• Le mois d'Août consacré au Très Saint et Immaculé Cœur de Marie

     

     

    Le mois d'Août consacré au Très Saint

    et Immaculé Cœur de Marie

     

     

     

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    Litanies du Sacré Cœur de Marie

     

    Neuvaine de méditations pour les neuf jours qui précèdent la fête de L'assomption de la très sainte Vierge

     

    Source : Livre "Le mois d'Août consacré au Très Saint et Immaculé Cœur de Marie"

     

    La dévotion au Cœur de Marie est une suite naturelle et une conséquence nécessaire de la dévotion au Cœur de Jésus.

    Comme Marie est intimement unie à Jésus, soit dans l'ordre de la grâce, soit dans l'ordre de la nature, les Fidèles qui sont dévots au Cœur de Jésus doivent l'être aussi au Cœur de Marie.

    C'est ce qui semble nous être insinué et recommandé par la conduite merveilleuse de la Providence envers Marie, et par l'ordre que suit l'Eglise dans le culte qu'elle lui rend.

    Sans entrer dans le détail de ce que Dieu a fait pour Marie, de toute éternité, remarquons l'union très-intime de Marie avec Jésus, dans les mystères de la vie, de la mort et de la résurrection de son divin Fils.

    Dans l'Incarnation, le Verbe éternel, renfermé pendant neuf mois dans le sein de Marie, ne fut-il pas comme une seule et même chose avec elle ?

    A sa naissance il fut reçu dans ses bras ; et pendant son enfance, reposant sur son sein virginal, il en suça le lait ; de sorte que la substance de la Mère devint la substance même du Fils.

    C'est avec elle qu'il vécut , jusqu'à l'âge de trente ans, dans la même maison, à la même table. Tout leur fut commun, les biens, la fortune, les occupations, les inclinations, les sentiments. Quelle union plus intime et plus continue !

    Les bergers et les mages vont à la crèche, ils y trouvent Jésus avec Marie. Jésus est présenté au Temple, et les cérémonies de la Loi se rapportent à Marie comme à Jésus. L'ordre que reçoit Joseph pour la fuite en Egypte concerne Jésus et Marie.

    Et ce n'est pas seulement dans la vie privée que Marie et Jésus furent unis : dans la vie publique ils ne furent pas séparés. Marie fut avec lui aux noces de Cana ; elle fut avec lui à Capharnaûm ; et il résulte du texte de l'Évangile, que Marie suivait Jésus partout où il exerçait son ministère apostolique.

    Elle fut enfin sa compagne inséparable dans tout le cours de sa vie ; elle participa à toutes ses fatigues, à toutes ses douleurs, à tous ses travaux, à tous ses opprobres. Elle fut à Jérusalem dans le temps de sa passion, et ne se sépara pas de lui sur le Calvaire ; au contraire, au pied de la croix, elle y souffrit avec son Fils d'immenses douleurs, dans le même esprit et pour la même fin qu'il souffrait lui-même.

    La sainte Eglise, que l'Esprit-Saint assiste et instruit, donne à Marie les titres qui sont propres à son divin Fils. Jésus est notre roi, Marie est notre reine. Jésus est notre avocat et notre médiateur, Marie est aussi noire avocate et notre médiatrice. Jésus est notre espérance, notre secours, notre refuge, notre consolation ; il en est de même de Marie. Jésus est la voie pour aller au ciel, Marie est la porte du ciel. Dans cette voie, Jésus est notre guide et notre lumière, et Marie est l'étoile qui nous guide et nous dirige au port du salut. Jésus est l'auteur de la grâce, Marie est la mère de la grâce. En un mot, Marie participe par grâce à tous ces titres glorieux que Jésus possède par nature.

    Mais ce qui est encore plus décisif, l'Eglise unit Jésus et Marie dans les honneurs qu'elle leur rend aux jours de leurs solennités. Lorsqu'il s'est introduit une fête, une cérémonie, une pratique de dévotion à la gloire de Jésus-Christ, aussitôt il s'en est établi une semblable à l'honneur de Marie ; et l'Eglise, qui célèbre par des fêtes particulières les mystères du Fils depuis l'Incarnation jusqu'à l'Ascension, solennise également les mystères de la Mère depuis sa Conception jusqu'à son Assomption dans le ciel.

    La dévotion au Cœur de Marie est donc naturellement lié à la dévotion au Cœur de Jésus.

    Cette dévotion au Cœur de Jésus étant établie dans l'Eglise, celle au Cœur de Marie ne pouvait manquer de s'y établir.

    Et de fait, les dévots à ces divins Cœurs ont la douce satisfaction de voir maintenant introduits dans l'Eglise la fête, l'office, la dévotion, les congrégations du Cœur de Marie, comme du Cœur de Jésus.

    Mais, ce qui est bien remarquable, la divine Providence a voulu que la première Eglise dédiée au Cœur de Jésus (celle du séminaire de Coutances, en Normandie), fût aussi et en même temps consacrée au Cœur de Marie.

    En 1688, on y célébra la fête des sacrés Cœurs solennellement et avec octave ; et on y érigea sous leurs titres une Confrérie à laquelle le Pape Clément X accorda un bref d'indulgence, en 1674, l'an 5 de son Pontificat.

    Le souverain Pontife Pie VII daigna accorder la grâce de l'extension de la fête, de l'office, et de la messe, par le décret ci-dessous indiqué, émané de la sacrée Congrégation des rites.

    Le même souverain Pontife, par son bref du 25 Septembre 1807, a accordé un grand nombre d'indulgences aux Fidèles associés à la pieuse union du sacré Cœur de Marie, canoniquement érigée à Rome dans l'insigne église collégiale et paroissiale de Saint-Eustache.

    Cette congrégation a le pouvoir de recevoir dans la dévotion du très-saint Cœur de Marie, de s'agréger toutes les autres congrégations canoniquement érigées, et de les rendre participantes des indulgences qui lui ont été accordées. 0n se fait recevoir dans cette pieuse union, et l'on y agrège les autres congrégations, comme dans celle du sacré Cœur de Jésus ; on s'adresse pour cela au secrétaire de l'union du sacré Cœur de Marie, à l'église de Saint Eustache, à Rome.

    Pour connaître plus particulièrement la nature et le véritable esprit de la dévotion au sacré Cœur de Marie, il sera bon de lire l'opuscule que le savant et pieux Muzzarelli a composé sous ce titre : Le Trésor caché dans le sacré Cœur de Marie, ou motifs particuliers de la dévotion au sacré Cœur de Marie.

    Il y a plusieurs manières de mettre en pratique la dévotion au sacré Cœur de Marie.

    1° Se faire recevoir de la pieuse union du sacré Cœur de Marie, et tâcher de gagner les indulgences qui ont été accordées par le souverain Pontife, aux Fidèles associés à cette pieuse union. Le Précis de ces indulgences se trouve à la fin de ce volume.

    2° Prier sans cesse la très-sainte Vierge de charger son Cœur, si chaste et si pur, de nous diriger et de nous animer dans la sincère imitation des vertus de son divin Fils.

    3° Invoquer fréquemment cette divine Mère, la saluer, la visiter dans ses images, la glorifier dans ses fêtes, prendre part à ses douleurs, et réciter l'Oraison : O Cœur de Marie, Mère de Dieu, etc. que l'on trouvera ci-après (page 22), avec l'indication des indulgences que le souverain Pontife Pie VII a accordées à ceux qui réciteront cette Oraison.

    4° Faire des neuvaines ferventes aux approches des fêtes de la sainte Vierge.

    5° Enfin, et conformément à ce qui se pratique dans l'église de Saint-Eustache, à Rome, consacrer tout le mois d'Août au sacré Cœur de Marie, en faisant chaque jour une méditation à son honneur, afin de se préparer à célébrer dignement sa fête, qui est fixée au premier Dimanche après l'octave de l'Assomption. On pourrait faire en même temps la neuvaine pour la fête de l'Assomption, neuvaine qui commence le 6 Août.

    En conséquence on a réuni dans ce livre, et les Méditations pour tous les jours du mois d'Août, en l'honneur du sacré Cœur de Marie ; et les Méditations pour la neuvaine de la fête de l'Assomption.

    Ces dernières Méditations, qui peuvent servir pour toutes les neuvaines des principales fêtes de Marie, sont de saint Alphonse de Liguori. II en a tiré le sujet des Litanies de la sainte Vierge, qu'il a paraphrasées dans le cours des neuf méditations.

     

    Premier jour

    Création du Cœur de Marie.

    I. Considérez l'Œuvre du Très-Haut, « cette Œuvre sublime, ce Vase admirable (Y), créé pour recevoir le dépôt des trésors célestes qui devaient être ensuite répandus sur l'univers ; considérez le Cœur de la Vierge Marie, élue de toute éternité pour être un jour Mère de Dieu. Cette œuvre surpassa toutes les autres œuvres du Tout-Puissant. Les deux et ses astres brillants, la mer et ses innombrables habitants, la terre et toutes ses productions et tout ce qu'elle renferme sont appelés, dans les saintes Ecritures, « les œuvres des doigts de Dieu (1); » mais la formation du Cœur de Marie fut l'œuvre de ses mains et de son bras, ainsi qu'elle le dira elle-même un jour : « Dieu a manifesté la puissance de son bras ; c'est en moi que le Tout-Puissant a fait de grandes choses (2). » Dans la formation de ce grand Cœur, la très sainte Trinité employa toute sa vertu. Le Père éternel y concourut par sa puissance ; il y forma un Cœur de fille , qui devait être à jamais rempli de l'amour filial envers son créateur, à l'exclusion de tout autre amour contraire, et qui devait toujours surpasser en docilité, en soumission, en obéissance, tous les cœurs des plus pures créatures. Le Fils y concourut par sa divine sagesse ; il s'y forma un Cœur de Mère, auquel il serait soumis, et par lequel il serait dirigé dans les actions de son humanité. Le Saint-Esprit y concourut par ses ineffables ardeurs ; il s'y forma un Cœur d'épouse si enflammé d'amour et si fécond, que d'un seul Fiat émané de ce Cœur, serait produit une œuvre infiniment pins étonnante que la création de l'univers opérée immédiatement par un Fiat de cette même très-auguste Trinité. Quelle œuvre admirable ! Quelle œuvre sublime ! Et qui peut la comprendre ?

    II. Répétons nous-mêmes, d'après cette fille, épouse et mère de Dieu, et disons-lui : "C'est en vous que le Tout-Puissant a fait de grandes choses, et qu'il a manifesté la puissance de son bras."

    Voilà l'œuvre préparée pour remporter la victoire sur les ennemis de Dieu, et « pour disperser les superbes » Gardons nous bien d'être de ce nombre, et tâchons, pendant ce mois, de réformer notre propre cœur, en le faisant ressembler, autant que nous pourrons, au divin Cœur de Marie.

    PRIÈRE.

    0 Marie ! surnommée à si juste titre vase spirituel, vase honorable, vase insigne de dévotion, mettez dans mon cœur une étincelle de cet amour dont le vôtre fut embrasé dès le premier moment de sa création, chef d'œuvre des mains de Dieu, afin que loin de paraître, après ma mort, devant le Juge suprême comme un vase d'ignominie et de colère, je puisse lui être présenté par vous comme un vase d'élection pour l'éternité bienheureuse. Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter le cantique Magnificat, et le Salve Regina.

    Fruit. S'humilier à la vue des souillures de son propre cœur, et s'empresser de le purifier par une confession exacte et un sincère repentir.

    INDULGENCE.

    Les Fidèles qui réciteront avec dévotion et un cœur contrit les Litanies de la sainte Vierge, gagneront :

    1° Une indulgence de trois cents jours, chaque fois.

    2° Une indulgence plénière aux cinq fêtes principales de la sainte Vierge (Conception, Nativité, Annonciation, Purification et Assomption) pourvu qu'ils récitent ces Litanies exactement tous les jours. Pour cette indulgence plénière ils doivent se confesser, communier et prier, dans une église publique, pour les intentions de l'Eglise. — Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire (30 Septemb. 1817).

     

    Deuxième jour

    Premiers mouvements du Cœur de Marie.

    I. Considérez les premiers mouvements, les premières affections du Cœur de Marie, au moment même de sa formation. La lune ne fut pas plus tôt créée et placée dans le ciel, qu'à l'instant même elle commença son cours, et, sans s'arrêter, le continua autour de l'astre brillant dont elle reflétait les rayons. De même, le Cœur de Marie ne fut pas plus tôt formé, qu'au même instant ce Cœur se porta rapidement vers le divin Soleil de Justice, et s'en approcha au point d'être entièrement plongé dans cette ineffable lumière. C'est ce que disent saint Bernard et saint Bernardin de Sienne : « Marie pénétra, au-delà de tout ce qu'on peut croire, dans les abymes les plus profonds de la sagesse de Dieu ; de sorte qu'elle semble plongée dans cette lumière inaccessible autant que peut le comporter la condition de la créature » Et cela peut bien s'entendre du premier moment de la formation de ce divin Cœur. Comme Cœur de fille, il s'humilia et se consacra totalement à l'obéissance envers le Père éternel : comme Cœur de Mère, il fut tout brûlant d'amour pour celui qui devait être un jour son fils, et qu'elle ne connut pour lors que comme son créateur : comme Cœur d'épouse, ce fut avec le transport le plus vif et le plus véhément qu'il s'élança pour s'unir intimement d'un nœud indissoluble avec son divin époux, l'amour incréé. Car, dit encore saint Bernardin de Sienne, « dès le premier instant, la Vierge eut constamment ses regards fixés sur le bon plaisir de Dieu, et mit toujours le plus fervent empressement à s'y conformer. »

    II. Que de moments de notre vie ne se sont-ils pas déjà écoulés ? mais comment les avons-nous employés ? Que de lumières, que d'avis intérieurs, que de saintes inspirations, que de touches de la grâce n'avons-nous pas reçus ? mais comment y avons-nous répondu ? Comment avons-nous coopéré à cette grâce qui nous excite à travailler à notre conversion ou à notre perfection ? Mon Dieu, par les mérites de votre divine Mère, ayez pitié de moi. Dès à présent, je ne vous résiste plus, je suis à Vous, et je forme la résolution d'être toujours tout à vous.

    PRIÈRE.

    0 Marie immaculée ! à peine conçue vous adorâtes profondément le Seigneur, et vous le remerciâtes de ce qu'il voulait bien se servir de vous pour détruire l'ancienne malédiction et répandre d'abondantes bénédictions sur les enfants d'Adam.

    Faites que l'amour de Dieu s'allume dans mon cœur ;

    enflammez-le vous-même ce cœur, afin que j'aime constamment mon Dieu, et que je jouisse ensuite de lui dans le paradis.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter trois Pater et trois Ave, pour remercier la très-sainte Trinité des grâces qu'elle a accordées à Marie.

    Fruit. Correspondre fidèlement à la grâce.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui récitent le matin, à midi et le soir trois Gloria Patri pour remercier la très-sainte Trinité des faveurs et des grâces singulières qu'elle a accordées à la bienheureuse vierge Marie, spécialement dans sa glorieuse Assomption.

    1° Cent jours d'indulgence pour chaque fois que l'on récitera ces trois Gloria Palri, ce qui fait trois cents jours pour chaque jour.

    2° Indulgence plénière une fois par mois, pour ceux qui les auront récités exactement trois fois par jour, dans le cours du mois, le jour, à leur choix , où, s'étant confessés et ayant communié, ils prieront selon les intentions de l'Église. — Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire (11 Juillet 1815).

     

    Troisième jour

    Le Cœur de Marie sans tache originelle.

    I. Considérez la pureté du Cœur de Marie, dans le premier instant de sa formation. Le serpent infernal n'eut pas le temps de le mordre et de l'infecter de son mortel venin, il ne put même y avoir accès. Dans un seul et même instant ce Cœur fut formé et possédé de Dieu ; et Marie eut le droit de dire que "le Seigneur l'avait possédée au commencement de ses voies ." Le fatal ennemi n'eut donc pas le temps de l'attaquer. Il ne put pas même l'aborder, puisque ce Cœur, à peine formé, fut aussitôt uni à son créateur. Dès ce moment Marie put dire mieux que personne : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ; nous ne faisons qu'un ensemble. » Privilège tout particulier ! pureté incomparable ! source de toutes les félicités dont la Vierge fut ornée comme étant ce nouveau paradis où devait descendre, pour y prendre son repos, le Seigneur qui se plait parmi les lis !

