• Miracle Eucharistique Paris, Les Billettes, 1290

     

     

     

    Miracle Eucharistique Paris, Les Billettes, 1290

     

    Au numéro 24 de la rue des Archives à Paris, se trouve une église du XVIIIème siècle, appartenant à l'église luthérienne, jouxtée par un magnifique cloître en style gothique.

    En 1290, un important miracle eucharistique se produisit en ce lieu.

    Il ne reste pas de reliques de cet évènement.

    Tout a été perdu en raison de bien des vicissitudes, mais de nombreux document écrits attestent de sa véracité.

    En 1290, dans ce qui s'appelait alors la rue des jardins, n'existaient que quelques habitations entourées d'espaces verts.

    Chaque maison avait un beau jardin.

    A l'endroit où se trouve aujourd'hui l'église luthérienne habitait un juif nommé Jonathas, un usurier.

    Il détestait les Chrétiens et éprouvait une haine particulière envers le sacrement de l'Eucharistie.

    Celle-ci le poussa un jour à commettre une chose horrible.

    Miracle Eucharistique Paris, Les Billettes, 1290

     

    Il y avait parmi ses clients une chrétienne à laquelle il avait prêté de l'argent en échange de gages précieux.

    La femme désirait récupérer ces gages auxquels elle tenait beaucoup, mais elle ne possédait pas la somme nécessaire.

    Il lui fit alors cette proposition : "Si tu m'apportes une hostie consacrée, je te restituerai les objets engagés sans rien exiger d'autre".

    Miracle Eucharistique Paris, Les Billettes, 1290

     

    La femme, d'abord ébranlée, finit par céder au chantage.

    Cette année là la fête de Pâques tombait le 2 avril.

    La femme alla communier, puis elle cacha l'hostie consacrée et la porta à Jonathas, obtenant ainsi la restitution de ses biens.

    Miracle Eucharistique Paris, Les Billettes, 1290

     

    Jonathas commença à défouler sa haine et sa rage contre cette hostie, sachant bien que pour les Chrétiens celle-ci était réellement le Christ.

    Et, comme il détestait le Christ, il détestait cette hostie.

    Il prit un couteau et s'acharna sur le petit morceau de pain.

    Or, à sa grande surprise, du sang commença à couler des entailles qu'il infligeait à l'hostie.

    Cela ne calma pas sa fureur, mais au contraire, l'excita.

    Miracle Eucharistique Paris, Les Billettes, 1290

     

    Il prit l'hostie et la jeta dans le feu de sa cheminée, mais l'hostie s'éleva au-dessus des braises et des flammes, en continuant à saigner.

    Jonathan la saisit alors et la jeta dans une casserole d'eau qui bouillait sur le feu ; l'hostie après avoir rougi l'eau, s'éleva en l'air, prenant l'aspect d'un crucifix.

    Elle resta ainsi pendant un certain temps, et Jonathas n'arrivait plus à l'attraper.

    Il commença alors à s'effrayer.

    Des membres de sa famille accoururent, et eux aussi prirent peur.

    Ils appelèrent à l'aide.

    La rumeur du prodige se répandit et d'autres personnes vinrent sur place et virent le phénomène.

    Finalement, l'hostie descendit toute seule et se déposa dans l'écuelle qu'une femme catholique présente dans le groupe des curieux tenait en main.

    Cette femme l'apporta au prêtre de sa paroisse, l'église Saint Jean de Grève.

    Après avoir écouté le récit des évènements, le prêtre déposa l'hostie dans un tabernacle où elle resta pendant un certain temps.

    Puis un reliquaire fut construit pour la conserver et la proposer à la vénération des fidèles.

    L'histoire rapporte que Jonathas, bouleversé par ce qui s'était produit chez lui, se convertit au christianisme avec sa femme et ses enfants, ainsi qu'avec d'autres juifs de ses amis.

    Sa maison fut appelée la "maison du miracle", et un an plus tard le roi Philippe IV le Bel voulut l'acheter pour en faire un lieu de culte.

    Il la confia à Reimer Fleming, qui la transforma en chapelle.

    Par la suite, un petit couvent fut édifié dans le jardin qui entourait la maison, avec un cloître en style gothique, pour être confié aux carmélites de Rennes.

    Vers 1756, la chapelle primitive fut agrandie, devenant l'église des Billettes.

    C'est après la révolution française, et plus précisément en 1808, que Napoléon en fit don aux luthériens.

    Ce miracle demeura très vif dans la mémoire des Parisiens.

    En souvenir de ce prodige, le peuple avait changé le nom de la "rue des jardins" en "rue où Dieu fut bouilli". Ce nom figure dans de vieux documents.

    En 1400, un long poème fut composé. Il comprenait un prologue en quatre actes avec pour titre "Mystère de la Sainte Hostie".

    Des miniatures, des vitraux, des peintures rappellent cet évènement.

    En l'église Saint Jean de Grève où était conservée l'hostie, un "Office litturgique de la Réparation" avait été composé expressément en souvenir du miracle qui s'était produit chez le juif Jonathas.

    Durant les célébrations du Corpus Domini, cette hostie était portée en procession avec les autres reliques relatives au miracle.

    Mais quand l'église des Billettes passa aux luthériens, les reliques furent égarées.

    Source :

    Livre "Le corps du Christ: histoire des miracles eucharistiques"

    En savoir plus :

    http://www.therealpresence.org/eucharst/mir/french_pdf/MIRACLE-FR-paris1.pdf

    http://www.therealpresence.org/eucharst/mir/french_pdf/MIRACLE-FR-paris2.pdf

    http://www.sites.univ-rennes2.fr/celam/cetm/Edition%20Hostie/ostie.html

     

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