• Neuvaine pour le soulagement des âmes du purgatoire

     
     

     

    Neuvaine pour le soulagement

    des âmes du purgatoire

    (Par saint Alphonse de Liguori)

     

    Neuvaine pour le soulagement des âmes du purgatoire

     

    Ier JOUR.

    Considération. — Les peines que souffrent ces âmes bénies sont très-nombreuses ; mais la plus grande de toutes est la pensée qu'elles ont été la cause elles-mêmes des souffrances qu'elles endurent par les péchés qu'elles ont commis pendant leur vie.

    Prière. —

    O Jésus, mon Sauveur ! j'ai souvent mérité l'enfer ;

    qu'elle peine serait maintenant la mienne si j'étais déjà damné, avec la pensée que j'aurais opéré moi-même ma damnation ?

    Je vous remercie de la patience que vous avez eue envers moi.

    Mon Dieu, parce que vous êtes une bonté infinie, je vous aime par-dessus toutes choses, et je me repens de tout mon cœur de vous avoir offensé.

    Je vous promets de mourir plutôt que de jamais vous offenser ;

    donnez-moi la sainte persévérance, ayez pitié de moi : ayez aussi pitié de ces âmes bénies qui brûlent dans le feu.

    Marie, mère de mon Dieu, secourez-les par vos puissantes prières.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

    De ce lieu de tourments daignez les retirer : 
    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.

    IIe JOUR.

    Considération. — L'autre peine qui afflige beaucoup ces âmes bénies, c'est la vue du temps qu'elles ont perdu pendant la vie, temps par lequel elles pouvaient acquérir beaucoup de mérites pour le paradis ; tandis qu'elles ne peuvent plus remédier à cette perte, parce qu'avec le temps de la vie a fini le temps de mériter.

    Prière.—

    Ah ! misérable que je suis, Seigneur, moi qui vis depuis tant d'années sur cette terre, et qui n'ai acquis de mérites que pour l'enfer !

    je vous remercie de ce que vous me donnez encore le temps de remédier au mal que j'ai fait.

    Je me repens, ô mon Dieu ! qui êtes si bon, de vous avoir déplu ;

    donnez-moi votre secours, afin que j'emploie la vie qui me reste uniquement à vous servir et à vous aimer : ayez pitié de moi, et ayez aussi pitié de ces âmes saintes qui brûlent dans le feu.

    O Mère de Dieu ! secourez-les par vos puissantes prières.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

    De ce lieu de tourments daignez les retirer : 
    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.

    IIIe Jour.

    Considération. — Une autre grande peine tourmente ces âmes bénies, et cette peine est la vue épouvantable de leurs péchés, dont elles payent la dette. Durant la vie présente, on ne connaît point toute la noirceur du péché ; mais on la comprend bien dans l'autre vie, et c'est là une des plus grandes peines que souffrent les âmes du purgatoire.

    Prière. —

    0 mon Dieu ! parce que vous êtes une bonté infinie, je vous aime par-dessus toutes choses, et je me repens de tout mon cœur de vous avoir offensé.

    Je vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées : donnez-moi la sainte persévérance, ayez pitié de moi, ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu.

    Et vous, Mère de Dieu , secourez-les par vos puissantes prières.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

     De ce lieu de tourments daignez les retirer : 

    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.

    IVe JOUR.

    Considération. — La peine qui afflige encore le plus ces âmes, épouses de Jésus-Christ, est de penser que les péchés qu'elles ont commis durant leur vie ont déplu à ce Dieu qu'elles aiment tant. Il y a eu quelques pénitents, même sur la terre, qui sont morts de douleur en pensant qu'ils avaient offensés un Dieu si bon. Les âmes du purgatoire savent bien mieux que nous combien Dieu est aimable, et elles l'aiment de toutes leurs forces ; c'est pourquoi, lorsqu'elles pensent qu'elles l'ont offensé durant leur vie, elles en éprouvent une douleur qui surpasse toute autre douleur.

    Prière. —

    0 mon Dieu ! parce que vous êtes infiniment bon, je me repens de tout mon cœur de vous avoir offensé.

    Je vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées : donnez-moi la sainte persévérance, et ayez pitié de moi : ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu et qui vous aiment de tout leur cœur.

    0 Marie ! mère de Dieu, secourez-les par vos puissantes prières.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

    De ce lieu de tourments daignez les retirer : 
    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.

    Ve JOUR.

    Considération.— Une autre grande grande peine, que souffrent ces âmes bénies, est de demeurer dans ce feu pour y souffrir, sans savoir quand finiront leurs tourments. Elles savent très-bien qu'elles en seront délivrées un jour, mais l'incertitude où elles sont de ce jour, qui doit terminer leurs douleurs, est pour elles un grand tourment.

    Prière. —

    Malheur à moi, Seigneur, si vous m'aviez envoyé en enfer, cette cruelle prison d'où je serais sûr de ne jamais sortir.

    Je vous aime par-dessus toutes choses, bonté infinie, et je me repens de tout mon cœur de vous avoir offensé.

