• L'île Bouchard

     
     

     

     

    L'île Bouchard
    Les apparitions

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    Le 8 décembre 1947 en début d’après-midi, à l’Île-Bouchard (située à 42 km de Tours), quatre petites filles de 7 à 12 ans auraient vu dans l’église paroissiale Saint-Gilles une apparition de la Vierge Marie accompagnée de l’ange Gabriel.

     

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    Les fillettes se nomment : Jacqueline Aubry, 12 ans ; Laura Croizon, 8 ans et demi ; Nicole Robin, 10 ans, cousine des Aubry ; Jeannette Aubry 7 ans et demi, sœur de Jacqueline.

     

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    Les apparitions, au nombre de 10, durent jusqu’au dimanche 14 décembre 1947.

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    Le clergé, d’abord sceptique, finira par être convaincu. Une guérison inexplicable de la vue d’une des voyantes, un rayon de soleil extrêmement vif, qui suit un trajet impossible, constituent des signes pour les assistants.

    Le sanctuaire est depuis l’objet d’un pèlerinage.

    Le 8 décembre 2001, L'Ile-Bouchard a été reconnue par l'Église comme lieu de pèlerinage et de culte public par Monseigneur André Vingt-Trois, alors archevêque de Tours. Ceci vient donner une impulsion nouvelle à ce lieu de grâces !

     

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    En savoir plus :

    L'église saint Gilles

     


    Diaporama de l'Église Saint Gilles et des 4 voyantes




     


    Le récit des apparitions


    Lundi 8 décembre 1947

    L'île Bouchard

     