    II. Notre origine fut bien différente ! Nous sommes tous nés infectés du péché originel. Combien n'en devons-nous pas être humiliés ! Mais combien plus ne devons-nous pas l'être de tous les péchés que nous avons commis pendant notre vie ? Hélas ! combien de fois ne nous sommes-nous pas approchés de la gueule de l'antique dragon, n'avons-nous pas reçu ses morsures, et ne nous sommes-nous pas faits ses esclaves. Et maintenant, dans quel état se trouve notre cœur ? est-il sain, ou couvert de plaies ? Mon Dieu, que vois-je ? Quel état misérable ! O vous ! qui êtes venu guérir les cœurs contrits et pénétrés d'une sincère douleur, ah ! guérissez le mien.

    PRIÈRE.

    Me voici à vos pieds, Vierge immaculée, je me réjouis vivement avec vous de ce que , de toute éternité, vous avez été choisie pour être la Mère du Verbe divin, et de ce que vous avez été préservée du péché originel.

    Je remercie et je bénis la très-sainte Trinité qui vous a accordé ce privilège dans votre conception, et je vous supplie humblement de m'obtenir la grâce de triompher des tristes effets que le péché originel a produits en moi ;

    faites que je les surmonte et que je ne cesse jamais d'aimer mon Dieu.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Répéter fréquemment aujourd'hui l'oraison jaculatoire : Bénie soit la sainte et immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie.

    Fruit. Résister aux tentations du démon ; et, dans le combat, invoquer sans cesse Marie.

    INDULGENCE.

    Cent jours d'indulgence, pour chaque fois, accordée à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront, avec dévotion et un cœur contrit, l'oraison jaculatoire ci-dessus : Benie soit, etc. (21 Novembre 1793.)

     

    Quatrième jour

    Le Cœur de Marie, depuis sa Conception jusqu'à sa naissance.

    I, Considérez que par le péché d'Eve, notre première mère, nous sommes tous condamnés à passer, avant de naître, neuf mois dans le sein de notre propre mère, privés du jour, et dans les ténèbres d'une complète ignorance, infectés du péché, et incapables de mériter. Il n'en fut pas ainsi de celle qui vint exempte de la tache originelle. Loin de subir la peine de l'ignorance, elle passa les neuf mois dans une continuelle contemplation de la divine sagesse, dont elle était le siège, et pour laquelle son Cœur brûlait d'un feu plus ardent que celui des Séraphins dans le ciel. C'est par ce long emprisonnement de neuf mois que fut faite la première épreuve de cet amour que Dieu purifie dans les peines, comme on purifie l'or dans la fournaise. Cet amour si grand, si parfait, lui faisait supporter avec joie les gènes et les incommodités d'une prison si obscure, si étroite, sachant que c'était la volonté de celui qu'elle aimait tant. Ame dévote, réfléchissez ici sur une aussi sublime résignation.

    II. Mais réfléchissez en même temps sur votre impatience à supporter le joug que le péché d'Adam vous a imposé. Marie innocente chérit le joug auquel elle a été assujettie, non par le péché, mais seulement par la nature et l'amour ; elle le chérit avant même de naître : et vous, avant de mourir au moins, n'aimerez-vous pas le joug imposé aux enfants d'Adam, que vous avez d'ailleurs si fort mérité par vos propres péchés ?

    Oui, mon Dieu, je l'embrasse avec joie ce joug que votre grâce rend si léger et si doux ; et je veux le porter par amour et avec amour jusqu'à la fin de ma vie.

    PRIÈRE.

    0 Vierge Marie ! miroir de pureté immaculée , je me réjouis au delà de toute expression en pensant que, dès le moment de votre conception, vous avez possédé, avec tous les dons du Saint-Esprit, les vertus infuses les plus sublimes et les plus parfaites.

    Je remercie et je loue la très-sainte Trinité qui vous a favorisée de cette insigne faveur : je vous supplie, Mère de bonté, de m'obtenir la grâce de pratiquer la vertu et de me rendre par là digne de recevoir les dons et les grâces de l'Esprit-Saint.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Faire quelque acte de mortification.

    Fruit. La patience dans les adversites et les tribulations.

    INDULGENCE .

    Indulgence accordée à perpétuité à tous les Fidèles qui feront, chaque jour, une demi-heure ou au moins un quart-d'heure d'oraison mentale ou méditation :

    Indulgence plénière une fois par mois, le jour, à leur choix, où, s'étant confessés et ayant communié, ils prieront selon les intentions de l'Église. — Cette indulgence plénière est applicable aux âmes du purgatoire (16 Décembre 1746).

     

    Cinquième jour

    Le Cœur de Marie, quand elle vint au monde.

    I. Considérez quels furent les premiers mouvements et les premiers sentiments du Cœur de Marie, quand elle vint au monde. A peine eut-elle vu le jour, qu'en elle tout exprima son amour pour son Créateur : ses yeux, brillants du feu de la divine charité qui les embrasait, et mouillés des douces larmes de la plus vive et de la plus tendre reconnaissance, se tournèrent aussitôt vers le ciel. Ses petites mains se levaient en action de grâces ; le maintien de son corps délicat était modeste, saint, édifiant. Elle consacrait à son Dieu tous ses regards, tous ses mouvements, elle ne respirait que pour lui ; elle lui renouvelait sans cesse l'offrande de tout son être. Jamais la naissance d'aucun Saint n'avait offert un aussi beau spectacle. Ses pieux parents Joachim et Anne, en sont dans le ravissement ; les Anges, dans la jubilation ; l'air retentit à l'entour de joyeux applaudissements ; et les Envoyés célestes chantent l'hymne qui annonce la paix aux hommes de bonne volonté, ainsi que l'apprit sainte Brigitte par révélation.

    II. Hélas ! que notre naissance à été différente ! Nous sommes nés tous "Enfants de colère."  Qu'il est heureux pour nous d'avoir été régénérés par le sang du Fils de Marie, et d'être nés de nouveau à la grâce dans le saint Baptême ! Mais cette grâce, ne l'avons-nous pas perdue ? Ah ! mon Dieu, combien de fois ne l'avons-nous pas chassée de notre cœur, en tournant nos affections vers le monde, la chair, et d'indignes objets ? 0 mon Jésus ! ayez pitié de moi. Mon cœur est changé, il est maintenant tout à vous ; vous serez à l'avenir l'unique objet de mon amour.

    O aimable enfant ! ô Marie, dont la naissance a consolé la terre, réjoui le ciel et effrayé l'enfer ; o vous qui, en paraissant au monde, avez apporté le soulagement aux pécheurs, la consolation aux affligés, la santé aux malades et la joie à tous les hommes : nous vous supplions, avec l'ardeur la plus vive, de daigner prendre aujourd'hui une nouvelle naissance spirituelle dans nos âmes par votre saint amour, afin que nous puissions mieux vous servir et vous aimer à l'avenir, et faire fleurir en nous les vertus qui nous rendront plus agréables à vos yeux.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter à genoux le chapelet de la sainte Vierge, vous imaginant d'être au pied du berceau de cette sainte Enfant.

    Fruit. Faire fréquemment des actes de contrition, et d'amour de Dieu.

    INDULGENCE.

    1° Tous ceux qui récitent le Chapelet (pourvu que le Chapelet soit bénit et qu'on réfléchisse aux mystères du Rosaire) gagnent cent jours d'indulgence pour chaque Pater et pour chaque Ave Maria.

    2° Indulgence plénière une fois par an pour tous les Fidèles qui réciteront chaque jour le Chapelet, le jour de l'année, à leur choix, où, s'étant confessés et ayant communié, ils prieront pour les besoins de l'Église (13 Avril 1726).

     

    Sixième jour

    Le sacrifice du Cœur de Marie, quand elle fut offerte à Dieu, par ses parents, dans le temple.

    I. Considérez quels furent les sentiments et les affections du tendre Cœur de Marie, quand elle fut offerte à Dieu, dans le temple par sa bienheureuse Mère sainte Anne, accompagnée de saint Joachim. Les Cœurs de ses parents brûlaient sans doute d'amour, ils étaient pénétrés d'une vive reconnaissance pour le Seigneur, qui leur avait accordé cette fille tant désirée : mais quelle ne dût pas être la piété, la dévotion de cette sainte enfant dont la sainteté surpassait déjà de beaucoup celle de tous les Saints ? Nous pouvons bien croire qu'elle dit à Dieu, de toutes les puissances de son âme : « Mon Dieu, vous m'avez tirée du néant, et vous m'avez donné l'être, quoique je n'eusse aucunement mérité une si grande grâce ; vous m'avez comblée de vos bénédictions : je ne m'appartiens pas, je suis toute à vous ; me voici, disposez de moi selon voire bon plaisir. Lorsque je me donne irrévocablement toute à vous, mon Dieu, agréez cette chétive offrande ; une pauvre petite créature telle que je suis, n'a rien autre à vous offrir.»

    A ces paroles, le Cœur du Très-Haut est ravi, les Anges les plus sublimes sont étonnés, les hommes les plus orgueilleux sont confondus.

    II. Quels ont été jusqu'à présent les sentiments de notre cœur ? Quelle a été notre gratitude pour les bienfaits de la création, de la Rédemption, du Baptême, et pour tant d'autres grâces que nous avons reçues ? Ah ! qu'un cœur ingrat est un horrible monstre aux yeux de Dieu ! Dans les saintes Ecritures, un tel cœur est l'objet de ses plaintes les plus touchantes et de ses reproches les plus amers.

    0 mon Dieu ! mon bien, mon tout, arrachez de mon cœur un vice si abominable, pour l'amour de celle qui, de toutes les créatures, fut envers vous la plus reconnaissante.

    PRIÈRE.

    0 mon Dieu ! que de grâces ! que de sainteté ! que de religion dans le cœur de Marie au moment de sa consécration ! Quel mépris du monde et de ses trésors, et quel amour pour vous, o Seigneur, Dieu de bonté ! Que je suive votre exemple, sainte Vierge, modèle incomparable des âmes consacrées à Dieu. Que j'entre dans votre esprit et dans vos dispositions : présentez-moi et donnez-moi à votre divin Fils, afin qu'il m'offre et me donne à son Père, et que je me donne et me consacre moi-même à lui de tout mon cœur.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Se priver de quelque chose que l'on aime, et le donner aux pauvres.

    Fruit. S'offrir tout entier à Dieu, chaque matin, et unir son cœur à ceux de Jésus et de Marie.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront avec un cœur contrit, l'offrande suivante au sacré Cœur de Jésus, devant son image.

    1° Indulgence de cent jours, une fois par jour.

    2° Indulgence plénière, une fois par mois, pour ceux qui l'auront récitée tous les jours du mois, le jour, à leur choix, où, s'étant confessés et ayant communié, ils prieront pour les besoins de l'Église. — Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire (9 Juin 1807 et 26 Septembre 1817).

    Offrande.

    0 mon aimable Jésus ! moi, N N. pour vous témoigner ma reconnaissance et pour réparer mes infidélités, je vous donne mon cœur, je me consacre entièrement à vous, et, avec le secours de votre grâce, je me propose de ne plus pécher à l'avenir.

     

    Septième jour

    Docilité du Cœur de Marie, dans la maison paternelle.

    I. Considérez jusqu'à quel point devait être docile le Cœur de cette enfant, qui depuis le premier moment de son existence ne s'appartenait plus , mais était toute à Dieu, et qui ne suivait d'autre règle que celle de faire en tout la volonté de Dieu. Il ne s'est jamais vu de créatures qui fût envers Dieu plus soumise et plus obéissante. Eclairée de l'Esprit-Saint qui la possédait dès le commencement, elle pénétrait les pensées de ses heureux parents , et prévenait leurs intentions. Pendant les trois premières années de sa vie, qu'elle passa dans la maison paternelle, tous ses mouvements et toutes ses actions étaient réglés sur l'obéissance la plus parfaite. Celle qui devait voir un jour le Fils de Dieu lui obéir et lui être soumise et plus obéissante. Eclairée de l'Esprit Saint qui la possédait dès le commencement, elle pénétrait les pensées de ses heureux parents, et prévenait leurs intentions.

    Pendant les trois premières années de sa vie, qu'elle passa dans la maison paternelle, tous ses mouvements et toutes ses actions étaient réglés sur l'obéissance la plus parfaite.

    Celle qui devait voir un jour le Fils de Dieu lui obéir et lui être soumis, s'exerçait ainsi à la pratique de cette vertu dont le Fils de Dieu devait être le premier modèle, comme elle le second.

    Que n'auront pas dit saint Joachim et sainte Anne, à la vue d'aussi grands, d'aussi extraordinaires prodiges d'obéissance dans une aussi petite enfant ? Dans leur étonnement et leur admiration, quels présages n'ont-ils pas du en tirer ?

    II. Mais, au contraire, de quelles amertumes n'ont pas été abreuvés nos propres parents , et quels fâcheux pressentiments n'ont-ils pas eus, en nous voyant, dès notre enfance, si indociles, si revêches, si opiniâtres, si désobéissants ! Plût au Ciel que notre conduite eût été différente de celle qu'ils prévoyaient et redoutaient avec tant de raison !

    Hélas, non, ils ne s'étaient pas trompés. De bonne heure n'ai-je pas secoué le joug de la sainte obéissance, et n'ai-je pas ainsi couru vers l'abyme ! Ah ! par pitié, sainte Vierge Marie, tendez-moi votre main secourable pour m'en retirer.

    PRIÈRE.

    Vierge acccmplie, et en particulier modèle d'obéissance parfaite envers vos parents, enseignez-moi le moyen de vous imiter et de m'enrichir d'innocence et de simplicité, afin que, imitateur fidèle de vos vertus, je puisse obtenir ma part du bonheur éternel.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. 0ffrir son cœur à Marie, au pied d'une de ses images, pour qu'elle daigne se charger de le diriger.

    Fruit. Obéissance à tous les supérieurs, et spécialement à son Confesseur.

    INDULGENCE

    Les Fidèles qui réciteront avec dévotion et un cœur contrit, la prière suivante en l'honneur de la sainte Vierge et de sainte Anne, sa mère, gagneront:

    1° Indulgence de cent jours, chaque fois.

    2° Indulgence plénière, le 26 Juillet, fête de sainte Anne, pour tous ceux qui réciteront cette prière au moins dix fois par mois, pourvu que, s'étant confessés et ayant communié, ils visitent ce jour là une église publique et y prient selon les intentions de l'Eglise. (10 Janvier 1815.)

    Prière.

    Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ; que votre grâce soit avec moi ; vous êtes bénie entre toutes les femmes, et bénie soit sainte Anne, votre mère, de laquelle vous êtes née sans tache et sans péché : 0 Vierge Marie ! qui avez donné le jour à Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant. Ainsi soit-il.

    Huitième jour

    Consécration du Cœur de Marie, quand elle fut présentée au temple.

    I. Sa bienheureuse mère, sainte Anne, se souvenant du vœu qu'elle avait fait au Seigneur,  "ne tarda pas, dit saint Grégoire de Nazianze, de la conduire au temple et de l'offrir à Dieu." «La Vierge bénie avait alors trois ans,» ainsi que le rapportent saint Germain et saint Epiphane.

    Maintenant considérons avec attendrissement cette Vierge immaculée qui va faire à son Dieu la magnifique offrande, le sacrifice de toute elle même. Son bien-aimé lui avait fait entendre ces paroles : «Lève-toi, hâte-toi, ma bien-aimée, et viens à moi.» Il voulait que dès lors elle mît en oubli pour lui ses parents et sa patrie, tout enfin : "Ecoutez, O ma Fille ! voyez, et prêtez une oreille attentive, et oubliez votre peuple et la maison de votre père ;» et la voilà prompte à obéir à la voix divine qui l'appelle. Elle monte rapidement les marches du Temple, et se prosternant à terre elle verse des larmes de tendresse. Elle renouvelle alors, et confirme entre les mains du Grand-Prêtre le don d'elle-même qu'elle avait fait irrévocablement à son souverain Seigneur dès le premier instant de son immaculée Conception. Mais qui pourrait pénétrer les sentiments intimes dont ce Cœur admirable était animé en se consacrant tout a son Dieu ? Quelle profonde humilité ! quelle vive foi ! quel ardent amour ! Elle disait peut-être : "O grand Dieu d'Abraham, d'Isaac, de Jacob ! vous êtes infini, vous êtes immense ; à vous sont dus des honneurs et des dons infinis. Je ne suis, moi, qu'une misérable petite créature, et telle que je suis je ne m'appartiens même pas, mais c'est à vous que j'appartiens, qui m'avez tirée du néant. Qu'ai-je donc à vous offrir, o mon Créateur, o mon tout ? Néanmoins, mon Dieu, daignez accepter ce qui est vôtre. Je me donne et je me consacre toute à vous. Je vous consacre ma volonté, disposez-en à votre gré ; je vous consacre mon corps, faites qu'il soit toujours comme un beau lis qui exhale une odeur suave en présence de votre divine Majesté." Il ne s'était jamais fait de semblables offrandes dans ce Temple. Quel n'aura pas élé l'étonnement des saints Anges, la surprise et l'admiration des Prêtres et de tous les assistants ? Mais en quels termes Dieu aura-t-il témoigné combien ce don lui était agréable ? Les voici : « Que ta démarche est belle, O Fille du Roi !»

