• Basilique

     
     

    Basilique

     

     

    Basilique

    La basilique Saint-Ferjeux de Besançon

     

    Dans l'Église catholique romaine, une basilique est une église privilégiée.

    C'est un titre honorifique donné par le pape à une église où de nombreux fidèles viennent spécialement en pèlerinage pour honorer Jésus-Christ ou la Vierge Marie ou les reliques d'un saint particulièrement vénéré.

     

    On distingue les basiliques majeures (quatre églises de Rome) et les basiliques mineures.

    Les basiliques majeures et certaines basiliques mineures possèdent le titre de basilique et les privilèges qui y sont attachés depuis des temps immémoriaux. Les autres les doivent à une décision du pape.

     

    Par extension, d'autres églises remarquables sont également appelées basiliques (par exemple Sainte-Sophie à Constantinople). Cependant cette dénomination prête à confusion entre le plan architectural classique de la basilique, le titre alloué par la papauté catholique et cette extension.

     

    Le responsable (curé) d'une basilique porte le titre de recteur ou de recteur-archiprêtre si la basilique est également une cathédrale.

     

    Certains recteurs ne sont pas placés sous l'autorité d'un évêque. C'est le cas notamment de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre qui dépend directement de la Conférence des Évêques de France et du pape, non de l’évêque de Paris.

    Étymologie

    Le mot basilique vient du grec βασιλεύς « roi », βασιλικός « royal ». Le Dictionnaire de l'Académie française fait remonter le mot français au XVe siècle et le dit emprunté du latin basilica, du grec βασιλικὴ στοά (basilikê stoa), « portique royal, où siège l'archonte-roi ».

    Histoire

    À partir du IVe siècle, les sanctuaires chrétiens adoptent l'architecture des basiliques civiles romaines (on parle alors d'église à plan basilical). Ainsi, pendant les derniers siècles de l'Empire romain coexistent des basiliques civiles et des basiliques religieuses. Seules ces dernières connaissent la postérité. Les chrétiens choisissent ces espaces lumineux plutôt que ceux des temples dont la cella est obscure.

    À Rome, les empereurs romains construisent à partir du IVe siècle des basiliques destinées au culte chrétien hors du pomœrium de Rome. Celles-ci garderont bien souvent le qualificatif « hors-les-murs ». Les basiliques Saint-Pierre et Saint-Jean de Latran ont été construites et financées par Constantin d'où leur dénomination de « basiliques constantiniennes », Saint-Paul-hors-les-murs par Honorius, alors que Sainte-Marie-Majeure l'a été par le pape Libère (basilique libérienne).

    Certaines basiliques en Italie, en Espagne, au Portugal, en Pologne et en Terre sainte portent le titre de basilique depuis des temps immémoriaux. Toutes les autres basiliques ont reçu leur titre à partir de la fin du XVIIIe siècle, suite à une décision papale.

    Désormais, le Vatican attribue ce titre honorifique avec parcimonie afin de ne pas galvauder l'appellation. Ce n'est qu'à la fin d'une longue procédure que le pape promulgue une bulle attribuant le titre de basilique à une église.

    Insignes des basiliques

    Toutes les basiliques ont comme insignes spécifiques le pavillon — également appelé ombrellino — et le tintinnabule, qui sont placés dans le chœur ou portés devant leur clergé lors des processions.

    Le pavillon est également le timbre héraldique de ces églises.

    Si le pape leur rend visite, une réception privilégiée est organisée.

    Basiliques majeures

    Article principal : Basilique majeure

    À Rome seulement

    À Rome, les basiliques majeures sont au nombre de quatre :

    • Saint-Pierre de Rome, au Vatican, où se trouve le tombeau de saint Pierre ;
    • Saint-Jean de Latran, cathédrale de Rome et du monde ;
    • Sainte-Marie-Majeure, avec la relique de la Crèche ;
    • Saint-Paul-hors-les-murs, sur la via Ostiense ou voie d'Ostie, où se trouve le tombeau de saint Paul.