    J'en étais au quatrième Je vous salue Marie, quand, tout-à-coup, qu'est-ce que j'aperçois entre le vitrail et l'autel, dans l'angle : une dame d'une beauté extraordinaire. Qu'elle était belle, cette dame, qu'elle était belle ! Et à côté d'elle, un genou à terre, un ange. C'était tellement beau que mon cœur s'est mis à battre très fort, et qu'instinctivement, je pousse du coude ma petite cousine, qui était préoccupée à ramasser le porte-chapelet de Jeannette qui était tombé. "Ah ! Nicole, mais regarde donc Regarde donc la belle dame ! " Elle lève la tête, elle dit "Oh! Que c'est beau! Oh! la belle dame Oh! la belle dame!" Et ma petite sœur Jeannette est attirée par la belle lumière, elle se lève, et en s'asseyant sur sa chaise, elle dit en joignant les mains "Oh, le beau ange ! Oh ! le beau ange !" C'était tellement beau!
    Qu'est-ce qu'on a fait ? Eh bien, on s'est blotties toutes les trois les unes à côté des autres, et on regardait cette belle jeune dame qui nous souriait. Mais on n'a pas osé s'approcher d'elle. Qui était cette belle dame ? Alors je dis aux petites : "Écoutez : il faut aller dire dehors qu'il y a une belle dame dans l'église."
    - "Oh oui! Oh oui!"
    On sort précipitamment, et tout en sortant, tout en regagnant la porte, on se retournait pour voir si la belle dame était là. Et la belle dame nous suivait du regard en nous souriant. On sort. A la sortie de l'église, en face, il y a une bijouterie. La petite Monique du bijoutier, 8 ans, sort. "Monique, Monique, mais viens donc voir la belle dame qu'il y a dans l'église". Elle regarde l'horloge : "II est une heure dix, moi j'ai pas le temps ! Je vais chez la couturière, je veux pas être en retard à l'école". Et c'est à ce moment-là, en face l'église, la petite Laura et sa grande sœur Sergine, 15 ans, tournaient au coin de la rue: "Mais venez donc voir, venez donc voir la belle dame qu'il y a dans l'église!"
    Nous voilà toutes les cinq, entrant précipitamment, prenant tout de suite cette petite nef romane, et du fond de cette petite nef, la petite Laura, 8 ans, dit : "Oh, mais moi, je vois une belle dame, et puis je vois aussi un ange."Mais la grande fille qui avait 15 ans: "Une dame ? un ange ? mais où est-ce que vous voyez cela ? Moi je ne vois rien, moi je ne vois rien !" Et tout cela en avançant près de la belle dame. Mais on n'a pas osé aller tout près d'elle. On s'est arrêté à peu près à une dizaine de mètres d'elle. Et la grande fille qui ne voyait rien - nous, ça nous frappait, qu'elle ne voie rien. Cependant, elle était frappée de voir nos yeux, qu'elle n'avait pas l'habitude de voir comme ils étaient à ce moment-là. Alors nous avons raconté à cette grande fille comment était cette belle dame et cet ange.
    A l'époque, vous aviez l'autel. De chaque côté de l'autel, il y avait deux piédestaux, sur lesquels il y avait deux grandes plantes vertes. La dame cachait la plante verte. Elle était sur une pierre rectangulaire marron, sur laquelle, dessus, il y avait cinq roses, et cette prière, que cette belle dame va nous apprendre toute la semaine, écrite en lettres d'or : "0 Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous." La dame était assez grande. Elle était habillée d'une magnifique robe blanche allant s'élargissant vers le bas, attachée au milieu par une ceinture bleue, sur les côtés, dont les pans bougeaient comme s'il y avait un petit vent qui venait de la droite. Le bord de son col, le bord de ses manches étaient brodés d'or. Elle était pieds nus, les mains jointes, un beau chapelet blanc monté sur or à son bras droit. Sur sa tête un magnifique voile blanc, brodé de grands S comme ça, superposés ; et paraît-il que ces S superposés, cette broderie est une marque de la broderie de Touraine. Mais ce qui faisait notre enthousiasme, à nous enfants, c'est que cette belle dame avait une magnifique chevelure blonde qui descendait jusqu'aux genoux. Et ce qui était beau - et qu'on a contemplé pendant les 8 jours - tout était beau pour nous, enfants : sa robe, son voile - mais ce qui était beau, c'est le visage - on ne savait pas encore que c'était le visage de Marie. Et vous savez, le visage de Marie, c'est quelque chose d'extraordinaire de beauté : son petit visage ovale, rosé, des petites lèvres roses, mais ce qu'on a contemplé et admiré, ce sont ses yeux. Alors là, les yeux de Marie, c'est quelque chose d'extraordinaire. Nous, on les a vus bleus, mais d'un bleu qu'on trouve pas sur la terre. En définitive, ce bleu, c'est tout ce qu'on connaît de Marie c'est toute cette bonté, toute cette douceur, toute cette tendresse. Et nous, enfants, ce qui nous a frappées, c'est une grande pureté qui émanait de ce magnifique regard bleu de cette belle dame. Et cette belle dame faisait toute jeune 16-17 ans, mais on l'a appelé "Madame", parce qu'elle faisait dame. Et autour d'elle, il y avait comme des rayons d'or, qui formaient comme une grotte, mais qui ne faisaient pas du tout mal aux yeux. Et à sa droite il y avait un ange. Alors là, l'ange était couleur lumière. II était habillé de blanc, il avait comme une paire d'ailes qui frémissaient sur ses épaules, couleur lumière, brodées d'or. On le voyait de profil, un ciel bleu, et il offrait à cette belle dame un lis composé de trois fleurs blanches. Et cet ange était en admiration et en contemplation devant cette belle dame. Et autant cette belle dame faisait une personne vivante de la terre, l'ange, lui, était beaucoup plus lumineux, plus couleur lumière. Et ma petite sœur, qui n'avait que 7 ans, toute la semaine, parait-il, elle avait sa petite tête tournée vers, comme elle disait, "son beau ange". Elle regardait la belle dame, mais sa petite tête était un petit peu plus tournée vers ce "beau ange".
    Mais, cette grande fille à qui on racontait ça, avait peur, et elle finit par nous dire : "Mais vite, on va être en retard à l'école, il faut vite par tir à l'école... " Pendant tout ce temps, cette belle dame s'est laissée décrire, tout en nous souriant, et quand on a eu terminé, elle a disparu dans sa belle lumière. Nos cœurs battaient fort. On court à l'école.
    A l'école, la cour de récréation était gardée par la jeune Sœur qui apprenait à lire à Jeannette et à Laura, dans la petite classe. Je cours vers elle: "Chère sœur, chère sœur, j'ai vu une belle dame!"
    Et c'est à ce moment-là que je me suis dit "Mais cette belle dame, c'est la Sainte Vierge!"
    - Chère sœur, j'ai vu la Sainte Vierge ".
    - Oh! mais ma petite enfant, cela ne se peut pas, ne dis pas une chose comme ça
    - Mais je ne suis pas foute seule, il y a Nicole, il y a Laura et Jeannette.
    Ce jour-là, à l'école, se trouvait le curé du village. C'était un bon curé de campagne, pas mystique du tout, mais qui aimait bien la «bonne Vierge». Souvent il nous disait: "Mes enfants, priez bien la bonne Vierge".
    Lorsqu'il est sorti, j'ai couru vers lui "Monsieur le Curé, Monsieur le Curé, j'ai vu une belle dame dans l'église, j'ai vu la Sainte Vierge. "
    Monsieur le Curé se moque de moi, il me dit : "Toi, tu as vu trouble à travers tes grandes lunettes !" Parce que je portais des lunettes à cause d'une forte myopie. Je lui dis: "Mais non, Monsieur le Curé, je ne suis pas toute seule, il y a Nicole, Laura et Jeannette. "
    II nous fait entrer dans la classe et nous questionne avec la Sœur directrice, et, sévèrement, il nous dit: "Mes enfants, ça suffit, vous allez jouer, vous allez travailler, et c'est fini, je ne veux plus entendre parler d'une chose comme celle-ci." Et il s'en va.
    Alors on se met en rang. Moi, j'avais pas du tout envie d'entrer dans la classe. Je n'avais qu'une hâte, c'était de repartir à l'église. Mais comment faire ?
    La cloche venait de sonner. Je quitte mon rang, je vais vers ma maîtresse, que je craignais beaucoup : "Oh ! Chère sœur, si vous saviez comme la dame était belle!"
    -"Ah ! Si ta dame était aussi belle que cela, à ta place je serais restée à l'église ".
    Et, elle se tourne sèchement.
