• Notre-Dame de Fontaine-Sainte (Égliseneuve d'Entraigues)

     
     

     

    Notre-Dame de Fontaine-Sainte

    (Égliseneuve d'Entraigues)

     

     

     

    A un quart de lieue d'Église-Neuve d'Entraigues, Notre-Dame de Fontaine-Sainte, ainsi appelée d'une source dont on croyait les eaux propres à guérir les maladies de langueur, les maux d'yeux et autres infirmités.

    La tradition rapporte qu'à une époque très-éloignée, la statue qui est aujourd'hui dans la chapelle se trouvait dans un tronc d'arbre, où elle recevait les hommages des pèlerins et des voyageurs, et que l'arbre étant mort de vétusté.

    On construisit au même endroit la petite chapelle ; et, depuis lors, on y a célébré les saints mystères ; les paroisses voisines y sont venues en procession, et les nombreux voyageurs qui passent par ces lieux s'y arrêtent pour se recommander à Notre-Dame de Fontaine-Sainte.

    Parmi les faits extraordinaires arrivés en ce saint lieu, on cite la résurrection d'un enfant mort-né, en 1784.

    Déjà on l'avait inhumé, lorsque le curé d'ÉgliseNeuve, désolé de ce qu'il était mort sans baptême, le fait déterrer et plonger dans la fontaine, et pendant ce temps là on prie pour lui avec ferveur.

    Tout a coup on voit l'enfant ouvrir la bouche, ses lèvres s'imprègnent d'une couleur vive et naturelle, et il les referme et les replace exactement l'une sur l'autre ; le curé, convaincu par ces signes que la vie lui a été rendue, lui confère le baptême.

    Procès-verbal fut dressé du fait, on peut le lire encore aux archives de la mairie d'Église-Neuve.

    A la fin du dix-huitième siècle, le modeste oratoire étant sur le point de tomber en ruine, on en construisit un autre.

    Quelques années après, la révolution ayant éclaté, on le vendit et on le livra à des usages profanes ; mais dès que la paix fut rendue à l'Église, on l'ouvrit de nouveau, on y replaça la statue qu'une famille pieuse avait soustraite à la profanation.

    Depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui, Notre-Dame de Fontaine-Sainte est, comme autrefois, un lieu de pèlerinage fréquenté par les habitants des montagnes de l'ouest, et surtout par les paroisses voisines.

    Le concours est remarquable surtout le jour de l'Assomption ; la paroisse d'Église-Neuve y assiste aux offices, et d'autres y viennent en procession.

    Ici encore, du plus loin qu'on aperçoit Notre-Dame de Fontaine-Sainte, on tombe à genoux en faisant le signe de la croix, et on récite en son honneur un Pater et un Ave.

    Enfin, telle est la vénération pour ce sanctuaire, que les gens du pays le placent dans leur estime sur le même rang qu'Orcival et Vassivière ; et dans leur pieuse naïveté ils appellent ces trois Vierges les trois sœurs.

    Source : Livre "Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en ..., Volume 2" par André Jean Marie Hamon