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    Maronites

     

    Maronites

     Femmes maronites à la fontaine

     

    Les Maronites constituent la plus importante communauté chrétienne pré-arabe du Liban où siège l'Église maronite, une des Églises catholiques orientales.

    Ils occupent une place importante dans l'histoire, la politique ou l'économie du Liban. Une importante diaspora maronite s'est développée au cours du XXe siècle.

    Histoire

    Article détaillé : Église maronite.

    Les Maronites au Liban

    Politique

    Le poste de président de la République libanaise est occupé par un maronite depuis l'indépendance du pays en 1943. Le poste de Chef de l'Armée Libanaise est également occupé par un maronite

    Au parlement libanais, les Maronites disposent de 34 sièges réservés sur 128, donc plus de la moitié des 64 sièges réservés aux chrétiens.

    Source

     

    Maronites

     

    Eglise maronite

    L’Église maronite est une des Églises catholiques orientales. Le chef de l'Église porte le titre de Patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient. Il a sa résidence à Bkerké au Liban.

    Le 15 mars 2011, Mgr Bechara Boutros Rahi a été élu nouveau patriarche maronite du Liban, en remplacement du cardinal Nasrallah Boutros Sfeir, 91 ans, qui avait annoncé en janvier sa démission après avoir dirigé l'Église pendant 25 ans. Mgr Rahi est le 77e patriarche depuis l'arrivée des premiers disciples de saint Maron au Liban en provenance de Syrie.

    Le titre « Mar » veut dire « Saint » en araméen.

    Dans la tradition maronite ce titre est également donné aux saints.

    Les patriarches maronites portent toujours le nom « Boutros » en second prénom, en référence à Pierre, fondateur de l'Église d'Antioche.

    Le titre de Patriarche d'Antioche est très disputé et est actuellement porté également par quatre autres chefs d'Église.

    Données historiques

    De toutes les Églises orientales, l'Église maronite est la seule qui soit entièrement catholique.

     

     

    Maronites

     

    Jean Maron, premier patriarche
     

    Aux alentours de l'an 400, vécut dans les montagnes de Syrie un ermite du nom de Maron.

    On sait très peu de chose de ce solitaire, dont les disciples formèrent le noyau initial de l'Église maronite.

    Près du lieu de sa mort, s'édifia un grand monastère qui devint rapidement un centre spirituel pour les chrétiens locaux.

    L'Église maronite accepta le concile de Chalcédoine et fut même persécutée pour cela au VIe siècle.

    Elle n'est donc pas une Église monophysite. Elle relève de la tradition antiochienne d'expression syriaque.

    Au VIIe siècle, la conquête musulmane contraignit les patriarches chalcédoniens d'Antioche à l'exil.

    De 702 à 742, il n'y eut plus de patriarche du tout.

    C'est au cours de cette période troublée que l'Église maronite se constitua en patriarcat.

    Le premier patriarche aurait été Saint Jean Maron, mort en 707.

    Chassés de Syrie par les persécutions au IXe siècle, les maronites s'installèrent principalement au Liban où ils vécurent en Église autonome.

    Au temps des croisades, les relations de l'Église maronite avec Rome s'intensifièrent.

    Elle professa ouvertement sa soumission au pape au XIIe siècle.

    Ces relations se relâchèrent sous la domination des Mamelouks (1291 – 1516) mais reprirent et se renforcèrent sous le régime Ottoman.

    Le collège maronite de Rome, fondé en 1584, aida à la formation des évêques et de la hiérarchie. Il forma également des savants orientalistes.

    La vallée de Kadisha ou vallée sainte, à l'est de Tripoli (Liban), a été jusqu'au XVIIe siècle un lieu de prédilection pour le monachisme maronite.

    À ce dernier a appartenu le moine Charbel Makhlouf, ermite, canonisé en 1977.

    Aux XVIe et XVIIe siècles, de nombreux éléments du rite latin furent introduits dans le rite maronite.

    Celui-ci garda son originalité et, depuis 1942, revient aux anciennes traditions.

    Aujourd'hui l'Église maronite compte 23 diocèses et deux vicariats au Liban, en Syrie mais aussi dans le monde entier comme en Argentine ou en Australie. Le nombre de maronites est estimé à un peu plus de 3 millions.

    Quelques caractéristiques du rite maronite

    Cathédrale maronite d'Alep
     
    • Le rite maronite est pratiqué en langue syriaque mais aussi et de plus en plus en dialecte libanais. En général, seule la consécration est encore en syriaque.
    • La principale prière eucharistique est celle dite de saint Jacques. Il en existe une trentaine d'autres, dont 13 seulement sont utilisées. Signalons l'anaphore de saint Pierre dite Charar (son premier mot).
    • Les charges de chorévêque, d'archiprêtre et de bardoût (visiteur) sont liées à celles de l'évêque. Elles donnent le droit de porter la crosse.
    • L'Église maronite a adopté le calendrier grégorien dès 1606.
    • Tous les patriarches s'appellent Boutros (Pierre), en souvenir du ministère de l'apôtre à Antioche.