    "Ah! Elle veut qu'on reste à l'église, eh bien on va y retourner ", me suis-je dit, prenant ça pour une permission. J'appelle les trois autres, et nous voilà parties, nous sortons de l'école. Mais c'est que Monsieur le Curé, lui, il regagnait le presbytère, et parlait, au milieu de la chaussée, avec le pharmacien. On a alors -pour l'éviter - pris des petites ruelles, qui nous ont conduites à l'église. Dès le fond de la petite nef de la Sainte Vierge, qu'est-ce qu'on aperçoit ? la belle dame et l'ange qui nous attendaient. Alors on avance. Et au fur et à mesure qu'on avançait, on allait de moins en moins vite.
    La belle dame, qui était tout aussi belle que tout à l'heure, avait les mains jointes, elle nous fait signe avec son index d'approcher. Et instinctivement, vous savez - c'était tellement beau !- toutes les quatre, on s'est mise à genoux à ses pieds. Et cette belle dame, qui était toute jeune, toute souriante, son visage est soudain devenu triste. La première phrase qu'elle nous dit est celle-ci : "Dites aux petites enfants de prier pour la France car elle en a grand besoin...!"
    Et son visage retrouve son sourire. Je n'ai pas osé lui demander si elle est bien la Sainte Vierge. Mais je dis aux petites "Demandez donc si elle ne serait pas notre maman du ciel". Laura et Jeannette lui posent cette question : "Madame, êtes-vous notre maman du ciel ?"
    La Sainte Vierge répond :
    "Oui, je suis votre Maman du ciel." Et au mot "ciel", elle tourne ses magnifiques yeux bleus vers le ciel.
    Je suis tellement contente de savoir que c'est la Vierge Marie, que je n'ai plus peur du tout ; je m'enhardis... «Mais Madame, quel est l'ange qui vous accompagne ?»
    La Sainte Vierge se tourne vers l'ange, qui était de profil, il se tourne vers nous et, avec un gentil sourire, il nous dit :
    "Je suis l'ange Gabriel".
    Ce fut la grande joie de ma petite sœur, qui le soir, en racontant ça à Maman qui ne voulait pas la croire, lui dit : «Mais tu sais, Maman, j'ai même vu ses deux œils !» Parce qu'on ne voyait qu'un œil, tandis que là on a vu ses yeux bleus, mais pas du tout la même expression que le regard de Marie. Puis la Sainte Vierge nous dit :
    "Donnez-moi votre main à embrasser."
    Elle était à une certaine hauteur, alors on se met debout. Dans le milieu simple dans lequel j'étais, moi je n'avais jamais vu de baisemain, alors je me mets sur la pointe des pieds, et je tends ma main, la paume, à la Sainte Vierge. Elle se penche, elle prend ma main -j'ai senti la tiédeur de sa main-elle l'a retournée, et elle a posé un baiser sur le bout de mes doigts. Ensuite au tour de Nicole. Mais Laura et Jeannette était trop petites. Alors je soulève Laura et ensuite Jeannette, sans sentir leur poids... Après avoir embrassé nos mains, elle nous dit: "Revenez ce soir à 5 heures et demain à 1 heure." Et elle disparaît dans sa belle lumière.
    Nos cœurs battaient fort. On regarde nos mains : oh ! qu'est-ce qu'on aperçoit ? Un ovale lumineux. On s'est dit, «avec ça nos maîtresses vont nous croire». On court dans la rue. On courait vite. Et il y avait une dame sur le trottoir, qui balayait son trottoir, c'était une mercière. Elle nous dit, mais mes enfants, vous avez vu l'heure ? Mais vous êtes en retard à !'école !" On lui dit : «Mais non, Madame, la Sainte Vierge vient d'embrasser nos mains". Et cette dame a vu l'ovale lumineux sur nos mains.
    On l'a laissée interloquée avec son balai, et puis nous, vite, on a couru jusqu'à l'école. Mais... malheureusement, toute trace avait disparu.
    Vous devinez l'accueil des maîtresses! Moi étant l'aînée, je me suis faite fortement gronder... Mais dès que les enfants, surtout les grandes élèves, ont su que la Sainte Vierge demandait la prière des petits enfants, à ce moment-là, beaucoup d'entre elles ont eu tout de suite une âme de prière.
    A 16 heures 20, notre maîtresse nous donne une feuille volante et nous dit : «écrivez donc ce que vous avez vu et entendu». Nicole va en écrire 16 lignes, moi 23. Mais les petites, elles ne savent pas encore bien écrire ni lire. Alors la Sœur va les questionner, et paraît-il qu'on dira toutes les quatre la même chose.
    Comme c'était une fête de Marie, Monsieur le Curé récitait le chapelet dans l'église. Jeannette est rentrée à la maison et raconte tout à Maman. Maman ne croit pas. Elle ne pensait pas que des choses comme ça pouvaient exister et demande à sa fille de ne pas sortir, la nuit approche. La maman de Laura, pareil. Et Nicole, elle, elle a ses trois kilomètres à faire pour rejoindre la ferme.
    Donc, à l'église à 5 heures, je me retrouve au milieu des élèves. Monsieur le Curé arrive, récite le chapelet, et voilà que pendant la récitation du chapelet, la Vierge Marie et l'ange m'apparaissent tout aussi beaux qu'à 1 heure. Elle me regarde, et puis elle me fait signe d'approcher. Mais je n'ose pas : c'est que Monsieur le Curé est à ses pieds, et puis derrière j'ai mes maîtresses ! Alors je me retourne pour leur demander la permission, mais elles me font les gros yeux. Les élèves qui sont devant moi, elle se retournent, et elles, à mes yeux, voient bien que je contemple la Vierge Marie.
    La Sainte Vierge ne me fait plus signe d'approcher, elle écoute la fin du chapelet. Quand Monsieur le Curé va aller chercher le Seigneur au grand autel pour l'apporter au petit autel de la Sainte Vierge pour donner la bénédiction, Marie disparaît, et ne réapparaît que quand Monsieur le Curé aura reporté le Seigneur au grand autel. C'est la fin de la cérémonie. Monsieur le Curé part à la sacristie, les Sœurs ont eu un mal fou à faire sortir les élèves qui disent aux Sœurs : «Mais non, mais non, Jacqueline voit la Sainte Vierge, nous, on reste prier avec elle !» Mais vous savez, c'était l'époque où on obéissait. Elles ont obéi aux maîtresses. Mais moi, curieusement, elles m'ont laissée dans l'église.
    Oh, je ne suis pas restée longtemps toute seule: ma maîtresse est revenue vers moi... Elle me prend par l'épaule, me retourne vers elle et me dit : Écoute, quand on prétend voir la Sainte Vierge dans l'église, on ne fait pas comme tu as fait, tu t'es toujours retournée lu et là, subitement, elle se rend compte que mes yeux sont pleins de lumière... Je lui dis : «Mais, chère sœur, la Sainte Vierge est là !» Alors elle me dit : «Mais où ? mais où ?» Alors je lui raconte comment est la Vierge Marie ainsi que l'ange... Moi, je n'avais jamais vu ma maîtresse avoir peur. Au fur et à mesure que je lui racontais, elle tremblait, elle tremblait, elle tremblait, et à un moment, elle me dit : «Tais-toi, on dit des Je vous salue Marie.» Et la pauvre sœur avait tellement peur, qu'elle ne se souvenait même plus comment on récitait un Je vous salue Marie. Et voyez-vous, la Vierge Marie, elle n'est ni moqueuse ni malicieuse, mais elle regardait la pauvre chère sœur, et elle souriait de voir la sœur qui avait peur. Et après quelques Je vous salue Marie qui ne se terminaient pas, eh bien, tout en souriant, la Vierge Marie et l'ange disparaissent dans leur belle lumière.
    Je dis alors à ma maîtresse : « Chère sœur, la Sainte Vierge est partie !» Elle me regarde et fait un « Ouf !» de soulagement... Elle n'en pouvait vraiment plus de peur. Et pourtant, ma maîtresse était une maîtresse femme. Elle me prend par le bras et m'accompagne jusqu'à la pâtisserie. Elle me dit : «Tu m'entends, tu rentres chez toi, et demain on n'en parle plus !»
    J'arrive à la pâtisserie, je raconte à Maman ce que je venais de voir. Maman me dit : «Mes enfants, ne parlez pas surtout de ça à votre père.» On avait un papa gentil, mais de tempérament violent et nerveux. Alors Papa ne saura rien ce soir-là.
    La chère sœur, encore toute tremblante, est allé trouver Monsieur le Curé. Quand Monsieur le Curé l'a vue dans cet état, il lui a demandé de tout lui raconter... Alors Monsieur le Curé en colère, lève les bras vers le ciel, et dit : «Mais, on n'en sortira donc jamais de cette histoire! Eh bien vous allez voir. Moi, à l'heure moins le quart, je prends la clé et je ferme mon église ! Et interdisez demain aux élèves de venir rôder autour de l'église. Et pas un mot au pensionnat !»