    Je vous promets de plutôt mourir que de retomber jamais dans mes fautes : donnez-moi la sainte persévérance ;

    ayez pitié de moi ;

    ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu.

    0 Marie ! mère de Dieu, secourez-les par vos puissantes prières.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

    De ce lieu de tourments daignez les retirer : 
    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.

     Vle JOUR.

    Considération. — Les âmes bénies sont bien consolées par le souvenir de la passion de Jésus-Christ et du très-saint Sacrement de l'autel, parce qu'elles ont acquis le salut par la passion, et qu'elles ont reçu, et qu'elles reçoivent encore une foule de grâces par la communion, et par le sacrifice de la messe ; mais autant cette consolation est grande, autant elles sont tourmentées par la pensée d'avoir été ingrates durant leur vie pour les bienfaits de l'amour de Jésus-Christ.

    Prière. —

    0 mon Dieu ! vous êtes mort aussi pour moi, et vous vous êtes donné si souvent à moi par la sainte communion ;

    et moi, je vous ai toujours payé d'ingratitude ! mais maintenant je vous aime par-dessus toutes choses, ô mon souverain bien ! et je me repens par-dessus toutes choses de vous avoir offensé.

    Je vous promets de plutôt mourir que de vous déplaire jamais.

    Donnez-moi la sainte persévérance : ayez pitié de moi ;

    ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu.

    0 Marie ! secourez-les par vos puissantes prières.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

    De ce lieu de tourments daignez les retirer : 
    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.

    VIle JOUR.

    Considération. — Ce qui augmente les peines de ces âmes bénies, c'est le souvenir des bienfaits qu'elles ont reçus de Dieu : comme d'avoir été rendues chrétiennes, d'être nées dans des pays catholiques ; d'avoir été attendues à la pénitence, et d'avoir reçu le pardon de leurs péchés ; oui, sans doute, parce que tous ces dons leur font mieux reconnaître leur propre ingratitude.

    Prière. —

    Mais qui a été plus ingrat que moi, Seigneur ? vous m'avez attendu avec tant de patience, vous m'avez pardonné souvent avec tant d'amour, et moi , après tant de promesses, j'ai recommencé à vous offenser : ah ! ne m'envoyez point en enfer ;

    je veux vous aimer, et ce n'est point en ce lieu que l'on vous aime.

    Je me repens, bonté infinie, de vous avoir offensé, je vous promets de mourir plutôt que de vous offenser de nouveau.

    Donnez-moi la sainte persévérance ;

    ayez pitié de moi ;

    ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu.

    0 Marie ! secourez-les par vos puissantes prières.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

    De ce lieu de tourments daignez les retirer : 
    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.

    VIIIe JOUR.

    Considération—En outre, une peine extrêmement amère pour ces âmes bénies, c'est de penser que lorsqu'elles vivaient. Dieu leur a prodigué tant de miséricordes particulières qu'il n'a point accordées aux autres ; et que, par leurs péchés, elles l'ont contraint à les condamner à l'enfer, quoiqu'il ait voulu leur pardonner et les sauver ensuite par un pur effet de sa miséricorde.

    Prière. —

    Me voici, mon Dieu, je suis un de ces ingrats qui, après avoir reçu tant de grâces de vous, ai méprisé votre amour, et vous ai contraint de nie condamner à l'enfer.

    Bonté infinie, je vous aime maintenant par-dessus toutes choses et je me repens de toute mon âme de vous avoir offensé ;

    je vous promets de mourir plutôt que de vous offenser désormais ;

    donnez-moi la sainte persévérance : ayez pitié de moi ;

    ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu.

    0 Marie ! mère de Dieu, secourez-les par vos puissantes prières.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

    De ce lieu de tourments daignez les retirer : 
    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.

    IXe JOUR.

    Considération. — En un mot, toutes les peines que souffrent les âmes bénies : le feu, l'ennui, l'obscurité, l'incertitude du moment où elles seront délivrées de cette prison, ces peines sont grandes ; mais la plus forte douleur de ces saintes épouses est d'être loin de leur époux et privées de le voir.

    Prière. —

    0 mon Dieu ! comment ai-je pu vivre tant d'années loin de vous, et privé de votre grâce !

    Bonté infinie, je vous aime par-dessus toutes choses, et je suis marri de tout mon cœur de vous avoir offensé ;

    je vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées : donnez-moi la sainte persévérance, et ne permettez pas que je retombe jamais dans votre disgrâce.

    Je vous prie d'avoir pitié de ces saintes âmes qui souffrent dans le purgatoire : allégez leurs peines et abrégez le temps de leur exil en les appelant bientôt au bonheur de vous aimer face à face dans le paradis. 

    0 Marie ! mère de Dieu, secourez-les par vos puissantes prières ;

    et priez encore pour nous, qui sommes dans le danger continuel de nous damner.

    Il faut dire un Pater et un Ave et puis ajouter le couplet suivant :

    Jésus, qui chérissez vos épouses, vos filles, 

    De ce lieu de tourments daignez les retirer : 
    Brisez de leur prison les odieuses grilles. 
    Ou du moins, par pitié, daignez les consoler.