• Saint Frumence († 360)

     

     

    Saint Frumence († 360)

     

     Image illustrative de l’article Frumence d'Aksoum

     Icône de saint Frumence

     

     

     

    Frumence ou Frumentius (ou Frēmnāṭōs en ge'ez) (né à Tyr, ayant vécu au IVe siècle) introduisit le christianisme en Éthiopie et convertit le roi Ézana.

    D'origine syrienne et de culture grecque, il fut le premier évêque d'Aksoum, consacré par Athanase, archevêque d'Alexandrie.

    Il est appelé Abba Salama (le « Père de la paix ») dans la tradition éthiopienne.

    Biographie

    Son histoire est racontée dans l'Histoire ecclésiastique de Rufin d'Aquilée (I, 9 ; récit repris par Socrate le Scolastique, I, 19 ; par Sozomène, II, 24 ; par Théodoret de Cyr, I, 22).

    Son oncle, le philosophe Mérope de Tyr, décida de se rendre en Inde à l'exemple de Métrodore, que ses voyages en ces contrées lointaines avait rendu célèbre sous le règne de Constantin.

    Il se fit accompagner par ses deux neveux, Frumence lui-même et son frère Édésius, qui étaient encore enfants.

    Mais comme ils étaient sur le chemin du retour, ils eurent la malchance de faire halte dans un port du royaume d'Aksoum dans une période de rupture de trêve entre ce royaume et les Romains.

    Leur navire fut assailli, l'équipage et Mérope lui-même massacrés, Frumence et Édésius épargnés en raison de leur jeune âge et conduits chez le roi.

    Celui-ci fit d'Édésius son échanson et de Frumence, dont il remarqua l'intelligence et les connaissances, son secrétaire.

    Les deux frères occupèrent bientôt une place éminente au palais royal, et quand le roi mourut, il les affranchit.

    Mais la reine veuve devait affronter une régence difficile, et elle les supplia de rester auprès d'elle comme les seuls à qui elle pouvait se fier.

    Frumence assuma donc le gouvernement pendant la minorité du roi Ézana.

    C'est à cette époque qu'il commença à organiser le culte chrétien dans le royaume, au bénéfice notamment des commerçants originaires de l'Empire romain qui y résidaient ; il y fit construire les premières églises.

    Quand le roi Ézana atteignit sa majorité, les deux frères, malgré toutes les supplications du roi et de sa mère, décidèrent de rentrer au pays.

    Édésius se hâta de regagner Tyr pour embrasser ses proches. Mais Frumence ne songeait qu'à son devoir religieux, et à l'obligation de mener à terme la conversion de l'Éthiopie.

    Il se rendit à Alexandrie pour y rencontrer l'archevêque Athanase (alors, précise Rufin, au début de son épiscopat), lui décrivit les germes d'évangélisation qu'il avait semés, les communautés chrétiennes qui n'attendaient plus qu'un pasteur, et lui suggéra de nommer un évêque.

    Athanase, présidant un concile réuni sur cette question, lui répondit qu'il était le plus à même de remplir cette mission.

    Il l'ordonna et le renvoya à Aksoum.

    Rufin précise pour terminer qu'il avait recueilli cette histoire de la bouche d'Édésius, qui était devenu prêtre par la suite.

    On possède sur Frumence un autre témoignage indépendant datant du IVe siècle, qui vient d'Athanase d'Alexandrie lui-même : expulsé de son siège en février 356 par les hommes de l'empereur Constance II et en fuite, il écrivit cette année-là, dans la clandestinité, une Apologie pour Constance, où il cite une lettre adressée par l'empereur au roi Ézana et à son frère pour qu'ils renvoient Frumence à Alexandrie afin qu'il reçoive une nouvelle instruction de la part de l'archevêque arien substitué à Athanase, Georges de Cappadoce.

    Ces diverses données posent le problème de l'établissement d'une chronologie des événements. Rufin affirme qu'Athanase avait été « récemment » (nuper) promu à l'épiscopat quand il reçut la visite de Frumence ; or, il fut consacré le 8 juin 328.