    Mardi 9 décembre1947

    - Et nous voilà le mardi matin à l'école. On trouve des maîtresses plus sévères que la veille, interdisant à toutes les élèves d'aller rôder autour de l'église. Les grandes qui avaient 14,15 ans ont essayé un peu de contester. Mais la maîtresse a pris sa baguette, a fait taire tout le monde et nous a donné énormément de travail... A la sortie, à midi, la petite Laura dit : «Je vous retrouve sur la place de l'église à 1 heure moins 5 !»
    A l'heure moins dix je dis à Maman «Maman, on va voir la Sainte Vierge...» On voyait bien Maman peinée. Mais comme c'était l'heure où on partait à l'école habituellement, elle ne nous a rien dit. Alors on sort, on trouve la petite Laura sur la place de l'église, et dans la rue, un petit peu plus loin, trois petites amies. Elles n'ont pas osé s'approcher de l'église. Elles m'appellent «Jacqueline, Jacqueline, tu vas demander, toi, à la Sainte Vierge, si on peut entrer dans l'église.»
    Et pendant ce temps, que faisait notre bon Monsieur le Curé ? Oh, en colère, il fa prise, sa clé ! II a traversé en courant la cour de son presbytère, la sacristie, et même la grande nef... Mais, subitement, il fait volte face, et s'est dit : « Eh bien non, je ne peux pas fermer la porte de mon église». II a regagné son bureau, sans avoir fermé la porte de son église. Et nous, toutes les quatre, on ne savait pas ce qu'allait faire Monsieur le Curé... On est entré dans l'église, et quelques instants après, la Vierge Marie nous apparaît tout aussi belle que la veille. Mais fange, au lieu d'être à sa droite aujourd'hui, sera à sa gauche. Ses cheveux seront cachés sous son voile, et il y aura des lettres d'or sur sa poitrine : «MA ...CAT». On ne sait pas ce que cela veut dire, on ne voit pas le milieu du mot. Elle nous fait signe d'approcher, on vient à ses pieds. Puis je lui dis : «Oh Madame, est-ce que mes petites amies peuvent entrer ?» Elle me répond :
    «Oui, mais elles ne me verront pas». Alors vite, je sors dire aux petites : «Vous pouvez entrer, mais vous ne verrez pas la Sainte Vierge !». Et là, sur la place de l'église, il y avait une dame, qui avait entendu dire que «la Sainte Vierge apparaissait à l'heure, mais interdiction d'aller à l'église. Alors elle s'est retrouvée sur la place de l'église, et les petites lui disaient «Mais non, mais non Madame, on n'a pas le droit d'entrer...» Je suis sortie et leur ai dit «Vous pouvez entrer, mais vous ne verrez pas la Vierge Marie» Alors, toutes les quatre, elles seront debout derrière nous.
    La Vierge Marie prend dans sa main la croix de son chapelet et, la main gauche sur son cœur, elle nous dit :
    «Embrassez la croix de mon chapelet». Sur la croix, il y avait un beau Christ, couleur or, souffrant. Comme la veille, je me mets sur la pointe des pieds, ensuite Nicole, et, sans effort, je soulève Laura, puis Jeannette. La dame qui était là est émue, parce que c'est bien au même endroit que l'on embrasse. Et surtout ce qui l'émeut, C'est l'aisance avec laquelle je soulève les petites. Je ne sens pas du tout leur poids. Puis, après avoir embrassé la croix du chapelet, très lentement, la Vierge Marie va faire un majestueux et lent signe de croix. Et en faisant ce signe de croix, elle aura un visage de prière et de méditation. Et toutes les quatre en même temps, on copiera ce beau signe de croix. La dame et les petites qui sont là sont émues jamais elles n'ont vu faire un aussi beau signe de croix. Le signe de croix terminé, la Vierge Marie nous dit tristement : «Priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger». Et puis, souriante : «Dites à Monsieur le Curé de venir à 2 heures avec la foule et les enfants pour prier».
    La foule... moi, je n'avais jamais vu la foule! Alors, étant expansive, je me retourne vers la dame qui était là et lui dis : «Madame, Madame, la Sainte Vierge demande la foule ! Mais où donc la prendre ?» Elle me tape comme ça sur l'épaule, elle me dit : «Mais ne te tracasse pas, les petites et moi, nous la commençons, la foule...» La Sainte Vierge a souri à cette dame qui m'avait fait cette réponse. Puis, avant de partir, elle nous dit :
    «Dites à Monsieur le Curé de construire une grotte là où je suis, d'y placer ma statue ainsi que celle de l'ange. Quand elle sera terminée, je la bénirai. Revenez ce soir à 5 heures». Et elle disparaît. Alors toutes les quatre, nous courons au presbytère. On se disait : "A 2 heures, Monsieur le Curé va voir la Sainte Vierge".
    On arrive au presbytère. «Monsieur le Curé, Monsieur le Curé, il faut venir à 2 heures pour prier, la Sainte Vierge vous attend.» Monsieur le Curé, en colère nous répond comme s'il se parlait à lui-même : « 2 heures ! Mais c'est l'heure de la classe. Qu'elles aillent en classe, qu'elles obéissent aux maîtresses, et qu'elles nous fichent la paix !» Et vlan ! il nous a mis à la porte.
    On ne comprenait pas la prudence de Monsieur le Curé. On pleurait toutes les quatre. Mais heureusement, la brave dame, qui était là, présente, nous attendait, et quand elle nous a vues pleurer, elle nous a dit : «Monsieur le Curé ne veut pas venir à 2 heures, mais obéissez lui, la Sainte Vierge vous a donné rendez-vous à 5 heures, vous revenez à 5 heures...!». Si bien que l'après-midi va se passer en classe. Et pourtant, les grandes élèves, à 2 heures, elles ont demandé à la Sœur : «Chère sœur, il est deux heures, la Sainte Vierge nous attend pour prier». Et les sœurs ont répondu : «Non, nous obéissons à Monsieur le Curé !» Mais, à l'intérieur d'elles, tous ces enfants priaient la Vierge Marie.
    Voilà 5 heures. C'est que ce soir, il n'y a pas de cérémonie à l'église et je suis à l'étude. Alors, je vais oser me lever, puis aller trouver ma maîtresse et lui dire : «Oh ! chère sœur, est-ce que je peux aller à l'église ?» Elle me répond : «fais ce que tu veux ! Moi, cela ne me regarde pas.» Je n'en demandais pas plus, j'ai vite fait mon cartable et j'ai couru à l'église où j'ai retrouvé Laura et Jeannette. Nicole était partie. Dans l'église, déjà une trentaine de personnes, et plus de vingt enfants. La dame de ce midi, marchande de chaussures, a fermé son magasin et est allé cogner les portes, tirer les sonnettes, et dire aux gens : «Mais venez, venez ! C'est la Sainte Vierge qui apparaît !» Si bien que ce mardi soir, la Vierge Marie et l'ange nous apparaissent tout aussi beaux...! On s'avance à ses pieds, et c'est comme si elle avait attendu des âmes de prière tout près d'elle pour nous faire prier. La première prière qu'elle nous demande est celle-ci : «
    Chantez le Je vous salue Marie, ce cantique que j'aime bien. »
    De tout notre cœur, on lui chante ce Je vous salue Marie qu'on chantait, depuis le carême, à l'école, au catéchisme, au patronage. C'est un Père prédicateur Montfortain qui l'avait composé et nous l'avait appris. On l'appelle depuis : le Je vous salue Marie de l'île Bouchard. Et la Sainte Vierge est toute heureuse qu'on lui chante ce Je vous salue Marie. Le Je vous salue Marie terminé, elle me regarde, et elle me dit :
    «Voulez-vous dire aux personnes d'approcher pour réciter une dizaine de chapelet.» Par respect, les personnes n'osaient pas s'approcher de nous. Alors je me lève, et puis je leur dis : «II faut que vous approchiez, la Sainte Vierge le demande, pour réciter une dizaine de chapelet.» Et la Sainte Vierge égrènera son chapelet et ne remuera ses lèvres que jusqu'à « Sainte Marie..» - La dizaine terminée, je lui demande : «Oh Madame, faudra-t-il revenir demain ? Reviendrez-vous encore ?» Elle me répond : «Revenez demain à 1 heure. Quand tout sera terminé, je vous le dirai.» Et c'est ce soir-là qu'elle nous a appris cette belle prière de la Rue du Bac : «0 Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.» Et puis elle disparaît avec l'ange, tous les deux dans leur belle lumière.
    Les personnes voulaient savoir - pour revenir et inviter - si la Vierge réaparaîtrait..."Oui, oui, elle revient demain à 1 heure."
    Le soir, quand j'arrive à la pâtisserie, Maman commençait à croire qu'on voyait quelque chose. Mais elle disait : «Mes enfants, pourvu que votre papa ne sache pas cela !» Papa n'était pas là ; ce jour-là, il ne saura rien.

