• Le mois des âmes du purgatoire : 2 novembre

     
     

    Le mois des âmes du purgatoire : 2 novembre

     

    Le mois des âmes du purgatoire : 2 novembre

     

    IIe JOUR

    Justice et miséricorde.

    Si vous tenez, Seigneur, un compte exact de nos iniquités, qui pourra subsister devant vous. Ps. 129.

    Ier Point. Dieu est saint, il est la sainteté même, et sa sainteté repousse tout ce qui ne l'est pas. Il est juste, la justice même, et cette justice réprouve le péché, elle le poursuit et le punit partout où elle le trouve. Il est miséricordieux, et la miséricorde même, il aime à exercer cet attribut divin sur notre misère, et s'il ne peut indiquer les droits de sa justice, il en tempère toujours les rigueurs par sa miséricorde. Il hait le péché, mais il aime le pécheur, il a pitié de la faiblesse de sa créature, et dans son infinie bonté, il ne peut se décider à perdre éternellement les âmes qui paraissent en sa présence revêtues de la robe nuptiale de sa grâce ; mais portant sur cette robe qui doit être immaculée pour être admise aux noces de l'agneau les légères traces du péché véniel qui n'a pas été expié en ce monde, ou qui sont encore redevables à la justice pour n'avoir pas fait une pénitence suffisante des péchés mortels qui leur ont été remis quant à la coulpe par la grâce de l'absolution, mais dont la peine temporelle leur restait à subir. Le purgatoire est donc le moyen inventé par la justice de Dieu pour concilier à la fois les droits de sa justice et ceux de sa miséricorde, c'est la planche de salut que sa main miséricordieuse prépare aux pauvres naufragés de la vie, que la mort jette chaque jour en si grand nombre sur les rivages de l'éternité. Sans cette planche de salut, l'entrée du ciel serait presque impossible à notre faiblesse, et le nombre des élus serait, hélas ! bien restreint.

    Cependant ne nous faisons pas illusion, si la miséricorde de Dieu se montre à nous par l'invention du purgatoire, sa justice s'y exerce dans toute sa rigueur, elle ne relâche rien de ses droits, et les saintes âmes qu'elle retient dans ces brûlantes prisons doivent lui payer jusqu'à la dernière obole la dette qu'elles ont contractée envers elle. En quittant la vie, ces âmes ont passé de l'empire de la miséricorde de Dieu sous celui de sa justice. Cette nuit redoutable dont Notre-Seigneur nous parle dans le saint Evangile, nuit où l'on ne peut plus rien faire, c'est-à-dire, où l'on ne peut plus ni mériter, ni fléchir par ses prières et par ses larmes le Dieu que l'on a offensé, est arrivée pour elles. Hélas ! ce Dieu si bon, qui pendant leur vie n'a cessé de les poursuivre de son amour, qui avait soif de s'unir à elles, les repousse aujourd'hui avec une inflexible rigueur. Ce Dieu qui se laissait fléchir au premier cri de leur repentir, qu'un soupir, qu'une larme désarmait et qui semblait en quelque sorte plus empressé de les pardonner qu'elles ne l'étaient elles-mêmes d'obtenir leur pardon, reste maintenant sourd et comme insensible à leurs gémissements, à leur prières et à leurs larmes.

    La main du Seigneur, cette main plus douce encore que celle d'une mère quand elle essuie nos larmes, et qu'elle verse sur les plaies de notre âme le baume de ses divines consolations, s'appesantit sur ces âmes infortunées. Ah ! si elle est douce, légère quand elle panse nos blessures, elle nous semble parfois bien lourde lorsqu'elle s'appesantit sur nos corps par la maladie, ou sur nos âmes par l'affliction, et cependant quand il frappe ici-bas, c'est un père qui le fait, la tendresse retient son bras et tempère toujours la sévérité de ses châtiments ; mais dans l'autre vie, sa main pèse de tout son poids sur les saintes âmes du purgatoire, il est père encore, il punit à regret ; mais il punit en juge. Que dis-je ? il punit en Dieu !... Cette main qui châtie est bien sévère et bien puissante, et les âmes qui la sentent peser sur elles, ne pouvant plus le fléchir elles-mêmes, s'adressent à nous et nous crient du fond de leurs brûlants abîmes : « Ayez pitié de nous, vous du moins qui êtes nos amis ! Ayez pitié de nous, car la main de Dieu nous a frappées. »

