• Lanvellec : Notre-Dame de Piété

     
     

    Lanvellec 

    Notre-Dame de Piété

     

     

    Saint Carré : Notre-Dame de Piété

     

    La Vierge apparaît à un journalier agricole nommé Jean Bizien.

    Elle lui apparut d'abord en songe alors que Jean se reposait près d'une terre qu'il était en train de défricher, à 2 reprises en lui montrant du doigt un endroit où creuser.

    Puis, alors que le paysan doutait de ses songes, la Vierge lui apparut vraiment et lui dit en breton :

    "Pourquoi doutez-vous, homme de peu de foi ? Pourquoi ne voulez-vous pas m'écouter, moi qui vous ai donné tant de preuves de ma maternelle affection ?"

    Jean Bizien s'exécuta cette fois. Il creusa la terre et découvrit une petite statue de la Vierge.

    Des guérisons furent obtenues.

    Le seigneur du lieu offrit une terre pour construire la chapelle Saint-Carré dédiée à Notre-Dame de Piété qui fut achevé en 1696.

    On rapporte qu'à sa mort son corps fut placé dans une charrette traînée par quatre bœufs pour être transporté au cimetière de la paroisse, le seul où l'on enterrait à cette époque, et qu'à la sortie du village, à cent mètres à peine de la chapelle, les bœufs refusèrent de passer outre. Quelque effort que l'on fit, jamais on ne put les faire avancer. A cette invincible résolution, on crut reconnaître que la Sainte Vierge voulait que le corps de son dévot fût placé près d'elle ; et on l'enterra dans le cimetière de la chapelle où se trouve maintenant la croix.

    Plusieurs faits miraculeux ont été opérés par l'intercession de Notre-Dame de St-Carré. Ils sont recueillis et attestés par M. Francois Le Gall alors recteur de Lanvellec, qui en a été, pour ainsi dire, témoin.

    1 ) Marie-Pauline Droniou, fille de Yves Droniou et Catherine Le Bastard, meuniers au Run, en Lanvellec, âgée (en 1809) de trois ans et quelques mois, tomba, dans le courant de février, dans le biez (bief) et fut emportée par le courant jusqu'à la chute de l'eau sur les tournants du moulin. Elle passe sous le canal, tombe sur les tournants, et est ainsi emportée par le courant environ trente pas plus loin. Ses parents s'apercevant de son absence se mettent à la chercher le long du biez supposant qu'elle pouvait y être tombée. Ils trouvent effectivement l'endroit par où elle avait glissé. Alors la mère, tout éplorée, voue sa fille à Notre-Dame de Pitié, promet diverses choses (elle les a toutes exécutées). On trouve enfin l'enfant dans un endroit très profond. Elle a les yeux extrêmement gonflés et sortis de la tête. Elle paraît morte. Elle revint enfin à la vie après avoir séjourné environ cinq quarts d'heure dans l'eau (attesté par le père qui a signé le registre de paroisse).

    2) Toussaint Le Guern, fils de Jacques et de Marguerite Thos, de Lanvellec (en 1814 âgé de 11 ans) avait la mauvaise habitude de tirer la langue pour se moquer des parents qui le réprimandaient. Il eut la langue coupée dans une de ces circonstances ; la gangrène dévorant le reste de la langue, on fut obligé de la couper jusqu'aux racines. Le médecin qui fit l'opération dit : "Je l'ai guéri, mais il est certain qu'il ne pourra plus articuler un seul mot" ; ce qui arriva en effet, car l'enfant ne se faisait comprendre que par signes.

    A l'approche de la communion des enfants, il allait tous les jours conduire sa sœur à une maison voisine de l'habitation de ses parents où l'on instruisait les enfants pour les préparer à ce grand acte de la vie. Il apprit ainsi son catéchisme et ses prières en écoutant les instructions. Enfin pendant l'examen que M. le Recteur faisait à l'église, cet enfant prend sa mère par le bras et lui fait signe de le suivre. Il la conduit ainsi, étonnée et surprise, de village en village, jusqu'à la chapelle de Saint Carré où étant arrivé il se mit à genoux devant la porte du frontispice et fait une courte prière puis il se lève, retrousse son pantalon, et fait à genoux le tour de la chapelle, suivi de sa mère qui n'y comprend rien. Arrivé à la porte d'où il était parti, il pria pendant un quart d'heure. Pendant ce temps, il est saisi d'inquiétude ; il lui semble sentir sa langue se gonfler dans sa bouche. Il se lève, et adressant la parole à sa mère lui dit : "Allons à présent à la maison !". La mère étonnée s'écrie : "Mon enfant parle donc à présent ? - Oui, ma mère, par la grâce de Dieu et de la Sainte-Vierge".

    Ils se dirigent ensuite vers le presbytère - au bourg - racontent au Recteur ce qui s'est passé. Cet enfant fut admis à faire sa communion ; mais pour la plus grande (... ) il reçut la Sainte Communion, le jour de pardon de Saint-Carré, dans la chapelle où il avait recouvré la parole, des mains de M. Prigent, curé de Plouaret, qui rédigea une instruction à ce sujet".

     

    (Arch. Côtes d'Armor, série T, enquête réalisée à la demande de Gaultier du Mottay).

     

     

    Saint Carré : Notre-Dame de Piété

     

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