    Mercredi 10 décembre 1947

    - Les maîtresses sont encore sévères... Papa est sorti faire des courses en fin de matinée. Ses camarades, dans le café tout près de l'église, l'appellent, et lui disent en se moquant de lui : «Mais tu ne viens pas nous annoncer la grande nouvelle ?" - "Mais quelle nouvelle ?" - "Que tes filles voient la Sainte Vierge dans l'église..." disent-ils en riant.
    Papa, qui ne pensait pas non plus que des choses comme ça pouvaient exister arrive furieux à la pâtisserie. Nous, on arrivait de classe. II vient à moi, il me donne une paire de gifles magistrale, il balance la table et dit à Maman "On est la risée du village ! Plus d'école de bonnes sœurs, plus de curé, plus rien du tout. On ferme le magasin pendant huit jours, et on renferme nos filles." Maman pleurait. Elle lui dit "Écoute, tu vas d'abord monter te reposer."
    Vous savez, dans les boulangeries pâtisseries, on travaillait la nuit. Alors Papa monte, très en colère, très nerveux. Et Maman en pleurant vient à moi un moment après et me dit "Pourquoi ne vas-tu pas raconter à ton Papa ce que tu vois ? "Alors vite, j'ai été retrouver Papa. II ne dormait pas. Je me suis assise au bord du lit à côté de lui et lui passe le bras autour du cou. Je lui ai raconté ce qui se passait depuis le lundi. Et je lui ai surtout parlé de la beauté et de la bonté de la Vierge Marie... Lui, qui ne priait pas, qui ne mettait jamais les pieds à l'église a eu soudain deux larmes qui ont coulé sur son visage. Vite, il est descendu retrouver Maman, et il lui a dit : "Tu sais, elle voit quelque chose. Eh bien toi, vas donc à l'église à l'heure voir ce qui se passe dans l'église." Si bien qu'à l'heure, Maman était présente ainsi que des centaines de personnes. Monsieur le Curé et les religieuses étaient cachés dans la sacristie et regardaient par le trou de la serrure... La Vierge Marie nous apparaît tout aussi belle qu'hier. On approche, on vient à ses pieds. Elle nous dit : "Chantez le Je vous salue Marie". De tout notre cœur, on lui chante notre Je vous salue Marie. Puis elle met la main gauche sur son cœur, et ce mercredi c'est elle qui nous tend sa main et qui nous dit : "Baisez ma main." On a la joie et la grâce de baiser la main de Marie en se soulevant comme les jours précédents. Les centaines de personnes qui sont là disaient : "On n'a pas vu Marie, nous, mais on a senti sa présence." Puis, elle nous demande de réciter une dizaine de chapelet. La dizaine terminée, j'entends quelqu'un qui m'appelle : "Jacqueline, Jacqueline ! "Je me retourne, et la Vierge Marie tourne son regard vers la personne qui m'appelle. C'est ma maman, ma maman qui pleurait. Alors je vais à côté d'elle. Puis elle me dit "Écoute, demande donc à la Sainte Vierge de faire un miracle pour que tout le monde croie...!"
    Alors je vais m'agenouiller à côté des trois autres et je l'implore : "Oh Madame ! Voulez-vous faire un miracle pour que tout le monde croie ?" - Elle me répond : "Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles, mais pour vous demander de prier pour la France. Mais demain, vous verrez clair, vous ne porterez plus de lunettes. Récitez une dizaine de chapelet". De tout notre cœur, on lui récite la dizaine de chapelet. Elle était tellement heureuse quand on la priait ! Puis avant de partir, elle nous dit :
    "Je vais vous dire un secret, que vous ne direz à personne. Promettez-le moi !"
    - "Oui, oui, Madame, nous vous le promettons !"
    Avant de partir elle nous a dit
    : "Revenez demain à l'heure." Et puis elle disparaît ainsi que l'ange, tous les deux, dans leur belle lumière. Alors toutes les quatre on se lève. Les centaines de personnes qui étaient là se précipitent pour nous assaillir de questions, dont celle-ci "Qu'est-ce qu'elle t'a répondu quand tu lui as demandé un miracle ?"
    - "Que j'allais voir clair, que je ne porterai plus de lunettes."
    - "Tu es sûre qu'il s'agit de toi ?"
    - "Oui, oui. Mais la Sainte Vierge a dit «demain.»
    L'après-midi se passe en classe. Et comme la Sainte Vierge ne nous a pas donné de rendez-vous pour ce soir-là, alors je reste à l'étude. La maîtresse s'approche de moi et me dit sévèrement : "Jacqueline, tu fais ton cartable, Monsieur le Curé t'attend à la cure." J'arrive chez Monsieur le Curé qui me dit tout de suite "Alors, que t'a dit cette belle Dame aujourd'hui ?"
    Je lui raconte l'apparition, et sa réponse quand je lui demandais un miracle : «Vous y verrez clair»
    - Non mais, t'as vu tes yeux ?
    - Oui, Monsieur te Curé.
    - Et tu crois, comme ça, qu'en une nuit, fout va disparaître ?
    - Oui, Monsieur le Curé
    - Non, ce n'est pas toi qui verras clair, c'est nous qui verrons clair dans votre histoire !
    - Non, Monsieur le Curé, la Sainte Vierge a ajouté : «Vous ne porterez plus de lunettes ... »
    - Oh là là, et en plus, cette belle dame te vouvoie ?
    -Oui, Monsieur le Curé.
    Alors là, subitement Monsieur le Curé se met en colère, il ouvre la porte, et me flanque dehors. J'arrive à la pâtisserie, comme moi, papa et maman pleuraient : "mais comment peux-tu être guérie ?"
    II est vrai que je souffrais d'une forte myopie, j'avais des lunettes avec des verres épais, mais ce n'était pas là le plus grave. J'avais, depuis ma naissance, une conjonctivite purulente - qui était un handicap en 1947 parce que les antibiotiques n'étaient pas encore en vente mes yeux pleuraient, jour et nuit. La nuit, il se formait des croûtes, et tous les matins, depuis que j'étais bébé, maman faisait bouillir de l'eau, mettait du tilleul et m'enlevait toutes les croûtes ; elle m'enlevait les cils avec, et je n'avais jamais de cils. C'était répugnant et dégoûtant à voir quand mes yeux n'étaient pas nettoyés. Mes petites amies étaient habituées à me voir comme ça. Mais pour les gens du village, mes yeux faisaient pitié. Et même en classe, l'humeur tombait sur les cahiers, sur les livres, et souvent, ma maîtresse me donnait du coton hydrophile. Et de plus, j'avais un léger strabisme de l'œil droit.
    Je me suis couchée ce mercredi soir avec cette myopie, avec cette conjonctivite purulente, avec mon œil droit qui tournait. La nuit j'ai bien dormi comme d'habitude. Malgré les contradictions, j'étais tellement heureuse de voir la Sainte Vierge et, tellement certaine que c'était elle.