    Caractéristiques

     
    Ornements extérieurs de l'écu des basiliques majeures
    • Ces basiliques ont à leur tête un cardinal-archiprêtre qui représente le pape, y compris Saint-Paul-hors-les-murs, confiée à l'abbé des bénédictins jusqu'en 2005.
    • Outre le collège de chanoines, elles ont un collège de pénitenciers qui à Saint-Paul-hors-les-murs est confié aux bénédictins.
    • Elles sont ouvertes toute la journée sans interruption.
    • Elles sont toutes à cinq nefs.
    • Chacune de ces basiliques comporte une porte Sainte, qui est ouverte uniquement durant l'Année sainte ou Jubilé. À certaines conditions, il est possible, y compris en dehors des Jubilés, d'obtenir l'indulgence plénière dans ces basiliques.
    • Leur pavillon n'est pas seulement de soie rouge et jaune, comme celui des basiliques mineures, mais de lamé d'or et de velours rouge avec des franges d'or.
    • En héraldique, les clefs pontificales sont ajoutées en sautoir sous le pavillon.
    • Leur chapitre a, comme corps, les privilèges des protonotaires apostoliques (surnuméraires) et en porte les insignes.
    • L'autel principal, est appelé « autel papal » et seul le pape, ou un cardinal nommément désigné par lui par indult spécial renouvelé à chaque fois pour le remplacer, peut y célébrer la messe.
    • L'anniversaire de leur dédicace est célébré dans toute l'Église romaine.

    Basiliques mineures

    Sanctuaires

    Ornements extérieurs de l'écu des basiliques mineures

    De nombreuses églises dans le monde, dont onze à Rome, portent le titre, depuis des temps immémoriaux ou attribué par le pape, de basilique mineure. Ce sont, en général, des sanctuaires constituant le but visible d'un pèlerinage important ou très ancien.

    Cet honneur dépend uniquement de la volonté du pape qui l'accorde en fonction de certaines considérations :

    • Antiquité de l'église ;
    • Demande de l'évêque diocésain ;
    • Pas d'opposition des chapitres cathédraux ou collégiaux qui pourraient se trouver lésés dans leurs droits et privilèges.

    Une basilique n'est pas forcément une cathédrale (et réciproquement). Ainsi la basilique de Saint-Nicolas-de-Port est une basilique, mais en dépit de ses dimensions considérables, n'est pas cathédrale (c'est-à-dire qu'elle n'est pas le siège de l'évêque diocésain). A contrario, La cathédrale Saint-Pierre de Rennes n'est pas basilique.

    Privilèges des basiliques mineures

     
    Le pavillon et le tintinnabulum de la cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier qui est aussi une basilique

    Ces églises ont trois insignes :

    • Le pavillon ;
    • La clochette, ou tintinnabule ;
    • La chape prélatice portée par les chanoines.

    Exemples de basiliques mineures

     
    Basilique Notre-Dame de Guadalupe au Mexique (l'ancienne basilique)

    Elles sont nombreuses de par le monde.

    • À Jérusalem, la basilique du Saint-Sépulcre.
    • À Bethléem, la basilique de la Nativité.
    • Au Cameroun, la basilique Marie-Reine des apôtres de Mvolyé
    • À Tréguier, la basilique Saint-Tugdual (cathédrale élevée à la dignité de basilique mineure en 1947).
    • À Lourdes, la basilique de l'Immaculée-Conception, la basilique du Saint-Rosaire, la basilique Saint-Pie X.
    • A Albert (Somme), la Basilique Notre-Dame de Brebières
    • À Bernay, la basilique de la Couture.
    • À Bonsecours, la basilique Notre-Dame.
    • Au Mont Saint-Odile en Alsace, la Basilique Notre-Dame
    • A Saint-Maurice d'Agaune (Valais, Suisse)

    L'exemple de l'élévation au rang de basilique mineure de l'église de Sées (1902)

    « Rome, 1er mai 1902, Cher et Vénéré Seigneur,

    Je suis heureux de vous annoncer que le Saint Père, dans mon audience de ce matin, a daigné accorder à l’Église de l’Immaculée-Conception, située dans la ville de Séez, le titre de Basilique mineure, selon votre demande. La concession pontificale sera expédiée par bref. Il me semble que la date du 1er mai est très belle et très indiquée pour apporter à l’Église de Marie cette nouvelle et précieuse dignité de Basilique. J’écris en toute hâte et très laconiquement ; mais je n’ai pas voulu tarder un instant à vous communiquer une nouvelle qui sera très douce, je le sais, à votre cœur.

    Veuillez agréer, cher et vénéré Seigneur, l’assurance bien cordiale de mes respectueux et invariablement dévoués sentiments. »

    — D. Cardinal Ferrata

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