    II. Nous aussi, nous avons été conduits au Temple, la première fois encore en bas âge, pour y assister au grand Sacrifice que le Fils de Marie fait de son corps et de son sang pour nous. Mais nous sommes-nous offerts nous-mêmes véritablement à Dieu ? 0 que d'irrévérences, que de profanations n'y avons-nous pas commises ?

    Je les pleure aujourd'hui, mon Dieu ; et aujourd'hui je m'offre tout à vous. Faites, ô mon Jésus ! que votre sang offert sur nos autels expie mes péchés et soit mon salut.

    PRIÈRE.

    Je vous rends mille actions de grâces, ô mon Dieu ! de ce que vous avez eu la bonté de me délivrer de l'esclavage de satan, et de me mettre au nombre de vos enfants par le sacrement de Baptême.

    Je renouvelle les promesses qu'on fit alors pour moi , je les ratifie et les confirme, protestant de les garder inviolablement toute ma vie.

    Vierge sainte, Mère de Dieu ! je vous offre ce renouvellement des promesses de mon Baptême ; obtenez-moi la grâce de les observer jusqu'au dernier souffle de ma vie.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Se rendre à son Eglise paroissiale, et y renouveler, près des fonts baptismaux, les promesses du Baptême.

    Fruit. A l'Eglise s'y tenir comme une victime liée et destinée au sacrifice.

    INDULGENCE.

    Les Fidèles qui récitent avec dévotion, en l'honneur de la très-sainte Trinité, et pour obtenir une bonne mort, trois Pater, trois Ave et trois Gloria Patri, avec les offrandes suivantes, gagnent :

    1° Indulgence de cent jours, chaque fois.

    2° Indulgence plénière une fois par mois pour ceux qui les auront récités tous les jours du mois. Le jour est à leur choix, mais ils doivent se confesser, communier et prier selon les intentions de l'Église. — Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. (21 Octobre 1823.)

    Prières

    1° Offrons à la très-sainte Trinité les mérites de J.-C., en action de grâces du précieux sang qu'il a répandu pour nous dans le jardin des Oliviers, et supplions-la de nous accorder, en vertu de ces merites, le pardon de nos pechés.

    Pater, Ave, Gloria.

    2° Offrons à la très-sainte Trinité les mérites de J.-C, en action de grâces de la cruelle mort qu'il a soufferte pour nous sur la croix et supplions-la de nous accorder, en vertu de ces mérites, la rémission des peines qui sont dues à nos péchés. Pater, Ave , Gloria.

    3° Offrons à la très-sainte Trinité les mérites de J.-C., en action de grâces de l'ineffable charité qui l'a porté à descendre du ciel sur la terre pour prendre notre nature, souffrir et mourir pour nous sur la croix ; et supplions-la, en vertu de ces mérites, d'admettre après notre mort, nos âmes dans la gloire du ciel.

    Pater, Ave, Gloria.

    Neuvième jour

    Le Cœur de Marie, temple de Dieu renfermé dans le temple.

    I. Considérez encore aujourd'hui Marie, cette petite enfant, introduite dans le temple, où elle a fixé sa demeure. Son Cœur est, dans ce temple, un autre temple où Dieu réside ; ce Cœur est véritablement le tabernacle du Dieu vivant.

    Ecoutons ici sainte Madeleine de Pazzi, qui, ravie dans une sublime extase, s'adresse ainsi à Marie : « Tu étais ce beau temple, ô Marie ! où devait se faire la digne offrande du Sauveur des hommes. » Et peu après elle ajoute : « J'ai vu le trône de Dieu élevé au plus haut des cieux ; Marie, Mère de Jésus, y était assise. Ce trône était entouré de lis, et porté par quatre Anges. » Comment glorifier dignement Marie pour sa foi si vive et si inébranlable, et de ce qu'elle a été appelée à un rang si sublime par le Verbe éternel ?

    II. Nous devrions être tous le temple du Saint-Esprit, et nous l'avons été en effet par le Baptême ; mais le sommes-nous maintenant ? Pensons-y sérieusement.

    Ah ! ne suis-je pas plutôt devenu le temple de l'Esprit immonde, et n'ai-je pas chassé de mon cœur l'Esprit-Saint par mes péchés ? Ah ! que de larmes ne me faudrait-il pas verser pour purifier ce cœur si souillé ! 0 Esprit Saint, venez, « Lavez nos taches, arrosez nos sécheresses, guérissez nos blessures, »

    PRIÈRE.

    Sainte Vierge, Mère de Dieu, temple du Seigneur, qu'au souvenir de votre consécration, j'entre aujourd'hui dans une confusion salutaire et dans une humiliation sincère de mes infidélités, de mes ingratitudes, et de tous les péchés que j'ai commis contre les devoirs de mon état et contre la sainteté de ma consécration ;

    et que je commence véritablement à servir Dieu, selon toute l'étendue de mes obligations, pour pouvoir être présenté au jour de ma mort au temple de sa gloire, et l'y adorer avec vous dans toute l'éternité.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Répéter souvent aujourd'hui cette oraison jaculatoire : « Lavez nos taches, pardonnez-nous nos péchés. »

    Fruit. Dans les tentations, surtout dans celles d'impureté, redire souvent le mot de saint Paul : Absit ! Que je ne devienne jamais membre du diable !

    INDULGENCE.

    Il y a pour la récitation, faite avec dévotion, des actes de Foi, d'Espérance et de Charité :

    1° Indulgence de sept ans et sept quarantaines pour chaque fois ;

    2° Indulgence plénière une fois par mois pour ceux qui, tous les jours, pendant un mois, auront récité avec dévotion et fait en même temps de cœur les susdits actes, le jour à leur choix, où, vraiment repentants, s'étant confessés et ayant communié, ils prieront selon les intentions de l'Église ;

    3° Autre indulgence plénière à l'article de la mort pour tous ceux qui feront alors ces mêmes actes avec dévotion et un cœur contrit, et, si cela est possible, après s'être confessés et avoir communié. — Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire.(15 Janvier 1728. — 28 Janvier 1756.)

    Dixième jour

    Le Cœur de Marie uni à celui de saint Joseph, par un chaste nœud, dans le mariage.

    I. Marie, prédestinée à engendrer et à mettre au monde le Verbe éternel, devait être Vierge et Mère tout ensemble ; et ce mystère devait être caché au prince des ténèbres, ainsi que l'enseignent saint Ignace martyr, et saint Jérôme.

    En conséquence, cette très-sainte Vierge devait, comme les autres femmes, avoir un époux. Un homme donc fut signalé aux prêtres, comme digne d'une telle épouse, par des signes merveilleux, qui furent, suivant quelques saints Pères, une baguette qui fleurit dans sa main, et une colombe qui vint du ciel se poser sur sa tête.

    Ce que la sainte Vierge avait jusqu'alors tenu secret et caché dans le fond de son cœur, c'est-à-dire, son vœu de virginité perpétuelle, dut être, aux épousailles, et fut en effet manifesté à Joseph son époux.

    Joseph fit un semblable vœu ; et ces deux cœurs furent les premiers cœurs unis du double nœud d'une chasteté inviolable et d'un mariage indissoluble. Quelles bénédictions Dieu ne versa-t-il pas sur un mariage jusqu'alors sans exemple, et qu'il avait lui-même préparé ? L'épouse en devint éminemment ressemblante au Père éternel ; car, ainsi qu'il a été révélé à sainte Madeleine de Pazzi dans une de ses extases : « Le Père éternel, ne cessant jamais d'engendrer le Verbe, donna à Marie le pouvoir d'engendrer dans notre chair mortelle ce même Verbe qu'il engendre et a engendré simplement de toute éternité. »

    Marie l'engendra donc par nature, et Dieu le voulut ainsi, pour montrer à sa créature la grandeur de son amour. Ainsi, le Père éternel est Vierge et Père tout ensemble, et Marie est Vierge aussi, et tout ensemble Mère du même Fils. Et combien ne devait pas ressembler à Marie et au Père éternel, celui que le Père éternel avait choisi lui-même pour le remplacer sur la terre, et pour être le compagnon inséparable et le gardien fidèle de la très-sainte Vierge ? Joseph reçut en effet les grâces les plus abondantes ; celle-ci, entre autres, bien remarquable : « Une flamme d'amour paternel descendit dans son Cœur du sein même de Dieu le Père. » En ces deux cœurs voilà deux amours dont l'idée n'existe en aucune créature, amour maternel du cœur de Marie, et amour paternel du cœur de Joseph ; amours qui attachent ces deux cœurs à la personne du Fils de Dieu.

    II. Que les personnes mariées apprennent d'un si noble exemple à sanctifier leur union, et à mériter ainsi les bénédictions du ciel ; et que celles qui ne le sont pas, se confirment de plus en plus dans l'amour de la sainte chasteté. Le germe divin qui poussa sur la tige du lis de Marie, fut le fruit de cette vertu. Mais nous, quel cas avons-nous fait de cette belle vertu ?

    Hélas ! dans notre dégoût, nous l'avons perdue « pour une poignée d'orge, c'est-à-dire, pour un plaisir brutal ; pour un morceau de pain, c'est-à-dire, pour un vil profit. Vierge immaculée, chaste époux de Marie, à mon aide, à mon secours !

    PRIÈRE.

    0 Marie ! je vous invoque et vous révère comme la plus pure de toutes les créatures.

    Secourez-moi dans toutes les occasions, où je pourrais être exposé aux tentations de la chair et au danger d'y succomber ; ne permettez pas que mon âme soit jamais souillée du moindre péché d'impureté, et faites qu'après avoir conservé avec tout le soin possible la fleur délicate de la chasteté, je puisse mourir revêtu de la robe nuptiale, afin d'être admis aux noces de l'Agneau sans tache.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Répéter souvent : « Vierge très-pure, Vierge très-chaste, priez pour moi. »

    Fruit. Conserver scrupuleusement la pureté, éviter les dangers, veiller sur ses sens.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront avec dévotion et un cœur contrit, les trois oraisons jaculatoires suivantes pour obtenir une bonne mort.

    1° Indulgence de trois cents jours toutes les fois qu'on les récitera.

    2° Indulgence de cent jours lorsqu'on n'en dira qu'une seule. — Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. (28 Avril 1807.)

    Oraisons jaculatoires.

    Jésus, Joseph, Marie, je vous donne mon cœur, mon âme et ma vie.

    Jésus, Joseph, Marie, assistez-moi à l'agonie.

    Jésus, Joseph, Marie, que mon âme avec vous repose en paix.

     

    Onzième jour

    Le Cœur de Marie troublé à la salutation de l'Ange.

    I. Considérez le trouble que la salutation de l'Ange occasionna dans le Cœur de Marie.

    Elle entend ces paroles si honorables, si magnifiques : « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. »

    Quelle est sa réponse à une telle salutation, à une si favorable annonce ?

    Marie se tait ; « à ce discours elle est troublée, elle est en suspens ; son cœur est tout pensif. » 0 profond mystère ! Pourquoi se trouble donc ce Cœur imperturbable ? A quoi pense-t-il ? Pourquoi garde-t-il le silence ? Craint-il quelque illusion ? ou bien, est-ce par modestie, voyant un Ange sous une forme humaine ? Mais non ; le texte est clair : « A ce discours elle est troublée. » Elle est troublée, « non pas à la vue, mais au discours de l'Ange, » dit Eusèbe d'Émèse. Quelle fut donc la cause de ce trouble ? sa très grande, très-profonde humilité, lorsqu'elle s'entendit louer d'une manière si opposée à la basse idée qu'elle avait d'elle-même. Aussi, plus elle comprend que l'Ange l'exalte, plus elle s'humilie, s'abaisse et se confond dans son néant. Si l'Ange lui eût dit : Marie, vous êtes la plus misérable créature du monde, elle n'en aurait pas été aussi surprise. Mais d'aussi grandes louanges la troublèrent, dit saint Bernardin de Sienne. « Ce n'est pas ma louange, que je veux, mais uniquement celle du créateur et souverain Seigneur de toutes choses ; » ainsi qu'elle-même le révéla à sainte Brigitte. Et cependant ces louanges lui étaient bien légitimement dues. Mais, non, s'écrie-t-elle, non pas à moi la louange et la gloire, mais au Créateur et à l'Auteur de tout don. 0 humilité digne de la sublimité d'un Dieu, et capable de son immensité ! « O humilité, qui rend Marie extrêmement petite et tout à fait indigne à ses propres yeux, mais extrêmement grande, infiniment méritante aux yeux de celui que l'univers entier ne peut contenir ! »

    II. Et nous, comment trouvons-nous les louanges ? les aimons-nous ? Elles ne sont que veut, et ne servent qu'à gonfler le cœur ; mais nous nous repaissons de ce vent comme d'un mets délicieux.

    N'oublions pas que l'aversion et l'horreur de la louange éleva Marie au-dessus des Anges, jusqu à devenir la mère de Dieu, et que ce fut l'acte de son cœur le plus prochain de l'incarnation du Verbe ; tandis que les vaines louanges de l'ange des ténèbres ayant pénétré dans le cœur d'Eve, la précipitèrent sous les pieds des démons, dont elle devint l'esclave.

    O mon Dieu ! qu'ils soient repoussés, renversés, confondus ceux qui me disent, avec dérision : Courage, fort bien ! »

    PRIÈRE.

    O Marie ! que l'ange Gabriel salua du doux nom de pleine de grâces, salut dont votre humilité fut troublée. Je révère votre soumission à la volonté de Dieu, que votre réponse à l'Ange exprime si humblement : Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. Grâces vous soient rendues, O Vierge incomparable ! pour avoir consenti à donner au genre humain la source de toute consolation , de tout bonheur et de toute espérance.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter à genoux, trois Gloria Patri, etc.

    Fruit. Détester, abhorrer les louanges des hommes, et rapporter à Dieu, jamais à nous toutes nos bonnes œuvres.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les fidèles qui, étant vraiment contrits, recitent, au son de la cloche l'Angélus Domini ou dans le temps pascal, le Regina Cœli.

    1° Indulgence de cent jours pour chaque fois.

    2° Indulgence plénière une fois par mois pour ceux qoi l'auront récité dans le cours du mois exactement une fois par jour, au son de la cloche, le jour, à leur choix, où, s'étant confessés et ayant communié ils prieront pour les intentions de l'Eglise. ( 24 septembre 1725)

    Douzième jour

    Le Cœur de Marie lors de la naissance de son divin Fils.

    I. Considérez les sentiments du Cœur de Marie au moment qu'elle eut mis au monde, dans une étable, au milieu des ténèbres de la nuit, son petit enfant Jésus ; qu'elle entendit ses cris et ses gémissements, et qu'elle vit ses yeux célestes baignés de larmes. L'amour, l'admiration, la douleur, la compassion, les plus nobles sentiments de son âme vinrent tous assaillir son Cœur de leurs diverses impressions, et l'occupèrent entièrement. Sa vive foi lui faisait reconnaître dans son fils, le Fils de Dieu fait homme pour l'amour de l'homme. En voyant cet ardent amour éclater dans toute sa divine personne, son propre Cœur fut atteint du même feu ; et alors quel embrasement, quel incendie dans ce tendre Cœur maternel ! Imaginez la tendresse, la joie, l'amour du Cœur de Marie lorsqu'elle se vit entre les bras son Fils nouveau-né, son Fils et son Dieu tout ensemble. Quelle ne dut pas être alors son admiration ? Quelle ne dut pas être aussi sa peine, en le voyant naître au sein de tant de misères, dans une étable , exposé nu aux rigueurs de la saison, tremblotiant, les cris et les gémissements sur les lèvres, et les larmes aux yeux, à la vue de nos péchés ? Son cœur maternel est déchiré et percé à la fois par la douleur et la compassion. Que ne fait elle pas pour le couvrir, pour le réchauffer, pour le garantir et le défendre du froid rigoureux de l'hiver dans celte nuit obscure ? Du mieux qu'elle peut elle remmaillotte dans quelques pauvres langes qu'elle avait apportés ; elle le place dans la crèche, où le froid se fait moins sentir à cause de l'haleine des animaux qui y sont attachés ; et elle et son époux se tiennent à genoux l'adorant, le contemplant, lui rendant leurs actions de grâce.