    Jeudi 11 décembre 1947

    Vous savez, c'est comme si cela venait de se passer. J'ai ouvert grand les yeux et je voyais au loin! Mais surtout c'est pas ça: je sentais que j'avais les yeux légers, la tête légère. Je crie "Papa, Maman, je vois, je vois !" Maman, qui montait avec sa petite casserole d'eau bouillie et son tilleul et papa suivait derrière... ont vu, et ils ont cru ! Je n'avais plus rien du tout : plus d'humeur, plus de croûte, mon œil qui tournait, ne tournait plus, et dans mes lunettes, je ne voyais plus. Eh bien, vous savez, ils ont pleuré, pleuré... Et moi je riais, j'étais heureuse, heureuse...! Papa, vite, est allé chercher Monsieur le Curé - lui qui ne mettait jamais les pieds au presbytère ! - il a vite été chercher Monsieur le Curé... "Vous ne pourrez jamais croire une chose pareille ! Venez à la pâtisserie !"
    Quand Monsieur le Curé est arrivé, j'étais descendue dans le magasin. Dès qu'il a vu mes yeux, ce brave Monsieur le Curé, il a levé les bras vers le ciel, il a dit : "Mais c'est donc vrai qu'elle descend parmi nous !" Et d'un Monsieur le Curé sévère, on a eu un Monsieur le Curé gentil. II m'a embrassé... Et puis vite - j'ai su ça longtemps après - il est allé téléphoner à l'Archevêché de Tours, et Mgr lui a dit : "Maintenant, assistez à l'apparition avec vos religieuses. " Si bien que ce jeudi, Monsieur le Curé, avec les religieuses, et la foule est dans l'église. Parce que, pour les gens du village, depuis douze ans, mes yeux leur faisaient pitié. Croyants et incroyants, comme mes parents, sont présents dans l'église ; pour remercier Marie d'avoir guéri mes yeux.
    Et ce jeudi, la Sainte Vierge, tout aussi belle que la veille, nous dit :
    "Chantez le Je vous salue Marie."
    Monsieur le Curé m'a écrit sur un petit papier que je lis à la Sainte Vierge: "Madame d'où nous vient cet honneur que vous ayez choisi cette église pour apparaître ?" Elle me répond :
    "C'est parce qu'il y a des personnes pieuses, et que Jeanne Delanoue y est passée."
    En effet, grâce à l'action des bons prêtres, de Jeanne Delanoue et de ses Sœurs, de génération en génération, il y a toujours eu des personnes pieuses. Et voyez-vous, c'est une personne pieuse qui m'a appris à réciter le Je vous salue Marie. Et si nous, toutes les quatre, on a eu cette grâce de voir de nos yeux Marie, c'est grâce à ces personnes pieuses qui priaient.
    Alors la deuxième question était inutile, Monsieur le Curé m'avait dit : "Si elle répond, tu ne lui poses pas la deuxième question."J'avais tellement peur de mal faire la commission que je lui pose cette deuxième question : "Est-ce en souvenir de Jeanne Delanoue qui aimait tant vous prier ? "Alors elle me répond :
    "Mais oui, je le sais très bien. "
    Elle nous fait réciter une dizaine de chapelet, et, dans ma poche, j'avais un autre petit papier que les paroissiens de l'Île-Bouchard avaient rédigé. Alors je lis à la Vierge Marie "Madame, voulez-vous guérir les personnes qui souffrent de rhumatismes, de maladies nerveuses, qui souffrent physiquement et moralement ?" La Sainte Vierge attend un peu, et répond par cette belle phrase :
    "Je donnerai du bonheur dans les familles." La Vierge Marie, dans ce petit coin de Touraine, a promis qu'elle donnerait du bonheur dans les familles. Sur le coup, vous savez, les prêtres, Monsieur le Curé n'a pas compris cette phrase au futur : "Je donnerai". Et bien maintenant, on le comprend très bien, que la Vierge Marie veut d'abord que nos familles retrouvent cette paix et cette joie dans tous les cœurs. "Je donnerai du bonheur dans les familles." Donc, prions la Vierge Marie par des Je vous salue Marie, une prière toute simple, et Marie donnera à toutes ces familles qui souffrent, le bonheur. Puis, elle nous dit après : "Récitez une dizaine de chapelet." Et avant de partir, elle nous dit: "Revenez demain à l'heure". Et elle disparaît comme les autres jours. Alors tout de suite après, on est questionnées par Monsieur le Curé et par les Sœurs. Et notre jeudi après-midi se passe au patronage, comme les semaines précédentes. Nous n'étions pas perturbés par les visites de la Vierge Marie. On vivait, on mangeait, on dormait, on jouait et on travaillait comme les semaines précédentes. De voir la Vierge Marie, c'était une grâce qui nous était donnée intérieurement.

