• Notre-Dame des Anges (Clichy en l'Aunois)

     

     

     

    Notre-Dame des Anges

    (Clichy sous bois)

     

     

     

    Outre les sanctuaires que nous venons de décrire, le diocèse de Versailles compte encore un pèlerinage célèbre de la sainte Vierge, c'est celui de Notre-Dame des Anges.

    Il est situé dans la forêt de Bondy, à Clichy-en-l'Aunois.

    Si l'on en croit la légende en lettres d'or qui se conserve sur une vieille toile appendue aux murs de la chapelle, il remonterait jusqu'à l'an 1212 ; et voici quelle en serait l'origine :

    Trois marchands angevins passant dans ce bois, furent arrêtés par des voleurs et attachés en ce lieu à des arbres où ils demeurèrent un jour et une nuit.

    Se voyant en tel danger, ils se vouèrent a la sainte Vierge ; aussitôt un Ange vient les délivrer, et en reconnaissance du bienfait reçu, ils dressent un petit autel et y placent l'image de leur libératrice.

    Depuis lors, les nombreux et éclatants miracles obtenus aux pieds de cette image engagèrent plusieurs personnes pieuses à bâtir à cette même place une chapelle, qui fut remplacée, en 1260, par une église capable de contenir cinq à six cents personnes.

    A droite et à gauche du maître-autel, qui passait pour un chef-d'œuvre, étaient deux chapelles.

    A droite et à gauche de la nef, s'en trouvaient deux autres.

    Près du portail, étaient deux sacristies destinées, l'une a couper le pain bénit, l'autre à inscrire les messes, dont le nombre était quelquefois prodigieux.

    Au pied de ces sacristies, un escalier conduisait à une chambre à feu qui pouvait contenir au moins cinquante pèlerins, et avait entrée sur une grande tribune au-dessus du portail, dans laquelle on chantait l'office.

    La nef était garnie d'un rang de lustres suspendus à la voûte, et les murailles étaient tapissées d'une foule de tableaux, d'offrandes, de joyaux, d'ex-voto divers, parmi lesquels on remarquait le panache d'un guerrier et les béquilles de plusieurs infirmes miraculeusement guéris.

    Sous le chœur, était creusé et masqué par une voûte, un puits qui alimentait un petit bassin de forme ronde, nommé la Fontaine miraculeuse, à cause des nombreux miracles qu'on attribuait à son eau ; et perpendiculairement au-dessus, était suspendu un petit navire en bois qui existe encore, pieux ex-voto de plusieurs marins, qui, par l'invocation de Celle que l'Église appelle l'Étoile de la mer, avaient échappé au danger du naufrage.

    La révolution de 92 détruisit cet édifice, et renversa les trois chênes séculaires où avaient été attachés les marchands angevins.

     

     

    Seulement, près du monument dévasté et de la Fontaine miraculeuse, de pieuses mains plantèrent trois croix, en signe de regret et d'espoir.

    Cette espérance ne fut point trompée : le 8 septembre 1808, tout le clergé des paroisses environnantes vint processionnellement inaugurer une nouvelle chapelle bâtie sur les ruines de l'ancienne église et y replacer la statue de la Mère de Dieu en présence d'un concours immense de fidèles.

    Depuis cette époque, de pieux pèlerins continuent de s'y rendre, soit aux fêtes de la sainte Vierge, soit aux autres jours de l'année ; et le nombre des ex-voto qui couvrent soit l'antique statue, soit les murailles de la chapelle, atteste le grand nombre des faveurs obtenues.

    Enfin, au mois de mai 1844, les petits séminaires de Versailles et de Paris réunis, accompagnés du clergé des paroisses voisines, assistèrent au renouvellement des trois croix dégradées par le temps, et à la réintégration de la légende originaire dans l'intérieur de la chapelle.

    Source : Livre "Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en ..., Volume 1" par André Jean Marie Hamon

    En savoir plus :

    Livre "Notice sur la chapelle Notre-Dame-des-Anges: située dans la forêt de Bondy"