    II. A cette vue, qu'éprouve notre cœur ? Ne méritons-nous pas le reproche amer que le Seigneur adresse par son Prophète aux Juifs endurcis ? « Le bœuf a connu son maître, et l'âne, la crèche de son Seigneur ; mais Israël ne m'a point connu. »

    0 mon Jésus ! mon Dieu, mon Seigneur et mon maître, qui pur amour pour moi avez voulu vous faire enfant et naître dans une vile étable, au sein de la misère, au milieu de la nuit, en plein hiver ; ah ! pardonnez-moi de vous avoir méconnu si longtemps. Je viens, pour vous réchauffer, unir mon cœur au Cœur de Marie votre mère, et au Cœur de Joseph que vous honorez comme votre père.

    Mais le pourrai-je, si vous n'allumez pas dans mon cœur ce feu que vous nous avez apporté du ciel ? Ah ! je vous en conjure, embrasez-moi de ce feu divin.

    PRIÈRE.

    O Marie ! ô la plus tendre des mères ! en mémoire de l'allégresse dont vous dûtes être ravie, lorsqu'au moment de la naissance de votre Fils, les cohortes immortelles firent retentir dans les airs le Gloria in excelsis, obtenez-moi, je vous en conjure, l'amour de votre divin Fils, afin que je l'adore avec les sentiments qui animaient votre Cœur en ce moment suprême, et que je n'aie d'autre désir sur la terre, que de connaître, aimer et servir Jésus, comme vous l'avez connu, aimé et servi.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter fréquemment cette oraison jaculatoire :

    Cœur de Jésus, brûlant d'amour pour nous,

    Faites que tous les cœurs brûlent d'amour pour vous.

    Fruit. Disons avec saint François d'Assise : « Aimons l'enfant de Bethléem. »

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui feront une neuvaine en l'honneur de l'Enfant Jésus.

    1° Indulgence de trois cents jours pour chaque jour de la neuvaine.

    2° Indulgence plénière pour ceux qui feront la neuvaine entière, et qui, s'étant confessés et ayant communié un des jours de la neuvaine, prieront selon les intentions de l'Eglise. ( 12 août I8i5)

    Treizième jour

    Douleur du Cœur de Marie la première fois que le sang de son Fils Jésus fut versé, dans la Circoncision.

    I. Considérez la cruelle douleur dont le Cœur de Marie fut, pour la première fois, si profondément blessé, lorsqu'elle vit le sang couler de la plaie faite à son cher enfant Jésus.

    Nulle mère au monde n'éprouva une semblable douleur, même à la mort de son fils unique ; parce que nul fils ne fut aussi digne d'amour, et nulle mère n'eut un cœur capable d'aimer autant que celui de Marie. Son Cœur fut donc blessé d'autant plus profondément qu'il aimait plus tendrement. Ce fut par miracle que Marie n'en mourut pas. Car, pour le soutenir, ce Cœur défaillant, les forces naturelles de son corps délicat n'étaient pas suffisantes. Cette douleur fut permanente ; elle s'unit aux autres douleurs dont le Cœur de Marie était continuellement déchiré pour tous les tourments qu'elle prévoyait que son Fils souffrirait ; et toutes ces douleurs ne cessèrent que lorsque le corps de Jésus fut enseveli.

    II. Ce sont nos péchés qui ont porté l'atteinte sanglante dont l'innocente chair de Jésus a été frappée par le couteau du grand prêtre. Que de péchés, grand Dieu !

    Ce sont les miens, ce sont mes maudits péchés qui ont ainsi exercé leur rage contre le bel enfant Jésus, et qui ont abreuvé d'une si amère douleur le Cœur de la très-pure Vierge sa mère. Comment réparer d'aussi cruels outrages ? si ce n'est par votre propre sang, ô mon doux Jésus ! par ce précieux sang que j'ai fait répandre. Ah ! lavez-en mes taches, purifiez-en mes souillures ; je les déteste, je les abhorre.

    PRIÈRE.

    Oui, Marie, mère de Dieu, ce sont nos péchés qui ont fait couler le sang de votre divin Fils ; ce sont donc nos péchés qui sont la cause des douleurs que vous avez ressenties à la vue de ses souffrances ; et nous ne pouvons mieux vous prouver notre piété filiale qu'en évitant le péché avec le plus grand soin. C'est ce que nous avons fermement résolu de faire, ô tendre Mère ! qui méritez tout notre amour : obtenez-nous la circoncision du cœur et les secours nécessaires pour marcher dans la voie de la sainteté jusqu'au dernier instant de notre vie.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. La garde des sens.

    Fruit. L'horreur de toute sorte de péché, mais surtout de celui de l'impureté.

    INDULGENCE.

    Indulgence de cent jours, pour chaque fois, accordée à perpétuité à tous les fidèles qui, conduits par un véritable esprit de charité, visiteront les malades des hôpitaux, les instruiront, les consoleront, les serviront ou feront à leur égard quelque autre œuvre de miséricorde. (28 février 1778)

    Quatorzième jour

    Sollicitude maternelle du Cœur de Marie, dans la fuite en Egypte.

    I. Considérez l'inquiétude, l'agitation, l'anxiété du Cœur de la divine Mère qui reçoit du ciel l'ordre imprévu de se lever de nuit, de prendre dans ses bras l'enfant Jésus, et de fuir en toute hâte en Egypte, pour le sauver de la fureur de ceux qui le cherchent, afin de le mettre à mort.

    Agar, voyant son fils sur le point de mourir par l'excès de la soif, ne songea qu'à se retirer à l'écart, pour ne pas avoir du moins la douleur de le voir expirer à ses yeux. C'est ainsi que se comporte une mère charnelle : quelque grand que soit son amour, en se repliant sur elle-même, elle cherche toujours quelque adoucissement à sa douleur. Il en est autrement de Marie : elle s'oublie elle-même, pour ne s'occuper uniquement que de son cher Fils. Elle le serre entre ses bras et sur son sein, elle le couvre de son mieux, et court, toute agitée et le cœur palpitant, par les chemins les moins fréquentés, sans regarder ni à la fatigue, ni aux souffrances, mais seulement aux risques dont sa vigilance continuelle cherche à garantir son cher enfant.

    Vous, Joseph, son compagnon, son gardien fidèle, et son aide, qui avez été témoin des soins et des angoisses de Marie, et qui les avez partagées, vous seul pouvez vous en faire une juste idée.

    II. Combien, au contraire, qui, comme Hérode, ne cherchent Jésus que pour le mettre à mort ? C'est ce que font tous ceux qui cherchent l'occasion du péché. Ils ne donnent en effet que trop la mort à Jésus.

    O mon Jésus ! combien de fois, au lieu de fuir soigneusement les occasions du péché, afin de ne pas vous donner la mort , ai-je au contraire été empressé à les chercher ? Pardonnez-le-moi, je vous en conjure par les soins amourpux que prit alors de vous votre divine Mère ; je mettrai à l'avenir toute mon attention à fuir les occasions prochaines de vous offenser.

    PRIÈRE.

    O Marie ! que je vois en tout et partout si courageuse et si pleine d'énergie, mettez dans mon cœur, je vous en supplie, un courage capable de me faire supporter les contrariétés et les afflictions inséparables de la vie. Soyez pour moi dans les tempêtes et les orages de cette vie mon appui, mon soutien et mon espoir, afin que, comme vous, fidèle à accepter les épreuves que la Providence me ménagera pour mon salut, je sois toujours soumis à la volonté divine et ne cesse jamais d'aimer Dieu, même lorsqu'il permet que je sois dans les souffrances ou dans l'adversité.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Visiter quelque église dédiée à Marie.

    Fruit. Avoir le plus grand soin de fuir le danger et les occasions prochaines de pécher.

    INDULGENCE.

    Les Souverains Pontifes ont accordé à tous les fidèles qui feront le chemin de la croix ou quatorze stations, avec les conditions requises, toutes les indulgences qui ont été accordées aux fidèles qui visitent les saints lieux de Jérusalem. — Toutes ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. ( 5 Sept. 1686. 24Dec. 1692 et 26 Dec 1695 )

    Quinzième jour

    Les peines du Cœur de Marie, en Egypte.

    I. Considérez, ô cœur fidèle ! les peines que dut éprouver le Cœur maternel de Marie, dans la barbare Egypte. Joseph et Marie y manquaient du nécessaire ; obligés d'acheter chèrement le logement et la nourriture, et travaillant sans relâche du matin au soir, ils ne recevaient pourtant qu'un modique salaire de la part des impies et des avares habitants de ce pays inhumain. Quelle peine n'éprouvait pas leur cœur alors, en voyant que Jésus devait partager une aussi grande pauvreté, habiter avec eux une pauvre cabane, être comme eux revêtu de misérables lambeaux, et se contenter d'une si petite quantité d'aliments pendant tout le temps de leur séjour en Egypte, qui fut prolongé jusqu'à la mort d'Hérode ? Qui pourrait imaginer ou exprimer les tourments que leur Cœur éprouvait de ne pouvoir mieux traiter leur cher enfant ?

    II. Et nous, comment le traitons-nous dans la personne des pauvres ? Ce que nous leur faisons, nous le lui faisons à lui-même, il l'a dit, et la foi nous ordonne de le croire. Ah! peut-être avons-nous pour eux les entrailles des Egyptiens, et non pas des entrailles de frères de Jésus et de fils de Marie, puisque leurs besoins ne nous portent pas à les soulager même de notre superflu ?

    Ah ! doux Jésus, donnez-moi des entrailles de pitié et de miséricorde, et faites que, dans la personne de vos pauvres, qui sont mes frères, je ne vous laisse jamais souffrir la faim ni la soif, ni endurer le froid, faute de vêtements.

    PRIÈRE.

    Je veux, ô ma Mère ! compatir en bon fils aux peines de tous genres que vous éprouvâtes pendant votre long exil en Egypte, et comme je ne puis mieux y prendre part qu'en soulageant, par tous les moyens dont je puis disposer, les membres souffrants de votre divin Fils, les pauvres, les affligés, les malades, je vous demande instamment de m'obtenir la grâce de croître chaque jour en charité, en amour de mon prochain, en évitant tout ce qui pourrait lui nuire, et en faisant tout ce qui pourrait lui être utile et au spirituel et au temporel.

    Ainsi soit-il.

    Fleur

    Faire aujourd'hui quelque aumône pour l'amour de Jésus, de Joseph et de Marie.

    Fruit

    Etre charitable envers les personnes qui sont dans le besoin.

    INDULGENCE

    Les fidèles qui, dans l'intention d'honorer d'une manière particulière Jésus, Marie et Joseph, donneront à manger à trois pauvres, avec un cœur contrit et repentant, gagneront :

    1° Indulgence de 7 ans et 7 quarantaines pour chaque fois.

    2° Indulgence pléniere si le même jour, s'étant confessé et ayant communié, on prie selon les intentins de l'église.

    3° Indulgence de cent jours pour chacun des domestiques de la personnne qui fait cette œuvre de charité, pourvu qu'ils y contribuent, soit par leurs services, soit même par leur simple présence. - Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. (13 juin 1815)

    Seizième jour.

     

    Douleur du Cœur de Marie, quand elle perdit l'enfant Jésus dans Jérusalem.

    I. Considérez combien fut terrible le coup dont fut frappé le Cœur de Marie, dès qu'elle s'aperçut de la disparition de ce cher Fils, qu'elle avait eu sans cesse à ses côtés, et qu'elle n'avait pas perdu de vue un seul instant depuis sa naissance.

    Considérez combien fut violent le déchirement que ce Cœur en ressentit pendant trois jours de suite qu'elle le cherchait vainement partout nuit et jour toute désolée. « Sa douleur, dit 0rigène, fut extrême, parce que son amour était extrême. En se voyant séparée de son Fils, elle souffrit bien plus qu'aucun Martyr ne peut souffrir de la séparation de son âme d'avec son corps. » Cette douleur fut telle enfin, que Marie ne put la tenir renfermée dans son sein, ni s'empêcher, quand elle eut retrouvé son Fils, de la manifester par cette amoureuse plainte : "Mon Fils, pourquoi en avez-vous usé de la sorte avec nous ? Voilà que nous vous cherchions tout affligés, votre père et moi. »

    II. Ce n'était aucunement par sa faute que Marie avait perdu son divin Fils, et sa douleur néanmoins fut si véhémente ! Et nous, n'avons-nous jamais perdu Jésus par notre faute ? En commettant un péché mortel, on perd sa grâce, son amitié, on se sépare de lui. Quelle affreuse séparation !

    0 mon Jésus ! mes péchés ne m'ont que trop séparé de vous ! Ah ! que votre miséricorde m'en rapproche en ce jour, et que je vous sois réuni pour n'en plus être sépare de toute l'éternité.

    PRIÈRE.

    Oh ! quels pénibles sentiments durent vous agiter, Marie, les trois jours pendant lesquels le divin enfant fut loin de vous ! Il faudrait comprendre votre tendresse, votre amour envers ce tendre Fils pour prendre part à la douleur, à la peine intérieure que vous fit éprouver cette perte. Faites, ô ma Mère ! qu'en la méditant, je rougisse d'être si peu touché de la perte mille fois plus sensible que le péché cause à mon âme, la perte de la grâce, de l'amitié, de la bienveillance de mon Dieu. Puissent mes larmes versées aux pieds de vos autels, m'obtenir la rémission de mes péchés et la grâce divine. C'est ce que j'attends de votre protection, ô Mère de miséricorde, refuge des pécheurs !

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Faire souvent des actes de contrition.

    Fruit. Conserver très-soigneusement la divine grâce, et, si l'on a eu le malheur de la perdre, faire tous ses efforts pour la recouvrer.

    INDULGENCE.

    Indulgence de quarante jours pour tous les Fidèles, chaque fois qu'ils réciteront avec dévotion, les psaumes de la pénitence. (5 Avril 1571.)


    Dix-septième jour

    Les soins vigilants du Cœur de Marie, dans sa maison, à Nazareth.

    I. Jésus étant retourné à Nazareth, avec sa mère et saint Joseph, «leurr était soumis. » C'est tout ce que l'Evangile nous, en dit.

    Si l'on vient à égarer une chose précieuse, et qu'ensuite on la retrouve, on s'y attache bien plus vivement, et on la garde avec bien plus de soin qu'auparavant.

    D'après cela, considérez combien Jésus dut être encore plus cher à Marie, après qu'elle l'eut retrouvé ! Et puisqu'il devait lui être confié jusqu'à l'âge de trente ans, peut-on se faire une idée des soins qu'elle en prit pendant tout ce temps ? Mais quand elle le voyait ainsi constamment soumis et obeissant à ses moindres signes, combien sa profonde humilité ne devait-elle pas en souffrir ? et quelle violence son cœur ne devait-il pas se faire, en se trouvant obligée de commander à celui dont elle se regardait comme tout à fait indigne de recevoir les ordres ? Ce sont des mystères incompréhensibles ici-bas, et ce n'est qu'en paradis qu'on en aura l'intelligence.

    II. Que Jésus nous est cher, quand, apaisé par notre repentir ; il est revenu prendre possession de notre cœur dont nos péchés l'avaient chassé ! Avec quel soin n'avons-nous pas alors gardé sa grâce, cette perle inestimable ? et combien ne nous humilions-nous pas devant sa divine Majesté, en voyant Jésus qui-s'abaisse au point de venir en nous pour être notre nourriture ?

    O mon doux Jésus ! ne suis-je pas un vrai monstre d'ingratitude ? ne devrais-je pas être maintenant en enfer pour mes péchés ? Vous avez usé envers moi d'une telle miséricorde, que vous m'avez de nouveau accordé votre grâce, et que vous avez même daigné venir habiter en moi dans la sainte communion ! Et cependant je vis dans l'oubli de tant de bienfaits, de tant de faveurs ! Ah ! non ; qu'il n'en soit plus ainsi à l'avenir, ô douce lumière de mon âme, ô ma consolation, ô mon Père !