    Mais quels sont les châtiments que Dieu inflige aux saintes âmes du purgatoire ? Nous ne ferons aujourd'hui que les indiquer, devant les développer dans le cours de cet ouvrage. C'est d'abord le bannissement momentané du ciel, la privation de la vue de Dieu, de sa divine présence, et ce châtiment est le plus douloureux de tous pour ces âmes qui ne peuvent plus désirer, aimer, vouloir que Dieu seul ; qui s'élancent sans cesse vers lui avec des élans d'amour qu'il nous est impossible de comprendre ici-bas, et qui sans cesse se sentent repoussées par son inexorable justice. Ah ! si l'homme qui a encouru la peine du bannissement verse souvent des larmes amères au souvenir de sa patrie, si l'enfant éloigné de la maison paternelle sent parfois son cœur comme prêt à se briser et ne peut retenir ses sanglots à la pensée de son père, de la tendresse de sa mère, de ses caresses dont il est privé, s'il pleure en pensant à ses frères, s'il regrette enfin tout ce qu'il a laissé dans ce doux nid de son enfance, tout, jusqu'au chien, fidèle gardien du foyer domestique ; combien plus encore ces pauvres exilées du ciel ne sentent-elles pas peser plus lourdement sur elles la peine de leur bannissement, et avec quelle indicible ardeur n'aspirent-elles pas après l'instant où il leur sera permis de s'envoler vers les fortunés rivages de leur éternelle patrie.

    Mais ces saintes âmes ne sont pas seulement exilées sur une terre étrangère, la justice de Dieu les tient enfermées au fond d'un brûlant abîme, elles sont prisonnières et leur prison est de flammes ardentes. Là doivent disparaître et s'effacer lentement sous l'action de ces flammes vengeresses, toutes les souillures, toutes les taches qui ternissent leur beauté et les rendent indignes des embrassements de l'Epoux divin. La plume est impuissante à dépeindre la rigueur de leurs tourments, l'intensité des douleurs qu'elles ressentent, parce que notre esprit ne saurait les comprendre. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que les souffrances de ces saintes âmes surpassent toutes les douleurs que l'on peut endurer ici-bas, et d'après les saints Pères tous les supplices endurés par les martyrs ne sont rien auprès des terribles expiations du purgatoire.

    IIe Point. La justice de Dieu parait encore dans la manière dont il applique ses châtiments aux saintes âmes du purgatoire. Ces châtiments sont répartis avec une parfaite équité et toujours proportionnés au nombre, à la nature et à la grandeur des fautes des âmes qui les subissent. De même qu'il y a plusieurs demeures dans la patrie céleste et inégalité dans les récompenses que Dieu décerne à ses élus, de même que ces récompenses sont toujours proportionnées à leurs vertus et à leurs mérites ; de même aussi il y a plusieurs demeures dans le lieu de l'expiation et l'inégalité dans les peines qu'on y endure, l'intensité et la durée de ces peines varient selon le degré de culpabilité des âmes qui les ont encourues. Ne serait-ce pas faire injure à la justice de Dieu que de croire qu'il châtie avec la même sévérité des âmes qui l'ont aimé et servi toute leur vie, qui n'ont emporté à leur sortie de ce monde que quelques grains de la poussière de la terre, c'est-à-dire quelques légères fautes échappées à la faiblesse humaine, et l'âme du pécheur qui a bu l'iniquité comme l'eau, qui l'a oublié, outragé pendant de longues années, dont le cœur enfin ne s'est retourné vers lui qu'à sa dernière heure, et qui justifié, il est vrai, par la grâce de l'absolution, a été jeté par la mort au pied de son redoutable tribunal toute couverte des hideuses cicatrices et des plaies, pour ainsi dire, encore saignantes du péché. Ah ! ce serait une absurdité de le croire, et il n'y aurait pas de justice en Dieu s'il en était ainsi. Nul doute donc que l'intention des peines endurées par cette dernière âme ne surpasse avec une juste équité celle de la première et que la durée de son expiation ne soit également beaucoup plus longue.

