• Miracle Eucharistique Daroca 1239

     
     

     

    Miracle Eucharistique Daroca 1239

     

    Miracle Eucharistique Daroca 1239

     

    Après sa conversion, le roi musulman Abou Zeyt avait renoncé à son titre et à ses terres en faveur de Jacques 1er d'Aragon.

    Mais une partie de ses terres, y compris Valence, restait aux mains du musulman Zaen, gouverneur de Denia.

    En 1239, Jacques 1er décida d'en prendre possession et il confia cette tache au général Berenguer de Entenza.

    Celui-ci monta une armée avec des troupes chrétiennes des villes de Daroca, Terruel et Calatayud, qu'il lança contre celles de Zaen.

    Durant la bataille, se produit un miracle eucharistique dont l'histoire se souvient comme le "miracle de Daroca".

    Le général Berenguer de Entenza avait rassemblé ses troupes sur les pentes du Mont Codol, d'où il voulait lancer l'attaque pour s'emparer du château de Chio, près du village de Luchente, rempart des troupes musulmanes de Zaen.

    Six capitaines l'accompagnaient.

    L'attaque était fixée au 23 février 1239.

    Les commandants demandèrent à se confesser et à communier avant la bataille.

    Don Matteo Martinez, curé de l'église Saint Christophe de Daroca, célébra la messe.

    Mais tout de suite après la consécration, l'armée musulmane lança une attaque soudaine et les capitaines furent containts de courir au combat.

    Don Matteo Martinez, craignant que les soldats musulmans aient le dessus, enveloppa les hosties consacrées dans un linge blanc et les cacha au milieu des rochers.

    La bataille fut terrible mais les troupes chrétiennes l'emportèrent, mettant l'ennemi en déroute.

    Les six capitaines retournèrent alors dans l'église pour rendre grâces à Dieu et pour communier.

    Don Matteo alla chercher les hosties consacrées qu'il avaient cachées mais, en ouvrant le linge blanc qui les enveloppait, il les trouva collées au linge et transformées en petits morceaux de chair sanguinolante.

    A la vue de ce prodige, les capitaines restèrent sans voix.

    Ils interprétèrent l'évènement comme un signe divin, une invitation à continuer le combat pour vaincre définitivement l'armée musulmane.

    Ils rassemblèrent immédiatement leurs troupes.

    Le général Berenguer de Entenza prononça un discours expliquant le prodige et en haranguant ses soldats.

    Il demanda aussi à Don Matteo de pouvoir utiliser le linge blanc taché de sang comme drapeau.

    A la vue de ce linge miraculeux, à l'idée qu'il s'agissait du sang du Christ, les soldats pleuraient d'émotion. Ils se jetèrent dans la mêlée avec une fougue irrésistible.

    En peu de temps, les troupes de Zaen furent mises en déroute et durent se retirer de toutes les terres du royaume de Valence.

    De retour à leur campement, c'est à dire sur les pentes du Mont Codol, près du village de Luchente, les capitaines chrétiens commençèrent à se disputer car tous voulaients posséder les précieuses reliques afin de les emporter dans leur ville.

     

    Comme aucun n'était disposé à les céder aux autres, quelqu'un suggéra de les diviser.

    Mais cette solution fut repoussée.

    On pensa alors à les tirer au sort.

    Par trois fois, on recourut à ce stratagème, mais par trois fois le sort favorisa la ville de Daroca.

    Toutefois les capitaines qui représentaient les villes de Terruel et de Catalayud refusèrent.

    Alors le général Berenguer de Entenza intervint et fit une nouvelle proposition.

    "Confions le pain du miracles et les hosties consacrées devenues chair à une mule de l'armée musulmane", dit-il.

    "Laissons-la libre d'aller à sa guise et là où elle s'arrêtera sera l'endroit où le Seigneur veut que soient conservées ces précieuses reliques".

    Tous acceptèrent.

    On choisit une mule parmi celles qui avaient été abandonnées par les troupes de Zaen ; puis une besace contenant le linge taché de sang et les hosties devenues chair fut attachée sur son dos.

    La mule prit la route de Valence, mais elle n'entra pas dans la ville.

    Elle marchait bon train, comme si elle avait une destination précise à atteindre.

    Elle continua à marcher jour et nuit sans se reposer.

    Elle ne s'arrêtait que pour brouter un peu d'herbe.

    A travers champs et bois, elle dépassa plusieurs villes : Catarroja, Manizales, Segorbe, Jerica et Terruel.

    Enfin, le 7 mars 1239, elle arriva à Daroca.

    Elle entra dans la ville, s'arrêta devant la porte de l'hôpital Saint Marc et tomba à terre, raide morte.

     

    "Voilà, c'est le lieu où Dieu veut que soient conservées les reliques" dit le général Berenguer de Entenza.

     

    Les autres capitaines émerveillés par ce qui s'était passé, et plein de stupeur devant la mort de la mule, acceptèrent le verdict.

     

    La précieuse relique se trouve encore à Daroca, dans une chapelle située à l'intérieur de la basilique Santa Maria, une des plus vieilles églises de la ville.

     

    Depuis 1835, elle est conservée dans un tabernacle-reliquaire inséré dans un autel de pierre, dont les sculpures racontes les diverses phases du miracle.

     

    Plusieurs papes ont concédé à la ville des privilèges, précisément pour honorer ces reliques.

     

    Eugène IV promulgua notemment une année jubilaire renouvelable tous les six ans.

     

    Source :

     

    Livre "Le corps du Christ : histoire des miracles eucharistiques"

     

    En savoir plus :

     

    1. Daroca 1239
    2. Daroca 1239

     

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