• Le mois de saint Joseph : 27 mars

     
     

    Le mois de saint Joseph

    27 mars

     

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    Source : Livre  "Mois de Saint Joseph : composé de trois neuvaines et un triduum pour tous les jours du mois de mars" par Alexis Lefebvre 

     

     

    VINGT-SEPTIÈME JOUR

     

    SAINT JOSEPH PROTECTEUR SPÉCIAL DE L'ÉGLISE ENTIÈRE ET DU PATRIMOINE DE SAINT PIERRE

     

    C'est vous qui êtes mon Sauveur, mon protecteur, et je ne serai pas banni... (Ps. LXI, 7.)

     

    Nous allons, en ce dernier jour de la neuvaine des Patronages, élever nos pensées, et c'est sur les lèvres et dans le cœur même de l'Église notre mère, que nous mettons cette parole de reconnaissance à saint Joseph : Salvator meus, adjutor meus, non emigrabo ! Vous êtes mon protecteur... je ne serai jamais vaincue, je ne périrai jamais ! Sans doute, c'est Jésus-Christ, son divin Époux, qui est son véritable Sauveur ; c'est lui qui a bâti sur la pierre inébranlable cet édifice sacré, lui qui le soutient et le défend contre Ions ses ennemis. Mais comme il a mis une Tour inébranlable, qui doit le protéger, je veux dire sa sainte Mère, la vraie Tour de David ; comme il a chargé de sa défense, Marie, aussi terrible qu'une armée rangée en bataille, Marie, dont le pied victorieux a écrasé la tête hideuse du serpent, et dont le nom suffit pour disperser et détruire toutes les hérésies ; ainsi, dans sa providence, il a voulu lui donner un secours et un puissant protecteur dans saint Joseph, qui avait été sur la terre son père nourricier et son gardien fidèle ; saint Joseph, le seul appui, la vraie force de la maison de Nazareth.

     

    Oui, saint Joseph, de fait et de droit, après Jésus et Marie, est le protecteur spécial, le premier protecteur de la sainte Église, mais plus particulièrement de son chef visible, du successeur de Pierre, et de ses Pontifes et de ses Prêtres, en un mot, de tous ceux qui ont autorité et puissance dans la sainte hiérarchie, charge ou emploi dans l'administration de l'Église de Jésus-Christ.

     

    I. Commençons par dire les raisons de ce protectorat glorieux.

     

    C'est la preuve de droit. Je le répète : Jésus seul est le fondateur, le Roi et en même temps le divin Époux de cette Église sainte, c'est l'œuvre de son sang. Il a été, il est, il sera éternellement le seul chef de cette armée des Élus... Il en a confié le gouvernement à un chef visible sur la terre, à Simon, qu'il a appelé Pierre, et aux successeurs de cet apôtre jusqu'à la fin des temps. C'est le Pontife romain, le Pape, c'est-à-dire le Père commun de tous les fidèles, aujourd'hui le saint, l'immortel Pie IX. Mais, dans le ciel aussi, il a voulu donner à cette Église des protecteurs ; et, après Marie, mère de Jésus, et Reine de la gloire, c'est saint Joseph : nous ne pouvons en douter, et il suffit de réfléchir un instant pour en voir la raison.

     

    Saint Joseph n'était-il pas le chef de la maison de Nazareth, de la sainte Famille ? le soutien et même le seul protecteur alors du Dieu fait homme, et de sa Mère ?... N'est-ce pas lui qui avait été préposé à la garde de l'un et de l'autre ? et n'a-t-il pas été fidèle à ce mandat sacré ? N'a-t-il pas rempli sa haute mission avec justice, avec courage, avec succès ?... Mais quelle récompense a pu mériter aux yeux du Seigneur l'accomplissement d'un devoir si grave, si ce n'est la marque d'une confiance absolue et la gloire d'une nouvelle charge, et, s'il était possible, d'un ministère encore plus honorable et plus important ?

     

    — Eh bien ! c'est sur ce principe de justice et de convenance que repose toute l'espérance de l'Église en saint Joseph, et c'est à tous ces titres qu'elle le regarde comme son plus puissant protecteur.

     

    4° Et d'abord il doit l'être plus spécialement de celui que Jésus-Christ a voulu donner pour chef visible à cette Église sainte et pour premier Pasteur à nos âmes : quem pastorem Ecclesis e tuœ prseesse voluisti (Lit.).

     

    Oui, le souverain pontife, le pape aura un droit tout particulier à cette protection de Joseph. Joseph, du haut des cieux, doit non-seulement veiller sur sa personne sacrée, mais il défendra aussi son royaume, sa capitale, sa fortune même, et le glorieux patrimoine de Saint-Pierre qui lui appartient, puisque cela est nécessaire à l'indépendance du Pasteur suprême de l'Église.

