• Besançon, Notre-Dame des Cordeliers

     
     

    Besançon

    Notre-Dame des Cordeliers

     

     

    C'est dans l'église des cordeliers que la Mère de Dieu fut particulière ment honorée, dès le XIIIe siècle, sous le titre d'Immaculée.

    Leur couvent, fondé à Besançon en l'an 1224, devint un des plus importants de cet ordre célèbre.

    L'église était vaste et les familles les plus considérables de la ville y eurent leurs chapelles et leurs tombeaux (D. Plusieurs de ces chapelles étaient dédiées à Notre-Dame, et l'église elle-même était sous l'invocation de la Vierge sans tache.

    Dès l'origine, les religieux y établirent une confrérie de l'Immaculée Conception, la plus ancienne de ce titre dans le diocèse W.

    Aussi Notre-Dame des Cordeliers fut bientôt l'objet d'une dévotion particulière de la part des habitants de Besançon.

    C'était l'église où les gouverneurs de la ville faisaient célébrer les offices et les anniversaires fondés par leurs ancêtres ou demandés par l'autorité civile, dans les circonstances extraordinaires de deuil, de joie, de danger ou de remerciements.

    La confrérie des marchands y avait sa chapelle, ses ex-voto et ses réunions solennelles.

    C'est au pied de l'autel de Notre-Dame des Cordeliers que voulut être inhumé Vital II, archevêque de Besançon.

    C'est là aussi que reposait un roi de Naples, Jacques de Bourbon, qui était venu chercher dans le cloître la paix qu'il n'avait pas trouvée au milieu du monde.

    Enfin, en 1643, Claude d'Achey, archevêque de Besançon, témoin des grâces merveilleuses que la piété des fidèles obtenait en invoquant Notre-Dame des Cordeliers, la déclara miraculeuse. 

    L'église des Cordeliers, détruite dans le dernier siècle, vient de se relever de ses ruines.

    C'est aujourd'hui la magnifique chapelle du collège Saint-François-Xavier, dont on admire le grand vitrail dédié à Notre-Dame Immaculée.

    Les pieux souvenirs d'autrefois y revivent tout entiers, et la Vierge sans tache y est replacée sur son trône.

    « Ces lieux étaient chers à nos pères :
    Ici, dans des jours plus prospères,
    Fut l'asile de leurs prières

    Et la demeure de leurs morts. .
    Ces lieux étaient chers à Marie.
    Ici sa puissance bénie
    Cent fois de la grâce infime
    Ouvrit la source et les trésors.

    Ce temps revient : nobles reliques,
    Arceaux tombés, piliers gothiques,
    Relevez vos formes antiques
    Sur ces fondements immortels.
    Un prélat vient, ô Vierge sainte,
    Vous replacer dans cette enceinte,
    Et rallumer la lampe éteinte
    Qui brûlait devant vos autels.

    Reprenez, ô douce patronne,
    Votre sceptre et votre couronne,
    Et sur le peuple qu'il vous donne,
    Veillez en ces humbles foyers.
    Pour l'enfance qui vous honore,
    Pour la mère qui vous implore,
    Vierge sainte, soyez encore
    Notre-Dame des Cordeliers. »

    Source : Livre "Annales Franc-Comtoises, Volume 13"