• Enfant de chœur

     
     

    Enfant de chœur

     

    Enfant de chœur

    Une équipe de servants d'autel portant divers objets liturgiques

     

     

    Un servant d'autel, est un laïc qui intervient dans certaines cérémonies de l'Église catholique (participer aux processions, servir la messe notamment).

    Du fait que ce sont le plus souvent des enfants qui exercent ces fonctions, on emploie encore parfois le terme classique d'« enfants de chœur ».

    Pour autant, il est également d'usage de confier un tel rôle à des adultes, notamment des séminaristes.

    On les qualifie alors parfois de « grands clercs ».

    Les fonctions de servant d'autel ont longtemps été réservées aux garçons, mais depuis 1983 les filles peuvent y être admises sur autorisation de l'évêque diocésain et du célébrant.

    Les différentes fonctions du servant d'autel

     

    Enfant de chœur

     

    Un thuriféraire portant un surplis blanc
     
    • Le cérémoniaire

    Son rôle est de gérer le bon déroulement de la messe. Il doit être capable de connaître les cérémonies à accomplir par chacune des personnes, célébrant compris.

    • Le thuriféraire

    Son rôle est de préparer et de s'occuper de l'encensoir avant et pendant la messe.

    • Le naviculaire

    Son rôle est de porter la navette.

    • Les acolytes

    Ils sont deux, et leur rôle et de servir plus directement à l'autel : apporter les burettes à l'autel, verser de l'eau sur les mains du célébrant lors de l'offertoire, sonner à l'élévation, porter les cierges lors des processions et pendant l'Evangile. De plus ils portent chacun un cierge, que lorsqu'ils n'en ont pas besoin, ils les déposent à la crédence.

    • Les céroféraires

    Ils sont souvent par nombre pair. Leur rôle est de porter les cierges.

    • Un cruciféraire ou porte-croix

    Son rôle est de porter la croix de procession lors de l'entrée du clergé au chœur et lors de son retour à la sacristie. Plus généralement on doit porter la croix de procession dès qu'il y a déplacement en procession. Il est encadré par deux acolytes avec leur cierge.

    D'autres fonctions peuvent exister lors de certaines cérémonies, ainsi on peut avoir besoin d'un porte-missel, pour s'occuper du missel (rôle normalement dévolu au cérémoniaire), des porte-insignes (un porte-crosse et un porte-mitre pour les cérémonies pontificales, i.e. célébrées solonnellement par l'évêque ou l'abbé crossé et mitré), un porte-ombrelle (dans les basiliques) et, avec la modernité, un porte-micro, notamment lors de cérémonies à l'extérieur de l'église.

    Avant la Révolution française, puis jusqu'aux débuts du XXe siècle

    En France (de même que dans les autres pays d'Europe, catholiques et protestants), jusqu'à la Révolution ou au-delà, les enfants de chœur jouaient un rôle spécifique dans le chant d'Église (le plain-chant - ou chant grégorien - ainsi que la musique polyphonique).

    Ils entraient aux alentours de 7 ans dans une école (la psallette), attachée à un chapitre cathédral ou collégial.

    Cette école portait aussi (et porte encore aujourd'hui) le nom de "maîtrise" (ou "manécanterie" à partir du XIXe siècle).

    Là, les jeunes garçons étaient placés sous la direction du maître de psallette qui leur apprenait la technique du chant et les principes de la musique.

    Ils pouvaient également s'initier à la composition et à la pratique d'un instrument (l'orgue, le clavecin, mais aussi le basson, le serpent, la basse de viole puis le violoncelle, avant la Révolution ; l'orgue, le basson, l'ophicléide ou d'autres instruments, au XIXe siècle).

    Un enseignement général accompagnait leur formation. On employait également ces enfants « à porter les chandeliers ».

    Leur présence était indispensable pour chanter la partie de soprano, les voix féminines étant alors interdites dans les églises.

    A l'âge de la mue, ils quittaient le "service du chœur" au sens strict, pour jouer d'un instrument, ou regagner la vie civile.

    Certains d'entre eux choisissaient de demeurer musiciens (pas obligatoirement d'église) et de devenir (assez souvent) chantres (choristes) professionnels, organistes ou maître de chœur, et donc parfois compositeurs.

    D'autres, sans doute la majorité, apprenaient un métier sans aucun rapport avec leur vécu d'enfant de chœur.

    Ces psallettes, très nombreuses, disparaîtront en 1790 avec la confiscation suivie de la vente des biens du clergé, accompagnées de la suppression des chapitres ecclésiastiques.

    À partir du XIXe siècle, seuls certains chapitres cathédraux conserveront un chœur.