    Vendredi 12 décembre 1947

    L'île Bouchard

    - Ce vendredi, la Sainte Vierge nous apparaît avec une auréole de toutes les couleurs, sauf le noir et le violet, et le beau nom entier de MAGNIFICAT. Elle est rayonnante de bonheur. C'est le jour, paraît-il où la France a été sauvée...! Moi je l'ai su très longtemps après, mais Monsieur le Curé l'a su la semaine d'après par un officier du ministère de l'Intérieur qui est venu remercier Marie d'avoir sauvé la France. Il a dit à Monsieur le Curé : «La France a été sauvée par la prière de vos quatre gosses et par la prière de tous les enfants du village et partons ces paroissiens qui se trouvaient aux pieds de Marie».
    Alors Marie ne nous demande plus la prière pour la France, elle est rayonnante de bonheur. Elle dit : "Chantez le Je vous salue Marie." Le Je vous salue Marie terminé, elle dit :
    "Rechantez le Je vous salue Marie." Jamais elle ne nous le demandait deux fois ! Alors vous savez, notre cœur était tellement pris quand on voit la Sainte Vierge, que je me suis dit : "Je n'ai pas bien compris." Je lui dis : "Comment, Madame ?" Alors avec un gentil sourire, elle me dit : "Voulez-vous rechanter le Je vous salue Marie ? "Oui, oui, Madame, nous le voulons bien." On répondait toutes les quatre en même temps. Et de tout notre cœur, nous avons rechanté ce Je vous salue Marie. Ce vendredi, la main gauche sur son cœur, elle nous tend sa main droite, et elle nous dit "Baisez ma main." On va avoir une deuxième fois cette grâce et cette joie de baiser la main de Marie. Une main tiède.
    Tous les prêtres qui nous entourent, et toute cette foule - la foule est dans l'église - tous ceux qui vivent encore vous diront : "Nous, on ne l'a pas vue, la Sainte Vierge, mais on a senti sa présence." Puis, elle nous fait réciter une dizaine de chapelet, et elle nous pose cette question "Priez-vous pour les pécheurs ?"
    - Mais oui Madame, nous prions.
    - Bien. Surtout, priez beaucoup pour les pécheurs.
    Elle nous fait réciter encore une dizaine de chapelet. Puis je lui redemandais des miracles. Les prêtres qui étaient là m'ont dit : "Tu sais, Jacqueline, ce serait bien qu'elle fasse un autre miracle. "
    - Oh, madame, voulez-vous faire un miracle ?
    -
    "Je ne suis pas venue pour faire des miracles, mais pour vous demander de beaucoup, beaucoup prier. Revenez demain à l'heure."
    Et elle disparaît dans sa belle lumière. Puis, les prêtres nous questionnent séparément toutes les quatre. Et après nous allons en classe.

    Samedi 13 décembre 1947

    A l'heure, la foule est dans l'église. Beaucoup de prêtres nous entourent et nous ont séparées de façon à ce qu'on ne se voit pas toutes les quatre mais qu'on voit bien l'angle où apparaissait la Vierge Marie. Au moment de l'apparition toutes les quatre en même temps, nous avons dit : "Oh, la voilà !" et on va s'agenouiller à ses pieds.
    Ce samedi, Marie n'a plus son auréole de toutes les couleurs, mais elle a gardé ce beau nom de
    MAGNIFICAT. Et ce samedi va être une apparition de prière. Ce que Marie est venue nous demander à l'Île-Bouchard, c'est tout simple. Elle nous a demandé la prière du Je vous salue Marie, et surtout, elle est venue nous apprendre à prier. Et la prière qu'elle nous a demandée, eh bien, c'est la prière du Je vous salue Marie. Et, parmi toute cette foule qui est là, beaucoup sont incroyants, beaucoup ont perdu cette simple prière du Je vous salue Marie. En nous demandant de le chanter ou de le réciter, Marie fait prier toute cette foule qui est dans l'église. Et beaucoup, par notre intermédiaire, et au contact de la Vierge Marie, ont redécouvert cette belle prière du Je vous salue Marie. C'est pour cela que Mgr Ferrand, l'archevêque de Tours, a demandé de prier la Vierge, à l'Île-Bouchard, sous le titre de "Notre-Dame de la Prière". Parce que c'est une prière toute simple, cette prière du Je vous salue Marie, mais qui lui fait un plaisir qu'on peut pas imaginer. Plus on la priait, plus elle était heureuse. Et pour nous, on croyait qu'elle était de plus en plus belle, non, c'est qu'elle était de plus en plus heureuse. Plus on lui récitait de Je vous salue Marie, plus elle était joyeuse. Si bien que ce samedi a été une apparition de prière. Et de temps en temps, elle a tourné ses yeux vers toute cette foule qui prie. Les prêtres, avant, m'avaient dit «Jacqueline, tu insistes. On ne sait pas quand est-ce que ça va finir. Oh, tu insistes pour qu'elle fasse un miracle.» Alors je l'implore :
    "Oh, Madame, voulez-vous faire un miracle ?"
    En me souriant, elle me répond:
    "Plus tard." Puis, après m'avoir parlé personnellement, elle nous dit : "Revenez demain à l'heure, ce sera la dernière fois que je reviendrai."

