• Château l'abbaye, Source sainte Odile

     
     

    Château l'abbaye

    Source sainte Odile

     

    Château l'abbaye, Source sainte Odile

    Source photo : http://users.skynet.be/genehist/chateau.htm

     

    Château-l’Abbaye se pare volontiers du titre qu’il mérite cent fois – du plus beau village du Nord de la France.

    Il se dit aussi lieu de promenade et de calme mais il est surtout célèbre par le pèlerinage à Sainte Odile qu’y font des milliers de personnes arrivant parfois de bien loin.

    Les Belges sont souvent en majorité parmi la foule de pèlerins qui viennent entendre la messe et faire provision de l’eau de la petite fontaine que l’on dit miraculeuse.

    On peut se demander pourquoi Sainte Odile, patronne de l’Alsace, est honorée à Château-l’Abbaye, distant de plusieurs centaines de kilomètres.

    Pour trouver la réponse à cette question, il faut feuilleter l’histoire de ce village dont l’origine remonte au IXe siècle : à la suite d’une défaite subie contre les Normands, le roi de France fit construire un monastère non loin de l’Escaut.

    Celui-ci, à cette époque, s’étendait sur plusieurs centaines de mètres en largeur, transformant le pays en un vaste marécage, cause de nombreuses maladies dont certaines affectaient particulièrement les yeux.

    Les religieux de l’ordre de Prémontré qui occupaient le monastère connaissaient l’efficacité de l’intercession de Sainte Odile pour la guérison de ces maladies d’yeux et créèrent le culte qui s’est perpétué jusqu’à nos jours.

    Sainte Odile, était la fille d’un puissant seigneur vivant à Obernai à la fin du VIIe siècle.

    Elle était aveugle quand elle vint au monde et son père en conçut un tel dépit qu’il la fit mettre à mort.

    Sa maman parvint toutefois à soustraire la malheureuse enfant du destin cruel qui lui était réservé et la cacha dans un monastère.

    Elle reçoit, à 12 ans, les sacrements du baptême, et miracle, pour la première fois, elle ouvre les yeux.

    Son père consent à la revoir mais sa vie au château paternel n’est qu’une suite de brimades, d’avilissements : le seigneur Aldaric la considère comme une vulgaire servante.

    Quant elle apprend que son père veut la marier à un riche duc allemand, elle s’enfuit du château.

    Mais Aldaric se lance à sa poursuite.

    Elle va être rejointe et ramenée de force quand, faisant appel à Dieu, une faille s’ouvre dans les rochers ; elle s’y cache.

    La troupe passe sans la voir.

    A peine, est-elle sortie de cette cachette miraculeuse qu’une source se met à jaillir de la roche.

    Mis au courant de la vie pieuse de sa fille, Aldaric reviendra à de meilleurs sentiments et lui fera don d’un château qui sera bientôt transformé en monastère.

    Odile fera construire des maisons de secours où les vieux et les malades seront soignés.

    Dieu viendra mettre un terme à sa vie de bienfaisante charité le 13 décembre 727.

    Au moment du pèlerinage, la statue de Sainte-Odile est placée sur l’autel St-Nicaise afin d’être à la portée de ceux qui suivent les offices.

    Elle date sans doute du XIIIe siècle et est taillée dans du bois de tilleul.

    Elle repose sur un socle en chêne (qu’on dit plus vieux encore) qui comporte une ouverture destinée à recevoir une relique.

    Château-l’Abbaye possède, en effet, des reliques de Sainte-Odile qui y ont été apportées à des époques différentes.

    Si l’on date de l’authenticité des unes dont on ignore à quelle date elles ont enrichi l’église, les autres, par contre, ont été accordées en 1898 par l’Evêque de Strasbourg.

    Les pélerins, tiennent à emporter une provision d’eau de la fontaine qui coule à l’ombre de l’église et à laquelle, beaucoup attribuent une certaine propriété contre la maladie des yeux.

    Cette fontaine, n’est pas, comme celle de l’Alsace, miraculeuse par son origine : elle fut creusée en 1851 pour remplacer une source qui jaillissait non loin de là, aux portes du cimetière.

    Les pèlerins d’alors répugnaient à se servir d’une eau qui pouvait être contaminée par celle venant du champ de repos.

    Voici ce qu’écrivait un journal belge en juillet 1968 au sujet du pèlerinage :

     "Chaque année, à pareille époque, des milliers de personnes se rendent à Château-l’Abbaye et, si l’auto a élargi de nos jours le rayon de célébrité du pèlerinage, nombreux étaient ceux qui, dans le temps n’hésitaient pas à faire, à pied, des dizaines de kilomètres pour rendre hommage à Ste Odile (et non Ste-Adile comme le prétendent certains). Beaucoup de vieux pélerins racontent mille souvenirs sur ces randonnées qui voyaient nos gens partir à l’aube…. et revenir au crépuscule.A présent Château-l’Abbaye est accessible par d’excellentes routes et les autocars y amènent hommes, femmes et enfants des villes et villages belges qui bordent la frontière : Bonsecours, Péruwelz, Wiers, Brasménil, Maubray, Laplaigne, Bléharies, Tournai, etc… Des cérémonies diverses s’échelonnèrent du 7 au 21 juillet. Des messes seront célébrées tous les jours du 7 au 14 juillet, à 7h »à et à 9h."

    Source

    Merci à Jean-Marie de m'avoir signalé cette source.