui ont la coutume de saluer les bons Anges des personnes auxquelles ils écrivent. Telles étaient les pratiques du saint prêtre lioudon, déjà cité, et du père Le Fèvre, un des premiers religieux de la compagnie de Jésus. Lorsqu'on entre dans une église, il faut saluer les Anges qui environnent invisiblement les saints tabernacles pour faire sans cesse la cour à Notre-Seigneur Jésus Christ, réellement présent dans le très-saint Sacrement, et unir alors nos prières et nos adorations à celles de ces Esprits célestes.

    2° Comme il serait souvent impossible de donner, d'une manière spéciale, des témoignages de respect aux bons Anges de toutes les personnes que nous rencontrons, pour y suppléer on pourrait faire avec ces Esprits célestes une espèce de convention, de la manière suivante : protester tous les matins que l'on a l'intention bien formelle de saluer tous les bons Anges des personnes que l'on rencontrera pendant la journée, quand bien même on n'y penserait pas alors ; ou bien, ce qui serait encore mieux, protester et déclarer que lorsqu'on inclinera un peu la tête, ou que l'on fera tel autre signe qu'on voudra (toutefois sans se faire remarquer), ce sera de notre part un témoignage de respect et d'amour pour les bons Anges des personnes que nous rencontrerons, ou dans la compagnie desquelles nous nous trouverons.

    3° Invoquer le secours des bons Anges des personnes avec lesquelles on a à traiter d'affaires difficiles, et surtout dans lés occasions où l'on est exposé à offenser Dieu ; par exemple, dans les discussions pour affaires d'intérêt, dans les matières de procès. L'expérience a souvent fait connaître combien cette pratique est utile pour concilier les esprits.

    4° Honorer et invoquer souvent les bons Anges des personnes avec lesquelles on est obligé de vivre, ou avec lesquelles on a des rapports fréquents, surtout si ces personnes sont d'un caractère difficile qui ne sympathise pas avec le nôtre. C'est un excellent moyen pour vivre dans la paix et l'union chrétienne. 

    5° En temps de guerre, s'adresser aux Anges gardiens de ceux qui sont à la tête des armées, afin que ces Esprits célestes les contiennent dans le devoir et obtiennent la victoire à celui des deux partis qui combat pour la justice, et surtout eu faveur de la religion. Il faut aussi invoquer spécialement alors saint Michelle chef de la milice céleste et le protecteur de l'Église. Les Livres saints nous apprennent que l'Ange du Seigneur combat à la tête des armées de son peuple. Ainsi il y avait un Ange à la tête de l'armée de Josué, lorsqu'il attaqua et prit la ville de Jéricho. Souvent aussi les Anges ont paru à la tête des armées des Machabées.

    6° Invoquer souvent les Anges protecteurs des royaumes, diocèses, paroisses, etc., où l'on se trouve ; ceux aussi du souverain Pontife, des évoques ou autres pasteurs de l'Église ; ceux des souverains, des magistrats et autres supérieurs, surtout lorsqu'ils sont dans la tribulation, où qu'ils ont besoin de grâces particulières pour soutenir la cause de la justice et en particulier celle de la religion catholique.

    7° Les pasteurs invoqueront les bons Anges de leurs paroissiens ; les pères et mères, ceux de leurs enfants ; les maîtres et maîtresses, ceux de leurs élèves ; les chefs de maisons, ceux de leurs domestiques ; les supérieurs, ceux de leurs inférieurs. S'ils le font avec confiance, ils ne doivent pas douter qu'ils n'obtiennent, par la protection des Anges, des grâces particulières pour les aider à bien gouverner ceux que Dieu a confiés à leurs soins, et pour soumettre les esprits indociles et rebelles, s'il s'en trouvait.

    8°. Ce sera une pratique excellente d'honorer spécialement ; 1°. les Anges qui ont été les gardiens de nos saints Patrons et Patronnes : nous devons croire qu'ils s'intéressent d'une manière particulière à notre salut éternel ; 2° ceux des Saints et des Saintes auxquels nous avons une dévotion particulière ; 3° ceux des Saints et Saintes, aux jours où l'Église en fait l'office ou en célèbre la fête. Nous devons remercier les bons Anges de ce que, par leur zèle et leurs bons offices, ils ont si efficacement contribué à mériter à ces Saints la félicité éternelle dont ils jouissent, et nous les conjurerons de nous aider à parvenir au même bonheur. Il est bon encore, lorsqu'on récite les Litanies des saints, d'avoir l'intention d'honorer et d'invoquer leurs bons Anges. -i°. Enfin, puisque la sainte Vierge, comme nous l'avons dit plus haut, a été pendant toute sa vie accompagnée et servie par une troupe d'Anges des premiers chœurs, il est bien juste de leur rendre aussi nos hommages. Toutes les fois que nous invoquerons Marie, leur auguste reine et notre tendre mère, ou que nous publierons ses louanges, nous nous unirons d'esprit et de cœur à ces célestes Intelligences.

    9° Si nous réfléchissons , d'une part, qu'il y a un grand nombre de chrétiens, surtout dans les campagnes, qui ne connaissent pas le bonheur qu'ils ont d'avoir des Anges pour les garder ; et, d'un autre côté, qu'il en est beaucoup qui, n'ignorant pas ce bienfait de Dieu envers les hommes, n'en sont pas pour cela plus reconnaissants ni envers Dieu, ni envers ses célestes bienfaiteurs, nous ne manquerons pas d'être touchés de compassion pour l'ignorance des uns et l'ingratitude des autres, et pour suppléer, en quelque sorte, à ce qu'ils ne peuvent ou ne veulent pas faire, nous saluerons quelquefois en esprit leurs bons Anges, et nous leur donnerons des témoignages de notre respect et de notre amour. (Voyez la formule de prière, pour le Samedi, à la fin de l'ouvrage.)

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