• Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire 22 novembre

     
     

    Le mois de novembre consacré

    au souvenir des âmes du purgatoire

    22 novembre

     

    Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire 22 novembre

     

    Source : Livre "Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire"

     

    22ème jour

    II faut s'adresser spécialement à la sainte Vierge en faveur des âmes du purgatoire.

    En proposant hier comme une excellente résolution de faire l'abandon à Dieu du fruit de toutes nos bonnes œuvres en faveur des membres de l'église souffrante, nous avons conseillé de remettre en même temps la disposition de cette application entre les mains de la sainte Vierge.

    Nous ajoutons aujourd'hui qu'il faut souvent l'implorer pour le soulagement et la délivrance de ces âmes. 

     Nous ne pouvons, en effet, douter de l'intérêt qu'elle leur porte ; car n'est-elle pas la Mère de miséricorde, la consolatrice des affligés, le secours des chrétiens ? Or, ces qualifications que l'Eglise lui donne, n'ont-elles rapport qu'aux chrétiens, qu'aux enfants de Marie vivant dans cette vallée de larmes ?

    Ces secours, ces consolationss, cette miséricorde de la meilleure des mères ne s'étendront-ils pas sur les chrétiens en proie aux plus horribles souffrances, surtout lorsque nous invoquerons cette tendre Mère en faveur de ces âmes qu'elle chérit, elle qu'on n'invoque jamais en vain ?

    D'ailleurs l'Église l'appelle encore la porte du ciel, janua cœli ; elle s'empresse donc d'y introduire nos frères, surtout, dit un pieux auteur, ceux qui lui ont été dévoués pendant leur vie. — Mais, afin que nos lecteurs soient sûrs que nous n'avançons rien de nous-méme sur ce sujet, laissons parler saint Alphonse de Liguori ; voici un chapitre de son ouvrage intitulé : Les Gloires de Marie. 

    « Heureux, dit-il, et trois fois heureux les serviteurs de cette mère de miséricorde ! car sa protection, qui les accompagne pendant leur vie, les suit au-delà du tombeau et jusque dans les flammes du purgatoire. Plus elles sont à plaindre, ces âmes qui se trouvent dans l'impuissance de s'aider elles-mêmes, plus Marie redouble à leur égard de tendresse et de soin.

    Saint Bernardin de Sienne nous assure que « la Reine du ciel a un certain domaine sur cette prison où la justice divine épure les épouses de J.-C. »

     

     

     

     

    Il applique à la Vierge ces paroles de l'Écriture :

    « J'ai marché sur les flots de la mer, comparant aux vagues en général les peines du purgatoire à raison qu'elles sont passagères, et aux vagues de la mer parce qu'elles en ont l'amertume. Or, Marie descend dans ces abîmes sombres et marche sur ces eaux très-amères pour venir consoler ses enfants et soulager leurs peines.

    « La sainte Vierge parlant à sainte Brigitte, lui dit :

    « Je suis la Mère de toutes les âmes du purgatoire ; car les peines qu'elles souffrent pour satisfaires à la justice divine sont à toute heure adoucies par mon intercession. » 

    Le nom seul de Marie, quand il résonne dans ce lieu de douleurs, devient un soulagement pareil à celui que procurent à un pauvre malade des paroles de consolation ; et les prières de la Vierge pour ces âmes souffrantes sont comme une rosée qui descend dans les flammes et en tempère les ardeurs intolérables.

    « C'est peu de soulager ses enfants, Marie brise encore leurs liens. Une pieuse tradition nous apprend, et Gerson l'a laissée par écrit, que le jour de sa glorieuse Assomption, le purgatoire demeura vide, tolum puigalorium fuisse evacuatum. 

    Novarin le confirme. « Des auteurs graves, dit-il, rapportent qu'au moment de sa mort la bienheureuse Vierge sollicita et obtint de son Fils cette grâce d'entrer au ciel accompagnée de toutes les âmesdétenues dans le lieu d'expiation. Dès lors elle fut mise en possession du privilége de délivrer ses fidèles serviteurs des peines du purgatoire, et par les mérites de Marie les peines de ces âmes sont non-seulement adoucies, mais encore abrégées. »

     

     

     

     

    Saint Pierre Damien rapporte qu'une certaine Marosie apparut après sa mort à une femme de sa connaissance et lui dit que, le jour de l'Assomption de la Vierge, elle avait été délivrée du purgatoire avec une infinité d'autres âmes, dont le nombre excédait la population de Rome.