    On en a traditionnellement déduit que le voyage malheureux de Mérope avait dû avoir lieu au début des années 310 environ.

    Mais Le Nain de Tillemont faisait déjà observer que cette chronologie ne s'accorde pas avec ce qu'on sait du philosophe Métrodore, dont Mérope aurait suivi l'exemple : d'après saint Jérôme, Ammien Marcellin et l'historien byzantin Georges Cédrène, son retour d'Inde, qui le rendit célèbre, date des années 326/328 (en tout cas après 324, puisqu'il fut reçu par l'empereur Constantin, qui ne régna sur l'Orient qu'à partir de cette date).

    D'autre part, les termes de la lettre de Constance II citée par Athanase en 356 paraissent impliquer une ordination assez récente de Frumence.

    Et si Rufin s'est entretenu personnellement avec Édésius, ce ne peut être qu'après 373, date de son arrivée en Orient.

    Tout cela plaide pour une chronologie légèrement plus tardive : Frumence a plutôt été ordonné par Athanase peu après le second rétablissement de celui-ci en octobre 346, et le voyage de Mérope serait plutôt à placer au début des années 330.

    Frumence est fêté le 27 octobre par l'Église catholique romaine, le 30 novembre par l'Église orthodoxe et le 18 décembre par les Églises orthodoxes orientales.

    Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Frumence_d%27Aksoum

     

    Saint Frumence († 360)

    Saint Frumence était encore enfant, lorsque le philosophe romain Mérope, son oncle, l'emmena, lui et son frère Édèse, dans un voyage qu'il fit en Éthiopie.

    Son voyage achevé, il s'embarqua pour revenir dans sa patrie.

    Le navire qui le portait avec ses neveux s'arrêta dans un certain port pour y faire les provisions nécessaires à l'équipage.

    Les barbares du pays pillèrent le navire, et passèrent au fil de l'épée tous ceux qui le montaient.

    Frumence était alors assis sur le rivage, sous un arbre, avec son frère, et préparait sa leçon.

    Les barbares eurent pitié de leur innocence, de leur candeur et de leur beauté et les conduisirent à leur roi.

    Le prince éthiopien s'intéressa à leur sort et prit un soin particulier de leur éducation ; il fit Édèse son échanson, et Frumence son trésorier et son secrétaire d'État.

    Étant près de mourir, il leur donna la liberté ; mais la reine les pria de rester et de continuer à l'aider de leurs conseils jusqu'à ce que l'héritier du trône fût en âge de régner.

    Frumence profita de son autorité pour disposer ce peuple à recevoir la connaissance de l'Évangile, et fit bâtir une église pour les réunions des nouveaux chrétiens.

    Quand le prince eut atteint sa majorité, Frumence résigna entre ses mains l'administration du royaume et demanda la permission de retourner dans sa patrie.

    Arrivé à Alexandrie, il alla trouver saint Athanase, lui raconta son histoire, lui parla de la chrétienté naissante de l'Éthiopie, des bonnes dispositions de ses habitants, et le supplia d'envoyer un évêque et des prêtres pour travailler à la conversion du peuple entier.

    Athanase, plein de joie et d'admiration, lui dit : "Qui mieux que vous peut accomplir cette oeuvre ?"

    Il l'éleva promptement au sacerdoce et à l'épiscopat et l'envoya prêcher l'Évangile.

    L'évêque fut accueilli avec bonté par le prince, qui se convertit et aida lui-même à éclairer la nation entière.

    Frumence fit bâtir de nombreuses églises.

    Ses miracles ne contribuèrent pas peu au succès de sa mission.

    Il eut à souffrir des menées des hérétiques ariens, qui cherchèrent à nuire à son apostolat ; mais il demeura toujours invincible champion de la foi de Nicée et eut l'honneur d'être appelé par le grand Athanase : Père du salut.

    Le saint évêque continua d'édifier l'Église d'Éthiopie par ses discours, ses vertus et ses miracles, jusqu'à sa mort, à l'âge d'environ cent ans.

    Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

    Source

     

     

     

     

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