     

    Ne craignez pas, ô vous qui vivez aujourd'hui sous la conduite de ce saint pontife, l'immortel Pie IX ; il sera toujours protégé par la Vierge immaculée, dont il a proclamé la gloire ; il sera sauvé par le chaste époux de la Vierge très-pure, par saint Joseph, dont il aime à bénir le nom et à propager le culte... Et c'est sur les lèvres de ce saint pontife de Rome, que nous voulons mettre en ce moment le texte placé au commencement de cet exercice : Vous êtes mon protecteur, ô Joseph, vous êtes mon espérance, je ne quitterai pas ces lieux sacrés... je ne serai jamais banni, jamais exilé de la ville sainte, de la ville éternelle... je n'en sortirai point ! Adjutor meus, non emigrabo ! (Ps. LXI, 7.)

     

    2° Les évèques.

     

    — Ils sont aussi pères et pasteurs, non pas de l'Église universelle,mais d'une portion de ce troupeau du Christ ; ils sont chargés de veiller sur les âmes confiées à leurs soins ; ils les dirigent et leur donnent la nourriture dela grâce et de la vérité. Saint Joseph, que le Seigneur avait choisi pour être le gardien et l'économe de sa maison à Nazareth, doit être aussi leur protecteur et leur modèle : et prinàpemomnispossessions ejus (Ps. civ, 21).

     

    3° Les prêtres enfin, ministres de Dieu, sont sûrs de trouver en lui un secours puissant, avec les exemples de toutes les vertus essentielles à leur sainte vocation.

     

    Outre la raison qui a été indiquée, en parlant des ordres supérieurs, et qui peut s'appliquer aussi aux fonctions des simples prêtres, mais dans des proportions plus restreintes, puisqu'ils n'ont qu'une bien faible partie d'autorité dans l'Église de Dieu, nous pouvons faire encore cette considération, que saint Joseph a été comme le premier prêtre, lorsqu'il a offert Jésus-Christ au temple et sur l'autel, au jour de la Purification. 

     

    Et combien de fois aussi en qualité de père, n'a-t-il pas porté le divin Enfant sur son cœur, et par conséquent touché de ses mains, comme les prêtres, le corps adorable de son Dieu ? Mais avec quel respect, avec quel amour ! et qui ne verrait dans ces relations intimes et incessantes de Joseph avec Jésus-Christ, une raison, pour qu'il devienne le modèle, le protecteur de tous les bons prêtres ? Ne le portent-ils pas comme lui ? ne touchent-ils pas de leurs mains sacrées et vénérables l'hostie vivante des autels, le corps du Christ-Sauveur ?

     

    II. Aussi, de tout temps, ce grand saint a t-il manifesté sa puissance par des bienfaits éclatants sur l'Église entière, mais surtout aux jours de ses plus cruelles tribulations, dans les temps de persécution ou de calamité. C'est la preuve de fait sur laquelle nous devons nous arrêter un instant avec bonheur.

     

    Ainsi, pour garder le même ordre que dans première partie de cet exercice, nous allons rappeler quelques traits de la protection de saint Joseph envers les pontifes romains, les évèques et les êtres, et en disant ce qu'il a fait, nous indiquerons ce qu'il fera toujours pour eux.

     

    1- Les papes d'abord.

     

    Quelques mois suffiront pour rendre notre pensée de foi et dire nos saintes espérances. Ces pensées nous paraissent grandes, pleines de consolation, ces espérances sublimes, mais elles ne nous appartiennent pas...

     

    Nous avons pris toutes ces belles considérations, et puisé ce sentiment de confiance, dans un livre charmant du R. P. Nampon, de la Compagnie de Jésus. Ce petit livre, intitulé Neuvaine en l'honneur de saint Joseph, parut en 1865 et commence à devenir très-rare. Voici ce qu'on y lit, dans la préface :

     

    « Je dois dire le motif qui m'a déterminé à publier ces méditations, et le profit que j'en attends. J'ai lu que Gerson, le chantre si pieusement inspiré du saint époux de Marie, dans son poëme intitulé Josephina, avait employé avec succès la dévotion à saint Joseph pour éteindre le malheureux schisme d'Occident. Voici comme il s'exprime : Mon grand désir est de voir se célébrer dans l'Église une solennité nouvelle, soit en l'honneur du mariage de saint Joseph, soit en mémoire de sa bienheureuse mort, afin que, par les mérites de Marie et par l'intercession d'un patron aussi puissant, qui exerce une sorte d'empire sur le cœur de son épouse, l'Église soit rendue à son unique époux, le pape certain, qui tient auprès d'elle la place du Christ. Or ce moyen réussit : l'intercession de Joseph fut efficace, et Gerson vit la paix rendue à l'Église, divisée depuis plus de soixante ans. »

