• Piétà

     
     

    Piétà

     

    Piétà

    Moulins
    Église du Sacré-Cœur
    Pietà du XVe siècle

     

    La Pietà, ou Vierge de Pitié, est un thème artistique de l'iconographie de la peinture chrétienne représentant la Vierge Marie en Mater dolorosa (expression latine), mère pleurant son enfant qu'elle tient sur ses genoux, en l'occurrence Christ descendu mort de la Croix avant sa mise au tombeau, événement placé avant sa Résurrection, précédant son Ascension.

    Les exemples les plus anciens se trouvent en Italie et en Allemagne, notamment au sein de la tradition du Vesperbild (les images de dévotion pour l’office des vêpres).

    La scène de la Déploration du Christ est quant à elle traitée de manière plus ample et représente, en plus du Christ et de sa Mère, les autres personnages qui étaient auparavant au pied de la Croix.

    Historique

    Ce thème chrétien de souffrance et de mort est le premier exprimé après les épisodes de la Passion du Christ, avant sa Résurrection.

    Il est en vigueur entre les années 1350-1500 (des XIVe et XVe siècles) très marquées par de graves périodes d'épidémies et de pandémies de peste noire.

    Il complète d'autres thèmes de Madone, ou « Vierge à l'Enfant », plus traditionnellement inscrits dans la petite enfance de Jésus.

    Strictement le thème ne doit comporter, dans sa représentation, que deux des personnages de la chronologie de la Vie du Christ : lui-même mort et Marie sa mère éplorée.

    Comme dans beaucoup d'autres représentations sacrées, certains personnages (des saints, le donateur ou le commanditaire) peuvent « anachroniquement » assister à la scène comme on peut le voir également dans les Conversations sacrées.

    Sculpture

    En province, ces sculptures sont contenues dans des calvaires qui représentent la caverne sous le Golgotha où elle le pleura, comme le prétend la mythographie évangélique.

    Les Pietà de Michel-Ange figurent parmi les œuvres les plus connues.

    Les sculptures de pietà sont présentes dans de nombreuses églises.

    Les Pietà de Michel-Ange

    Pietà de Michel-Ange
     
    • La Pietà la plus connue de Michel-Ange est une statue en marbre à la Basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome, est une commande datant de 1497 du cardinal français Jean Bilhères de Lagraulas, cardinal et ambassadeur de France auprès du pape. Elle était destinée à orner le monument funéraire du cardinal, dans la chapelle des rois de France, Santa Petronilla de l’ancienne basilique Saint-Pierre. Le 21 mai 1972, elle est sauvagement mutilée à coups de marteau par un déséquilibré hongrois, Lazlo Toth. Les travaux de restauration font apparaître sur la main gauche de la Vierge le monogramme de Michel-Ange resté caché pendant près de 500 ans : un M dessiné sur la paume avec les lignes de la main. Après restauration, la Pietà est désormais protégée par une protection en verre blindé.
    • La Pietà Bandini ou Pietà aux quatre figures est également une sculpture de Michel-Ange ; elle se trouve exposée au musée dell'Opera del Duomo à Florence.
    • Pietà Rondanini (1560 - 1564), Castello Sforzesco, Milan.
    • Pietà di Palestrina (1550), Galleria dell'Accademia de Florence (attribution et datation incertaine).

     

    Pietà laïque

    Des sculpteurs ont utilisé cette image emblématique de Pietà dans des œuvres laïques pour symboliser la douleur des hommes. On retrouve nombre de ces sculptures dans les monuments aux morts dont celui de Strasbourg. La femme représente l'Alsace pleurant ses deux enfants, le Français et l'Allemand, dont les corps sont nus, dévêtus de l'uniforme qui en faisait des ennemis.

    D’autres exemples fort connus de pietà consacrées aux soldats morts à la guerre, où la mère incarne en fait une allégorie de la patrie, sont le Monument aux Morts installé en 1935 le long de l’avenue Joffre à Metz (sculpture de Paul Niclausse) et le Monuments aux héroïques Défenseurs de Léningrad érigé en 1970 à Saint-Pétersbourg. Il ne s’agit pourtant pas d’interprétations laïques des pietàs chrétiennes. L’iconographie de la pietà semble en effet avoir précédé de plusieurs siècles la réligion chrétienne. L’exemple le plus antique est une sculpture archaïque en bronze conservée au Museo Archeologico Nazionale de Cagliari, en Sardaigne, qui représente une mère tenant sur ses genoux le corps inanimé d’un soldat encore armé. L’œuvre remonte au VIIIe-Ve siècle avant J.-C.

    Source

     

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