• Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire 4 novembre

     
     

    Le mois de novembre consacré

    au souvenir des âmes du purgatoire

    4 novembre

     

    Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire 4 novembre

     

    Source : Livre "Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire" 

    Quatrième jour

    Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent, par la privation de la vue de Dieu.

    Ce n'est pas assez pour moi, ô mon Dieu ! d'avoir considéré en général les souffrances des âmes que votre justice retient dans le purgatoire. Je dois les approfondir, les méditer en particulier, afin de mieux comprendre la grandeur de leurs peines, et de pénétrer plus profondément mon âme dessentiments que la foi doit y exciter.

    I. Je me transporte, ô mon Dieu ! au moment où une âme sort de ce monde, pour paraître devant votre redoutable tribunal. Un grand spectacle, selon l'expression de saint Ambroise, s'offre alors à ses regards : vous vous découvrez à elle avec toutes vos perfections adorables ; elle vous voit dans la splendeur de votre gloire, de votre puissance, de votre beauté ; elle est comme investie par l'éclat de votre majesté infinie, et ressent pour vous un amour que nous ne pouvons ni comprendre, ni exprimer. Elle entend les Anges qui chantent vos louanges, elle voit toute la cour céleste qui vous adore, et met son bonheur à vous posséder. Elle voudrait se réunir à ces esprits bienheureux, s'élancer dans votre sein pour être à jamais unie à vous, et voilà que vous la repoussez par cette terrible parole : Retire-toi de moi.

     

    0 mon Dieu ! il faudrait connaître, comme cette âme, vos amabilités infinies, l'amour qu'elle a pour vous, le désir qu'elle ressent de vous posséder, pour concevoir ce qu'elle souffre en entendant cette terrible sentence : Retire-toi de moi.

    Quelle serait la douleur d'un enfant éloigné d'un père tendrement chéri, si, au moment où il le revoit après une longue absence, au moment où il veut se précipiter dans ses bras, et se livrer à l'effusion de sa tendresse, ce père le repoussait avec indignation au lieu de recevoir ses embrassements ! faible image de la douleur d'une âme, qui reconnaît en Dieu son père, son créateur, son rédempteur, son bienfaiteur, qui se précipite vers lui, et se sent retenue par ces mots sévères : Retire-toi de moi toujours quelque chose qui nous fait dire avec saint Augustin : Vous n'êtes pas mon Dieu.

     

    Hélas, Seigneur ! j'ai bien mérité de l'entendre cette redoutable condamnation : mes infidélités, mon peu d'ardeur pour me purifier de mes fautes, et m'unir à vous dans cette vie, me rendent bien digne d'être séparé de vous après ma mort. Mais je suis encore par votre bonté dans le règne de la miséricorde, et je vais dès ce moment m'efforcer de réparer mes pertes, en vous aimant de toutes mes forces, en vous servant avec plus de générosité, et en faisant pénitence de tout ce qui a pu vous déplaire en moi.

    II. J'accompagne en esprit dans le purgatoire, ô mon Dieu ! l'âme que votre justice y a précipitée. L'amour qu'elle a pour vous a fait son tourment lorsque vous l'avez repoussée ; c'est encore cet amour qui cause sa douleur la plus vive, tant qu'elle se voit éloignée de vous. Nous l'éprouvons déjà dans ce monde : notre cœur est fait pour vous et il n'y a que vous qui puissiez le rendre heureux. Quels que soient les objets auxquels ce cœur s'attache, ils ne peuvent jamais nous satisfaire, et nous sentons toujours quelque chose qui nous ait fait dire avec Saint Augustin : Vous n'êtes pas mon Dieu !

     Mais, cette âme entrée dans la vie future le comprend bien autrement que nous ne pouvons le faire : le voile, qui vous cache à nos regards, ne subsiste plus pour elle ; les créatures ne viennent plus la distraire, et, dans la soif qui la dévore, elle voudrait avoir, non pas deux ailes, mais un million d'ailes pour s'élever jusqu'à vous.

     

    « O mon Dieu ! s'écrie-t-elle , c'est à présent que je sens que je suis faite pour vous aimer, et que je ne puis trouver de repos qu'en vous. Vous êtes le centre de toutes mes affections ; je vous aime de tout mon cœur, et je brûle du désir d'être unie à vous. » Mais comment recevez-vous, Seigneur, les vœux de cette pauvre âme qui soupire après vous avec tant d'ardeur ?.... "Ce n'est pas le moment, répondez-vous, de me prouver que tu m'aimes, il fallait le dire et surtout le montrer lorsque tu étais sur la terre." Tu me disais bien au pied des autels : "Mon Dieu, je vous aime detout mon cœur ;" mais tes paroles étaient bientôt démenties par ta conduite. Me montrais-tu ton amour, lorsque tu perdais si aisément de vue ma présence ; lorsque tu te livrais à la dissipation, à la vanité, à la sensualité ; que tu méprisais mes inspirations et mes grâces. Tu n'as pas voulu répondre aux invitations de ma tendresse, et maintenant je serai sourd à tes désirs, jusqu'à ce que tu aies expié tes infidélités dans ce lieu de souffrances. »

     

    Quel tourment, Seigneur ! Vous connaître, vous aimer, ne penser qu'à vous, s'élancer continuellement vers vous, se voir toujours repoussé, et savoir qu'on s'est attiré soimême une punition si douloureuse, parce qu'on n'a pas voulu répondre à votre amour !

    Divin Jésus, exercez votre miséricorde infinie sur ces âmes affligées qui vous désirent, et donnez-leur la paix et le bonheur qu'elles ne peuvent trouver que dans votre sein ; faites-moi aussi sentir les effets de votre bonté, et ne permettez pas que ces considérations me soient inutiles. Accordez-moi la grâce de vous aimer avec ardeur ; de le dire souvent avec un cœur sincère, de vous le prouver encore plus par mes œuvres et mes sacrifices, afin que je puisse toujours demeurer uni à vous, et n'être séparé de vous ni ici-bas , ni dans l'éternité. Ainsi soit-il.

     

    Indulgence applicable aux morts. — Ceux quf visitent une image du S. Cœur de Jésus exposée dans une église et prient ou méditent selon les intentions de l'Église devant cette image, gagnent sept ans et sept quarantaines d'indulgences ; si on fait cette visite plusieurs fois par jour, on gagne la même indulgence chaque fois. (Rescrit du 2 Janvier 1790.)