    Mais nous l'avons dit : si Dieu par le purgatoire sauvegarde les droits de sa justice, il n'abdique pas ceux de sa miséricorde ; s'il châtie si sévèrement ces âmes qu'il aime, ce n'est que pour les rendre dignes de lui et aptes à lui être éternellement unies ; mais il ne les châtie qu'à regret, il fait pour ainsi dire violence à son amour en les tenant éloignées de lui, en se montrant comme insensible à leurs soupirs et à leurs gémissements. Aussi, si ces saintes âmes ne peuvent plus rien par elles-mêmes, Dieu dans sa miséricorde a voulu que nous puissions tout pour elles. Il a remis, pour ainsi dire entre nos mains, les clés de l'abîme où elles gémissent, afin que nous puissions leur en ouvrir les portes, il veut que nous puissions retenir le bras de sa justice qui les frappe, le désarmer, ouvrir en leur faveur les trésors de sa miséricorde. Et pour cela qu'exige-t-il de nous ? Si peu de chose que nous serions inexcusables de ne pas le faire. Si pour acquitter les dettes de nos frères souffrants nous étions obligés de nous condamner à de rudes et longues austérités, nous pourrions alléguer l'impuissance où nous sommes de les embrasser ; si Dieu demandait enfin de nous de grands sacrifices, des choses difficiles à accomplir, nous pourrions hésiter et manquer de courage ; mais il n'en est pas ainsi, et les moyens qu'il nous donne pour soulager les âmes de nos frères sont si faciles qu'ils sont à la portée de tous, et qu'il faudrait être dénué de cœur et de charité pour refuser d'en faire usage. En effet, avec une larme de compassion nous pouvons éteindre ou du moins diminuer l'activité des flammes qui dévorent ces saintes âmes. Avec une prière nous pouvons adoucir, calmer leurs souffrances, avec une indulgence gagnée en leur faveur, satisfaire pour elles à la justice divine, avec une messe, une communion faite en leur intention, les mettre éternellement en possession du Dieu que cet acte le plus saint, le plus méritoire de la vie chrétienne nous donne à nous-même.

    Qu'elle est belle, mais en même temps qu'elle est douce et consolante pour notre cœur la mission de charité que Dieu nous confie envers les âmes souffrantes du purgatoire. Rappelons-nous cet ange que le Seigneur fit descendre dans la fournaise de Babylone pour y secourir les trois jeunes Hébreux que Nabuchodonosor y avait fait jeter dans sa fureur et qui devaient y périr. L'Esprit céleste écarta d'eux les flammes qui devaient les consumer, répandit une agréable fraîcheur dans ce lieu embrasé, et y conserva sains et saufs les jeunes Israélites jusqu'au moment où ils en furent retirés pleins de vie. Nous aussi nous pouvons être comme des anges consolateurs pour les saintes âmes du purgatoire et renouveler en quelque sorte pour elles le miracle dont nous venons de parler. Par la charité nous pouvons descendre dans cette fournaise ardente où la justice de Dieu les tient enfermées, et dont celle de Babylone n'était qu'une imparfaite image, par la puissance de la prière, du jeûne et de l'aumône, répandre comme une rosée rafraîchissante sur ces âmes souffrantes, et par l'ardeur de nos supplications, par notre dévouement pour elles les retirer de cet abîme où elles souffrent de si cruels supplices.

    Ah ! ne refusons pas d'accomplir la mission de charité et de miséricorde que Dieu a daigné nous confier, soyons les avocats, les médiateurs, les consolateurs des saintes âmes du purgatoire ; interposons-nous entre elles et la justice divine et mettons tout en œuvre pour adoucir leurs peines et hâter leur bonheur ; en étant utiles à ces saintes âmes, nous serons utiles aussi à la nôtre, et notre charité ne restera pas sans récompense.