    PRIÈRE.

    O Marie ! quels sentiments d'humilité n'aviez-vous pas en voyant Jésus soumis en tout au moindre signe de votre volonté ! Avec quel respect, quelle tendresse et quel amour ne lui prodiguiez-vous pas vos soins ! Oh ! n'avons-nous pas le même bonheur lorsque nous recevons en nous notre divin Sauveur dans la sainte communion, lorsque nous nous unissons à lui et que nous l'avons pour ainsi dire a noire disposition, pouvant lui demander toutes les grâces que nous désirons, sûrs qu'il nous sera soumis, si nous n'avons en vue que la gloire de Dieu et le salut de notre âme. 0 notre bonne Mère ! obtenez-nous les sentiments qui vous animaient, afin que nous profitions de nos communions.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter le Te Deum, en action de grâce des bienfaits que l'on a reçus, et trois Ave Maria à la très-sainte Vierge qui nous les a obtenus.

    Fruit. Être pénétré de l'excellence de la grâce divine ; se bien préparer à la sainte communion ; témoigner à Dieu notre gratitude de ses bienfaits.

    INDULGENCE.

    Les Fidèles qui réciteront avec dévotion et un cœur contrit, l'oraison jaculatoire suivante en l'honneur du saint Sacrement, gagneront :

    1° Une indulgence de cent jours, une fois par jour, et trois fois les Jeudis et tous les jours de l'octave de la Fête-Dieu.

    2° Une indulgence plénière, une fois par mois, pour tous ceux qui l'auront récitée chaque jour pendant le mois, le jour à leur choix, où, s'étant confessés et ayant communié, ils prieront pour les besoins de l'Église.

    3° Une indulgence de cent jours quand on récite cette oraison jaculatoire, à l'élévation de la sainte Messe à laquelle on assiste, ou au son de la cloche qui indique que l'on donne la bénédiction du saint Sacrement dans quelque Eglise. — Toutes ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire, (24 Mai 1776.—30 Juin 1818. — 7 décembre 1819).

    Oraison jaculoire.

    Que le très-saint et très-divin Sacrement soit loué et béni dans tous les moments.

    Dix-huitième jour

    Le Cœur de Marie devient le trésor des paroles et des actions de son divin Fils.

    I. Considérez le précieux trésor que Marie amasse dans son cœur, pour son profit, et pour le nôtre, en observant les saintes actions de son Fils, en écoutant ses divines paroles, surtout pendant le cours de ses prédications évangéliques. Le saint Évangile, à plusieurs reprises, fait d'elle cet éloge particulier : qu'elle conservait dans son Cœur et méditait toutes les actions et les paroles de son Fils. Lorsque, assistant à une des prédications de Jésus, une femme s'écria du milieu de la foule : « Heureux les flancs qui vous ont porté ; heureuses les mamelles que vous avez sucées ; » Jésus lui-même, à haute voix et publiquement, déclara que sa Mère était plus heureuse de garder dans son Cœur les paroles qu'il proférait ; et dans cette occasion il la proposa à tout le monde comme un exemple à imiter, en disant : « Dites plutôt : Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent. »

    Bienheureux encore ceux qui à son exemple écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent. C'est l'explication que les Pères et les interprètes donnent de ces paroles de JésusChrist.

    II. Et nous, quel profit avons-nous tiré de cette exhortation du Sauveur ? Avons-nous été assidus à entendre la divine parole, attentifs à l'écouter ? Comment l'avons-nous gardée ? Heureux, bienheureux celui qui, comme Marie, l'écoute avec avidité, la garde avec vigilance, et la médite continuellement dans son Cœur. Cette parole le purifie, l'éclaire, et le sanctifie.

    O mon Jésus ! mon divin Maître, jusqu'à présent j'ai fermé l'oreille à vos inspirations.

    Au lieu de méditer, comme Marie, vos divines paroles , j'ai été sourd à votre voix.

    Ah ! parlez-moi de nouveau ; que j'entende encore ces divines paroles, et je les recueillerai, et je les conserverai dans mon cœur : « Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur écoute.»

     

    PRIÈRE.

    C'est à votre occasion, ô Mère de Dieu ! que notre divin Sauveur a prononcé ces paroles : Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent. Votre intercession ô Mârie ! 'm'obtiendra la grâce d'être fidèle en ce point si important pour mon salut. Trop souvent hélas ! cette parole a frappé mes oreilles sans pénétrer jusqu'à mon cœur : mais puisque le Seigneur m'a attendu jusqu'à ce moment, et a permis que la méditation des vertus du cœur de sa Mère me touchât ; je veux, avec votre puissante protection, Vierge sainte, être dorénavant fort assidu et fort attentif à entendre la parole de Dieu.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Aller entendre quelque sermon, ou faire une lecture spirituelle.

    Fruit. Ecouter la parole de Dieu, la conserver dans son cœur, et la mettre en pratique.

    INDULGENCE.

    1° Indulgence de 7 ans et 7 quarantaines à tous les Fidèles, pour chaque fois qu'ils assistent avec dévotion à l'explication de l'Évangile que les curés font dans leurs paroisses, les dimanches et les jours de fête.

    2° indulgence plénière pour tous les Fidèles qui assisteront de même avec dévotion à l'explication de l'Évangile les jours de Noël, de l'Epiphanie, de Pâque, de la Pentecôte, et de la fête de S. Pierre et de S. Paul, pourvu que ces jours-là, ils se soient confessés et aient communié. (31 Juillet 1756. — 12 Décembre 1784.)

     

    Dix-neuvième jour

    Le Cœur de Marie est un trésor d'instruction pour les Fidèles.

    I. Considérez comment le trésor du Cœur de Marie fut ouvert pour la salutaire instruction des Fidèles. Ce que Marie avait appris durant trente-trois ans à l'école de son Fils, même dans les entretiens particuliers, elle le manifesta aux Apôtres, aux Évangélistes, aux premiers Disciples, (ainsi que le rapportent les Pères, et comme il résulte de l'Évangile de saint Luc) ; afin que les secrets du Fils fussent transmis jusqu'à nous, et à toute l'Eglise, et fussent ainsi communiqués à tous les chrétiens jusqu'à la consommation des siècles. Personne ne pouvait, comme elle, être à même de savoir tout ce qui s'opéra secrètement dans son sein lors de l'incarnation du Verbe par l'opération du Saint-Esprit, et dans l'intérieur de sa pauvre petite maison, et à Bethléem, et pendant toute la vie de Jésus-Christ sur la terre ; personne ne fut plus assidûment auprès de lui et ne vécut avec lui dans une plus grande intimité. Plus qu'aucune autre personne, dit saint Bernard, elle fut enrichie par son divin Fils, de qualités transcendantes pour pénétrer les mystères des cieux et les secrets de la doctrine du divin Rédempteur.

    C'est donc à elle que nous devons ce qu'il y a de plus beau et de plus sublime dans les enseignements que les Évangélisles et les Apôtres nous ont laissés par écrit, ou ont transmis à l'Eglise de vive voix. De sorte que non-seulement nous pouvons dire à Marie : « Beaucoup de filles ont amassé des richesses, mais vous les avez toutes surpassées ; mais elle-même nous dira, avec les paroles de la Sagesse que l'Eglise lui attribue : « Les richesses sont en moi ; j'en enrichirai ceux qui m'aiment, et j'en remplirai leurs trésors. »

    II. Malheureux, misérable, hélas ! qui n'aime pas Marie, cette Mère qui a tant aimé et qui aime tant Dieu son Fils !

    Heureux, bienheureux qui aime Marie ! il sera riche véritablement. Son intelligence puisera dans des communications célestes les connaissances les plus sublimes, et son cœur recevra les grâces nécessaires pour en faire un bon usage.

    Interrogeons-nous maintenant : Sommes-nous heureux, ou malheureux ? riches, ou pauvres ? sommes-nous enfin de véritables enfants de Marie ?

    Ah ! tendre Mère, dès ce moment je me prosterne à vos pieds ; et je vous présente mon cœur, vous suppliant de l'accepter. Je vous le dédie, je vous le consacre, pour qu'il vous aime désormais autant qu'il vous a peu aimé jusqu'ici. Répandez sur lui vos bénédictions, et enrichissez le de vos grâces.

    PRIÈRE.

    0 Marie, reine des Apôtres et des Docteurs ! qui les avez surpassés tous par la ferveur de votre zèle à procurer la gloire de Dieu ; faites qu'animé de ce même zèle, je le glorifie par toutes les actions de ma vie, et que, profitant de toutes les occasions, je le fasse glorifier par les autres.

    Obtenez-moi, je vous supplie, une étincelle de ce feu sacré qui vous dévorait pour la gloire de votre divin Fils, et intercèdes pour moi, afin que je puisse vivre et mourir comme un de ses véritables disciples.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Répéter souvent aujourd'hui : «Siège de la Sagesse, priez pour moi. »

    Fruit. Amour filial envers Marie.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à tous les Fidèles qui enseignent aux autres la doctrine chrétienne, ou qui l'apprennent eux-mêmes.

    1° Indulgence de 7 ans aux maîtres d'école chaque fois qu'ils conduiront leurs élèves, les dimanches et les jours de fêtes, à l'explication de la doctrine chrétienne et la leur enseignement eux-mêmes. — De plus, indulgence de cent jours pour chaque fois que, les jours ouvrables, ils la leur expliqueront dans l'intérieur de leurs écoles.

    2° Imdulgence de cent jours aux pères et mères pour chaque fois qu'ils enseigneront la doctrine chrétienne à leurs enfants et à leurs domestiques.

    3°. Indulgence de cent jours à tous les Fidèles, chaque fois qu'ils consacreront une demi-heure soit à apprendre, soit à enseigner aux autres la doctrine chrétienne.

    4° Indulgence de 7 ans et 7 quarantaines à tous les Fidèles, chaque fois qu'ils assisteront à l'explication de la doctrine chrétienne ou du catéchisme, ou qu'ils la feront eux-mêmes, après s'être confessés et avoir communié. (27 Juin 1735.)

     

    Vingtième jour

    Douleur cruelle du Cœur de Marie, lors du dernier entretien qu'elle eut avec son Fils avant sa Passion.

    I. Considérez la cruelle douleur qui dut percer le Cœur de Marie, quand il fallut qu'elle se séparât de son Fils, alors qu'il alla prendre congé d'elle pour la dernière fois, suivant le récit qu'en fait saint Bonaventure.

    "Après la Cène, dit ce saint Docteur, le Seigneur Jésus vient trouver sa Mère, s'assied auprès d'elle en particulier, et la comble de bonbeur de sa divine présence, dont il était sur le point de la priver.... Mère chérie, lui dit-il , c'est la volonté de mon Père que j'aille à la mort, parce que le temps de la Rédemption est arrivé. Tout ce qui a été prédit de moi va s'accomplir : ils feront de moi leur jouet ; ils exerceront sur moi toutes leurs cruautés. Que lui répond sa Mère ? O mon Fils ! qu'ai-je entendu ? Mon esprit se trouble, mon cœur se brise, et je me sens défaillir. Père éternel ! divine Providence ! Hélas ! que puis-je dire ? "Les sanglots lui coupent la voix, elle verse un torrent de larmes, et Jésus, à la vue de la triste situation où sa Mère est réduite, éprouve une douleur mortelle. Sainte Brigitte l'a su, par révélation, de la Mère même de Jésus, qui lui dit : « Lorsque mon Fils vit couler mes larmes, il en fut attristé jusqu'à la mort. » Il pouvait seul se faire une juste idée de ce que souffrait sa Mère ; il pouvait seul en ressentir une affliction proportionnée.

    II. Qui donc a séparé ce qui était si étroitement uni : un tel Fils, d'une telle Mère ? Qui a percé si cruellement ces deux Cœurs ? Ah ! c'est nous ; oui, nous-mêmes ; nous et nos péchés. Et nous restons plongés dans cette coupable et funeste indolence ?

    O Marie ! la plus désolée de toutes les mères ! 0 mon Jésus ! le plus affligé de tous les fils ! je le confesse, j'ai été la cause de votre douleur. Pourquoi donc mon cœur ne se brise-t-il pas de douleur ? Ah ! divin Rédempteur, percez-le vous-même, ce cœur, des traits d'une amère contrition. Je vous en conjure par les douces et innocentes larmes de votre Mère bien-aimée : faites que mes yeux versent des larmes salutaires pour laver mes abominables péchés.

    PRIÈRE.

    Nous vous supplions, Seigneur, que la bienheureuse Vierge Marie, votre sainte Mère, dont l'âme a été percée par un glaive de douleurs lors du dernier entretien qu'elle eut avec vous et pendant toute la durée de votre passion, intercède pour nous auprès de votre clémence, maintenant et à l'heure de notre mort : vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Faire quelque abstinence à l'honneur de Marie.

    Fruit. Pleurer nos péchés.

    INDULGENCE.

    Indulgence plénière accordée à perpétuité à tous les Fidèles qui, une fois par an, le jour à leur choix, s'étant confessés et ayant communié, feront une heure d'exercices de piété en l'honneur de la sainte Vierge de douleurs, ils devront pendant cette heure méditer sur les douleurs de Marie,ou réciter la couronne des 7 douleurs ou faire d'autres prières relatives à cette dévotion. (4 Fevr. 1736.—14 Juillet 1757 —8 Juillet 1785).

     

    Vingt-Unième jour

    Le Cœur de Marie est déchiré, pendant que son Fils est flagellé.

    I. Considérez combien le tendre Cœur de Marie fut déchiré, à la vue de son Fils tout dépouillé devant un peuple en fureur, lié comme un esclave à une colonne, et courbé sous une horrible grêle de coups. Marie elle-même révéla à sainte Brigitte, « qu'au premier des grands coups de la flagellation, l'excès de la douleur dont son Cœur fut atteint, ne lui permit plus de se tenir debout, et qu'elle tomba alors sans connaissance. » Le prophète Jérémie, voyant par avance les ténèbres de l'évanouissement qui couvraient le front de Marie, frappé de stupeur et touché de compassion s'écriait : « Comment le Seigneur, dans sa fureur, a-t-il couvert des ténèbres de la mort la Fille de Sion ? » Saint Ephrem de Syrie dit que Marie, en voyant son cher Fils tout défiguré et tout couvert de plaies, ne cessait de se lamenter et de s'écrier : « 0 mon Fils ! où est maintenant ta beauté ? »

    II. Qui a donc inspiré une telle fureur. une telle rage à ces impitoyables bourreaux ? Qui a mis en leurs mains ces instruments de supplices ? Ah ! nous répond cet innocent Agneau : « Ce sont les pécheurs ; ils ont frappé sur moi, comme le forgeron sur l'enclume. » Les pécheurs incontinents, les impudiques, voilà surtout ceux qui l'ont flagellé.

    Je m'adresserai à vous avec confiance, O Marie ! et je vous dirai, comme votre très dévot serviteur saint Bonaventure : « 0 Vierge douce et clémente, je vous en conjure par vos gémissements et vos larmes, et par l'extrême douleur que vous avez éprouvée à la vue de votre Fils Jésus si cruellement flagellé, obtenez-moi les larmes salutaires d'une parfaite contrition. »

    PRIÈRE.

    0 Mère de douleurs ! dont le cœur fut si péniblement déchiré en entendant retentir les terribles coups que d'infâmes bourreaux, animés de toute la rage de l'enfer, déchargeaient sur le corps de votre divin Fils ; moi aussi, insigne pécheur, mille fois plus coupable que ces bourreaux , j'ai horriblement déchiré ce sacré corps par mes offenses et mes outrages innombrables.

    0 Marie ! obtenez-moi la rémission de mes péchés par les mérites infinis du sang versé par mon divin Sauveur dans cette cruelle flagellation : j'attends cette grâce de mon Dieu en m'appuyant sur la part que vous avez eue aux vives douleurs qu'il ressentit en ce moment.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Discipline, ou quelque autre mortification de la chair.

    Fruit. Aimer la modestie, et détester le vice contraire.

    INDULGENCE.

    1° Indulgence plénière depuis le Vendredi saint, à 3 heures après midi jusqu'au Samedi saint, à 10 heures du matin, pour les Fidèles qui, pendant ce temps, auront passé une heure ou une demi-heure à méditer sur les afflictions de Marie, ou à réciter des prières propres à cette dévotion, si, après s'être confessés, ils ont déjà fait la communion pascale, ou lorsqu'ils la feront.