    Saint Denis le chartreux assure que la même chose a lieu aux fêtes de la naissance et de la résurrection de J.C., et que, dans ces jours solennels, Marie, accompagnée de plusieurs légions d'Anges, descend dans le purgatoire et y délivre une foule d'âmes. Ce qui arrive encore, selon Novarin, dans toutes le solennités de la sainte Vierge. Ainsi, si nous désirons soulager les âmes du purgatoire, tâchons d'intéresser la sainte Vierge en leur faveur par nos prières et surtout en leur appliquant le rosaire et le chapelet. »

     

     

     

     

    Telles sont les paroles de saint Alphonse qui, comme on le voit, s'appuye sur une foule d'autorités. Elles n'étonneront pas ceux qui connaissent les prérogatives et le pouvoir de Marie.

    Il suffirait d'ailleurs de réfléchir au titre que lui donne saint Bernard, Liberatio captivorum, la libératrice des captifs ; titre que l'Église a sanctionné en instituant l'Ordre religieux de la Merci et de la Rédemption des captifs, et en établissant une fête sous ce titre, Maria de Mercede, le 24 Septembre.

    Le soin principal de cet Ordre est le rachat des chrétiens qui gémissent dans l'esclavage chez les infidèles ; et, en particulier, lorsqu'il fut établi, chez les Maures.

    Ce fut la sainte Vierge qui inspira l'idée de cet institut à saint Pierre Nolasque et à saint Raymond de Pennafort, comme on peut le voir dans l'office du 24 Septembre.

    Or, si Marie s'intéresse si vivement au malheureux sort des chrétiens captifs, quel ne sera pas son empressement à soulager et à délivrer ces autres captifs, mille fois plus malheureux, ces enfants chéris, qui ne peuvent plus rien par eux-mêmes ? Et combien ne doit-elle pas aimer qu'on s'intéresse à eux ? Elle est leur Mère : or que peut-on faire de plus agréable pour une mère, que de témoigner de l'affection pour ses enfants et surtout pour ses enfants abandonnés, qu'on tâche de soulager ? Non ; sa tendresse ne pourra résister à nos ferventes prières, et son pouvoir sur le cœur de son divin Fils nous est un sûr garant de ce qu'elle obtiendra en faveur de ces âmes souffrantes.

     

     

     

     

    Et considérons encore ici que notre intérêt se trouve toujours lié à celui des Ames du purgatoire ; en travaillant pour elles nous travaillons pour nous ; car Marie, en exauçant les prières que nous lui adressons pour les morts, nous récompensera de cette piété, en nous comblant de faveurs ; elle nous rendra au centuple ce que nous aurons fait pour ses enfants qui gémissent dans le lieu d'expiation ; et même, selon St. Alphonse de Liguori, « si nous lui rendons un culte spécial, nous pouvons espérer que notre âme , après sa mort, ira au ciel sans passer par les flammes du purgatoire, » ou du moins Marie, cette Mère de miséricorde, s'intéressera plus particulièrement à nous, et nous en recevrons des secours extraordinaires.

    Après avoir invoqué Marie, adressons-nous aussi avec confiance aux Anges gardiens et aux Saints, patrons des âmes du purgatoire le désir qu'ils ont de voir ces âmes chéries soulagées redoublera, s'il est possible, leur empressement à offrir nos prières au Dieu de bonté, et à intercéder eux-mêmes pour hâter leur délivrance.

    RÉSOLUTION.

    Il est sans doute inutile d'engager le lecteur à prendre la résolution d'implorer tous les jours Marie en faveur des âmes du purgatoire : la dévotion à cette divine Mère de miséricorde est trop chère à tous les Fidèles pour que tous n'aient pas recours à son immense crédit auprès de son Fils, Jésus-Christ, qui ne peut refuser d'exaucer nos prières présentées par Marie pour le soulagement de nos frères souffrants.

    Prière, ou le Salve Regina, pour les morts.

    Nous vous saluons, ô Reine !

    mère de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, non-seulement dans cette vallée de larmes, mais aussi dans le lieu d'expiation : nous vous saluons !

    Nous crions vers vous, consolatrice des affligés, nous soupirons et gémissons pour nos frères souffrants dans le purgatoire. 

     Tournez vers eux, ô notre Avocate ! vos regards miséricordieux ;

    faites-leur voir Jésus, le fruit béni de votre sein.

    C'est ce que nous vous demandons instamment pour eux, ô Vierge débonnaire ! ô pieuse ! ô douce Vierge Marie !

    Indulgence applicable aux morts. — 300 jours d'indulgence pour la récitation des Litanies de la sainte Vierge, et indulgence plénière pour ceux qui les récitent tous les jours, aux cinq principales fêles de la sainte Vierge, qui sont la Conception, la Nativité, l'Annonciation, la Purification et l'Assomption, aux conditions de se confesser, de communier, de visiter une église et d'y prier selon les intentions ordinaires. (Rescrit du 30 Septembre 1817.)