    N'avons-nous pas nous-même un immense besoin de la miséricorde de Dieu ! Hélas ! nous avons commis bien des fautes dans notre vie, et la pénitence que nous en avons faite n'est-elle pas insuffisante pour satisfaire à la justice divine, et n'est-ce pas avec raison que nous appréhendons de rester longtemps en purgatoire pour achever de nous purifier. Eh bien ! si nous sommes miséricordieux pour les saintes âmes du purgatoire, Dieu le sera aussi pour nous ; nous en avons pour garant la parole de notre adorable Sauveur ; n'a t-il pas dit : Heureux les miséricordieux parce qu'ils obtiendront miséricorde ? Si nous avons pitié des âmes de nos frères défunts, si nous cherchons à adoucir leurs souffrances, à hâter leur bonheur en leur appliquant les mérites du sang précieux de Jésus-Christ, Dieu nous appliquera à nous-mêmes les mérites de ce sang adorable, il nous pardonnera, il inspirera à ceux qui nous survivront d'exercer envers nous la charité que nous aurons exercée envers les autres, et il avancera aussi pour nous le moment heureux où nous irons pour jamais le posséder dans sa gloire. Ainsi soit-il.

    PRIÈRE.

    Soyez béni, Seigneur, Dieu de bonté et de miséricorde, qui, dans votre infinie tendresse, daignez mettre entre les mains de pauvres et misérables pécheurs comme nous, les intérêts des saintes âmes du purgatoire, de ces âmes que vous aimez et que vous ne châtiez qu'à regret. Si votre justice exige que vous paraissiez insensible à leurs larmes et à leurs gémissements, vous daignez recevoir les nôtres comme un sacrifice d'agréable odeur, vous prêtez une oreille favorable à nos supplications et aux humbles prières que nous vous adressons en leur faveur; vous nous donnez enfin le pouvoir de fléchir votre justice, de la désarmer et d'être non pas seulement les consolateurs, mais les libérateurs de ces saintes captives en leur ouvrant les portes de l'éternelle patrie. Elle est bien belle et bien consolante, ô mon Dieu ! la mission que vous daignez nous confier envers elle, et désormais nous voulons l'accomplir avec un zèle et un dévouement qui ne se démentiront plus, et notre joie la plus vive sera de venir en aide, par tous les moyens en notre pouvoir, à ces âmes qui nous sont si chères et de hâter par nos suffrages le moment où elles iront vous glorifier éternellement dans le ciel. Ainsi soit-il.

    EXEMPLE.

    Le vénérable curé d'Ars avait une grande dévotion aux saintes âmes du purgatoire « il encourageait, » dit M. l'abbé Monnin, son biographe, toutes les entreprises qui avaient pour objet leur soulagement. Comme saint Dominique, dont il est dit qu'il faisait trois parts de son sang, il faisait dans son cœur trois parts de ses travaux, de ses souffrances et de ses larmes : la première pour ses péchés, la seconde pour les péchés des vivants, la troisième pour les péchés des morts. Il offrait de plus à leur intention toutes ses insomnies et toutes ses douleurs nocturnes. Nous insérons ici, dit encore M. l'abbé Monnin, un nouveau témoignage de sa sollicitude pour les membres de l'Eglise souffrante.

    C'est une lettre qui nous a été adressée par M. l'abbé Serra, aumônier de l'Hôtel-Dieu de Kimes, et dans laquelle il nous fait connaître le résultat des deux entrevues qu'il eut avec M. le curé d'Ars, au sujet de la confrérie de Notre-Dame-du-Suffrage qu'il avait le projet d'établir dans cette ville ; on y verra combien le saint curé s'est montré favorable à cette belle institution.