     

    « J'ai vu dans ce fait, poursuit le P. Nampon, un précieux renseignement que nous donnait la Providence. Saint Joseph fut l'économe et le gardien du temporel de la Sainte Famille. Or la Sainte Famille se continue dans l'Église romaine, mère et maîtresse de toutes les autres. Le patronage dont saint Joseph couvre l'Église, s'étend donc d'une manière toute spéciale sur le patrimoine de Saint-Pierre, aujourd'hui menacé par d'ambitieux voisins. »

     

    «Rassemblés autour de Pie IX, le 9 juin 1862, les évêques ont déclaré, dans une adresse à jamais mémorable, que l'autorité temporelle du saint-siége était une institution de la divine Providence, nécessaire, dans l'état présent des choses humaines, pour le bon et libre gouvernement de l'Église et des âmes. C'est là ce que pensent, avec leurs évêques, tous les dociles enfants de l'Église. Ce qu'ils doivent faire maintenant, c'est de recourir par d'unanimes et ferventes prières à celui qui a sauvé, au milieu de tant de périls et de sang répandu, la vie de Jésus et le modeste patrimoine de Nazareth. Le bras de Dieu n'est pas raccourci, et la puissance d'intercession accordée à saint Joseph doit croître avec la confiance des catholiques et la ferveur de leurs prières. »

     

    Il finit en disant : « Puisse cet opuscule fournir un aliment de plus à cette confiance et à cette ferveur, et puisse la protection de saint Joseph, implorée avec plus d'ardeur et d'unanimité, conserver au pontife suprême de l'Église cette souveraineté temporelle, qui n'est pas seulement son droit certain, mais la seule garantie imaginable de son indépendance, et par conséquent de la nôtre !... »

     

    Nous sommes heureux aussi de donner nous-même cette pensée à nos lecteurs, et d'exprimer ce pieux désir, ces douces espérances... Non, ce n'est pas en vain que les enfants de l'Église prieront ce grand saint de protéger leur père. Il lui conservera la vie dans la paix, et cette glorieuse indépendance du pontife-roi, avec le domaine de Saint-Pierre.

     

    2° Et maintenant, que dirons-nous pour les pontifes des Églises particulières, et pour les prêtres qui sont leurs auxiliaires dans le ministère de la parole divine et dans l'administration des sacrements ?

     

    Une seule chose, que l'expérience des siècles a révélée. C'est un fait constant que la dévotion à saint Joseph, est pour eux une source des grâces les plus abondantes ; et que le plus sur moyen d'attirer sur leurs peuples toutes sortes de faveurs célestes, sera d'étendre et de propager cette dévotion dans leurs diocèses, ou dans les Églises confiées à leurs soins.

     

    Pour eux d'abord, pour les pasteurs eux-mêmes, ils obtiendront une augmentation de foi et de ferveur, qui les mettra toujours à l'abri d'un danger déjà signalé dans une des premières méditations, je veux dire le danger de se familiariser trop facilement avec Dieu et avec les mystères les plus saints de la religion ; ils apprendront ainsi à imiter leur auguste modèle, qui s'élevait de jour en jour dans la perfection : filins accrescens Joseph... Ascensiones in corde suo disposait. (Ps. LXXXIII, 6.)

     

    Pour les autres, ils obtiendront des miracles de conversion.

     

    L'expérience d'un grand nombre de prêtres a déjà démontré qu'il pouvait suffire, pour faire changer de face à toute une paroisse, d'y élever un autel à saint Joseph ou d'y ériger une association en son honneur.

     

    Il faudra terminer cet exercice par une prière fervente à saint Joseph

     

    — pour l'Église entière,

     

    — pour son chef visible, le vicaire de Jésus-Christ

     

    — pour les évêques

     

    — et principalement pour celui du diocèse

     

    — pour les prêtres enfin, mais spécialement pour le pasteur de votre paroisse,

     

    — et surtout pour votre confesseur.

     

    Dominus conservet eum, et vivificet eum, et beatum faciat eum in terra, et non tradat eum in animam inimicorum ejus (Ps. Xl, 3).

     

    Que le Seigneur le conserve, qu'il lui donne la force et la vie, qu'il lui assure le bonheur de la terre, et qu'il ne permette pas que jamais il tombe dans les mains de ses ennemis.