    Depuis 1972

    Le « ministère institué » d’acolyte est proposé à des laïcs depuis 1972. Il remplace l'ancien « ordre mineur » d’acolyte et l’« ordre majeur » de sous-diacre qui incorporaient au clergé et préparaient au ministère presbytéral. Plusieurs des fonctions jointes en principe à ces ordres étaient par ailleurs déjà exercées aussi par des laïcs.

    Le ministère institué d’acolyte est proposé à des laïcs pour favoriser leur participation aux célébrations liturgiques d’une manière qui valorise le sacerdoce du peuple de Dieu tout en distinguant bien les ministères des laïcs de ceux des ministres ordonnés.

    Le cas des filles

    Le ministère d'acolyte été explicitement rénové en 1972 pour valoriser la participation du Peuple de Dieu dans la liturgie et pour distinguer plus clairement les fonctions des ministres ordonnés et des ministres laïcs.

    Si en tant que "ministère institué" (cas rare en France, hormis dans certaines cathédrales anciennes comme la Primatiale Saint-Jean-Baptiste de Lyon) il est réservé aux hommes, c'est en raison de « la vénérable tradition de l’Eglise ».

    Quand le service de l'autel n'est pas effectuée par un acolyte institué liturgiquement mais comme une députation temporaire (cas habituel en France), les filles peuvent y être admises (à l'exception des messes dans la forme extraordinaire du rite romain).

    Voici la synthèse des différentes normes romaines :

    L’instruction Redemptionis Sacramentum (2004) énonce au n° 47 que « les filles ou les femmes peuvent être admises à ce service de l’autel, au jugement de l’Évêque diocésain ; dans ce cas, il faut suivre les normes établies à ce sujet ».

    Les normes mentionnées en note sont la Responsio ad propositum dubium (1992) qui précise le canon 230 § 2 du Code de droit canonique (1983) ; la Lettre sur les fonctions liturgiques exercées par des laïcs (1994) ; et la Lettre à un évêque [concernant le service des femmes à l’autel] (2001) ; auxquelles il faut ajouter le début du n° 47 de l’instruction Redemptionis Sacramentum. Nous présentons ensemble ces normes ici :

    • Il revient à chaque évêque diocésain, après avoir entendu l’avis de la Conférence épiscopale, d’émettre un jugement prudentiel sur ce qu’il convient de faire pour un développement harmonieux de la vie liturgique dans son propre diocèse et la réponse à des besoins pastoraux locaux.
    • L’autorisation d’un évêque ne peut obliger un autre évêque.
    • L’autorisation doit être clairement expliquée aux fidèles du diocèse, à la lumière du canon 230 § 2 (députation temporaire qui n’est pas un droit mais une admission par les pasteurs).
    • Il fera observer que la norme du canon 230 § 2 trouve déjà une large application dans le fait que les femmes remplissent souvent la fonction de lecteur dans la liturgie et peuvent aussi être appelées à distribuer la sainte Communion, comme ministres extraordinaires de l’Eucharistie ainsi qu’à exercer d’autres fonctions, comme il est prévu par le canon 230 § 3.
    • Il faut garder à l’esprit que le service à l’autel de jeunes garçons a permis un développement encourageant des vocations presbytérales et qu’il faut donc continuer à en favoriser l’existence, ce qui interdit à l’évêque d’imposer aux prêtres l’admission de filles au service de l’autel et interdit d’exclure les garçons du service de l’autel.

    Concernant la question de l’éveil des vocations parmi les garçons servants d’autel, il ne constitue pas une impossibilité juridique et il n’est pas un argument théologique pour l’exclusion des filles mais un argument pastoral à prendre en compte dans la décision de permettre aux filles le service de l’autel : « On ne doit pas oublier » ; « On sait que ».

    Enfin, lorsque le rite romain est célébré dans la forme extraordinaire (couramment appelée rite tridentin), utilisant le missel de 1962, la fonction de servant d'autel ne peut être attribuée à des filles.

    Dans l'Église orthodoxe

    Le servant d'autel existe aussi dans l'Église orthodoxe et les Églises catholiques de rite oriental. Ce sont des laïcs qui ne portent pas la soutane mais revêtent simplement un sticharion sur leurs vêtements. Il est courant d'en voir dans les églises russes et des pays de l'Est, moins dans les églises grecques. Le servant d'autel y a comme fonctions la supervision des bougies, la préparation des lampes, la manipulation des encensoirs et autres accessoires nécessaires à la Divine liturgie, la préparation des vêtements des prêtres et éventuellement des diacres, le port des cierges. Il peut également porter les croix lors des processions, et les missels des prêtres et évêques ou lire les actes des Apôtres et prières avant la communion pendant la liturgie. Il lui est formellement interdit de toucher l'autel ou les vases sacrés. La charge de servant d'autel est réservé aux hommes et enfants de sexe masculin uniquement.

    Source

    En savoir plus :

    http://coulobre24.catholique.fr/les-celebrations/les-enfants-de-choeur/