    Dimanche 14 décembre 1947

    C'est la dixième fois qu'on aura cette grâce de contempler la Vierge Marie. Des milliers de personnes sont entassées dans l'église. Tous les prêtres, tous ceux qui peuvent venir, sont là présents. Ils nous entourent. Et ce dimanche, on aura chacune un bouquet de fleurs. Des personnes sont allées à Tours la veille, et ont acheté des fleurs pour qu'on les donne à Marie. Ma petite sœur aura un bouquet de roses, de petites roses, Laura un petit bouquet de violettes, Nicole un bouquet d'œillets et moi un bouquet d'arums. Les prêtres et le maire du pays, et les maires des communes avoisinantes qui étaient là, me disent : "Jacqueline, tu te débrouilles, mais les fleurs sont pour elle, c'est toutes les paroisses présentes qui lui donnent ces fleurs, qui lui offrent ces fleurs. "
    Marie nous apparaît plus belle que jamais, plus rayonnante de bonheur. Et toujours, l'ange Gabriel, un genou à terre, est en contemplation et en admiration devant elle. La Vierge Marie nous dit :
    "Chantez le Je vous salue Marie."
    Les prêtres de Touraine ont rédigé sur un papier ce que je lis à Marie : "Madame, voulez-vous bénir Mgr l'Archevêque de Tours, Mgr l'évêque de Blois, bénir les écoles, et donner des prêtres à la Touraine." La Sainte Vierge attend un petit peu, puis nous fait un signe de tête. On prend nos fleurs. On se met debout, et on brandit nos bouquets : "Madame, voici des fleurs !" La Sainte Vierge regarde les quatre bouquets, elle est toute heureuse qu'on lui offre ces fleurs. Elle nous sourit, mais elle ne prend pas les fleurs. Alors on se hausse encore un petit peu plus. Ma petite sœur était sur la pointe des pieds, et nos quatre bouquets convergeaient le plus près possible près des mains de la Sainte Vierge, pour qu'elle puisse les prendre. "Madame, voici des fleurs !" Elle les regarde, elle sourit. Alors je dis
    -Mais, Madame, prenez-les, prenez-les !
    - Non, je ne les prendrai pas. Je les embrasserai, je les bénirai et vous les emporterez.
    Et la Sainte Vierge a béni chaque bouquet. J'ai d'abord présenté le bouquet d'arums, et puis après le bouquet d'œillets. Mais les petits bouquets, c'est court sur tige. Il a fallu que je me mette sur la pointe des pieds pour que Marie puisse les embrasser. Alors toute cette foule qui est là, tous ces prêtres, ont senti cette présence de la Vierge Marie à côté d'eux. Puis ce dimanche, la Vierge Marie nous a fait réciter les cinq dizaines de chapelet.
    Voyez-vous, elle est venue nous apprendre à prier. Pour commencer, elle nous enseigné un beau signe de croix; puis, nous avons chanté un Je vous salue Marie, puis une dizaine, puis deux dizaines, et puis trois dizaines. Et tous ces incroyants qui étaient là, ce Dimanche, ils ont récité le chapelet entier...!
    Je lui ai posé cette question que la petite religieuse m'a indiqué: "Madame, que faut-il faire pour consoler le Seigneur des peines que lui causent les pécheurs ?" Elle répond avec un visage de méditation :
    "Il faut prier et faire des sacrifices." Puis : "Récitez une dizaine de chapelet les bras en croix." Alors, toutes les quatre en même temps, on a dit la dizaine les bras en croix. (A cette époque, pendant le Carême, Monsieur le Curé nous faisait prier les bras en croix).
    Ensuite, Elle me regarde et me dit : "Voulez-vous dire à la foule de chanter le Magnificat." Car sur la poitrine, elle avait ce beau nom de
    MAGNIFICAT en lettres d'or. A côté de moi, j'avais un curé des environs. Je lui dis : "Monsieur le curé, la Sainte Vierge demande que la foule chante le Magnificat." II transmet la demande au curé de l'lle-Bouchard. Et la Sainte Vierge regarde avec beaucoup de bonté notre Curé de l'Île-Bouchard. Alors Monsieur le Curé entonne le Magnificat, en latin, sur le ton solennel.
    Depuis huit jours, la Sainte Vierge nous regardait, mais dès le mot "Magnificat", elle a tourné ses magnifiques yeux bleus vers le ciel... Toutes les secondes sont extraordinaires de voir Marie. Mais de voir la Sainte Vierge pendant le chant du Magnificat, c'était extraordinaire! Sa joie ! Nous, enfants, on voyait comme une prière qui montait de son cœur vers le ciel. Mais une joie, une joie qui est indescriptible ! Et elle était tellement joyeuse qu'elle nous communiquait cette joie. On était loin de ressembler à Marie. Mais elle était tellement belle, tellement joyeuse, que mon cœur s'est mis à battre de joie, j'ai cru que j'allais mourir de joie. Sur son visage, il y avait comme le sourire d'un enfant. Et à la fin du Magnificat pourtant c'était en latin, moi à l'époque je ne savais pas ce que voulait dire le Magnificat, mais là on a vu que c'était une grande prière de joie - à la fin du Magnificat, elle a repris le visage comme elle avait toute la semaine...
    Et puis, de nouveau, elle nous dit :
    "Récitez une dizaine de chapelet.." Avant l'apparition, les prêtres m'avaient dit : "Jacqueline, hier, la Sainte Vierge a dit qu'elle ferait un miracle plus tard. C'est le dernier jour. Tu insistes pour qu'elle en fasse un aujourd'hui." Alors j'insiste, je l'implore : "Oh ! Madame, avant de partir, voulez-vous faire un miracle ?" Elle me répond : "Avant de partir, j'enverrai un vif rayon de soleil." Et puis elle nous dit joyeusement : "Chantez le Je vous salue Marie."
    Alors toutes les quatre on a entonné le Je vous salue Marie. Et pendant le chant, qu'est-ce qu'on aperçoit, nous enfants ? Une forte lumière, comme un projecteur, qui éclairait la Sainte Vierge et l'ange, ce qui rendait beaucoup plus lumineux ce que l'on voyait. C'était le rayon de soleil annoncé. Dehors, en ce jour de décembre, le ciel était gris, très bas, avec du brouillard. Toute la foule et les prêtres ont vu un rayon qui est apparu par le vitrail. Mais tout le vitrail n'a pas été éclairé. Un fin rayon est apparu par un petit carreau d'un vitrail, très fin ; et au fur et à mesure qu'il arrivait, l'intensité de la lumière augmentait ; il a contourné les piliers, et quand il est arrivé là où étaient la Vierge Marie, l'ange et nous quatre, il s'est écarté en éventail. Nous avons entendu un "Oh !", une exclamation dans la foule. Tout de suite, j'ai dit au prêtre qui était à côté de moi : "Monsieur te Curé, la Sainte Vierge a dit qu'elle enverrait un vif rayon de soleil." Et le curé du village a annoncé à toute cette foule : "Mes frères, ce rayon de soleil nous est envoyé par la Vierge Marie."
    Dans ce magnifique rayon de soleil, la Vierge nous pose cette question :
    "Est-ce que Monsieur le Curé va construire la grotte ?" Monsieur le Curé ne nous avait pas dit oui... Nous, on a pas dit non à la Sainte Vierge. On lui a dit "Oui, oui, Madame, nous allons la construire." Alors la Sainte Vierge était toute contente par cette réponse. Et elle termine par cette prière qu'elle nous répétait tous les jours : "0 Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous."...

     

    L'île Bouchard

     


    Autorisation de Culte

    Le sanctuaire est depuis l’objet d’un pèlerinage.

    Par décret du 8 décembre 2001, à la suite d’une enquête, Monseigneur André Vingt-Trois, alors archevêque de Tours, « autorise ces pèlerinages et le culte public célébré en l'église paroissiale Saint-Gilles de L'Île-Bouchard ».

    Depuis 1999, les pèlerinages et les paroisses environnantes sont animés par des prêtres et laïcs de la communauté de l'Emmanuel.

    Des pèlerinages à l'intention de la France s'y rendent régulièrement chaque année, notamment le pèlerinage pour la France à la fin du mois de septembre dont le but est de prier pour la nouvelle évangélisation de la France en faisant appel aussi bien aux pèlerins français qu'aux pèlerins étrangers, issus de pays ayant reçu l'évangile de missionnaires français.

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%8Ele-Bouchard

     

     

     

     

     

    L'île Bouchard

    Sanctuaire Notre-Dame de la prière

     

    L'île Bouchard, les apparitions

    L'église Saint Gilles

    Un chemin de prière

    Le chemin de la Miséricorde

    Le cimetière de saint Gilles

    L'accueil Notre-Dame

    La chapelle d'adoration et de confessions sainte Jeanne Delanoue

    Les maisons d'accueil de Chézelles et Marigny

     

     

     

     

     

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