    L'Église maronite en Terre Sainte

    Actuellement, il n'y a pas de documents prouvant une existence quelque peu stable des maronites en Terre Sainte avant la période des croisades.

    De même, le nombre de maronites ayant pris part à la reconquête de Jérusalem par les Croisés est incertain mais certains historiens avancent le chiffre de dix mille.

    Des milliers de maronites s'engagèrent dans l'Ordre des Chevaliers de Saint-Jean à Jérusalem, Acre, Chypre.

    Vers 1320, l'historien arménien Aitoun notait qu'à Jérusalem les maronites formaient une des plus importantes communautés chrétiennes.

    À partir du XIVe siècle, l'histoire des maronites est liée à la présence des franciscains de Terre Sainte.

    Ils furent en quelque sorte assimilés aux Francs, célébrant dans leurs églises, sur leurs autels et avec leurs vêtements liturgiques.

    Aux grandes fêtes de Noël et de Pâques, de nombreux maronites affluaient à Jérusalem et étaient accueillis par les frères mineurs.

    Des maronites servaient d'interprètes, habitaient avec les franciscains au Monastère du Mont Sion, d'autres prenaient régulièrement une part active à toutes les célébrations dans les différents sanctuaires.

    Outre les droits et les privilèges dont jouissaient les fidèles maronites notamment au Mont Sion, ils possédaient l'église Saint-Georges el-Khader.

    Une propriété acquise en 1548 près de l'église St George fut agrandie en 1598 et l'on parla du quartier des maronites.

    Les relations avec les franciscains s'assombrirent dans la seconde moitié du XVIIe siècle, dues à des campagnes de latinisation de la part de certains responsables de la Custodie.

    En mars 1700, une solution fut trouvée à la crise : le patriarche maronite envoya à Jérusalem deux prêtres au service de la communauté.

    Les franciscains s'engagèrent à respecter l'autonomie des maronites et leurs rituels propres.

    En 1771, une église maronite fut édifiée à Nazareth mais le nombre des maronites en Terre Sainte s'amenuisait, surtout du fait de leur passage au rite latin, phénomène qui devait se prolonger jusqu'à aujourd'hui.

    En 1895, Mgr Elias Hoyek qui allait devenir patriarche acheta à Jérusalem un ancien hôpital allemand avec son terrain. Un vicariat patriarcal fut créé à cette occasion en avril 1895. Le premier vicaire patriarcal fut Mgr Youssef Mouallem. Le vicaire patriarcal de Jérusalem a aussi juridiction sur les maronites de Jordanie. En 1939 le patriarche démit de ses fonctions le vicaire patriarcal de Jérusalem. Le poste fut restauré en 1976. En 1996, le patriarche maronite décida de créer un diocèse qui couvre le territoire de l'État d'Israël et dont le siège est à Haïfa. C'est Mgr Paul Nabil Sayah qui depuis 1996 est archevêque de Haïfa tout en étant vicaire patriarcal de Jérusalem. En dehors de Jérusalem et de Bethléem, il y a des maronites à Akko, Haïfa, Jaffa, Lod, Nazareth, Kfar Berim, Jish...

    Organisation

    L'Église compte 27 diocèses (appelés éparchies) dans 13 pays:

    • au Liban :
      • Éparchie de Joubbé, Sarba et Jounieh : Éparchie propre du Patriarche d'Antioche des Maronites.
      • Archéparchie d'Antélias
      • Archéparchie de Beyrouth
      • Archéparchie de Tripoli
      • Archéparchie de Tyr
      • Éparchie de Baalbek-Deir El-Ahmar
      • Éparchie de Batroun
      • Éparchie de Byblos
      • Éparchie de Sidon
      • Éparchie de Zahlé
    • aux Proche et Moyen-Orient :
      • diocèse d'Alep
      • diocèse de Chypre
      • diocèse de Damas
      • diocèse de Jérusalem
      • diocèse d'Haïfa
      • diocèse de Lattakieh
      • diocèse du Caire
    • dans le reste du monde :
      • (fr) Eparchie Maronite Notre-Dame de Liban de France
      • diocèse d'Argentine
      • diocèse d'Australie
      • Éparchie Notre-Dame du Liban à São Paulo au Brésil
      • Éparchie Saint-Maron de Montréal au Canada
      • Éparchie Notre-Dame du Liban de Paris en France
      • diocèse de Los Angeles aux États-Unis
      • diocèse du Mexique
      • diocèse de New York aux États-Unis

    Relations avec les autres Églises

    L'Église est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient. Le patriarche Maronite est cardinal de l'Eglise Catholique.

    Relations avec les autres Églises de tradition syriaque

    Article détaillé : Dialogue entre les Églises de tradition syriaque.

    Depuis 1994, l'Église maronite participe à une série de discussions œcuméniques avec les autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, organisme dépendant du diocèse catholique de Vienne en Autriche.

    Ces discussions rassemblent des représentants d'églises catholiques et séparées, de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église catholique syriaque, Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite) et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).

    Source