    Cette année-ci, j'étais aux pieds de M. Viannay, pour la seconde fois, et je lui disais : Il y a deux ans, mon père, que j'eus le bonheur de vous voir et de vous parler entre autres choses d'une pieuse association de prières et de bonnes œuvres que je voulais établir à Nîmes, pour le soulagement et la délivrance des pauvres âmes du purgatoire en général et spécialement de celles qui sont le plus abandonnées. Vous daignâtes alors m'adresser quelques paroles d'encouragement et de sympathie, vous me prédites même le succès de cette œuvre qui vous parut sainte et salutaire. J'ai aujourd'hui la consolation de vous apprendre que vos encouragements ont porté leurs fruits. L'association par le secours de vos saintes prières s'est établie comme par enchantement, elle a été reçue avec une sorte d'enthousiasme, et Mgr Plantier lui a donné toute la protection que vous m'aviez annoncée. Elle compte aujourd'hui de cinq à six mille membres, et elle a fait célébrer en moins de deux ans plus de cinq mille messes pour le repos des âmes du purgatoire. 

    « Oh ! me dit-il, je n'en suis pas étonné, c'est l'Esprit saint lui-même qui vous a inspiré la pensée de cette belle œuvre, et quand l'Esprit saint veut une chose, elle réussit toujours. Tâchez maintenant de la répandre et de la bien établir. »

    Je lui recommandai ma chère fondation, il me promit de la prendre sous son patronage. Je ne doute point que ce ne soit à ses prières que nous devions attribuer l'extension extraordinaire qu'elle a prise depuis la mort du bienheureux ; elle a pénétré dans sept ou huit diocèses de France et de Belgique. Après m'avoir donné la raison du succès de notre œuvre, qu'il ne voulut point attribuer à ses prières, le saint curé s'arrêta et il me parla d'une manière admirable sur la dévotion aux âmes du purgatoire et sur les avantages de cette dévotion pour ceux qui la pratiquent. Oh ! me dit-il, en levant vers le ciel ses yeux mouillés de larmes, si l'on savait combien nous pouvons obtenir de grâces par le moyen des âmes du purgatoire, elles ne seraient pas tant oubliées ! Ces saintes âmes sont les épouses de Jésus-Christ. Elles sont bien plus agréables à ses yeux que nous, et quoi qu'elles ne puissent pas mériter par elles-mêmes, elles peuvent cependant prier pour leurs bienfaiteurs ; leurs prières sont plus puissantes que les nôtres, parce qu'elles sont plus saintes et confirmées en grâces. D'ailleurs, ne pouvant par elles mêmes ni se délivrer, ni se soulager dans les terribles souffrances qu'elles endurent, ne pouvant pas même, selon l'ordre établi par la divine Providence, recevoir directement de Dieu la rémission de la peine due à leurs péchés, elles sont obligées de recourir à nous, qui sommes comme leurs sauveurs, pour obtenir du soulagement et leur délivrance. Elles sont donc intéressées à prier le bon Dieu pour toutes les personnes qui pensent à elles et à leur faire sentir les bons effets de leurs prières afin de les engager de plus en plus à ne pas les oublier. Il ajouta bien d'autres considérations qu'il serait trop long de rapporter, et finit en m'engageant à faire prier beaucoup pour les âmes oubliées, et je le lui promis.

    Je lui demandai ensuite comme une grâce de me permettre de l'inscrire au nombre des associés dans le registre de la confrérie de Notre-Dame-du Suffrage, à la condition que les autres associés auraient part à toutes ses prières et dans le temps et dans l'éternité. Eh bien ! me dit-il, soit... J'y gagnerai, et nous serons par ce moyen en union de prières et dans cette vie et dans l'autre ; et comme je lui avais dit que j'étais bien convaincu qu'il n'irait pas en purgatoire, il me répondit : Hélas ! quels sont ceux qui n'y vont pas ; il faut être si pur pour entrer au ciel ; le plus sûr est de prier pour tout le monde. De retour à Nîmes, je me hâtai d'inscrire le nom du saint curé dans nos registres, et vingt jours après ayant appris la nouvelle de sa bienheureuse mort nous avons fait célébrer neuf messes à son intention, auxquelles sont venus communier tous les jours un grand nombre d'associés. 

    PRATIQUE.

    Ne passer aucun jour sans offrir à Dieu quelques prières en faveur des saintes àmes du purgatoire.

     

    Source : Livre "Mois des âmes du purgatoire ou méditations, prières et exemples pour le mois de novembre"