    2° Indulgence de trois cents jours pour ceux qui pratiqueront la même dévotion, tous les autres Vendredis, depuis 3 heures après midi jusqu'à l'aurore du Dimanche suivant.

    3° Indulgence plénière pour les Fidèles qui auront pratiqué cette dévotion chaque semaine, pendant un mois, pourvu qu'ils se confessent et communient un des derniers jours où ils pratiqueront cette dévotion, avant la fin du mois.— Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. (25 Févr. et 31 mars 1815—18 Juin 1822.)

    Vingt deuxième jour

    Coup terrible dont le Cœur de Marie fut frappé, quand elle rencontra son Fils chargé de la Croix.

    I. Que le Cœur de Marie ressentit un terrible coup à la vue de son fils Jésus qui venait d'être condamné à mort, et portait sur ses épaules la croix, ce gibet où il devait être suspendu ! Marie se rencontra avec Jésus hors de la porte de la ville, ainsi que le rapporte saint Bonaventure, et le voyant charge de ce bois si énorme ; elle fut sur le point de mourir de douleur. » «Mais, continue le saint docteur en s'adressant à Marie, pourquoi, grande Reine, ne fùtes-vous pas retenue par ta vue de cette foule de peuple et de cette multitude de soldats ? Vous n'y fîtes pas attention, parce que l'immensité de votre douleur vous avait en quelque sorte arraché le Cœur. » Marie s'élance donc à travers la foule, et se précipite sur les pas de son Fils, en versant les larmes les plus amères sur les traces de sang qu'il laissait empreintes par terre. Ce qui mit le comble à son martyre, ce fut de ne pouvoir lui dire une parole, et de ne pouvoir en entendre de son Fils. « Ils ne purent se dire un seul mot, parce que ceux qui menaient Jésus au supplice, le pressaient, le poussaient pour le faire avancer plus vite. » Mais elle lui disait intérieurement, dans les angoisses les plus déchirantes : « Comment portez-vous cette croix ? Comment supportez-vous ces crachats, ces injures ?» « O mon bien-aimè ! que ne m'est-il au moins permis de vous donner un dernier baiser ? » De l'autre côté, le Fils répétait au fond de son Cœur : « Ma colombe, toute belle, tout admirable, vous avez blessé mon cœur d'un seul de vos regards. » 0 ciel ! quel martyre pour ces deux Cœurs !

    II. Et notre cœur, que fait-il ? Est-ce un cœur filial ? Ne saurait-il être ému de pitié, en voyant dans une si grande désolation le Cœur de Jésus notre père, et le Cœur de Marie notre mère ? Ne saurait il s'empêcher de s'abandonner à ses vicieux penchants, à ses criminelles habitudes ?

    0 mon Jésus ! ôtez de mon cœur tout autre amour que le vôtre, et donnez-moi des entrailles de compassion pour méditer sur les peines de votre Cœur et sur les peines du Cœur de votre Mère. Mère bien-aimée, fontaine d'amour, faites que je sente l'aiguillon de votre douleur, que je la partage avec vous, et que je mêle mes larmes aux vôtres.

    PRIÈRE.

    Je compâtis sincèrement, ô Marie ! véritablement mère de douleurs, à la consternation que ressentit votre Cœur maternel lorsque vous rencontrâtes Jésus portant sa pesante croix, horriblement défigure et exténué. Mère aimable, par votre Cœur plein d'amour ainsi éprouvé, obtenez-moi a vertu de patience et le don de force, afin que soutenu par voire protection, je porte courageusement toutes les croix que la divine Providence me ménagera pour les unir à celle de votre divin Fils et me rendre son vrai disciple.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Répéter souvent aujourd'hui l'oraison jaculatoire : « Faites, O Mère d'amour, que je sente votre vive douleur, et que je pleure avec vous. »

    Fruit. Que notre cœur, vide de toute affection terrestre, n'ait que de saints désirs et n'aspire qu'aux biens célestes.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront, avec un cœur contrit, 7 Ave Marie, en ajoutant après chacun d'eux : sainte Mère, faites que les plaies de mon Sauveur soient gravées dans mon cœur.

    1° Indulgence de trois cents jours une fois par jour.

    2° Indulgence plénière, une fois par mois, pour tous ceux qui feront toUs les jours ce pieux exercice, le jour du mois, à leur choix, où, s'étant confessés et ayant communié, ils prieront selon les intentions de l'Eglise. — Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. (1er décembre 1815.)


    Vingt troisième jour

    Le Cœur de Marie crucifié pendant le crucifiement de son Fils.

    I. Considérez combien furent douloureux au Cœur de Marie les coups redoublés des marteaux qui enfonçaient les clous dans les pieds et les mains de son Fils. Considérez les vives blessures que reçut ce Cœur maternel en voyant percer ces pieds qui avaient toujours couru à la recherche des brebis égarées, et ces mains qui n'avaient cessé de répandre des bienfaits. « 0 merveille ! s'écrie saint Bonaventure, tout Jésus est crucifié dans l'intérieur du Cœur de Marie. » « Toutes les douleurs du monde réunies n'égaleraient pas cette douleur de Marie  » dit saint Bernardin de Sienne.

    "L'amour de cette Mère, dit saint Augustin, excède les amours réunis de tous les pères et de toutes les mères pour leurs enfants." Sa douleur surpassa donc toutes les douleurs, puisqu'elle fut proportionnée à son amour. Car, dit saint Laurent Justinien, "elle fut blessée d'autant plus profondément, qu'elle aima plus tendrement."

    II Pourquoi n'éprouvons-nous aucune douleur en voyant les peines d'un tel Fils et d'une telle Mère ? Parce que nous n'avons point d'amour. Autrement serait-il possible de voir un Dieu fait homme pour notre amour, crucifié pour notre amour, et pour notre amour expirant sur une croix, en présence de sa Mère, qui est aussi notre Mère, toute désolée, et crucifiée dans son Cœur, de les voir, dis-je, souffrant ainsi pour nous, sans en avoir compassion, sans en être pénétré de douleur, sans en verser des torrents de larmes ? "Si vous voyiez, dit saint Bonaventure, une brute, un animal ainsi maltraité, par pure sensibilité humaine, vous en auriez pitié."

    Quelle ne devrait donc pas être votre compassion et votre douleur pour les souffrances du Seigneur votre Dieu ?

    Mon Seigneur et mon Dieu, crucifie pour notre amour, considérez, je vous en supplie, les plaies de vos mains. « Vous y avez écrit et signé de votre propre sang l'acte de ma rédemption. Lisez ces caractères, et sauvez-moi. » Je comprends bien que, pour opérer le salut d'un monstre d'ingratitude tel que moi, il ne faut rien moins que la toute-puissante vertu de vos plaies. Imprimez-les donc, ces plaies, dans mon cœur ; que votre amour y soit aussi gravé, et que je ressente une vive douleur de mes péchés, cause de vos souffrances. « Je m'adresse à vous, Mère sainte : imprimez fortement dans mon cœur les plaies de Jésus crucifié. »

    PRIÈRE.

    0 Marie ! ô mère de douleurs ! tout ce que l'imagination la plus vive pourrait inventer de déchirements et d'angoisses, de tortures morales et de peines intérieures ; rien, non rien, ne pourrait approcher de ce que vous éprouvâtes au Calvaire, lorsque vous vîtes votre Fils bien-aimé brutalement élevé de terre, cloué sur une croix et mis hors de portée de consolations et de secours : il fallut sans doute un secours spécial du ciel pour qu'en présence de tant de douleurs votre âme put demeurer unie à votre corps. Oh ! Marie, plutôt mourir que d'avoir la barbarie de renouveller encore le souvenir de vos douleurs par mes infidélités et mes péchés : tout mon désir, toute mon étude sera de vous consoler, de vous réjouir par une vie pure et sans tache, ayant soin de méditer sans cesse vos douleurs.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Répéter souvent cette oraison jaculatoire : "Je m'adresse à vous, Mère sainte, etc. »

    Fruit. Aimons Jésus et le Cœur de Marie, crucifiés pour notre amour.

    INDULGENCE.

    Indulgence accordée à tous les Fidèles qui réciteront, avec dévotion l'hymne Stabat Mater, qui se trouve dans presque tous les livres de prières.

    Cent jours d'indulgence pour chaque fois (1er septimbre 1681)

     

    Vingt Quatrième jour

    Le martyre du Cœur de Marie consommé dans le testament de son Fils mourant sur la Croix.

    I. Considérez comment Jésus, après avoir légué à ses ennemis la ferveur de ses prières, au bon larron le paradis, laisse encore à Marie, par un testament public et solennel, un autre fils en sa place dans la personne de Jean, et donne à Jean, pour mère, Marie sa mère. « Du haut de la croix Jésus-Christ dictait son testament ; Jean l'écrivait et le scellait, digne témoin d'un si grand testateur. » Voici ses propres paroles : « Femme, voilà votre Fils, » s'adressant à sa mère ; « Voilà votre Mère, s'adressant à Jean. Cette parole, Femme, fut comme un glaive cruel qui pénétra douloureusement jusqu'au fond du Cœur déjà tout déchiré de Marie. « Ce fut bien plus qu'un glaive, dit saint Bernard ; elle ne s'entend plus appeler du nom de mère ! Et puis, quel échange ! Jean, au lieu de Jésus ! l'esclave, pour le Seigneur ! le disciple, pour le Maître ! le fils de Zébédée pour le Fils de Dieu ! un homme, une simple créature, pour le créateur, le vrai Dieu ! Et comment cette parole n'aurait-elle pas percé son âme si sensible, quand le souvenir seul fend nos cœurs de pierre ? Cette douleur surpassa toutes ses autres précédentes douleurs. » « A ce peu de mots, dit saint Bernard, ces deux âmes chéries ne cessaient de verser des larmes, et gardaient le silence, l'excès de la douleur ne leur permettant pas de parler. » 0 ciel ! que n'en a-t-il pas coûté au Fils de Dieu, pour que sa mère devînt la nôtre ? et à la Mère de Dieu pour que nous devinssions ses enfants ? Prix inestimable d'une douleur immense, qui pourrait vous évaluer ?

    II. Mais quel cas avons-nous fait de ce don si précieux et qui a coûté si cher ? Car est-il une mère (quelque grandes que soient les douleurs qu'elle souffre dans l'enfantement) dont le fils lui coûte autant que nous avons coûté à celle qui nous a enfantés au pied de la croix, avec des douleurs si cruelles, qu'elles surpassent de beaucoup tous les tourments de tant de millions de Martyrs, dont pour cela elle est appelée la Reine ?

    Ah ! dit l'Esprit-Saint : « N'oubliez point les douleurs de votre mère. » Il faut y correspondre avec un amour filial. 0 glorieuse reine des Martyrs, par ces douleurs et ces angoisses mortelles, que je vous ai coûtées quand vous m'avez enfanté au pied de la croix, faites que je n'oublie jamais ni vos gémissements, ni vos larmes, ni le don précieux que votre Fils m'a fait en mourant ; faites que je vous honore comme ma Mère, ainsi que le veut d'ailleurs votre Fils Jésus, qui me dit : « Voilà votre Mère. »

    PRIÈRE.

    O Marie ! proclamée à si juste titre reine des Martyrs ! dont le cœur fut plongé dans un océan d'amertume, par la douloureuse agonie endurée sur la croix et par la mort de votre divin Fils, faites que par les mérites de vos souffrances inouïes au pied de la croix, nous éprouvions les effets de votre miséricorde, afin que nous puissions obtenir à l'heure de la mort, le plein pardon de nos péchés, et que nous soyons tellement munis de votre assistance, que nous sortions heureusement de ce monde, pour jouir à jamais des fruits de la passion et de la mort de noire divin Rédempteur.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Se consacrer à Marie, au pied du crucifix, l'accepter amoureusement pour sa mère, et remercier Jésus d'un don si précieux.

    Fruit. Remplir tous les devoirs d'un fils envers une telle mère, c'est-à-dire, l'honorer, l'aimer, l'imiter.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront, avec dévotion et un cœur contrit pour les agonisants, trois Pater en l'honneur delà passion et de l'agonie de N-S. J-C, et trois Ave en l'honneur des douleurs de la sainte Vierge.

    1° Indulgence de trois cents jours, une fois par jour.

    2° Indulgence plénière, une fois par mois, à tous ceux qui réciteront ces prières chaque jour pendant un mois, le jour, à leur choix, où s'étant confessés et ayant communié, ils prieront pour les intentions de l'Église.— Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. (, 18 avril 1809 )

    Vingt cinquième jour

    Le Cœur de Marie est pour nous un Cœur de mère.

    I. Jusqu'à présent Marie nous avait aimés comme des sœurs ou des frères ; maintenant considérons son amour devenu maternel. Depuis que Jésus nous a remis en ses mains, elle nous a aimés comme des enfants chéris. Elle ne s'est pas méprise sur le sens des paroles de son Fils. « Ce disciple choisi, dit Denys le Chartreux, représente chaque Fidèle. Ainsi lorsque Jésus-Christ dit à Jean : Voilà votre mère ; il donna sa mère pour mère à chaque chrétien. « Saint Bernardin de Sienne dit aussi : « Nous voyons dans la personne de Jean tous les chrétiens, dont la sainte Vierge est devenue la mère par amour ; ce que saint Bernard confirme, en disant : « Dans la passion de Jésus-Christ, tous les enfants de la grâce sont devenus enfants de Marie.» Elle a donc bien compris le sens des paroles de Jésus, en nous acceptant pour ses enfants. .. Aussi, dit saint Bernardin de Sienne, dès ce moment elle nous porta tous dans son sein, comme une véritable mère y porte ses enfants. » « Elle est, par l'esprit, la mère des membres du Sauveur, puisqu'elle a coopéré par sa charité à la naissance des Fidèles dans l'Eglise, comme l'enseigne saint Ambroise.» Qui pourrait donc exprimer avec quel amour elle nous a portés dans ses entrailles et nous a enfantés à la vie de la grâce ? Semblable au Père éternel, « elle a aimé le monde au point de donner pour lui son Fils unique, » dit saint Bonaventure.

    II. Examinons maintenant quel a été notre amour pour une telle Mère. Une mère qui nous aime d'un amour maternel, nous devons l'aimer d'un amour filial. Mais avons-nous véritablement un tel amour pour une telle mère ? Si nous l'avions, continuerions-nous toujours d'offenser son divin Fils ? et ne saurions-nous pas faire, pour son amour, le plus petit sacrifice, après qu'elle en a fait un si grand pour notre amour ?

    Je confesse, ô notre mère ! que, jusqu'à présent, mon amour pour vous n'a consisté qu'en paroles, et non en œuvres. Qu'il n'en soit plus ainsi à l'avenir. Je veux me corriger, je veux me convertir ; et pour cela je mets en vous ma confiance. « O salutaire confiance ! La mère de Dieu est notre mère. » Vous l'avez dit vous-même à sainte Brigite, « que vous étiez la mère de tous les pécheurs qui voulaient se convertir. » C'est donc à vous que j'ai recours et que je me recommande.

    PRIÈRE.
    Salve Regina.

    Nous vous saluons, ô Reine ! mère de miséricorde ! notre vie, notre douceur et notre espérance, nous vous saluons. Nous élevons nos voix vers vous comme des exilés et des malheureux enfants d'Eve ; nous poussons vers vous nos soupirs et nos gémissements dans cette vallée de larmes : soyez donc notre avocate, et jetez sur nous des regards de miséricorde ; et après l'exil de cette vie, montrez-nous Jésus, ce fruit sacré de vos entrailles, ô clémente ! ô pieuse ! à douce Vierge Marie !

    v. Daignez agréer mes louanges, Vierge sacrée.

    r. Donnez-moi la force contre vos ennemis.

    v. 0 Dieu ! soyez béni dans la personne de vos saints. Ainsi soit-il.

    Fleur. Répéter souvent l'oraison jaculatoire : "Montrez que vous êtes notre mère."

    Fruit. Prouver par des œuvres notre amour filial pour Marie.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront, le matin le Salve Regina, et le soir le Sub tuum prœsidium, ci-dessous, dans l'intention de réparer les outrages que reçoivent la sainte Vierge et les saints.

    1° Indulgence de cent jours pour chaque jour où on le fera.

    2° Les dimanches, indulgence de 7 ans et 7 quarantaines.

    3° Indulgence plénière deux dimanches de chaque mois, à volonté, à toutes les fêtes de la sainte Vierge et le jour de la Toussaint, pour tous ceux qui réciteront ces prières tous les jours, et qui ces jours-là s'etant confessés et ayant communié, prieront pour les besoins de l'Église.

    4° Indulgence plénière à l'article de la mort, pour tous ceux qui auront pendant leur vie récité ces prières, pourvu qu'alors ils se confessent et communient, où, s'il ne le peuvent qu'ils soient du moins sincèrement contrits de leurs péchés. ( 5 avril 1786)

    Prière Sub tuum praesidium.

    Nous avons recours à votre assistance, sainte Mère de Dieu ; ne méprisez pas les prières que nous vous adressons dans nos besoins, mais délivrez-nons en tout temps, de tout péril, ô Vierge remplie de gloire et de bénédiction.

    v. Daignez agréer mes louanges, Vierge sacrée.

    r. Donnez-moi la force contre vos ennemis.

    v. 0 Dieu ! soyez béni dans la personne de vos saints.

    Ainsi soit-il.

    Vingt-Sixième jour

    Sentiment du Cœur de Marie, quand elle vit Jésus incliner la tête et expirer sur la Croix.

    1. Considérez quels furent les sentiments du Cœur de Marie, déjà au comble de la douleur, quand elle vit le visage de son cher Fils se couvrir d'une pâleur mortelle, ses paupières se fermer, et enfin sa tête s'incliner humblement, en signe de respect et de soumission envers son Père, pour rendre le dernier soupir.

    Comment l'âme de cette bienheureuse Vierge ne se sépara-t-elle pas de son corps, lorsque l'âme de son cher Fils quitta le sien ? « Ce fut par un très-grand miracle que cela n'arriva pas, » rapporte sainte Brigitte. Puisque « les pierres se fendirent, » en signe de douleur, commment son tendre et sensible Cœur ne se fendit-il pas aussi. Ce fut l'amour même qui le conserva dans son intégrité. Comme Marie fut en tout semblable à Jésus pendant la vie, elle lui fut aussi semblable à la mort. Elle incline aussi la tête ; elle comprime dans son Cœur l'immensité de ses peines et de ses douleurs, et toute résignée, elle adore les décrets maintenant accomplis du Père éternel. Voici pourquoi cette âme très-sainte ne se sépara pas alors de son corps. Cette âme était avec celle de son cher Fils comme contenue et resserrée par la véhémence de l'amour qui les pressait et les unissait étroitement loutes deux ensemble.

    II. Peine, affliction, douleur et tourments inouïs ! Marie seule les a tous éprouvés. Et quels exemples ne nous a-t-elle pas en même temps donnés de soumission, d'uniformité, de constance et de résignation ? Est-il école plus instructive ? Et cependant, ô confusion extrême ! à peine voit-on en nous l'ombre de ces vertus ! O mon Dieu ! je confesse qu'il ne faut qu'un léger souffle de vent qui ne flatte pas mon humeur ou mon amour-propre, pour me précipiter dans les abîmes de l'erreur et du vice ; qu'il suffit d'un ordre un peu sévère, pour me faire secouer le joug de l'obéissance ; qu'une petite affliction peut m'entraîner hors de la voie de vos divins commandements. Mon Dieu, mon Sauveur, ayez pitié de moi ! Et vous, Marie, notre mère chérie, obtenez-moi ces vertus qui vous fortifièrent et vous rendirent invincible au pied de la croix.

    Prière

    C'en est fait, ô Marie ! ô ma nouvelle mère ! c'en est fait, tout est consommé ; votre divin Fils, le rédempteur des hommes expire, le sacrifice est consommé, la rédemption est consommée. Et vous, mère de douleurs, vous avez bu le calice jusqu'à la lie. 0h ! puissent vos fils adoptifs, que Jésus vient de vous donner du haut de la croix, puissent-ils par leur zèle, leur ferveur, leur amour, vous consoler et vous montrer en eux des traits de ressemblance avec leur divin Sauveur ; puissent-ils, au moment de la mort, dire avec confiance : tout est consommé ; la carrière que la Providence m'avait destinée, est remplie ; l'ouvrage de mon salut est achevé. C'est par vous, Vierge sainte, c'est en me joignant à vous au pied de la croix, pour partager vos douleurs, que j'espère obtenir cette grâce.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter sept Ave Maria à l'honneur des sept douleurs du Cœur de Marie.

    Fruit. L'amour de la croix, et, dans toutes les adversités, résignation à la volonté de Dieu.

    INDULGENCE

    Indulgence de deux cents jours, pour chaque fois, accordée à tous les Fidèles qui réciteront, avec un cœur contrit, la prière suivante avec trois Ave Maria. (11 Août 1824.— 10 Mai 1828)

    Prière.

    Vierge très-sainte, Mère du Verbe incarné, dispensatrice des grâces et refuge des malheureux pécheurs, nous avons recours avec une foi vive à votre amour maternel, et nous vous demandons la grâce de faire toujours la volonté de Dieu et la vôtre ; nous vous donnons nos cœurs, nous vous demandons la santé de l'âme et du corps, et nous espérons fermement que vous daignerez nous exaucer, parce que vous êtes notre mère et que vous nous aimez tendrement ; c'est pourquoi nous disons avec une foi vive :

    Ici l'on récite trois Ave Maria, et l'on termine ainsi :

    Prions.

    Défendez, Seigneur, nous vous en supplions, vos serviteurs de toute infirmité, par l'intercession de la bienheureuse Marie, toujours Vierge, et, tandis qu'ils se prosternent devant vous du fond de leurs cœurs, daignez les protéger avec bonté contre toutes les embûches de leurs ennemis ; par iN-S. J-C. Ainsi soit-il.

    Vingt-Septième jour

    Le Cœur de Marie avec Jésus dans le sépulcre.

    I. Considérez la mère de Jésus, qui, près du sépulcre où son Fils est enseveli, ne sait, ne peut s'en détacher, comme le dit saint Bernard. Elle y soupire ces tristes plaintes : « Jésus mon Fils, mon Fils Jésus, mon bon et doux Jésus, vous le créateur de tout, vous fait homme pour l'amour des hommes, et mis à mort par le plus ignominieux des supplices ; vous que la terre, la mer, les deux ne peuvent contenir, vous êtes donc en ce moment renfermé dans cet étroit sépulcre ! Mon Fils est mort ! il est mort, il est là sous ces pierres. Mon Fils ! ma vie, c'est là que vous êtes, c'est là que je suis avec vous. Elle-même l'a révélé à sainte Brigitte : Oui, mon Fils étant enseveli, deux Cœurs en quelque sorte furent renfermés dans le même sépulcre ;" c'est-à-dire, le Cœur de Marie et le Cœur de Jésus. Et véritablement cela dut être ainsi, car Jésus nous a dit, dans l'Evangile "Où est notre trésor, là est aussi notre cœur". Le trésor du Cœur de Marie était Jésus certainement. Jésus était dans le sépulcre ; le Cœur de Marie y était donc aussi.

    II Mais notre cœur, où est-il ? Il est de même où est notre trésor, c'est-à-dire, l'objet que nous aimons. Et quel est cet objet ? Est-ce Jésus ? Ah, ne serait-ce pas quelque cadavre, vivant encore, mais qui doit bientôt pourrir dans un tombeau ? ou bien l'argent, ou bien la fumée des vains honneurs et d'une fausse gloire ? Trésors abominables devant Dieu ! inépuisables sources de misères ! Hélas ! que de cœurs y sont attachés !

    0 Jésus ! mon bien et mon trésor, ayez pitié de moi. Jusqu'à présent mon cœur courait à sa perte, en poursuivant les biens trompeurs et misérables de cette vie. Quel n'était pas mon aveuglement ? Je m'en repents du fond de mon cœur ; et ce cœur je l'attache à vous. Qu'il soit toujours avec vous ! Tendre mère ! obtenez-moi cette grâce, par l'amour que vous portez à Jésus votre trésor.

    PRIÈRE.

    Vous voici donc séparée de votre divin Fils, ô tendre mère ! ô mère désolée ! mais non, vous n'en êtes pas séparée, la foi vous unit à lui, votre cœur est près de son cœur ; le sépulcre de Jésus est votre demeure, votre esprit y est. 0 Marie ! obtenez-moi la grâce de vivre ainsi continuellement avec Jésus, de m'unir à lui spirituellement dans le sépulcre. C'est mon trésor, mon unique bien, mes délices : que rien donc au monde ne m'en sépare, et que tout mon bonheur soit de lui faire de mon cœur un sépulcre neuf pour le recevoir avec la plus grande abnégation de moi-même dans la sainte communion.

    Ainsi soit-il.

     

    Fleur. Visiter Notre-Seigneur Jésus-Christ dans le très-Saint Sacrement.

    Fruit. Penser souvent à Jésus, et lui rapporter tous les sentiments de notre cœur, surtout dans les tentations.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront les trois prières suivantes et trois Ave Maria pour solliciter la sainte Vierge de daigner nous aider dans la pratique des vertus chrétiennes et spécialement de la sainte vertu de pureté.

    1° Indulgence de 100 jours pour chaque fois.

    2° Indulgence plénière une fois par mois pour ceux qui les auront récitées tous les jours du mois, un des derniers jours de ce mois, à leur choix, pourvu que, s'étant confessés et ayant communié, ils prient selon les intentions de l'Église. — Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. ( 21 octobre 1823)

    Prières.

    1. Je vous vénère de tout mon cœur, Vierge très sainte, plus que tous les Anges et tous les Saints du paradis, comme la fille du Père éternel ; et je vous consacre mon âme avec toutes ses puissances. Ave Maria.

    2. Je vous vénère de tout mon cœur, Vierge très sainte, plus que tous les Auges et tous les Saints du paradis, comme mère du Fils unique de Dieu, et je vous consacre mon corps avec tous ses sens. Ave. Maria.

    3. Je vous vénère de tout mon cœur, Vierge très sainte, plus que tous les Anges et tous les Saints du paradis, comme l'épouse bien-aimée du Saint-Esprit, et je vous consacre mon cœur avec toutes ses affections, en vous priant de m'obtenir de la sainte Trinité tous les secours qui me sont nécessaires pour me sauver. Ave Maria.

    Vingt-Huitième jour

    Allégresse du Cœur de Marie en voyant son Fils ressuscité.

    I. Considérez l'allégresse et la joie du Cœur de Marie , à la vue de Jésus, se présentant à elle au moment qu'il vient de ressusciter. Pour la comprendre, cette joie ineffable, qui pénétra à l'instant dans ce Cœur si profondément affligé, il faudrait s'être fait une juste idée de ses précédentes peines : car la joie de voir son Fils glorieux et ressuscité dut être proportionnée à l'excès des douleurs qu'elle avait éprouvées en le voyant souffrir les plus étranges tourments et la mort la plus cruelle. Quel ne fut donc pas le torrent d'allégresse qui inonda tout à coup le Cœur de la Vierge? Saint Ambroise dit qu'il excita au plus haut degré l'admiration des Anges, et qu'aucune langue humaine ne saurait l'exprimer. Cette joie fut assurément la plus grande que ce grand Cœur eût jusqu'alors ressentie. Sainte Madeleine de Pazzi, à la seconde fête de Pâque, après la communion, étant en extase, et contemplant l'apparition de Jésus à sa Mère, s'adresse à lui, et lui dit : "Comme, dans le douloureux entretien que vous eûtes avec votre très sainte Mère avant votre passion, vous lui donnâtes la connaissance complète de tout ce que votre humanité sainte avait opérer et devait opérer pour notre salut, et lui révélâtes d'avance toutes vos souffrances et tous vos tourments ; de même, dans cet entretien si doux, où elle se trouvait avec vous au comble de la joie, du contentement et de l'allégresse, vous lui donnâtes la connaissance de ce que votre divinité avait déjà opéré et de ce qu'elle devait opérer à l'avenir en nous et pour nous. Qui pourrait donc comprendre la joie et le contentement de Marie ?

    II Réjouissons-nous aussi avec elle et avec son divin Fils, en le suppliant d'effectuer ce qu'il annonçait à sa bienheureuse Mère qu'il opérait en nous.

     

    0 la plus heureuse des mères ! ô glorieux Jésus ! je me réjouis avec vous de tout mon cœur ; et de tout mon cœur je vous remercie de tout ce que vous avez souffert pour moi. Daignez, de grâce, m'en appliquer le mérite, et opérer en moi ce qui convient le mieux à votre plus grande gloire et au salut de mon âme.

    PRIÈRE.
    Regina cœli.

    Reine du ciel, réjouissez-vous, louez Dieu, puisque celui que vous avez eu le bonheur de porter dans votre sein , est ressuscité comme il l'avait dit. Louez Dieu. Priez le Seigneur pour nous : louez Dieu. Réjouissez-vous, Marie toujours Vierge, parce que le Seigneur est vraiment ressuscité.

    0 Dieu ! qui avez daigné réjouir le monde par la résurrection de votre Fils. N.-S. J.-C ; faites, s'il vous plaît, que, par la protection de la Vierge Marie, sa mère, nous goûtions les joies ineffables de la vie éternelle. Par le même J.-C. N.-S.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter l'oraison jaculatoire : « Réjouissez-vous, ô Vierge Marie ! soyez dans la joie, et louez le Seigneur ; parce que le Seigneur est véritablement ressuscité ; louez le Seigneur.»

    Fruit. Coopérer à la grâce de Jésus-Christ, qui opère en nous.

    INDULGENCE.

    Indulgence d'un an, pour chaque fois, accordée à tous les Fidèles qui réciteront, avec un cœur contrit, les louanges suivantes en l'honneur du saint nom de Dieu, et en réparation des outrages qui lui sont faits par les blasphèmes. (23 Juillet 1801)

    Louanges.

    Béni soit le Seigneur.
    Béni soit son saint nom.

    Béni soit Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.
    Béni soit le nom de Jésus.

    Béni soit Jésus dans le très-saint Sacrement de l'autel. Bénie soit la sainte Vierge Marie, Mère de Dieu. Béni soit le nom de Marie, Vierge et mère tout ensemble

    Béni soit Dieu, dans ses Anges et dans ses Saints.

     

    Vingt-neuvième jour

    Le Cœur de Marie encouragé, fortifié, et ravi jusqu'au ciel, dans l'Ascension de son Fils.

    I. Sainte Madeleine de Pazzi ayant entendu, dans une de ses merveilleuses extases, le dernier entretien secret de Jésus avec sa mère, nous le rapporte en ces termes : « Notre Dieu est grand. Les secrets que le divin époux de nos âmes communique à Marie sont grands. O Marie ! l'entretien que votre Fils eut avec vous, avant sa Passion, fut un entretien de conformité à la volonté de Dieu son Père ; celui qu'il eut après sa résurrection fut un entretien de joie ; celui-ci, étant le dernier, fut un entretien de gloire. Mais quel sujet pouvait alors vous intéresser, ô Marie ? Serait-ce le Verbe, époux des Vierges, entouré des Vierges ? Oui, sans doute ; puisque vous étiez Vierge, et éprise de la virginité, vos délices devaient être de vous entretenir des Vierges. »

    Considérez maintenant quel encouragement et quelle force dut puiser le Cœur de la Reine des Vierges dans un entretien si honorable aux épouses de Jésus-Christ, et imaginez-vous d'être à la suite du divin Rédempteur, lorsque, après cet entretien, il s'acheminait avec sa Mère et ses Disciples vers la montagne des Oliviers. Y étant arrivé, prenant congé de sa Mère, et les bénissant tous : « Il se sépara d'eux, et il était porté au ciel» à leur vue ; jusqu'à ce qu'élevé à une grande hauteur, il fut dérobé par une nue à leurs regards. Ah ! peut-on concevoir parfaitement toute la joie, tout le ravissement de Marie voyant ainsi ce beau triomphe de son divin Fils, et admirant ce corps formé dans son sein, s'élevant au-dessus du bienheureux empyrée, et plus brillant que le soleil ? Elle ne se rassasiait pas de le regarder, et ne cessait de tenir les yeux fixés vers cette partie du ciel où planait cet Aigle victorieux. Mais le Cœur de Marie l'a suivi, plus loin que sa vue, jusqu'au ciel, où son cher Jésus est assis à la droite de Dieu le Père.

    II. L'Eglise nous exhorte tous les jours, à la sainte Messe, d'élever nos cœurs. Sursutn corda, dit-elle ; et nous répondons: Habemus ad Dominum : Nos cœurs sont élevés au Seigneur. Mais répondons-nous vrai ? Si nous sommes ressuscites avec Jésus-Christ, nous dit l'Apôtre, nous devons, non pas rechercher les choses de la terre, mais nous occuper de celles du ciel, où le Christ est assis à la droite de Dieu le Père. Et l'Église ajoute : « Que nos cœurs soient fixés où sont les vrais contentements.

    O mon Jésus ! enlevez mon cœur ; ravissez-le, attirez-le vous-même à vous, et tenez-le toujours uni au vôtre et à celui de votre tendre Mère. Qu'il ne soit plus détenu dans le bourbier de ce misérable monde. Faites-moi cette grâce, ô mon Jésus ! par l'amour avec lequel vous enlevâtes avec vous au ciel le Cœur de notre divine Mère.

    O Marie ! reine de tous les Saints, la gloire de votre divin Fils, depuis le jour de son ascension, me donne une idée de vos grandeurs et de votre élévation en qualité de sa Mère ; cette idée m'effraie ; mais en considérant la charité que vous ne cessez d'avoir pour les pécheurs qui vous implorent, je sens ranimer ma confiance ; et, en vous invoquant avec une profonde humilité, je vous prie de m'obtenir la grâce de compenser par ma ferveur les années stériles que j'ai à déplorer, et de parvenir, par une fidélité exacte à vous imiter, à la gloire éternelle dans le ciel avec tous les Saints.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Répéter l'oraison jaculatoire : « Attirez-moi après vous. »

    Fruit. Tenir son cœur détaché de la terre, et élevé au ciel.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui, adorant la très-sainte Trinité, réciteront avec dévotion et un cœur contrit, la prière suivante, connue sous le nom de Trèsagion.

    1° Cent jours d'indulgence pour la dire une fois le jour.

    2° Indulgence plénière une fois par mois pour tous ceux qui l'auront récitée une fois le jour dans le cours du mois, le jour, à leur choix, où, s'étant confessés et ayant communié, ils prieront selon les intentions de l'Église. (26 Juin 1770)

    Prière.

    Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu des armées : la terre est remplie de sa gloire. Gloire au Père, gloire au Fils, gloire au Saint-Esprit.

    Trentième jour

    Le cœur de Marie devenu Océan de grâce à la descente du Saint-Esprit.

    I. Considérez avec quelle profusion le Saint Esprit se communiqua à la Vierge son épouse, préférablement à tous ceux qui se trouvaient avec elle dans le Cénacle. L'Ange l'avait déjà saluée pleine de grâce : Ave gratia plena. Elle avait été remplie de grâce avec une nouvelle abondance, dès le moment qu'elle conçut le divin Verbe par l'opération du Saint-Esprit : Spirilus Sanctus superveniet in te. Elle était donc alors remplie avec une extrême abondance, et c'est sur cette abondance extrême que le Saint-Esprit survint de nouveau avec un surcroît d'abondance ; car l'Ange n'avait pas dit : Le Saint-Esprit viendra ; mais, il surviendra ; Superveniet. Chercherait-on à comprendre jusqu'à quel degré cet amour incréé communiqua ses dons à sa sublime épouse déjà remplie et surabondamment remplie de lui ? 0n n'y parviendrait pas ; c'est impossible. Imaginez un immense océan de grâce, sur lequel tombe du ciel un déluge plus grand encore que cet océan ; comme lors du déluge universel qui fit dépasser à la mer ses limites, couvrir ses rivages et inonder toute la terre. C'est ce qui arriva à Marie, disent les saints Pères, qui lui attribuent même la descente du Saint Esprit sur les âmes de tous les Fidèles, sans en excepter les Apôtres. Saint Épiphane dit : « Elle fit tomber en torrents la pluie du Saint Esprit sur la terre, pour y produire le fruit de la Foi.

    II. Notre âme a été arrosée de cette pluie, dans le sacrement du Baptême, dans celui de la Confirmation, et dans les autres sacrements.

    Mais quels sont les fruits qu'a produits notre Foi ? Pouvons-nous dire avec l'Apôtre : « La grâce de Dieu n'a pas été stérile en moi. » "O Femme pleine de grâce, comblée de grâce, avec une telle surabondance, qu'elle suffirait pour faire revivre toutes les créatures, si elles en étaient arrosées ; » ah ! faites qu'aujourd'hui la grâce qui me fut autrefois donnée dans le saint Baptême, soit en moi revivifiée, et que j'en sois ressuscité.

    PRIÈRE.

    O Marie ! qui avez été comblée des dons du Saint-Esprit ; je vous prie de m'obtenir de votre divin époux la sagesse qui ne peut venir que de lui, pour régler tellement ma conduite dans ce monde que je puisse toujours marcher dans les voies de la justice, de la prudence et de la tempérance ; afin d'obtenir la force de résister aux ennemis de mon salut, et de parvenir à la gloire éternelle.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter souvent l'oraison jaculatoire : « Mère de la grâce divine, priez pour moi. »

    Fruit. Pratiquer les bonnes œuvres, et faire valoir le talent de la grâce reçu de Dieu.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui font partie d'une société de trois personnes, qui conviennent mutuellement de réciter, ensemble ou séparément, avec un cœur contrit, trois fois par jour, à des heures différentes, savoir : le matin, dans l'après-midi et le soir, 7 Gloria Patri et un Ave Maria, afin d'honorer ainsi le mystère de la sainteTrinité, celui de l'Incarnation du Verbe et la très sainte Vierge Marie.

    1° Cent jours d'indulgence pour chaque jour.

    2° Sept ans et 7 quarantaines tous les dimanches.

    3° Deux indulgences plénières par mois pour tous ceux qui réciteront ainsi exactement trois fois par jour les 7 Gloria Patri et l'Ave Maria, pourvu que s'étant confessés et ayant communié, ils prient selon les intentions de l'Eglise. ( 15 Mai 1784 )

    Trente-unième jour

    Le Cœur de Marie reine et mère de miséricorde.

    I. En ce dernier jour, ô âme dévote ! considérez avec une confiance et un amour filial, le Cœur envers nous si compatissant de la reine et mère de miséricorde. Le Père éternel a assigné à Jésus-Christ le règne de la justice, et à Marie le règne de la miséricorde, dit saint Bonaventure. Saint Bernard se demande pourquoi l'Église appelle Marie, reine de miséricorde, et répond : « Afin que nous croyions que Marie ouvre l'abîme de la miséricorde à qui elle veut, quand elle veut, et comme elle veut ; de sorte qu'il n'est point de si grand pécheur qui ne se sauve, si la sainte reine de tous les Saints le prend sous sa puissante protection. » A l'occasion d'un pécheur supplicié, et sauvé ensuite par Marie, que ce pécheur avait honorée de son vivant, Notre Seigneur révéla à sainte Catherine de Sienne, que par un des privilèges de cette divine mère, quiconque lui avait été dévot pendant la vie, ne périssait pas : « Ah ! s'écrie saint Antonin, quel soin la Vierge Marie ne prend-elle pas de nous ? » Sainte Madeleine de Pazzi, dans un de ses ravissements, nous adresse cette exhortation : « Vous qui ne trouvez pas de miséricorde, recourez à Marie qui est toute bonne et toute-puissante ; vous qui êtes sans cesse agité, accourez à Marie qui est une mer pacifique ; vous à qui les plaisirs du monde sont devenus insipides, recourez à Marie qui est une mer sans amertume ; vous qui êtes sous l'empire du démon, recourez à Marie, qui est la mère de l'humilité, car rien ne chasse plus le démon que l'humilité. Recourez donc tous à Marie. »

    II. Recourons donc à Marie. Mais, dit saint Bernard, pour cela nous devons diriger vers elle toutes les puissances de notre âme. « Elle reconnaît, elle aime ceux qui l'aiment ; elle assiste ceux qui l'invoquent avec sincérité, ceux surtout qui s'efforcent de se rendre semblables à elle en chasteté et en humilité, pourvu toutefois qu'ils aient en même temps la charité, qu'ils mettent en elle, après son Fils, toute leur espérance, et qu'ils la cherchent de tout leur cœur. » Mais nous, sommes-nous de ces vrais dévots, de ces enfants chéris de la reine de miséricorde ?

    0 glorieuse reine ! recevez-moi au nombre de vos fidèles serviteurs. « Puisque vous êtes la reine de miséricorde, vous dirai-je avec saint Bernard, vos véritables sujets sout les misérables. Vous êtes la reine de miséricorde ; et moi je suis des pécheurs le plus misérable, le plus abject de vos sujets ; exercez donc sur moi votre empire, gouvernez-moi, dirigez-moi, ô reine de miséricorde  ! » Ne me rebutez donc pas, ô Marie ! car je veux être tout vôtre : je veux avoir pour vous un cœur de lis, comme vous avez pour moi un cœur de mère. Que mon cœur puisse ainsi parvenir à s'unir au vôtre, pour aimer, dans cette sainte union et pendant la bienheureuse éternité, votre Fils, à qui soit honneur et gloire dans tous les siècles des siècles.

    PRIÈRE.

    0 Marie ! Vierge clémente, mère de miséricorde ! qui êtes toujours portée à nous secourir ; daignez être notre ressource dans nos afflictions, notre consolation dans nos peines, notre bouclier dans nos combats, et notre force dans les tentations.

    Daignez surtout, reine du ciel, être pour nous un rempart si inaccessible aux traits de nos ennemis à l'heure de notre mort, que nous puissions parvenir au séjour des bienheureux, pour y louer éternellement votre clémence miséricordieuse envers nous.

    Ainsi soit-il.

    Fleur. Réciter avec dévotion le Salve Regina.

    Fruit. En toute occasion, montrer un cœur de fils à Marie, et conseiller de faire pendant un mois de l'année de saints exercices de dévotion au sacré Cœur de Marie.

    INDULGENCE.

    Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront avec dévotion et un cœur contrit, la prière à l'Ange Gardien.

    1° Indulgence de cent jours pour chaque fois.

    2° Indulgence plénière, une fois par mois, pour ceux qui l'auront récitée une fois chaque jour : il faut pour la gagner, se confesser, communier et prier selon les intentions de l'Église, dans une église publique.

    3° Indulgence plénière, aux mêmes conditions, le 3 Octobre, fête des saints Anges gardiens. — Toutes ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire, (2 Octobre 1795 — 20 Sept. 1796.— 15 Mai 1811)

    Prière.

    Ange de Dieu, qui êtes mon gardien, et aux soins duquel j'ai été confié par la bonté suprême, daignez m'éclairer, me garder, me conduire, et me gouverner. Ainsi toit-il.

     

    LITANIES DU SACRE COEUR DE MARIE.

    Seigneur, ayez pitié de nous.

    Jésus , ayez pitié de nous.

    Seigneur, ayez pitié de nous.

    Jésus , écoutez-nous.

    Jésus, exaucez-nous.

    Dieu le Père, des deux où vous êtes assis,

    ayez pitié de nous.

    Dieu le Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié de nous.

    Dieu le Saint-Esprit, ayez pitié de nous.

    Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

    Cœur de Marie, très-pur dès votre origine,

    obtenez-nous la grâce du divin amour.

    Cœur de Marie, rempli de grâce, obtenez-nous la grâce du divin amour. Cœur de Marie, béni par-dessus tous les cœurs,

    obtenez-nous la grâce du divin amour.

    Cœur de Marie, image vivante du sacré cœur de Jésus,

    obtenez-nous la grâce du divin amour.

    Cœur de Marie , objet des complaisances de Jésus,

    obtenez-nous la grâce du divin amour.
    Cœur de Marie, abîme d'humilité,

    Cœur de Marie, siège de la miséricorde,
    Cœur de Marie, fournaise du divin amour,
    Cœur de Marie, océan de bonté,
    Cœur de Marie, prodige d'innocence et de sainteté,

    Cœur de Marie, miroir de toutes les perfections divines,

    Cœur de Marie, en qui a été formé le sang de Jésus-Christ, prix de notre rédemption,

    Cœur de Marie, qui par vos ardents désirs avez hâté le salut du monde 

    Cœur de Marie, qui obtenez la grâce aux pécheurs,

    Cœur de Marie, qui conserviez fidèlement les paroles de Jésus-Christ, Cœur de Marie, percé du glaive de douleur,

    Cœur de Marie, rempli d'amertume dans la passion de Jésus-Christ, Cœur de Marie , attaché à la croix avec Jésus Christ crucifié,

    Cœur de Marie, enseveli avec Jésus-Christ dans le tombeau 

    Cœur de Marie, prenant une nouvelle vie à la résurrection de Jésus-Christ,

    Cœur de Marie, comblé d'une joie ineffable, à l'ascension de Jésus-Christ,

    Cœur de Marie, recevant une nouvelle abondance de grâces, à la descente du Saint-Esprit,

    Cœur de Marie, consolation des affligés,

    Cœur de Marie, refuge des pécheurs,

    Cœur de Marie, espérance et asile de tous ceux qui vous sont dévoués,

    Cœur de Marie, secours et soutien des mourants,

    Cœur de Marie, la joie et les délices des Anges et des Saints dans le ciel.

    Oraison.

    0 Dieu infiniment bon ! qui, pour le salut des pécheurs et le refuge des affligés, avez donné au Cœur immaculé de Marie une sainte ressemblance de charité et de miséricorde avec le Cœur adorable de votre divin Fils ;

    faites qu'en célébrant la mémoire de ce cœur aimable et toujours saint, nous puissions, par ses mérites, prendre un cœur selon le cœur de Jésus.

    Nous le demandons par Jésus-Christ même, qui vit et règne avec vous en l'unité du Saint Esprit, dans tous les siècles des siècles.

    Ainsi soit-il.


    NEUVAINE DE MÉDITATIONS

    pour les neuf jours qui précèdent la fête

    de L'assomption de la très sainte Vierge.

    Elle commence le 6 Août.

    Ces Méditations sont composées sur les Litanies de la sainte Vierge et peuvent servir pour toutes les Neuvaines qui précèdent les principales fêtes de Marie.

    PREMIER JOUR.

    1. Sancta Maria, ora pro nobis ; sainte Marie, priez pour nous.

    Puisque dans les Litanies de la sainte Vierge, l'Église nous enseigne à lui répéter si souvent la demande de prier pour nous, Ora pro nobis ; il convient, avant de méditer les titres sous lesquels on l'invoque, de considérer combien les prières de Marie sont puissantes auprès de Dieu. Heureux celui pour qui Marie s'intéresse ! Jésus prend plaisir à être prié par cette Mère qu'il aime tant, afin de lui accorder tout ce qu'elle demande. Sainte Brigitte entendit qu'un jour Jésus disait à Marie : "O ma Mère, demandez-moi ce que vous voudrez, vous savez que je ne saurais rien vous refuser. Vous ne m'avez jamais rien refusé sur la terre, je ne dois rien vous refuse dans le Ciel."

    "Il suffit, dit saint Bernard, que Marie Parle, pour que son Fils l'exauce"

    Prions donc toujours cette mère divine, si nous voulons obtenir le ciel ; et disons-lui, avec saint André de Candie (ou de Jérusalem) : "Nous vous supplions, ô Vierge sainte ! de nous accorder le secours de vos prières auprès de Dieu, prières plus précieuses que tous les trésors du monde ; prières qui nous obtiennent les grâces les plus abondantes, prières qui confondent nos ennemis et nous font triompher de tous leurs efforts.


    CONSÉCRATION

    A LA SAINTE VIERGE

    DE S. FRANÇOIS DE SALES,

    Mise en vers par H. B.

    Salut à vous, Vierge Marie :
    Recevez mon amour, mon cœur ;
    A vos doux soins je me confie ;
    Acceptez-moi pour serviteur.
    Non , je ne veux plus d'autre Mère.
    J'élève mes regards aux cieux ;
    Oui, je suivrai votre bannière :
    O Marie, écoutez mes vœux.
    Daignez surtout, puissante Mère,
    Par votre amour si bienfaisant.
    De tous les vices de la terre
    Préserver votre faible enfant.

    Compatissez à ma misère :
    Accordez-moi votre secours :
    Laissez-moi vous prier, ma Mère :
    En vous j'espère pour toujours.

    Ah ! donnez-moi, Vierge Marie,
    Votre admirable charité ;
    Donnez votre bonté chérie.
    Votre excellente pureté.
    Je graverai dans ma mémoire
    Votre douce protection ;
    Je celébrerai votre gloire,
    Et benirai votre saint nom.